Le boom du travail en free lance

Il y a une augmentation des indépendants dans des secteurs que l’on considère plutôt comme l’apanage du salariat.

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Le boom du travail en free lance

Publié le 7 octobre 2018
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Par Vladimir Vodarevski.

Un service sur mesure pour ceux qui travaillent en free lance, c’est aujourd’hui une réalité. Une plateforme pour trouver des missions, une banque spécialisée, une assurance santé, un abonnement unique à des espaces de coworking, des formations, et un expert comptable. Tout pour faciliter la vie des travailleurs en free lance.

C’est ce que proposent plusieurs sociétés qui se sont alliées pour proposer ce service, baptisé Sésame. On y retrouve entre autre Malt.fr, Qonto, Alan, et d’autres. Cette initiative illustre la montée en puissance du travail en free lance. Qui engendre de nouveaux services dédiés.

Le boom du free lance

Le développement de l’activité en free lance est avéré dans le monde occidental, et notamment en France, au Royaume Uni, et aux USA. Ainsi, selon l’étude Freelance 2018 Malt-Ouishare, en 2016, la France compte 830 000 freelances en 2016, un nombre en augmentation de 126 % en dix ans. Au Royaume-Uni, la part de freelancers est passée de 12 % en 2001 à 14,8 % en 2017 selon l’enquête DEMOS publiée par l’Association of Independent professionals and the Self-Employed (IPSE). Le site Upwork prédit carrément que dans dix ans les freelancers représenteront 50 % de la main d’œuvre aux USA.

Cependant, les chiffres officiels semblent contredire l’idée d’une augmentation du travail en free lance. Aux USA, la travail indépendant n’augmente pas. Au Royaume-Uni, si on regarde cette fois l’évolution récente, le travail indépendant est passé de 15,1 % de la population active en 2016 à 14,8 % en 2017. En France, la hausse du travail indépendant semble se poursuivre.

(Source : Rapport sur la protection sociale des non salariés et son finacement.)

Les limites de la statistique

Nous touchons là aux limites de la statistique. La statistique ne peut trouver que ce qu’elle cherche. Et que faut-il chercher ? Qu’est-ce qu’un free lance ? Il faut d’abord définir le concept statistiquement avant de collecter des données.

Le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain s’est essayé à l’exercice, en publiant une enquête intitulée Contingent and alternative employment arrangements (travail occasionnel et alternatif). L’évolution est analysée de 2005 à mai 2017 pour les données les plus récentes. L’étude conclut à une diminution de la proportion de la main d’œuvre engagée dans ce qu’elle appelle le travail occasionnel et alternatif, et qui peut plus ou moins correspondre au freelancing. Un résultat qui contredirait donc l’impression d’essor du freelancing.

Cette étude s’est attirée quelques critiques. Notamment parce qu’elle ne considère que le travail principal. Elle ne comptabilise pas le deuxième travail, les activités supplémentaires. Mais la problématique reste la définition de ce qu’on appelle free lance.

Des travailleurs indépendants qualifiés

La définition retenue par l’étude Freelance 2018 Malt – Ouishare est la suivante :

Les freelances sont des travailleurs indépendants qualifiés — experts marketing, graphistes, designers ou développeurs informatiques — qui choisissent de se mettre à leur compte sans employer d’autres personnes. Ils fournissent des services techniques, artistiques ou commerciaux externalisés par les organisations, via une plateforme numérique ou directement. À l’inverse des autres indépendants, ils n’ont pas nécessairement de fonds de commerce, d’agrément, d’actif immobilisé ou de licence permettant d’exercer une profession réglementée.

L‘IPSE ( Association of Independent professionals and the Self-Employed), pour le Royaume-Uni, emploie une définition semblable, dans son article Exploring the rise of self employment in the moderne economy. Elle retient la population des self employed, sans employé, qui travaillent dans des secteurs qui exigent de hautes qualifications. C’est cette population qui augmente.

(Source : Exploring the rise of self employment in the moderne economy, IPSE)

Aux USA, l’étude The state of independence in America, de MBO Partners, fait également un focus sur la population des indépendants qui ont de hauts revenus, en constatant que cette population augmente.

(Source : MBO Partners, State of independence in America.)

Ce que montrent ces études, c’est l’augmentation des indépendants dans des secteurs que l’on considère plutôt comme l’apanage du salariat. En effet, l’artisanat est un secteur d’indépendants, ce qui n’étonne personne. Il paraît normal qu’un plombier, un menuisier soit indépendant. Et l’artisanat fournit un contingent important d’indépendants. Le changement, c’est que des professions tertiaires qualifiées que l’on considérerait plutôt dans le cadre du salariat s’exercent aujourd’hui de plus en plus dans un cadre indépendant.

Freelancers et heureux de l’être

Les études sur le phénomène du free lancing insistent sur le fait que beaucoup de freelancers ont choisi de l’être et sont très satisfaits de leur situation. Ainsi, l’étude en France Freelance 2018 Malt-Ouishare  souligne que 88 % des freelances le sont par choix.

Au Royaume-Uni, l’étude DEMOS IPSE Britain’s self employed urgently need a New deal indique que 80 % des self employed sont heureux de l’être.

L’étude MBO Partners State of independence in America
indique pour sa part que 63 % des indépendants à temps plein le sont par choix. Et que 72 % de ces indépendants à temps plein sont très satisfaits de l’être.

Les indépendants sont donc quasiment tous heureux de l’être ? La réalité est plus mitigée, sans être pessimiste. Aux USA, il y a quatre sortes de freelancers, selon la classification du McKinsey Global Institute.

  • Les free agents, qui tirent du freelancing leur principal revenu et préfèrent être indépendants.
  • Les casual earners, ceux pour qui l’emploi en free lance est un revenu de complément, et qui ont cette activité par choix. Certains ont des emplois salariés, d’autres sont retraités ou étudiants.
  • Les reluctants. Ce sont les réticents. Ils gagnent principalement leur vie en free lance, mais préféreraient un emploi salarié.
  • Les financially strapped, qui préféreraient ne pas avoir besoin d’un job d’appoint mais qui en ont un par nécessité.

L’étude MBO Partners explique qu’aux USA l’excellente tenue du marché du travail provoque une baisse du nombre des free lance réticents. Ils trouvent un emploi salarié. Le plein emploi provoque aussi une demande pour des qualifications élevées, ce qui place les free lance hautement qualifiés dans une position favorable. Ces deux mouvements, baisse du nombre de free lance réticents et position favorable des free lance hautement qualifiés expliquent l’ampleur du taux de satisfaction de ceux qui travaillent en free lance aux USA.

(Source : MBO Partners, State of independence 2018)

On peut supposer que le mouvement est analogue au Royaume-Uni, qui a également un marché du travail en pleine forme. D’une manière plus générale, les études sur le travail en free lance se focalisant sur des free lancers qualifiés, comme l’étude Freelance 2018 Malt-Ouishare, le fort taux de satisfaction de cette population s’explique.

Ces études insistent sur la satisfaction des travailleurs en free lance car ce mode d’activité est dévalorisé, par rapport au salariat qui est la mode. Les anglophones ont forgé une expression, la gig economy, l’économie des petits boulots, pour qualifier l’évolution du travail, avec l’essor entre autre du travail en free lance. Les plateformes qui offrent des services ou soutiennent les free lancers veulent changer cette image.

On s’aperçoit à travers ces statistiques que le travail en free lance n’est pas si différent du salariat. Un emploi salarié peut également être subi, et de mauvaise qualité. Par exemple, en France, le temps partiel est subi pour 44 % des salariés dans cette situation.

Internet n’est pas la cause

Toute évolution aujourd’hui est souvent rattachée à internet. On parle par exemple d’ubérisation de l’économie, en référence à la multiplication des plateformes internet, sur lesquelles on peut trouver quelqu’un pour un travail, que ce soit un véhicule avec chauffeur, une aide pour des travaux, et toutes sortes de services. Cependant, la plupart des études reconnaissent le développement de ces plateformes, mais elles soulignent qu’elles ne sont pas à l’origine du travail en free lance.

Ainsi, les sites spécialisés dans le travail en free lance ne sont pas la principale source d’emploi des free lancers. Selon l’étude MBO Partners, State of independence in America, 44 % des indépendants à temps plein déclarent que leur première source d’emploi est le bouche à oreille. Et 67 % le placent dans le top 3 de leurs sources d’emploi. Seuls 4 % placent les sites spécialisés dans le travail en free lance parmi leur principale méthode.

À noter que les réseaux sociaux, qui peuvent être considérés comme le bouche à oreille digital, sont la principale source d’emploi pour 12 % des indépendants à temps plein. Et des sites comme Etsy, Ebay, arrivent en troisième ou seconde position.

L’étude du McKinsey Global Institute indique que 15 % des travailleurs en free lance utilisent une plate-forme digitale. Ce chiffre amalgame plusieurs pays : les USA, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Suède.

Ces chiffres concernent les travailleurs indépendants. Il est difficile d’extrapoler sur la population des free lancers telle qu’elle est définie ici, c’est-à-dire des travailleurs qualifiés, dans des professions intellectuelles. Ces chiffres soulignent cependant que le développement du travail hors salariat ne concerne pas seulement les plateformes digitales.

Les femmes et le travail en free lance

Les différentes études contiennent beaucoup d’informations. Parmi les données, il y a la place des femmes dans le travail en free lance. L’étude Freelance 2018 Malt-Ouishare souligne que parmi les personnes qui ont répondu à son questionnaire, il y a 52 % de femmes. L’étude MBO Partners State of independence in America indique qu’aux USA 53 % de la population de travailleurs indépendants sont des hommes, 47 % des femmes.

Cette étude recherche également les motivations des hommes et des femmes pour le travail indépendant. Et elle montre à la fois des différences et des points communs. Globalement, la hiérarchie des motifs n’est pas si différente. Mais les femmes attachent plus d’importance à la flexibilité et au fait d’être maîtresse de leur emploi du temps.

Le travail en free lance permet ainsi de satisfaire ses aspirations. On remarque que, homme ou femme, la hiérarchie des motifs n’est pas très différente. Être son propre patron arrive dans le peloton de tête. Les femmes sont cependant plus attachées à la maîtrise de leur temps.

Le travail en free lance est hors norme

Les études sur le travail en free lance émanent principalement de plateformes internet qui mettent en relation des employeurs de free lance et des travailleurs en free lance, ou de syndicats de travailleurs indépendants. Leur but est, entre autre, de revaloriser le travail en free lance.

En effet, le travail en free lance, en indépendant, est dévalorisé. Il est mal vu, considéré comme un pis aller, comme une situation précaire et subie. Les différentes études montrent une situation plus contrastées, qui ne diffère pas du salariat, finalement. Un emploi salarié peut être subi. Il peut être mal payé.

Le travail salarié est mieux valorisé que le travail en free lance car il est considéré comme une norme. Et effectivement, il s’est diffusé avec le développement de l’industrialisation. Aujourd’hui, la résurgence du travail indépendant va à l’encontre des prédictions. On peut en montrer comme exemple cet extrait du Rapport sur la protection sociale des non salariés et son financement :

Après la seconde guerre mondiale, le salariat s’est généralisé, avec l’extinction progressive de la paysannerie, le déclin des indépendants et l’explosion des catégories salariées non ouvrières d’une part, la participation croissante des femmes à la vie professionnelle salariée à partir du début des années 60 d’autre part. Ainsi, en 1955, les non salariés représentaient encore près d’un tiers du total des actifs occupés contre moins d’un sur neuf dans les années 1990. Alors que certains prédisaient à la fin des années 70 la salarisation complète de la force de travail, les évolutions récentes le démentent.

Le salarié : un entrepreneur comme les autres

Cependant, y a-t-il une si grande différence entre le travail en free lance et le travail salarié ? Le salariat, à la base, est un contrat de louage. Ce sont ceux qui n’avaient pas leur propre terre, ou dont la terre ne suffisait pas à leur subsistance, qui louait leur force de travail. Ces gens représentaient le bas de la société, et étaient mal considérés. Dans Les métamorphoses de la question sociale (1995, Fayard), Robert Castel écrit :

Même s’il devient quantitativement de plus en plus important, le salariat reste structurellement périphérique face aux formes légitimées de la division du travail. En deçà des métiers reconnus dont l’emboîtement maintient l’ordre social, le salariat se loge dans les zones de plus faible légitimité.

Avec le développement de l’industrie, le salariat se développe. Il devient la forme majoritaire. Il ne concerne d’ailleurs pas que le travail industriel. Il y a tout le personnel de maison aussi qui loue sa force de travail.

La révolution c’est donc que la majorité des gens ne subsistent plus par la terre, mais en louant leur force de travail, ce qui est un service. Économiquement, le salariat est une prestation de service. Ensuite, les gouvernements ont développé toute une série de lois et de règlements qui ont fait du salariat un service particulier. L’État providence est aussi basé sur le salariat, et donc le salariat ouvre des droits sociaux. Tout un système de lois et de protections a été érigé autour du salariat, et c’est cette construction qui en fait quelque chose de particulier. Mais il s’agit là d’une construction politique. Qui est d’ailleurs différente d’un pays à un autre. L’essence du salariat, c’est d’être un contrat de louage.

Selon William Bridges, dans La conquête du travail (1995, Village Mondial), nous sommes tous des entrepreneurs individuels. Il emploie l’expression « Me.inc », pour Me Incorporated, qui peut de traduire par « l’entreprise moi ». En effet, aujourd’hui, le futur salarié commence par choisir une formation qui lui semble offrir des opportunités. Il investit donc. Puis il recherche quelqu’un intéressé par ses compétences. Il doit investir pour entretenir ses compétences. Il va changer de clients, c’est-à-dire d’employeur, au gré des opportunités. Il doit donc agir en entrepreneur.

Il s’agit d’ailleurs d’un véritable comportement d’entrepreneur selon la théorie économique. Il s’agit d’investir, pour en récolter les fruits dans le futur. Et de saisir les opportunités.

D’ailleurs, les salariés dans certains secteurs pointus sont quasiment des free lance. En effet, ils ne songent pas à s’engager à vie dans une entreprise. Comme les travailleurs en free lance très qualifiés qui profitent de la demande dans leur spécialité, ils changent d’employeurs régulièrement. Les fidéliser est une gageure. Et parfois, le mieux est de ne pas chercher à les fidéliser, sachant qu’ils peuvent toujours revenir. C’est ce qui ressort, par exemple, dans le domaine informatique, d’une série d’interviews d’employeurs par le site ZDNet. La différence entre travailleur en free lance et salariés semble donc tenir surtout de la réglementation, des lois, des droits sociaux associés au salariat.

Une facette de l’évolution

Le développement du travail en free lance, pour des métiers que l’on associerait plus au salariat, est donc plutôt normal. Le contrat de travail est à la base un contrat de louage, donc de service. Pas d’incongruité à ce que ces fonctions soient exercées en indépendant donc. C’est le législateur qui a créé les particularismes du salariat. Et on peut s’interroger sur une évolution des lois et règlements aujourd’hui.

Le free lance n’est qu’une des facettes de l’évolution de l’économie aujourd’hui. Il est antérieur au développement des plateformes internet. Mais celles-ci contribuent aujourd’hui à son développement. Comme elles contribuent au développement de nombreux moyens de gagner sa vie : AirBnB, Le Bon Coin, Ebay, etc. Louer son logement n’est pas nouveau. Mais AirBnB multiplie les possibilités.

La statistique a pour habitude de classer les gens en catégories : patrons, salariés, rentiers. Aujourd’hui, les catégories se brouillent, chacun pouvant gagner sa vie de plusieurs manières. De même avec le free lance, nombreux étant les salariés ayant par ailleurs une activité indépendante. Le monde évolue, et on comprend mieux cette évolution en gardant à l’esprit que le contrat de travail est, du point de vue économique, avant tout un contrat de service.

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  • Après 8 ans passés dans un cadre ‘free lance’, ma fille a choisi de reprendre un emploi salarié presque à contre cœur.
    La raison est que le monopole de la sécu ne favorise pas ce type de travail.
    Le RSI n’est pas à la hauteur des aspirations de liberté des indépendants.
    Il faut des assurances vraiment privées qui permettent aux gens de choisir le type de couverture désiré, accident, chômage, retraite pour eux et leur famille.
    L’obligation d’être à la sécu et son service minimum, même avec une mutuelle et une assurance vie, est un frein à cette activité et seuls ceux qui ont un conjoint bien couvert qui assure la continuité peuvent avoir une certaine tranquillité d’esprit.
    Un boulot ‘free lance’ est beaucoup plus attirant en Suisse où les assurances ‘à la carte’ permettent d’envisager un avenir protégé…

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