Par Xavier Fontanet.
Nos grandes entreprises de luxe cotées (LVMH, L’Oréal, Hermès, Kering) et d’autres plus petites, comme Rémy Cointreau, ont sorti, cette année encore, de magnifiques résultats. Bonne nouvelle : les Français peuvent être leaders mondiaux sur de très gros métiers et tenir la route sur la durée.
La capitalisation de ces entreprises est en effet – on ne le fait jamais remarquer – à peu près deux fois celle de nos fabricants automobiles et aéronautiques réunis… c’est dire la prospérité apportée à notre pays par ce seul secteur !
Le luxe : peu de normes, contrôle actionnarial qui dure
Une des dimensions intéressantes de l’industrie du luxe, c’est qu’il y a peu de normes, à l’exception de celles – draconiennes – que les opérateurs se sont eux-mêmes imposées, par le simple jeu de la concurrence, en tirant naturellement leur métier vers le haut. Cette caractéristique inédite, et à protéger précieusement, a permis au talent créatif français de construire ces empires qui s’étendent maintenant partout sur la planète.
Mais le point peut-être le plus important, c’est la durée du contrôle actionnarial, qui dépasse de loin tout ce qu’on voit ailleurs. Il y a certes eu de violentes batailles financières, mais, dans toutes ces entreprises, la durée de détention du capital et son caractère en général familial ont été la clef du succès. Ce sont des métiers où les choses ne se construisent qu’avec l’aide du temps, et où le capitalisme à court terme, de ce fait, ne peut réussir.
Des décisions positives qui encouragent les entreprises françaises
L’amendement qui a supprimé l’ISF pour les détenteurs de plus de 25% du capital a été un élément expliquant la bonne marche de cette splendide industrie.
Développons l’actionnariat individuel, et la participation pour les salariés actionnaires, en supprimant l’ISF sur les actions, encourageons le capital-risque et les business angels. Et gardons-nous de la folie réglementaire des normes, ces entraves modernes à l’innovation. Les Français sont parfaitement capables d’affronter la concurrence mondiale, ils le montrent chaque fois qu’on leur permet de se battre à armes égales avec leurs concurrents.
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Sur le web-Article initialement publié sur le site Les Échos
« Les Français sont parfaitement capables d’affronter la concurrence mondiale, ils le montrent chaque fois qu’on leur permet de se battre à armes égales avec leurs concurrents. »
Vraiment? Alors ils doivent manquer de combativité, emmurés dans leur pessimisme ambiant!
Comment expliquer autrement que des offres d’emploi ne trouvent pas preneur malgré un nombre record de chômeurs? Ou les chômeurs ne sont pas assez qualifiés ou ils renoncent à un emploi trop fatigant ou trop loin de leurs habitudes: dans le premier cas, il faut les former en entreprise, dans le second, pourquoi encore les subsidier, c’est leur choix!
En ce qui concerne le luxe, ce n’est évidemment qu’une niche rapportant beaucoup avec un nombre réduit d’articles ou mieux, à obtenir sur mesures! Par exemple, pour la sellerie Louis Vuitton, il est probable que dans le monde, il y ait X fois plus de copies que d’originaux de cette marque en sacs à main (X= 100, 1000, 10 000 ou 100 000 ou 1 000 000!). De plus, à mon avis, la multiplication de logos L.V. et même la couleur des sacs sont de mauvais goût!
De même, le « brut impérial » de Moët et Chandon n’a vraiment rien d’exceptionnel, il faut un Dom Pérignon pour sortir du lot, entre 144 (année faible) et 449 € la bouteille, à ne pas servir dans toutes les bouches!
Franchement il serait sot de servir un champagne à 10€ la gorgée à des non-connaisseurs!
Donc il s’agit bien d’une niche qui fait souvent la part belle à l’apparence, en feignant d’ignorer qu’on fait aussi bien, partout dans le monde! Cela ne durera que tant que vos autorités feront briller la France, loin de sa réalité en chute libre, mais un pays auto-proclamé champion du luxe et du bon goût, alors qu’il est en perdition, c’est évidemment moins crédible! C’est l’orchestre sur le pont quand coule le Titanic!