Témoignage d’agriculteur : l’interdiction du glyphosate peut me ruiner

Supprimer le glyphosate n’a aucun sens, pour cet agriculteur australien.

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Témoignage d’agriculteur : l’interdiction du glyphosate peut me ruiner

Publié le 3 novembre 2018
- A +

Par Andrew Weidemann1.

En tant qu’agriculteur australien qui compte sur le glyphosate pour produire des aliments sains et sûrs, je suis consterné par plusieurs décisions juridiques et politiques récentes. Malheureusement, elles ont été prises dans une « zone franche » scientifique et n’ont rien à voir avec une agriculture moderne et responsable.

Aux États-Unis, un jury vient d’accorder 289 millions de dollars à un homme qui prétend que le produit phytopharmaceutique populaire lui a causé un cancer. Au Brésil, une juge a interdit aux agriculteurs d’utiliser le glyphosate à partir de septembre. En France, le président Emmanuel Macron dit vouloir imposer une interdiction totale.

La guerre mondiale inutile contre le glyphosate a été relancée.

 

Danger sur l’orge

Mon frère et moi produisons diverses cultures sur nos terres dans l’État de Victoria, dans le sud du pays, notamment du blé, du canola, des haricots et du foin. Notre orge de grande qualité se retrouve dans beaucoup de bières, y compris les marques Crown Lager et Foster.

Nos deux familles vivent sur l’exploitation. Si le glyphosate posait un réel danger, nous ne nous y exposerions pas nous-mêmes, et encore moins nos épouses et nos enfants. Le glyphosate est un outil de lutte contre les mauvaises herbes sûr et fiable, utilisé sur l’exploitation et autour de nos jardins.

Les personnes mal informées semblent penser que les agriculteurs achètent des camions-citernes de glyphosate et en arrosent leurs champs. En fait, nous utilisons de petites quantités de manière stratégique, selon les recommandations de l’étiquette.

En général, nous appliquons le glyphosate à deux points clés. La première fois, c’est tôt dans la saison, avant les semis. La lutte contre les mauvaises herbes d’été est la deuxième période cruciale pour conserver une précieuse humidité plutôt que de recourir à des méthodes de contrôle des mauvaises herbes par le travail du sol. Nous suivons les directives portées sur l’étiquette et appliquons le produit de manière sûre.

 

Un produit sûr et efficace

Les organismes de réglementation du monde entier ont déterminé que le glyphosate est sûr, et ce, en étayant leurs travaux par des centaines d’études. Le seul cas particulier est quelque chose appelée Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), un groupe qui a une longue histoire d’allégations sans fondement.

Une récente enquête de Kate Kelland, correspondante de Reuters pour la santé et la science, a utilisé des documents internes pour montrer que le CIRC manipule même ses données. L’organisation semble plus déterminée à choquer le public avec des communiqués de presse qu’à produire des recherches et des résultats environnementaux sérieux.

La valeur du glyphosate ne réside cependant pas dans le simple fait qu’il n’est pas mauvais. C’est un produit efficace, sûr et sans danger. Il fait de nous de meilleurs agriculteurs qui prennent soin de l’environnement et produisent de manière fiable des aliments abordables pour les consommateurs.

 

L’agriculture durable mise en péril

Parce que notre région de l’Australie est si sèche, nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller l’eau. Chaque goutte compte. Nous pratiquons une agriculture sans labour, ce qui signifie que nous ne contrôlons pas les mauvaises herbes par l’ancienne méthode consistant à labourer et à retourner le sol – une action qui fait que le sol perd de l’humidité. Nous avons remplacé le labour par du glyphosate. Cette stratégie sans labour empêche l’érosion du sol, préserve la biodiversité et réduit les émissions de gaz à effet de serre. C’est une caractéristique essentielle de l’agriculture durable.

Si le glyphosate était interdit en Australie, cela nous ramènerait au passé, jusque dans les années 1980. Je parle de ce retour dans tous les sens. Nous retournerions aux méthodes de lutte contre les mauvaises herbes des années 1980. Nous devrions arrêter les pratiques actuelles et retourner au labour. Cela serait néfaste pour la santé à long terme de notre exploitation et pour l’environnement. Nous devrions également recourir à des produits phytosanitaires plus anciens et plus nocifs.

En outre, dans le cadre d’une interdiction, nos rendements chuteraient aux niveaux des années 1980. À l’heure actuelle, les Australiens produisent en moyenne plus de 40 millions de tonnes par an. Sans accès au glyphosate, cela pourrait retomber à 25 millions de tonnes.

Cela peut ne pas sembler beaucoup, mais c’est une grosse perte. Le coût de la nourriture augmenterait pour les gens ordinaires. Si les interdictions s’étendaient à d’autres pays du monde, cela pourrait menacer l’approvisionnement alimentaire mondial.

J’espère que nous garderons le glyphosate et que les données scientifiques et les preuves solides l’emporteront. Le procès intenté aux États-Unis et sa décision de 289 millions de dollars ira probablement en appel. Au Brésil, le gouvernement exhorte ses tribunaux à annuler l’interdiction judiciaire du glyphosate. Et en France, les législateurs ont résisté à la croisade de leur président contre le produit.

___

Sur le web

  1.  Andrew Weidemann pratique l’agriculture avec son épouse Julie, son frère Rodney et son épouse Andrea dans la région de Wimmera, État de Victoria, en Australie, où ils produisent du blé, de l’orge, du canola, des fèves, des pois chiches et des pois, des lentilles, de l’avoine et du foin de vesce, ainsi que des agneaux de qualité de race White Suffolk.
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  • chaine de mylespower à regarder pas tant pour les arguments que pour voir le niveau et les arguments du camp d’en face https://www.youtube.com/watch?v=5A7NxmeIg7Y

    les produits chimiques c’est mal la nature c’est bien etc..;

    pas si grave… sauf que nous sommes en démocratie..et il n’y pas de garantie contre les volonté du peuple d »interdire les trucs qui ne lui plaisent pas.

    alors que vous soyez ruiné pu pas, il faut imaginer que ça se produise, il n’y a pas de preuves qui justifient l’interdiction du glyphosate..du moins du calibre qui ne permettrait pas d’interdire n’importe quoi d’autre.

  • organiser la pénurie n’est ce pas un moyen d’augmenter les prix?
    de toute façon on connait la pertinence du socialiste en matière économique , nous n’éviterons pas la faillite.. ils ne contrecollent plus rien

  • Andrew Weidemann est de toute évidence un collabo de l’industrie chimique capitaliste. La preuve ? Sa cousine au 3ème degré travaille pour un fournisseur de photocopieurs qui livre habituellement Monsanto, c’est dire la collusion.

    Allez, André Heitz, sort de ce corps !

    • parce que vous vous avez en main le rapport de toxicologie prouvant la nocivité du glyphosate par carcinogenèse , bien sur
      ainsi que le rapport de la food & drugs administration qui a signé l’autorisation de mise sur le marché, çà va de soit

      un conseil , savoir d’abord , écrire ensuite

  • J’avais déjà signalé qu’après avoir détruit l’industrie française nos politiciens entreprenaient maintenant la destruction de notre agriculture. Interdire le glyphosate et les pesticides revient à la saboter puisque nos concurrent seront plus compétitifs. L’Allemagne, qui a modernisé la sienne, nous taille des croupières dorénavant.

  • Donc en gros, on devrait croire sur parole ces braves agriculteurs et continuer de se laisser empoisonner pour ne pas les ruiner. Cet article ressemble vraiment à un publi-rédactionnel financé par le lobby de l’agro-industrie. Décevant Contrepoint.

    • Contrepoints se fie sur les études scientifiques, pas sur la paranoïa et les mensonges des escrologistes!

    • Deux études épidémiologiques sur les cancers en milieu paysan ont été réalisées. Une en France par l’INSERM et l’Université de Basse-Normandie (http://cancerspreventions.fr/wp-content/uploads/2014/12/AGRICAN.pdf), une autre aux USA : Agricultural health study (www. aghealth.nih.gov). Les deux révèlent que le monde agricole est moins atteint par les cancers que le reste de la population.

    • Empoisonner ou trucider le client, c’est sûr avec le risque de s’intoxiquer en même temps et avec sa famille, c’est ce qu’il y a de mieux à faire? on se croirait revenu aux heures les plus sombres ….
      Pour mémoire, au début du 20ème siècle, 14 % des décès étaient dus à des toxi-infections alimentaires soit environ 120000 sur 800000 personnes/an. Aujourd’hui avec un risque estimé à 250-300 décès/an pour les mêmes causes, on est surement plus en danger.

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