Burberry brûle ses invendus ? Tant mieux !

Si la destruction de stock renforce l’utilité des produits Burberry pour les clients, elle fait partie du business model et est donc parfaitement justifiée.

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Burberry brûle ses invendus ? Tant mieux !

Publié le 3 août 2018
- A +

Par Pierre Tarissi.

Ces derniers jours la publication par la marque Burberry de la destruction physique de 30 millons d’euros d’invendus provoque un mini-scandale.

Au-delà de l’émotion, carburant de l’écume médiatique, et des arguments larmoyants sur les gens qui n’ont rien à se mettre, plusieurs questions de fond se posent pour évaluer sainement ce sujet.

On notera d’abord le ratio entre le chiffre de 30 millons d’euros et le chiffre d’affaires annuel de Burberry, de l’ordre de 3 milliards. Cette destruction représente donc environ 1 % du CA, ce qui est somme toute très faible. Remarquons ensuite que les 30 millons d’euros évoqués sont la contre-valeur des stocks en coût de production dit complet au niveau comptable, très éloignés de ce qui compte au plan écologique, à savoir leur coût marginal : énergie, matières premières et travail humain directement engagés pour produire les articles qui vont être détruits. Ce coût est très nettement inférieur à la valorisation comptable des produits finis, sans doute de plus de 50 % (donc, moins de 15 millons d’euros).

 

Aucune abondance n’est possible sans une part importante de gaspillage…

Ensuite, tout processus de production et de vente comprend une part importante de matière première et de travail humain gâchés, qu’il s’agisse de déchets produits naturellement par le processus de production (phénomènes de mise au mille, chutes de découpes, résultats d’opérations non conformes…) ou encore le processus de distribution et de stockage jusque chez le consommateur (cas de la nourriture en particulier). On a aussi des destructions massives liées au mode de distribution (par exemple le bouillon de la presse ou le gâchis inévitable de matières premières d’un restaurant). Il y a enfin des destructions accidentelles ou malintentionnées, en volume nettement moins importantes.

Dans tous les cas, le pourcentage de matière première, d’énergie et de travail humain gaspillés est important, de l’ordre de plusieurs dizaines de pourcent au total.

Dans certains domaines, il peut être beaucoup plus élevé.

Par exemple, une usine agro-alimentaire, un laboratoire pharmaceutique ou encore une usine de production de parfums produisent avant tout des emballages, donc du jetable par définition, qui coûtent nettement plus cher (en matières premières, énergie et temps de travail humain) que leur contenu dans énormément de cas (bouteille de soda, boîte de conserve métal, comprimés de paracétamol…). Pour une canette de soda, produit de haute technologie, le contenant est même totalement hors de proportion avec le contenu (un peu d’eau et de sucre avec quelques adjuvants). Dans ces conditions, on admet sans aucun problème un gaspillage de plus de 50 % de la valeur du produit, simplement pour l’emballer, donc être capable de l’apporter au client. De même, les pertes en ligne de l’électricité produite par EDF dépassent plusieurs dizaines de pourcent de ce que nos centrales produisent.

Notre monde d’abondance est donc AUSSI un monde de gaspillage qui permet justement d’assurer l’abondance. On peut chercher à limiter ce gaspillage. C’est ce que font techniquement les industriels.

 

Pour les industriels, tout gaspillage est un coût à éliminer au maximum !

Pour être très clair, toute la démarche d’industrialisation depuis 200 ans, qui consiste concrètement à améliorer continûment la qualité des biens et services produits tout en écrasant les coûts comprend un volet important et constant de « diminution de la matière première consommée et des déchets produits » au cours du processus de production.

Les voies de limitation du gaspillage sont bien connues et largement pratiquées.

D’abord, au niveau de la conception des produits, pour en particulier limiter la consommation d’énergie, de matières premières et de travail humain nécessaires à la fabrication.

Ensuite, dans la définition du fonctionnement du produit et de la gestion de ses consommables, souvent plus importante source de revenus pour le producteur que le produit lui-même.

Et enfin, une bonne conception prévoit en même temps les conditions de recyclage des matériaux… Les mêmes consignes s’appliquent aux procédés de production (machines et outillages employés, consommables de ces machines, recyclage des consommables et des machines elles-mêmes).

Toutefois, l’industrie du luxe échappe en partie à cette approche. En effet, la notion d’artisanat reste au cœur de son image, que cette image soit vraie (par exemple, la confection d’un manteau d’homme en cuir de crocodile ou d’une robe de haute couture…), intermédiaire (production d’une automobile de très grand luxe) ou quasiment imaginaire (productions d’un flacon de parfum ou d’une bouteille de champagne, même prestigieux, qui sont très largement industrialisées…).

 

Vive le gaspillage contrôlé, vecteur de progrès technologique !

Le gaspillage est d’ailleurs sans aucun inconvénient concret, à quelques conditions près.

D’abord, il faut savoir recycler vraiment c’est-à-dire réinjecter en amont dans le processus de production absolument TOUS les déchets produits par la fabrication d’un bien ou service, son utilisation et enfin sa destruction en fin de vie.

Ensuite, il faut savoir remplacer par moins cher et plus performant les matières premières en voie de contingentement. Par exemple, remplacer des matières plastiques issues de la pétrochimie ou de la carbochimie par d’autres matières plastiques issues de la biomasse renouvelable.

Enfin, condition différente par nature, il est et sera absolument indispensable de savoir produire sans limites de l’énergie utilisable, seule façon de savoir satisfaire aux deux premières conditions – et d’assurer la production de biens et services pour la prospérité de tous. Dans le monde, des millions de chercheurs y travaillent en permanence, ils seront 20 millions en activité en 2020, soit beaucoup plus que tous les chercheurs humains ayant exercé leurs talents depuis Néandertal.

Dans ces conditions – en clair, énergie à volonté et économie circulaire de la mine à la mine pour les matières premières – eh bien vive le gaspillage ! Lui seul permet en effet de développer l’innovation en rendant obsolète tel ou tel produit ou technique autrefois sans concurrence, mais plus cher et moins efficace que l’innovation qui vient le remplacer.

On sait trop peu, par exemple, qu’un actuel A350 « néo » ou B787 consomme environ cinq fois moins de kérosène en un passage au km qu’un B707 ou une Caravelle des années 1960, et ce n’est qu’un début. Chacun peut aussi s’assurer, de façon moins visible mais tout aussi significative, de l’évolution de consommation électrique de son réfrigérateur-congélateur ou d’eau de ses machines à laver depuis 50 ans.

En revanche, les produit se voulant increvables ne peuvent bénéficier de ces progrès qui correspondent le plus souvent à des changements très profonds (aucune pièce n’est commune entre un B707 et un B787, seule la forme extérieure générale peut faire illusion), et bloquent donc des sources de pollution et de consommation d’énergie de façon parasite pour des décennies.

Passons donc au gaspillage vertueux, à savoir sans déchets non recyclés, un des enjeux majeurs du XXIe siècle qui, bien au-delà des slogans électoraux simplistes martelant le besoin de transitions, tantôt énergétique, tantôt écologique, consiste à repenser totalement TOUTE la conception et la fabrication des objets qui nous entourent et des services que nous avons l’habitude d’utiliser.
Donc, oui, le gaspillage de Burberry peut choquer… mais il est de toute façon négligeable par rapport à l’ensemble des gaspillages de ladite maison tout au long de son cycle de production. Notons aussi qu’on peut discuter à l’infini sur la nature de vrai ou de faux besoin correspondant aux produits vendus par l’industrie du luxe.

Contentons-nous de constater que ces produits ont des clients et donc que pour ces clients, ils sont utiles. Si cette destruction de stock renforce l’utilité de ces produits pour les clients, elle fait partie du business model de Burberry et est donc parfaitement justifiée. Faisons par ailleurs confiance à Burberry (et aussi aux autres industriels) pour continuer à progresser vers un monde à zéro déchet non recyclé, ce qui est au fond tout ce qu’on leur demande, leurs matières premières étant pour l’essentiel déjà d’origine biologique, donc dans le domaine du renouvelable. Burberry s’y acharnera d’autant plus que « production zéro déchets non recyclés » et « matières premières renouvelables » sont déjà et seront encore plus demain des arguments de vente tout à fait bankables pour sa clientèle !

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  • Affaire à suivre pourtant :

    http://fr.fashionnetwork.com/news/Burberry-pourrait-s-exposer-a-des-poursuites-pour-la-destruction-de-ses-stocks,1000699.html

    Et sur un plam marketing : pas tres brillant. Ca peut clairement nuire à son image, donc à son business.

    • L’article se fonde sur les déclarations d’un gars dont le business consiste apparemment à donner de conseils environnementaux fumeux, dans le cadre de nouvelles lois non moins délirantes.

      Si jamais les entreprises ne font pas appel à ses services qu’on devine juteux, le même type s’empresse de les dénoncer à des instances publiques chargée de distribuer des sanctions, instances uniquement créées afin de soutenir ce business douteux.

      Et il s’en vante.

      Si ça se trouve, il a démarché Burberry sans succès juste avant de les dénoncer. C’est l’exposé décontracté du mode de fonctionnement de la nouvelle mafia environnementale parasite qui fait profession de rançonner les entreprises.

      • Bonjour à tous ,
        Je « suis » parfaitement « Cavaignac » sur ce point : l’article en question se place sur un plan purement juridique, qui peut facilement laisser soupçonner des manoeuvres pas vraiment désintéressées …
        Quoi qu’il en soit, il est sur un autre plan que mon propos, très largement technique.
        Amitiés,
        PIerre

    • Concernant l’effet marketing, c’est votre vision des choses.
      Si vous avez payé cher un article produit par Burberry, vous pouvez apprécier que ce que vous avez acheté, ne se retrouvera pas bradé à vil prix dans n’importe quel distributeur de produits démarqués.

  • Cette pratique peut se rencontrer aussi dans la montre de luxe ou la haute horlogerie.
    C’est normal, je n’aimerais pas savoir qu’une montre achetée au prix fort se retrouve bradée sur internet.
    C’est aussi un sujet sur lequel il est moins facile de faire pleurer.

    • Le monde de la haute horlogerie agit différemment.

      La plupart du temps les stocks sont rachetés par les fabricants et puis… je vous laisse deviner.
      Pour exemple, si vous souhaitez jeter un œil sur Chrono24 – produits neuf- jamais porté- vendu par un professionnel.

      Patek Philippe et surtout Rolex ont une méthode différente, ils arrêtent tout bonnement la production de certains produits (acier essentiellement) avant saturation stock ou diffusent au compte goutte, exemple Rolex Daytona 116500LN …

      Pour illustration, cela ne date pas d’aujourd’hui :
      https://www.letemps.ch/destockeurs-luxe-profitent-crise

      https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/ces-montres-suisses-qui-finissent-dans-les-solderies-de-luxebr-894269.html

    • Le monde de la haute horlogerie est bien différent.

      La plupart du temps les stocks sont rachetés par les fabricants et puis… je vous laisse deviner.
      Pour exemple, si vous le souhaitez, jeter un œil sur Chrono24 – produits neuf- jamais porté- vendu par un professionnel.

      Patek Philippe et surtout Rolex ont une méthode différente, ils arrêtent tout bonnement la production de certains produits (acier essentiellement) avant saturation ou diffusent au compte goutte, exemple Rolex Daytona 116500LN …

      Pour illustration, cela ne date pas d’aujourd’hui :
      https://www.letemps.ch/destockeurs-luxe-profitent-crise

      https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/ces-montres-suisses-qui-finissent-dans-les-solderies-de-luxebr-894269.html

      • La grande question est de savoir où commence la haute horlogerie.
        C’est justement aux marques citées que je pensais, et pour lesquelles j’ai parlé de montres de luxe (Rolex) ou de haute horlogerie (Patek).

        • Je suis désolé pour les postes à répétitions, mais j’ai seulement eu une mise en attente pour modération au 3éme message.
          Si la modération veut bien supprimer les 2 postes inutiles
          Merci

          Concernant la haute horlogerie, il existe bien une fédération qui répertorie diverses marques, mais comment dire….voir dans la même catégorie Voutilainen au coté de Chanel çà ne fait pas très sérieux ! Il en va de même pour Patek Philippe et Arnold & Son en marques « périmètres ». 
          https://www.hautehorlogerie.org/fr/les-marques/

          Pour ce qui est du monde « du luxe » en général, je pense que leur souci premier est de ne pas voir leur production bradée, ce qui serait désastreux en terme d’image auprès de leurs clients comme vous l’avez évoqué.

          • @ Dror45-G
            « Pour ce qui est du monde « du luxe » en général, je pense que leur souci premier est de ne pas voir leur production bradée »

            C’est pourtant ce que j’ai constaté dans le « luxe » français où des articles dûment siglés, se retrouvaient bradés à vil prix et vu la qualité, on devinait que ça venait d’Asie!
            Bon quand on est moins créatif mais habitué à un certain train de vie, tout devient bon à prendre: on ne vend plus que sa signature à ceux qui y croient encore!
            Mais un vrai Burberry, c’est inimitable et ils préfèrent détruire plutôt que brader: ça ça a du sens et on ne se discrédite pas soi-même, au moins!

          • Re-,
            J’ai quand même l’impression que ces produits sont vraiment très différents : leur diffusion est vraiment confidentielle dans le marché mondial des montres (surtout les versions à base d’or !) et en outre, ils bénéficient d’effets « collection », comme beaucoup d’objets techniques à très longue durée de vie.
            Leur mode de commercialisation est donc totalement différent d’articles genre « Burberry » qui se rapprocheraient plutôt de montres de « milieu de gamme », plus accessoires de mode que pièces d’horlogerie …
            Même motif et même punition également pour la joaillerie version « place Vendôme » …
            Amitiés,
            Pierre

  • plutôt que de destruction, autant parler de recyclage.

  • L’Etat écolo-bobo favorise le gaspillage, en faisant envoyer à la casse des véhicules qui pourraient encore rouler des milliards de km.

  • Juste honteux. Tout comme la nourriture, la loi devrait les obliger à donner.

    • Encore une loi contraignante et inutile de plus.
      Comment quelqu’un de formaté dans le modèle français (qui pense que l’état doit tout contrôler et gérer) peut venir lire un article sur Contrepoint.

    • Encore un qui s’arrête sur l’aspect « émotionnel » et qui voit pas plus loin que le bout de son nez.

      Donner à qui ? aux pauvres ? une marque de haute couture, quels conséquences pour celle-ci ? réfléchissez un minimum svp.

    • Une telle loi ferait que les marques ne communiquerait plus sur ces destructions et il faudrait alors des centaines de contrôleurs pour visiter les usines, suivre à la trace les stocks, pour vérifier que la loi est respectée. La honte c’est le manque de réflexion.

      • Ces marques ne communiquent déjà pas sur ces destructions. Elles s’en gardent bien car elles savent parfaitement que ces opérations ne sont pas bonnes du tout pour leur image.
        Ca passe en « dépréciation de stock », ni vu ni connu… sauf quand on se fait prendre !

        • Pas bonne pour leur image?
          Surement l’image de personnes qui ne sont déjà pas clientes de Burberry. Donc sans importance.

    • Vous avez totalement raison, il faut forcer ces salauds de riche et de patron, surtout la grande distribution, à donner leur nourriture au lieu de la jeter !
      Il est connu que ces derniers prennent plaisir à jeter des moitiés de gigot, des fruits encore bons, sous les yeux des pauvres hères ne pouvant se nourrir.

      • Et au diner de l’Elysée hier soir, aucun ministre n’est reparti avec son doggy bag contrairement à la loi….

      • @ Eric
        C’est évidemment faux! Il y a plusieurs enseignes qui offrent leurs invendus avant la date limite pour le partage « social », ne vous en déplaise!

        • Vous pouvez nous en citer?

        • @mikylux

          Mon propos se voulait ironique 🙂

          Et justement, je fais bien plus confiance à certaines enseignes pour donner leurs invendus, comme vous le souligner. Les personnes à leur tête ne sont pas des « monstres » et vont préférer donner leurs invendus à des associations, en plus, avec cette action, elles auront droits à un bon de pub 🙂

    • Bonjour « HEP » et à tous,
      On ne voit pas trop ce qu’il y a de « honteux » là-dedans …
      Pour la nourriture, il existe des lois « anti-gaspi », pourquoi pas, mais elles ont aussi leurs limites : il est par exemple catastrophique de « donner » de la nourriture à des affamés sahéliens parce que cela ruine tout simplement les agriculteurs locaux ! En revanche, donner des invendus aux Restos du Coeur « se tient » mis à part le fait que le vrai problème est bel et bien de ne plus avoir besoin d’organismes genre « Restos du Coeur » dans un monde où chacun serait enfin prospère (dans nos contrées, cela équivaut à avoir la formation suffisante et nécessaire …).
      Amitiés,
      Pierre

      • Si ça n’était pas honteux, on se demande bien pourquoi alors cette affaire provoque une telle polémique, ou un mini-scandale pour reprendre votre terme.
        Les marques jouent beaucoup sur l’émotion, l’affectif, qu’elles espèrent associer à des valeurs positives pour ce qui les concernent. Elles oublient que l’affectif du client (potentiel ou pas) peut aussi les desservir quand l’image qu’elles donnent d’elles n’est pas bonne.
        Donner des explications rationnelles pour justifier ce genre de situations peut se comprendre… ou pas !
        Tout dépend à mon sens des valeurs que véhiculent Burberry… Cette marque fait appel à de nombreuses stars pour valoriser ces produits. Pas sûr qu’elles apprécient toutes de se voir associer à un gaspillage, que d’aucuns pourraient qualifier de cynique.
        L’image de Burberry peut s’en remettre, ou être marquée durablement par ce genre de polémique. On verra bien. Mais le risque n’est pas nul, et ce petit incendie (c’est le cas de le dire) doit être pris au sérieux par la marque.

  • Le monde de la haute horlogerie est bien différent.

    La plupart du temps les stocks sont rachetés par les fabricants et puis… je vous laisse deviner.
    Pour exemple, si vous le souhaitez, jeter un œil sur Chrono24 – produits neuf- jamais porté- vendu par un professionnel.

    Patek Philippe et surtout Rolex ont une méthode différente, ils arrêtent tout bonnement la production de certains produits (acier essentiellement) avant saturation ou diffusent au compte goutte, exemple Rolex Daytona 116500LN …

    Pour illustration, cela ne date pas d’aujourd’hui :
    https://www.letemps.ch/destockeurs-luxe-profitent-crise

    https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/ces-montres-suisses-qui-finissent-dans-les-solderies-de-luxebr-894269.html

  • C’est moins gênant les tonnes de nourriture jetées car hors date limite de consommation ou a cause d’une bactérie ?

  • Perte pour perte, n’était-il pas possible pour Burberry de stocker ses articles le temps qu’ils soient archi-démodés pour, ensuite, les brader ? Je suppose que la clientèle huppée, celle qui est disposée à mettre le prix, n’aurait pas été choquée que des gens se traînent dans des vieilleries bon marché?

    • Les marques, surtout de luxe, pourraient aussi organiser des sortes de ventes de charité, où le produit de ces ventes, plus ou moins bradées, iraient à des assoces. Cela leur permettrait de se débarrasser de ces produits dont elles ne veulent plus, tout en profitant des retombées sur l’image de leur marque.

      • Apparemment, vous n’êtes pas au marketing ou à la com d’une marque de luxe. C’est gens sont payés des fortunes et ils n’ont pas les mêmes opinions que vous. Cela devrait vous interpeller.

        • Non, effectivement, je n’y suis pas. Si j’y étais, je n’aurais pas fait une erreur aussi grossière, qui vient de provoquer un scandale viral…

        • Les députés et autres sénateurs sont payés une fortune avec l’argent du contribuable et, pourtant, leurs idées sont complètement idiotes.

          Croire que parce qu’un pigeon embauche un type à un salaire délirant, les propos du dit type valent ce tarif …

      • Vous ne travaillez apparemment pas pour le marketing ou la com d’une société de luxe. Ces gens n’ont pas les mêmes opinions que vous et ils sont payés des fortunes. Cela devrait au minimum vous questionner. De plus, brader un excellent produit, c’est le déprécier et il perd automatiquement de sa valeur.
        Tout ce que l’on peut dire, c’est que Burberry s’est peut-être planté sur l’évaluation de sa production. Un peu comme si Ferrari produisait 10000 exemplaires d’un modèle au lieu de 500 ou 1000, s’il restait 15 voitures sur les bras à Ferrari au bout de la production, pensez-vous qu’ils les braderaient ? Non, alors, ils produisent beaucoup moins pour que la demande soit toujours supérieure à l’offre.

    • Bonjour « xc », Re-,
      Je pense que Burberry a retenu la solution la moins chère en l’état actuel des techniques.
      Obtenir des méthodes de recyclage rentables pour ce type de produits fait partie des enjeux technologiques et environnementaux du XXIe siècle … mais ce n’est pas le « job » de Burberry et de ses collègues.
      Amitiés,
      Pierre

    • Les modèles Burberry ne se démodent pas vite. Et le stockage a un coût…

  • dans une société de consommation comme la nôtre je trouve assez amoral de trouver ça normal sous prétexte que d’autres en font autant ou pour des raisons propres aux libéraux…….les donner a qui en veut ça serait bien pour leur image et ça éviterait tous ces remous…

    • Bonjour « dekkard », Re-,
      Le problème n’est pas que « d’autres en font autant », mais que tout processus de fabrication de quelque produit ou service que ce soit génère (par construction) un « gaspillage » important de matière première et de travail, qui ne peut être réduit vraiment que par le recyclage systématique. Encore faut-il que ce « recyclage » soit suffisamment bien organisé pour être rentable, ce qui est un des enjeux du XXIe siècle …
      Amitiés,
      Pierre

    • Ce qui est normal, c’est que chacun et chacune fassent exactement ce qui lui plait quand ça lui plait, du moment que cela ne fait pas de mal à autrui. Je ne vois pas à qui Burberry fait du mal en brûlant ses invendus, à part au c… de quelques pères-la-moraline boboïdes. La vraie morale consiste à protéger cette liberté.

      • c’est là ou je veux en venir …sous prétexte qu’une entreprise ait le droit de faire ce qu’elle veut de ses invendus et là on rendre de plein pied dans le contexte libéral , elle peut aussi bien avoir un tant soit peu de moral (ou même de business) et refiler ses invendus plutôt que les brûler , d’un point de vue de l’image de la marque elle gagne sur tous les tableaux..

        • Bonsoir à tous,
          Que penser alors, du processus de production des maîtres verriers XIXe – début XXe – genre Gallé ? Environ 90 à 95 % de leur production sortait … cassée des fours de fabrication – et c’était parfaitement connu …
          Ces objets, en outres, purs objets de décoration, n’avaient absolument aucune utilité fonctionnelle réelle.
          Mais j’en ai encore quelques-uns : c’est très joli – et très cher si on veut les acheter …
          Amitiés,
          Pierre

        • @dekkard
          Bonjour,
          Si elles « refile ses invendus », sa production d’origine, et celle qui suivra, sera impactée. La production d’origine payée plein pot sera obsolète et dépréciée, et celle qui suivra ne pourra pas se vanter d’être rare, et donc plus chère, parce qu’il y aura eu ce refourgage d’invendus. Là, Burburry aura un gros manque à gagner, par la perte de ses clients, et des invendus encore plus nombreux.
          Avoir le sens de morale que vous mentionnez peut tout simplement faire couler Burburry. Dans le même cas, forcer légalement les surpermarchés à donner leurs invendus peut les mettre en difficulté. Pourquoi se casser la tête à faire ses courses et à payer plein pot des produits, et des taxes, alors qu’ils suffit d’attendre que le supermarché les distribue sans frais ?

  • Quelques milliards d’années pour créer le pétrole brûlé en deux siècles. Itou pour les réserves de minerai. Itou pour le capital génétique. Certains comportements, certaines attitudes sont désormais inadmissibles, et doivent être criminalisée, au même titre que la pédophilie ou le négationnisme.

    • Bonjour Etienne, Re-,
      En raisonnant ainsi, il faut arrêter immédiatement les outils de production actuels et en revenir au « statu quo ante », c’est-à-dire l’absence de technologie (l’Humanité vers 1650-1700).
      L’ennui, c’est que sur les 7,5 Mds d’humains aujourd’hui vivants, au moins 6 Mds ne peuvent pas vivre sans technologies appliquées (en clair, sans énergie primaire au niveau actuel …).
      Alors, on élimine qui et on choisit comment les éliminés ?
      Amitiés,
      Pierre

    • Quelques millions d’années ont suffi à transformer des matières organiques en pétrole, la création n’a rien à voir là-dedans. C’est dingue où peut venir se nicher la religion… Criminaliser certains comportements et certaines attitudes est extrêmement dangereux, parce qu’on ne sait jamais qui deviendra criminel et pourquoi. Nombre de juges coupeurs de têtes de la révolution ont fini sur la guillotine.

  • Je ne vois aucun problème à ce que la marque citée se saborde en brûlant des articles de sa production. Ils sont lucides : leur marque est surfaite et sa diffusion ne repose que sur la vanité d’une clientèle qui accepte bêtement des prix abusifs sur la base d’une devise qu’ils leur font endosser : « Je gaspille donc je suis ».

    Par contre, une véritable entreprise de luxe ne fera jamais une chose pareille : imaginez-vous une destruction analogue de carrés Hermès?

    La différence, c’est que dans le premier cas, nous sommes dans un monde d’illusions et de vanités, sans respect ni de soi, ni d’autrui, ni de rien. Un monde de fausse abondance où le gaspillage est la règle.

    Dans le second cas, nous sommes dans un monde de luxe réel où, non seulement rien n’est gaspillé, mais où tout ce qui est mis en oeuvre est en quelque sorte transmuté en un produit dont la beauté devient quasiment sacrée. Détruire ce qui résulte d’un tel processus serait un sacrilège, et aucune entreprise de luxe travaillant à ce niveau d’exigence ne pourrait l’envisager.

  • Parmi ceux qui râlent il s’en trouve probablement un nombre certain qui ne voit pas de problème a gaspiller des centrales nucléaires en fonctionnement pour les remplacer par des générateurs d’énergies renouvelables pas toujours en fonctionnement.

  • Personellement je trouve que cette affaire révèle plus l’etat d’esprit des acheteurs que de Burberry. Les acheteurs veulent un produit « unique », pour montrer qu’ils sont riches et faire envier les autres. S’il existe ne serait ce qu’un seul moyen d’acheter moins cher, cet effet disparaît. En gros l’utilité pour le client c’est la frime…

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