La gauche fascinée par l’argent

Des notions comme l’éducation, le savoir, le mérite, l’effort, le travail bien fait, ont totalement disparu du discours de gauche au profit de l’argent seul : qui en a trop, comment le répartir ou le gagner sans travailler.

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La gauche fascinée par l’argent

Publié le 26 juillet 2018
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Par Pierre Tarissi.

Il y a apparemment un problème récurrent dans la pensée de gauche (et au-delà) actuelle, au moins en France : la fascination de l’argent. Tous les raisonnements traitent quasi-exclusivement de prélèvements obligatoires à instaurer, de distributions de monnaie à faire à Pierre, Paul ou Jacques. Pour faire des miracles, il suffirait que ces transferts soient suffisants, selon la vulgate ambiante, puisqu’ils sont perpétuellement réputés trop faibles…

Cela présuppose qu’il existe dans le monde de vastes ressources d’argent, liasses de billets ou lingots, que l’on pourrait prendre aux riches pour les redistribuer aux pauvres, voire créer par la magie des Quantitative Easing ou de l’helicopter money et ainsi résoudre les lancinants problèmes de la pauvreté et des inégalités. Le tout avec d’incessantes diatribes de politiciens contre les banques ou la finance internationale, entités d’autant plus effrayantes et maléfiques que personne ne sait exactement de quoi ni de qui il s’agit.

Un dirigeant français important affirmait il y a peu à propos de la finance « qu’elle n’a pas de visage, elle n’a pas de nom … », renforçant ainsi cet aspect de croquemitaine du XXIe siècle, pour le plus grand plaisir de ses électeurs. Le même trouvait tout aussi normal de proclamer publiquement « je n’aime pas les riches … » comme si les riches étaient une race particulièrement malfaisante d’êtres humains, tout entiers attachés à nuire à leurs contemporains.

Des gens prétendant mettre l’humain au-dessus de tout ne parlent en fait que d’argent et de monnaie…

Les fonctionnaires qui raisonnent sur les finances publiques ne connaissent pour leur part que l’argent toujours manquant : recettes fiscales, apparemment si faciles à prédire par des règles de trois aveugles, la dette à émettre, ou encore les financements à honorer. L’argent est devenu la seule matière première de l’État, et sa plus importante finalité actuelle. Travailler sur cette abstraction est censé lui permettre de réguler des phénomènes bien réels : la production de biens et services par les entreprises, donc le travail de dizaines de millions de personnes.

Politiciens et journalistes ont même réussi à convaincre les citoyens qu’ils allaient s’enrichir en travaillant moins, grâce au partage et à la redistribution ; en clair, des manipulations monétaires entre prélèvements obligatoires et prestations diverses. Ce sont les deux réformes emblématiques en France de ces dernières décennies : les 35 heures et la retraite à 60 ans. Certaines idéologies prétendument écologistes vont encore plus loin en expliquant carrément qu’il faut produire moins et consommer moins.

… mais fort peu de mérite, de savoir, d’effort, pourtant valeurs de gauche

Ce qui est surprenant dans tout cela c’est que des notions pourtant éminemment de gauche, à savoir l’éducation, le savoir, le mérite, l’effort, le travail bien fait, ont totalement disparu du discours.

Les riches, catégorie méphistophélique aux contours mal définis, sont priés de payer toujours plus d’impôts pour prendre leur part et partager, mais jamais, ou très rarement, de faire leur vrai boulot : initier recherche et progrès technologique, construire les entreprises de demain, créer richesses et emplois nouveaux. En clair, donner aux pauvres non pas des prestations monétaires sans contrepartie mais du travail et des biens et services de qualité à bas prix.

En effet, la prospérité des citoyens d’un pays n’a aucun rapport avec l’argent dont ils peuvent disposer, mais bel et bien avec les richesses, biens et services, que chacun d’eux crée à partir de son savoir-faire et de son travail et que d’autres achètent volontairement à un fournisseur de leur choix. En clair, tout ce côté humain dont la pensée de gauche se réclame pourtant à grands cris alors qu’elle n’en parle jamais…

Alors que la prospérité, la vraie, ne peut venir que d’un progrès technologique accéléré par énormément de travail

De nos jours, l’argent lui-même n’est plus garanti par un stock d’or ou d’argent métal au fond d’une cave, comme cela a été le cas pendant des millénaires, mais par les biens et services que les citoyens du pays qui émet la monnaie sont capables de produire, et uniquement par cela.

Le PIB mondial moyen par habitant en parité de pouvoir d’achat (certes, représentation pas très juste du volume total des biens et services consommés par chacun) est de l’ordre de 16 000 $ courants annuels. Chine, Inde et sub-Sahara sont nettement au-dessous : ce n’est pas le Pérou ! Il est illusoire de penser qu’on arrivera à le faire progresser sensiblement sans d’énormes efforts scientifiques, techniques et d’industrialisation…

Tant que le discours politique et médiatique privilégiera argent et monnaie par rapport au travail et au progrès technologique, le pays aura peu de chances de progresser…

Répondre aux grands défis technologiques du XXIe siècle (produire de l’énergie à volonté et à très faible coût mais sans hydrocarbones fossiles, arriver à des productions à zéro déchet non recyclé, maîtriser la consommation des matières premières en voie de raréfaction puis les remplacer) nécessitera, certes, de l’argent. Cet argent servira avant tout à rémunérer le talent et le travail des chercheurs, entrepreneurs et investisseurs, puis de leurs collaborateurs qui imagineront puis rendront réelles et diffuseront les innovations concrètes, biens et services nouveaux, correspondantes. Ce travail est titanesque et l’État, avec ses prélèvements obligatoires, ses prestations monétaires et sa redistribution n’y sera pour rien ou si peu.

Évidemment, tout cela commence à la maternelle avec ce qu’on enseigne aux enfants dans le système scolaire et la nature de ce qu’on leur y apprend. Nécessité d’apprendre pour un jour apporter leur travail et leur savoir-faire à la société, en opposition à la conscience de droits et prestations monétaires tombés du ciel.

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  • il faudrait à mon sens compléter le titre : « la gauche fascinée par l’argent DES AUTRES ».

    • Bonjour à tous,
      Cela va de soi, selon le bon vieux principe bien connu « Je mange mon pain et je propose de partager la viande des autres » …
      Amitiés,
      PIerre

      • Perso, je préfère les bonnes tables dont chacun sort rassasié. Où chacun a participé à la préparation du repas et prendra part à la vaisselle. Celui qui ne sait pas faire revenir des oignons, on lui apprend à le faire. Celui qui répugne à faire la vaisselle, on lui apprend que c’est une tâche relative à l’hygiène qui n’est pas spécifiquement dévolue aux dames. Mais s’il est manchot, il ne sera pas pour autant privé de repas.

        • Bonjour SpringTime, Bonjour à tous,
          Certes … L’ennui est que cela n’a rien de « spontané ». Il est absolument indispensable d’avoir un « chef » et une organisation pour que cela fonctionne.
          D’où le sujet lancinant du choix des « chefs ».
          Pour le moment, on n’a pas trouvé mieux que la formation, la structure des entreprises à but lucratif ou non, et l’élection …
          Amitiés,
          Pierre

          • Bonsoir Pierre, bonsoir toutes et tous,
            …Et le partage des savoir(-faire). Transmettre à d’autres ce qu’on a soi-même appris, sur le tas comme « dans les clous », sans cesser d’apprendre. Cuisiner une daube, tourner un bol, réparer un moteur, devenir un maximum autonome et se libérer des dogmes, des belles thèses et des conditionnements pensés par d’autres. Ne plus accepter de subir. Viser à être libre, ne serait-ce qu’un jour dans sa vie.
            Amitiés

  • On peut lire ou relire avec profit la tirade de Francisco d’Anconia sur l’argent dans le livre d’Ayn Rand (on le trouve ici, entre autres : http://www.minarchisteqc.com/2008/10/largent-est-la-racine-du-mal-vraiment/).

  • Que la gauche ?
    Tout le spectre politique, je dirais. Et au-delà, tout le monde. Allez demander pourquoi à ceux qui sont le plus portés à en parler tout le temps. Ceux qui n’en ont pas et ceux qui en ont à revendre. Là, ça frise l’obsession.

    Le spectre de la redistribution, hantise pour les uns, recours salutaire pour les autres, faute de mieux. C’est que le problème est vaste. On a en France un salaire minimum imposable dont le montant ne peut suffire à faire vivre une famille. Depuis vingt ans le logement est le premier poste de dépense dans un foyer. Les loyers ont explosé, dans certaines régions, on vous demande 500€ + frais d’agence + garant, eau, gaz, électricité non compris, pour avoir le droit de vous abriter dans une espèce de placard de 10m². Et le Smic plafonne à quelque 1100 €, et le salaire médian un peu plus.
    Ensuite, l’idée reçue selon laquelle c’est un privilège de survivre d’allocations ne peut émaner que de certains salons huppés où flotte la fumée de coûteux cigares. C’est de la survie, rien moins, en liberté conditionnelle. Et si cela n’existait pas, les zones de non-droit s’étendraient hors des limites des banlieues, dont la loi de la jungle supplanterait les règles élémentaires de la civilisation qui ont encore cours ici et là.

    Ceci posé, Edouard Philippe avait fait la remarque, brillante pour un type intelligent comme lui, que ces dispositifs coûtent et ne sortent pas les gens de la pauvreté. Il a quand même fallu quarante ans pour qu’un technocrate soit effleuré par cette prise de conscience. De même qu’il a mis fin à ces « emplois aidés » qui étaient une véritable hérésie, surtout pour ceux à qui ils étaient infligés.

    Quid du goût de l’effort ? S’il est en voie de disparition, c’est peut-être qu’il ne paie pas. A trop miser sur le tertiaire et diaboliser a contrario le travail manuel, le présenter aux cancres comme un purgatoire, on a fabriqué des générations de bureaucrates incapables de planter un clou et habités du mépris du prolo, de celui qui est mal payé à construire, à entretenir, à façonner, à réparer. Tant que ledit prolo pouvait évoluer dans son parcours, et au fil des années gagner plus et mieux sa vie, il avait le souci du travail bien fait. Lorsque le précariat s’est imposé et que le coût de la vie s’est mis à excéder le salaire, le travail est devenu bâclé (je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi la question de la qualité du travail obtenu sous contrats précaires n’était jamais posée).

    L’effort ne vaut que s’il rapporte et s’il est partagé par tous. On n’a pas l’impression, lorsqu’on voit nos bureaucrates et nos tycoons en costards griffés, qu’ils se tuent beaucoup au travail. On voit le stagiaire se démener en entreprise pour l’obtention d’un poste qui échoira au neveu du patron, qui ne faisait que passer de temps en temps. On voit le diplômé se battre pour obtenir un poste dans une collectivité locale, qu’un autre, moins qualifié, obtiendra grâce à ses appuis. On voit le terrassier suer dans sa tranchée pendant que le fils à papa levé à onze heures cherche où garer sa Merco. On voit le ministre d’un mois entretenu à vie, on voit à l’hôpital les personnels soignants et ASH évoluer comme dans une fourmillière pendant que les cadres qui les dirigent se font les ongles dans leurs bureaux climatisés entre deux réunions. Et on voit des victimes de logiques managériales iniques se suicider en masse dans les bureaux d’études de Renault, à la Poste et chez Orange.

    Au passage, permettez-moi de vous faire part d’une conversation que j’ai eue l’autre jour avec un ami entrepreneur, il dirige une PME dans le BTP et emploie des jeunes et des moins jeunes. Je lui demandais à partir de quel âge ses ouvriers montraient de sérieux signes de fatigue. Il m’a répondu à 40 ans, c’est le dos. A 45, ce sont les genoux. La retraite n’est qu’à 62. Aucun de ses dix employés n’est propriétaire ni engagé dans une accession à la propriété. Tous se déplacent dans de vieilles voitures et lui-même roule en low-cost de fabrication roumaine.

    Tout le système est à revoir. Non pas dans la volonté régressive de prétendre à une égalité qui n’a jamais existé dans les faits – au contraire, les inégalités n’ont fait que se creuser depuis quarante ans – mais dans le sens d’une remise à plat du système, en se posant les questions qui tuent, et qui n’ont la couleur politique qu’on voudra bien leur attribuer, selon la façon dont on s’en sentira concerné : douit-on continuer à traiter par le déni les questions fondamentales de la pauvreté de masse et du mal-logement, quitte à ce qu’elles servent d’enjeu pour des extrêmes en mal d’alternance suicidaire ? Doit-on continuer à se soumettre aux diktats de l’UE, projet dont on voit qu’il est en déroute, et qui jusque-là n’a servi les intérêts que des multinationales ? Ne serait-il pas temps de rendre à la macro-économie la place qui lui revient, de sorte à arracher à leur léthargie les milliers de petites villes qui, dans notre pays, végètent et meurent depuis des décennies, du fait de la désindustrialisation et de l’implantation de centres commerciaux périphériques pourvoyeurs d’emplois précaires ? Ne serait-il pas temps de favoriser l’initiative individuelle au-delà du statut bidon d’auto-entrepreneur, voir la libre entreprise comme une issue et non comme une infraction « morale » sanctionnée cependant comme un délit ?

      • Merci de ce lien vers un article des plus explicites. Je repense à un modèle de voiture low-cost rustique produit par l’Inde, une citadine Tata 4 portes consommant peu, dont le prix n’excédait pas l’équivalent de 2000€, et je me souviens avoir lu que si ce modèle était importé en France, il faudrait débourser entre 7 et 8000 € selon options, pour l’acquérir.
        On pourrait parler aussi du principe des abonnements forcés (Enedis, Engie, la distribution de l’eau, les FAI…) à quoi s’ajoutent les taxations les plus délirantes (dont certaine taxe sur les taxes…).
        En matière de logement, le vieux marronnier des logements dits sociaux serait en effet à secouer, et un effort serait à faire dans le sens de contrats de location-vente, plutôt que de demander aux gens de souscrire des crédits sur trente ans pour l’acquisition de pavillons de mauvaise qualité, vite contruits vite livrés dans des bourgades que la spéculation a rendues à la mode, où tout sera à refaire après la réglementaire garantie décennale… tant pis si ladite bourgade sera d’ici-là passée de mode !
        Cela dit, il serait bon d’éviter, dans le domaine du logement, de verser dans l’idée reçue que le locataire est surprotégé (il ne l’est pas vraiment en cas de congé pour vente) et qu’un locataire est forcément un casseur. Parmi les propriétaires, on compte aussi pas mal d’arsouilles et d’individus qui retirent un profit éhonté des situations tendues, les bassins d’emplois où existe une forte demande. La captation, dans une seule poche de rentier, de dizaines de moitiés de salaire médian, pour des chambres de bonne découpées en micro-studettes où ledit rentier n’irait jamais passer ne serait-ce qu’une nuit, je ne vois pas dans quel sens cela peut servir l’économie. Interdire purement et simplement les surfaces inférieures à 20m² permettrait d’en finir avec cette régression médiévale.

        • Bonjour SpringTime

          J’ai votre (trop) long post, plein d’aigreur. Tout cela pour finir en « Yaka interdire ».

          La solution libérale est justement d’arrêter d’interdire, de taxer, de réglementer.

          Et vous verrez, plus de copinage, passe droit et autres prébendes.

          • L’aigreur n’est pas forcément injustifiée, mais c’est en effet une belle illustration du discours qui part plutôt bien et qui se termine en eau de boudin sur le « Yaka interdire » qui ne fait que perpétuer les problèmes qu’on avait l’intention d’aider à résoudre. Et à chaque fois, je suis tenté de répondre « Yaka laisser le marché rendre caduc et sans intérêt »…

            • OK Michel, on n’interdit plus rien, on ne légifère plus et ça donnera quoi ? Des proxénètes créateurs de richesses, des producteurs, trafiquants et revendeurs de stups cotés en bourse, des marchands de sommeil produisant de la richesse en entassant des pauvres types dans des chambres-dortoirs (rassurez-vous, cela existe déjà entre autres placards et caves hâtivement aménagées en « studios », dans des villes de Paca, avec la complicité d’agences immobilières connues pour leur honnêteté), et pourquoi pas le retour à l’esclavage, tant qu’on y est !
              Je ne vois pas le modèle libéral comme une formulation plaquée or de l’anarchie de nos arrières-grands pères. Je ne le vois pas non plus comme un droit laissé à tous et à chacun de faire du fric par n’importe quel moyen, quitte à fouler aux pieds la dignité de ceux que l’on jugera inférieurs.

              • C’est le fric ou la liberté qui vous intéresse ?

                • La liberté… et celle de mes contemporains… de n’avoir pas à donner leur cul pour vivre.

                  • Le titre de l’article, c’est la gauche fascinée par l’argent. Vous aussi avez l’air bien fasciné par le fric.

                    • Je ne suis pas de gauche et je n’ai pas d’argent. Je n’ai pas d’argent mais je ne suis pas de gauche. Ni de droite d’ailleurs. Et l’argent ne me fascine que dans la mesure où j’observe chez mes contemporains qu’il peut avoir les effets d’une drogue. C’est à dire les rendre redoutablement cons et dans certains cas, dangereux pour leurs semblables.

                    • Je ne suis pas de gauche

                      Pas besoin d’être de gauche pour être socialiste et avoir une obsession pathologique pour le pognon, surtout celui des autres. la justice sociale est également le fonds de commerce de la droite mongaullienne socialiste honteuse qui court comme une débile après la gauche la plus sectaire de l’univers.

                    • Re-,
                      L' »argent » n’est pas « une drogue » … Il est fondamentalement un outil d’échange. Lorsqu’on a des revenus (et surtout une volonté et une attitude) permettant de devenir « épargnant net », c’est-à-dire constructeur de patrimoine, il prend une autre fonction, celle de rendre son propriétaire capable de mener des projets et de construire l’avenir (à sa mesure …).
                      Ces projets peuvent être individuels (acheter une RP), ou, ce qui est beaucoup plus intéressant, collectifs (investir dans une ou des entreprises …)
                      Amitiés,
                      Pierre

                    • @Theo31 : Il ne faut pas voir des socialistes partout, cher monsieur ! Certains s’affublent de cette appellation mais ce n’est qu’un déguisement. L’obsession pathologique pour le pognon, elle est planétaire. Nul n’y échappe ! Voyez les ventes de gratte-gratte, le PMU, le loto, et ces paradis fréquentés par nos « winners » que sont les Bahamas, le Liberia, SanMarin, la Suisse…

                    • @Pierre Tarissi : Merci monsieur de me rappeler ce qu’est l’argent et quel est son rôle. J’ai dû perdre des notions depuis que je n’ai plus revu Crésus avec Fernandel, et accessoirement quelques épisodes de Dallas et Dinasty.
                      Blague à part, l’argent revêt aussi chez certains une fonction de domination, ceux-là le voient comme un levier de chantage. Il agit sur eux comme une drogue dure.

                    • Il ne faut pas voir des socialistes partout,

                      Ils occupent tous les leviers de pouvoir en France : assemblées, partis, syndicats, associations, etc…

                    • @Theo31 : Affaire de réseaux, plus de parti puisque celui éponyme est moribond. Et l’idéologie socialiste, celle dun Front Pop’, elle est enterrée depuis la dissolution de la SFIO. D’où l’idée de déguisement…

              • Le plus souvent, c’est la réglementation qui crée une rareté, donc le marché, avant de le contraindre ensuite. Vous voulez que l’on puisse trouver des logements décents à un prix raisonnable ? Supprimez les restrictions à la construction, les taxes sur les mutations, laissez les baux libres, mettez une flat-tax libératoire à faible taux sur les loyers, et imposez par la force publique le respect immédiat et intégral des contrats privés. Celui qui aura fait 3 cagibis infâmes à la place d’un studio de 30 m2 en aura 2 voire les 3 inoccupés, celui qui aura conservé le studio le louera sans problème et touchera malgré la baisse des loyers autant qu’aujourd’hui après imposition, celui qui cherchera à se loger aura un choix raisonnable, et verra l’intérêt de devenir propriétaire du fait qu’il pourra mettre en location sans problème s’il n’occupe pas. Seuls les excès flagrants méritent des interdictions, les autres disparaissent d’eux-mêmes si la loi et la fiscalité ne pénalisent pas les comportements normaux.
                « trafiquants et revendeurs de stups cotés en bourse » — Vous parlez des Samsung, Netflix, Rémy-Cointreau et autres ?

                • Samsung, Netflix, Rémy-Cointreau restent dans le champ de l’honnêteté intellectuelle. Mais quand j’entends les représentants des buralistes se réjouir de pouvoir fourguer légalement du cannabis si ce stupéfiant était légalisé, j’ai peur.
                  J’habite une petite ville où impunément, des dealers en âge d’être apprentis se déplacent au volant de grosses cylindrées allemandes flambant neuves. Les flics locaux contrôlent surtout les vieilles caisses qui pourraient avoir séché le contrôle technique. Autre débat.
                  Oui OK, je sais ce qu’il en est des frais de mutation et des restrictions à la construction et leur incidence sur le prix des loyers. Lesquels, vous en conviendrez, sont quand même un tout petit peu livrés à l’arbitraire de certains propriétaires peu regardants sur le rapport qualité-prix. No one is innocent. Les baux libres, je suis moins d’accord, parce qu’on a quand même besoin, en tant qu’individus et familles, de pouvoir s’installer quelque part de façon durable. Ou alors on passe sa vie en meublé et tant pis pour ses petites affaires. Pas sûr que cela contribue à pacifier les rapports proprios-locataires. Faciliter par contre les contrats de location-vente serait gagnant.

                  • « Mais quand j’entends les représentants des buralistes se réjouir de pouvoir fourguer légalement du cannabis si ce stupéfiant était légalisé, j’ai peur. »
                    Qu’est-ce qui vous fait peur là-dedans ? Les buralistes vendent déjà un produit qui fait bon an mal an 70000 victimes, soit bien plus que le cannabis et autres drogues réunis…
                    Une autre manière d’aborder l’usage des drogues, que la prohibition pure et simple qui n’a jamais marché, pourrait être également profitable au climat des cités, aux dépenses policières de l’Etat. Les seuls perdants seraient, de manière anecdotique, les constructeurs de « grosses berlines allemandes »…

                    • Bon, le commentaire a sauté, donc je vous le réécris en substance.
                      Ce qui m’inquiète, c’est les méfaits du THC, qui vont se manifester différemment selon les individus, et qui chez les plus fragiles risquent de provoquer des symptômes psychotiques. On sait bien que tout Etat qui se respecte préfère régner sur des populations de zombies décérébrés que sur une société éclairée cultivant un esprit critique. D’où l’hypocrisie à l’égard de l’alcool et la fantastique manip’ de masse autour du foot, des jeux, de l’entertainment bas de gamme qui sévit à la télé et sur le web.
                      Dans les banlieues, la légalisation du cannabis ne changerait pas grand chose. Ces messieurs sont passés aux drogues dures depuis déjà un bout de temps, et c’est à eux que l’on doit la démocratisation de la coke, jadis réservée à une élite. Les psychiatres et les croquemorts sont des métiers d’avenir.

                    • Ben justement , Jérémy , les buralistes vendent déjà sans état d’âme un poison mortel , ce n’est peut-être pas la peine d’en rajouter un autre . Sinon , sous l’argument fallacieux qu’ils vendent bien du tabac , pourquoi s’arrêter au canabis ? Légalisons le crack , , l’héroine , le lsd , la cocaine , etc….après tout , les buralistes vendent bien déjà un poison mortel , alors , hein?…

                  • Concrêtement, que faites-vous hormis pleurer sur CP pour que les choses changent ?

          • Bonjour Gillib,
            Je conçois que pour certains, un discours réaliste puisse être entendu comme la manifestation d’une aigreur. Et ce qui semble faire tilt (je l’ai constaté ailleurs et c’est pour moi assez jouissif), c’est lorsqu’on se permet de mettre en cause les profits de certains marchands de sommeil. Notez que je ne fourre pas tous les proprios dans le même sac. La majorité d’entre eux, j’en suis certain, ont à coeur d’apporter un service irréprochable et ne demandent qu’à conserver leurs locataires tant que ceux-ci s’acquittent de leur loyer. Et je pense qu’une majorité de locataires est respectueuse des biens qui leur sont loués, tant que le propriétaire s’acquitte de ses obligations, et lorsqu’il y a abus, il est normal qu’il y ait recours sur le terrain juridique.
            Cela dit, je ne suis pas sûr que tout permettre et ne plus rien réglementer éliminerait de fait copinages, passe-droits et autres prébendes. Ce serait faire fi des aléas de la nature humaine, sauf à verser dans l’angélisme, et des jeux de pouvoirs. La solution libérale n’est pas l’anarchie, une société sans règles deviendrait vite une jungle où je ne suis pas sûr que ceux qui se considèrent comme les meilleurs n’y laisseraient pas leurs plumes !

            • Revoyez vos classiques, le libéralisme ce n’est pas l’anarchie (ni être pro business).

              • En effet. Jusqu’à présent, ce qu’on nous a présenté sous l’appellation « libéralisme » n’est que du capitalisme sauvage option mafieuse. Etonnez-vous après ça de l’amalgame.

                • La liberté doit être indissociable de la responsabilité, et c’est à garantir cette responsabilité que la loi doit s’attacher. Mais il y a dans la responsabilité une part d’émancipation qui fait hurler les étatistes. Réglementer 100% des gens, c’est trop contraindre les 95% qui auraient été honnêtes de toute façon, et ne pas assez sanctionner les 5% qui se livrent aux excès inadmissibles. De plus, ça fait verser certains des 95% dans l’irresponsabilité, puisque l’honnêteté ne rapporte rien de plus.

                  • Exact. C’est le principe du « il faudrait un flic derrière chaque individu » rabâché dans les conversations de zinc. Mais vous conviendrez qu’il peut être difficilement concevable d’encadrer la responsabilité par la loi, sachant qu’on est davantage là dans la philosophie, une idée d’éthique dont chacun voudra défendre sa propre version en fonction de son éducation, son milieu d’origine, le contexte, etc.

            • Qui a parlé de société sans règles? le libéralisme est tout entier tourné vers les respect des règles, des règles très précises et très défendues celle des contrats passé librement entre des acteurs chacun s’engageant de son coté à les respecter et la justice veillant lorsque ce n’est pas le cas. oui l’état est absent car il n’a pas a s’immiscer dans l’affaire juste a éventuellement s’assurer à ce que la justice puisse fonctionner (ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui)

              • D’accord. Mais dans ce sytème-là, qui régit quoi, en vertu de quoi et selon quels critères ? Qui formule les règles ? Qui définit les clauses des contrats ? Il faut bien qu’il y ait une autorité morale objectivement reconnue, sans quoi on verse dans l’arbitraire.
                Pardonnez-moi de revenir à ce parallèle, même s’il ne se justifie pas dans le fond, mais cela me rappelle certaines discussions que j’avais avec un anarchiste, par ailleurs proprio de sa (jolie) baraque et rédac’ chef d’une revue de poésie où ne publiait pas qui voulait.
                On est dans la négation du pouvoir, donc personne ne dirige rien. Seulement il faut bien manger. Qui décide de qui va faire pousser les pommes de terre, les arroser puis les ramasser ? Sur quel type de terrain ? Le feu, on va l’alimenter avec quoi ? Qui va couper le bois ? Avec quel outil, qu’on se sera procuré où sans l’avoir acheté, puis en anarchie il n’y a plus de business. Et le bois, on le transporte dans quelle bagnole, la tienne ?
                Comme l’anarchiste possédait une belle DS noire qu’il chérissait plus que la mémoire de Proudhon, il n’a plus su quoi répondre….
                Faut savoir ce qu’on veut. Personnellement j’ai toujours été fâché avec l’autorité imbécile (celle des papelards et des guichetiers), non sans reconnaître sa nécessité en tant que garde-fous dans ce qu’il est convenu d’appeler une société humaine. Que l’Etat n’ait plus cessé de commettre des abus ces dernières années est une réalité. Mais par quoi le substituer ? Par les banques ? les compagnies d’assurances ? Les stock-options ? Pas sûr que les braves gens suivent ! La crise de 2008, ce n’est pas si loin derrière….

                • Qui définit les clauses du contrat ? Les contractants du contrat. Si les termes ne conviennent pas à une des deux parties, pas de contrat. Nul besoin d une autorité morale objective qui de toute façon n existe pas.

                  • En gros, c’est le tope-là des maquignons de jadis. S’il y en a un qui arnaque l’autre, on fait quoi ? On envoie des hommes de main ?

                    • Si il en a un qui arnaque l’autre, c est bien qu’il y a non respect du contrat pour celui qui se sent floué.
                      Ce dernier fera donc appel à la justice, qui existe en Liberalie.
                      Où voyez vous des hommes de mains ?

                    • @AerosolKid : Bon, mais pour qu’il y ait une justice, il faut bien qu’elle dépende d’un Etat ? Avec des juristes payés par cet Etat ? Fonctionnaires donc. En Libéralie ?

                    • Ce qui se passait avec celui qui ne respectait pas sa parole, ostracisation notamment, rendait le cas ultra-rare.

        • pas surprotégé les locataires? les deux derniers locataires m’ont laissé en tout plus de 20000 € de travaux de dégradations et sont partis comme des fleurs avec 1 an de retard de loyers sans aucune poursuites possible. Vous appelez ça comment vous si ça n’est pas de la « surprotection ».

          • J’appelle ça de la malhonnêté et je n’en ferais pas une généralité. Tous les locataires ne sont pas des mauvais payeurs qui transforment un appart’ en bourbier, ça c’est la propagande qui l’affirme, pour vous vendre, à vous propriétaires, les services d’agents immobiliers et de syndics qui vous coûteront plus cher en cotisations et en embrouilles que les méfaits d’un locataire indélicat. Vous étiez en droit, après deux mois d’impayé, d’entamer des poursuites au TI à l’encontre des mauvais payeurs. Vous pouviez aussi souscrire une assurance contre les impayés, le dossier du locataire postulant étant soumis à l’aval de la compagnie d’assurance avant signature du bail.

            • Oh mais tout cela a été fait mais la justice ne fonctionne pas comme cela dans ce pays, la procédure dure des années et il suffit au locataire de faire un versement de temps à autre pour tout remettre à zéro. j’ai bien sur souscrit une assurance (je ne suis pas fou au point de croire que ce genre d’accident soit exceptionnel, il ne l’est pas du tout) mais si l’assurance pour les loyers fonctionne très bien celle pour les dégradations est tout à fait dérisoire et ne rembourse qu’un petite fraction des dommages. Et au final les locataires indélicats on été logis gratis, on dégradé les biens d’autrui avec la bénédiction de la justice (et de l’état puisque c’est l’état qui fait le droit). Si je n’avait pas pris d’assurance presque l’intégralité de la valeur de mon bien y serait passé, belle investissement non? Et je ne vous parle même pas du temps passé dans les procédures diverses et varié. Après on s’étonne que personne ne veuille investir dans le locatif, à coté de cela la bourse est une sinécure.

              • OK, dysfonctionnement, lenteur des procédures, et sans doute vos squatters ont-ils été aidés par une efficace assistante sociale, du genre à trouver toutes les excuses à des gens qui descendent quinze bières de clochard par jour et n’utilisent leur salle de bains que pour faire leur vaisselle, qui tombe le même jour que leur douche. Dites-vous que pareil comportement porte également préjudice aux locataires qui paient leur loyer tous les 1er du mois, comme c’est mon cas. Et je pense sincèrement qu’on est les plus nombreux.

                • Bien sur que les locataires honnêtes sont les plus nombreux sinon il y aurait longtemps que le marché locatif serait inexistant (il en resterait plus que des hlm pourrit) mais les faits sont là et mon expérience est loin d’être un accident exceptionnel. pourquoi pensez vous qu’il est si difficile de pouvoir se loger aujourd’hui, pourquoi on demande au locataire des km de justificatif de revenus, des cautions, des revenus minimums etc etc? C’est parce qu’il est impossible de se débarrasser des mauvais payeurs et que ce genre « d’accident » se termine toujours en catastrophe financière pour le propriétaire et tout le monde semble trouver cela normal, comme si le fait d’être locataires vous exonérait de toute responsabilités, de tout respect des contrats signés. Cet état de fait est aussi responsable de la monté des loyers puisque c’est la seul protection possible, c’est une sorte d’assurance contre les accident inclu dans le prix du loyer que payent tout les locataire. le prix élevés reflète aussi la diminution de l’offre locative (j’ai moi même abandonné la location). Moralité, les locataires devrait exiger que les droits des propriétaires soient respectés et milité pour les explulsions et les dédommagement rapides et automatiques cela conduirais a une beaucoup plus grande fluidité du marché, des prix plus bas, plus d’offre et moins de contrainte à la location soit exactement l’inverse de ce à quoi la réglementation actuelle abouti.

          • Bonjour à tous,
            Ce que je sais de façon sûre, c’est qu’en France, il est quasiment impossible à des jeunes de trouver un appartement à louer, sauf si Papa-maman (de préférence couple de fonctionnaires !) se porte caution solidaire …
            Au Luxembourg – bien connu pour ses hordes de SDF loqueteux -, on loue une logement sans le moindre problème dans la journée … mais il est clair qu’on est « viré » manu militari au premier impayé.
            C’est pour cela que personnellement, en tant qu’investisseur, je n’interviens pas sur le marché locatif français (trop de règles et d’impôts, faible rentabilité). Je suis conscient que c’est socialement néfaste, et favorise largement les « marchands de sommeil », par définition hors du cadre légal. Nous sommes certainement en France des centaines de milliers à raisonner comme moi, ce qui est TRES néfaste pour les candidats locataires …
            Amitiés,
            Pierre

            • je ne suis pas d’accord, c’est socialement bénéfique! quand une situation est anormale il faut que les conséquences apparaissent pour qu’elles soient éventuellement corrigé.

              • Re-,
                C’est peut-être socialement bénéfique, mais alors ce n’est pas apparent, ni compris !
                Il suffit de voir Macron vitupérer contre une fantasmatique « rente immobilière » pour en être convaincu. Bon, j’ignore si Macron y croit lui-même ou ne s’en sert que pour « faire plaisir » à des électeurs espérés, avec lui on ne sait jamais …
                Amitiés,

                Pierre

            • Oui j’ai remarqué que personne n’aime les fonctionnaires, sauf les propriétaires lorsqu’il est question de signer un bail…

            • Si pour vous, un pays hanté par des SDF loqueteux où on est viré manu militari au premier impayé, cela représente un modèle à suivre, vous ne plaidez pas vraiment en faveur du modèle économique que vous prétendez défendre. Des pays comme celui-là, on en a quelques-uns dans le monde, on appelle ça des dictatures. D’où la nécessité de conserver certains garde-fous. Instaurer une telle horreur en France nous livrerait assez rapidement à un climat de guerilla urbaine dont personne ne tirerait profit. Et à un durcissement législatif pour y mettre fin. Prendre en compte les réalités existantes, à savoir que le système dominant a laissé au bord de la route un bon tiers de la population de notre pays, et faire avec, ce qui ne veut pas dire faire du social pour entretenir la pauvreté mais conduire des politiques visant à intégrer ces populations et leur permettre de gagner correctement leur vie, de consommer et de vivre dans le projet, c’est là un programme qui me semble plus viable. Autrement, il y a les Bahamas, Dubai, Singapour, SanMarin, Monaco, les entre-soi huppés ne manquent pas, dont ces salauds de pauvres sont proscrits.

              • Oui c est un programme qui vous semble plus viable.
                Mais moi, je sais mieux que vous en ce qui me concerne.
                Alors si on laissait chacun savoir ce qui est bon pour lui ? Avec comme règle commune le respect de la personne et de sa propriété.
                On va me traiter de naif je le sens bien, c est pourtant l’essence du libéralisme.
                Quel est le rapport avec les Bahamas ou Dubai ? Vos strawman deviennent voyants.

                • @AerosolKid : Moi aussi je suis un naïf ! Et je me fous de ce qu’on peut en penser. Bon, je respecte votre point de vue (que vous n’explicitez pas outre mesure), mais si chacun ici a sa version à soi de ce que pourrait être un libéralisme à même de faire société (c’est ce qui m’intéresse, déjà en tant que libertaire), je n’ai rien contre, mais ça, çà s’appelle du solipsisme et ça ne mène pas loin.

                  Dubai, etc… J’aime bien ces débats, j’aime ces échanges où chacun fait part de ses opinions et de son expérience, certains avec un humour et une bienveillance à l’égard du profane que j’en profite pour saluer ici ; j’aime Contrepoints parce qu’au contraire d’autres media, ses intervenants souffrent la contradiction et c’est sur cette base qu’on peut avancer, construire. Ne serait-ce que par le partage des expériences. Et aussi par la qualité des articles et des interventions.

                  Après, ceux qui rêvent d’un monde dérégulé avec un Etat minimaliste, la possibilité de faire un max de profit sans plus avoir à se soucier de ce qui leur pourrit la vie chez nous, je ne critique pas, je pense que je serais dans cette énergie-là si je disposais de capitaux. Mais voilà, je serais dans ce cas, je prendrais le premier vol pour Singapour, Dubai, Nassau. Pour vivre ce que je veux vivre « dans les faits ». Quitte à revenir ensuite pour faire part de mon expérience.

                  Dubaï, les Bahamas, Singapour : vous avez des capitaux, vous voulez faire un max de fric, tâter du rendement optimal

              • C’est parce que ce sont des dictatures qu’ils sont hantés par les SDF loqueteux, pas parce qu’on y est viré au premier impayé que ce sont des dictatures ni que les SDF y pullulent.

              • Bonjour Springtime et à tous,
                Au Luxembourg, la femme de ménage ou le chauffeur de bus, le plus souvent luxembourgeois, émargent à 5 000 € mensuels, et le locataire est viré manu militari au premier impayé. Bizarrement, on ne voit justement AUCUN SDF loqueteux – il n’y en a pas …
                Amitiés,
                Pierre

                • Ok ! J’avoue ne pas connaître le Luxembourg et j’avais pris, Pierre, votre exemple au pied de la lettre. 5000 € pour de tels boulots, on est loin de nos faméliques salaires français. Ceci dit, si les loyers sont à l’avenant…

    • Le « c’était mieux avant » le plus classique. Non la situation il y a 40ans n’était idyllique et tout le monde semble faire comme si les années d’après guerres, les fameuses 30 glorieuses étaient une sorte de norme de l’état économique alors que c’est juste une économie de reconstruction. Les inégalités ont augmentés? a qui la faute? A l’état justement qui avec sont inconséquence habituel a taxé et réglementé tout azimut ce qui a entrainé un renchérissement généralisé qui ne fut pas compenser par une augmentation des salaires et notamment ceux des salariés peu qualifié. Qui plus est on a empêché ces ouvriers là de travaillé plus pour compensé. Mon père était ouvrier dans les années 50-60 et bien pour gagner plus il travaillait plus, beaucoup plus, certain faisait 50-60-70h par semaine, travaillait les week end pour pouvoir augmenter leur pouvoir d’achat et faire en sorte que les mère reste à la maison et puisse élevé les enfants. moi même à partir de 10 ans je travaillais dans les champs l’été pour me faire un pécule. travaillé n’était pas à l’époque synonyme d’escalavge mais considéré comme une libération et l’argent gagné non pas comme une fin en soit mais un outil d’accomplissement (très peu d’argent était dépensé en loisirs).Nos dirigeants modernes ont bien comprit qu’ils leur fallait détruire les valeurs traditionnelles de travail, d’effort, de responsabilité de manière à apparaitre au final comme le seul recours pour des millions d’individus ainsi castré qui ne dépendent plus que de la redistribution et des aides de l’état pour survivre. Le peuple est petit à petit transformé en parfait esclaves volontaires qui n’ont plus qu’un seul leitmotiv « donnez moi de l’argent » et ceci même lorsqu’ils arrivent à obtenir du travail la vie est devenir tellement cher que même avec un salaire moyen personne ne crache sur les subsides étatiques sans se rendre compte que ce poison au gout sucré annonce des lendemains pires encore.

      • Je vous cite : « travaillé n’était pas à l’époque synonyme d’escalavge mais considéré comme une libération et l’argent gagné non pas comme une fin en soit mais un outil d’accomplissement »
        Exact. D’autant qu’on vivait de peu à ces époques-là, et que même les loisirs ne coûtaient pas un bras. On trouvait très facilement du travail et les employeurs n’avaient pas les exigences délirantes des DRH actuels. On se formait sur le tas, et un même gars pouvait du jour au lendemain passer d’un job de mécano à un autre de carreleur pour se retrouver six mois plus tard à faire du pain. Il n’y avait pas cette omniprésence de la technologie, les états d’esprits étaient beaucou plus ouverts et surtout, il n’y avait pas cette stupide obsession du risque zéro. Je me rappelle le bus scolaire aux pneux lisses quand j’étais gamin, l’auto-stop qui permettait de voyager et de rencontrer des gens de tous les milieux (j’ai voyagé en camion autant qu’en R8, Mustang, 4L, 504 ou Jaguar), les petits hôtels à deux sous, les studios vastes comme des T3 actuels où vous ne laissiez pas un bras à un rentier de carrière (je sais, c’est agaçant mais c’est ma petite bête noire).
        Bref, on travaillait pour gagner sa vie et faire des projets.
        Tout a commencé à se gâter à la fin des années disco. L’apparition des « Nouveaux pauvres  » (qui n’étaient pas d’anciens riches, selon Eddy Mitchell) au début des années 80 coïncida avec l’émergence du fameux problème des banlieues. Depuis, c’est la chute libre. Les raisons, vous les invoquez judicieusement. J’y ajouterais l’apparition du précariat, ces emplois à mi-temps sous contrats précaires qui ont tellement contribué à précipiter les moins bien lotis dans des marges où ils se sont perpétués, le boom de la bureaucratie et de façon concommitante, du flicage des pauvres et plus tard, sous Sarkozy, de leur quasi criminalisation. La technicisation à outrance du moindre petit métier, excluant de fait ceux qui n’ont pas accès à la formation ad-hoc.
        Quand vous parlez des Trente Glorieuses comme d’une économie de reconstruction, c’est très vrai et on aurait tort de ne pas mettre en parallèle quelque chose qui paraîtrait abstrait à beaucoup, et qui nous fait cruellement défaut aujourd’hui, qui était une volonté collective d’aller de l’avant. Nos parents et grands parents avaient à fuir des spectres dont nous n’avons pas idée. Cette volonté d’aller de l’avant se retrouvait dans un enthousiasme bien oublié depuis, dans le style aussi (on se souvient des objets ménagers et des automobiles futuristes), dans la culture, avec une omniprésence de la science-fiction et l’apparition de musiques expérimentales. Et dans une économie où tout semblait aller de soi, où les rapports entre générations n’étaient pas faisandés comme aujourd’hui, où il existait une véritable solidarité qui n’avait pas besoin d’être organisée en assos’, où il existait en somme, n’en déplaise aux détracteurs de la période gaullienne, et sur le terrain, une liberté de faire comme on n’en a plus connue depuis.
        Là où je ne partage pas votre avis, c’est dans le rapport que nous entretiendrions à l’Etat. L’Etat certes nous tient, ce qui ne veut pas dire qu’il soit précisément aimé. Je crois que les gens ne sont pas dupes du chantage. Ils le sont même de moins en moins. Si ce n’était le cas, Mélenchon tiendrait les rènes et l’éternel problème du chômage serait résolu par la création massive de concours d’entrée dans la Fonction publique, d’Etat et territoriale.

        • Le rapport à l’état est compliqué et il est bien sur impossible pour un Français de vouer un culte à l’état du moins ouvertement et il existe quelques maigre garde fou et resistance qui empêche la déferlante « mélanchinienne ». tout bon sens n’a pas été perdu mais il en reste bien peu. Il n’en rest pas moins que la place de l’état en France est énorme et qu’il étouffe toutes les libertés, toutes les innovations, que sous prétexte de protection il a jeté des millions de personne dans la précarité. mais tout cela n’ a été possible que parce que les français l’ont voulu, parce qu’ils ont été séduit par les discours démagogues et les promesses mirobolantes. Au lieu de pronner l’effort, la performance, l’ambition, le sacrifice, la liberté, la responsabilté on a valoriser la victimisation, la facilité, la sécurité à tout prix, la précaution, la solidarité à bon compte, la protection des corporatismes, la cultures des prébendes, la primauté du fonctionnaire. Et ces « valeurs » ont fait leur chemin destructeur dans la société car il est beaucoup plus facile de poussé les être humains vers le vice que vers la vertu.

          • C’est un constat malheureusement vrai. Mais reconnaissez aussi qu’au plan humain, les mentalités ont changé. L’effort, quand vous êtes habitué au tout-tout-de-suite que vous apporte l’internet, que ce soit pour télécharger de la musique, voir un film, trouver un renseignement quelconque ou discuter comme nous le faisons, Laurent, eh bien l’effort il devient une notion du passé. La performance et son corollaire la compétition, je pense qu’elles ont assez tué pour de bien maigres enjeux, sachant que trop souvent, c’est l’arbitraire qui triomphe. L’ambition, ce qui la tue ce n’est pas seulement l’Etat-Léviathan. C’est aussi les coteries, la reproduction en vase clos des élites, les corporatismes et les réseaux, les chasses gardées, un ascenseur social qui chez nous, est bloqué depuis tellement d’années qu’on en a perdu le mode d’emploi. Le sacrifice, notion judéo-chrétienne, qui n’a de valeur que proportionnelle à l’enjeu. Se tuer au travail pour une poignée d’euros, quand jadis, on en a déjà parlé, on se tuait au travail pour payer une maison où abriter sa famille. Travailler rapporter et une maison n’était pas si chère. La responsabilité, que voulez-vous ! Quand on voit le degré d’irresponsabilité de nos élites et des entrepreneurs mafieux qui sont leurs amis et dont ils sont les fidèles serviteurs…
            Alors on fait quoi pour que ça change ?

        • On vivait de peu parcque vous n’étiez pas taxer à chaque coin de rue. Aujourd’hui 80% de votre paie passe en taxes et contributions diverses. Je suis même gentil car c’est pire que cela, ce n’est même pas un pourcentage, il y a un des frais fixes ne dépendant d’aucun revenu. a une époque vous pouviez être propriétaire d’un terrain et vivre sur celui ci sans dépendre de personne et même sans revenu mais aujourd’hui c’est impossible, même non viabilité vous aurez des taxes à payés. Nous sommes tous les esclaves de l’état qui a rétabli les taxes de servage d’antan qu’il faut acquitter coute que coute.

          • Totalement vrai. Quelqu’un qui voulait s’isoler dans une campagne acquise avec une bouchée de pain pouvait tout à fait prétendre vivre en autarcie sans gêner personne. On se souvient de la maison expérimentale du regretté dessinateur Reiser, qui avec 40 d’avance, se suffisait d’un capteur solaire, d’une pompe reliée à un puits et de quelques plantations potagères. Aujourd’hui vous ne pourriez même plus poser une plaque solaire au coin d’une tuile sans voir débouler les gendarmes.

        • Re-,
          Il est vrai qu’il a eu un changement irréversible dans le courant de années 1980 : les « non qualifiés » se sont retrouvés concrètement exclus des processus de production, et donc condamnés au SMIC à vie pour ceux qui ont un emploi en CDI ou au chômage endémique pour ceux qui n’en ont pas …
          Cela est lié à a complexification de plus en plus rapide des procédés de production et ne peut plus s’inverser à mon sens, d’où le besoin de gigantesques efforts en matière de formation …
          Amitiés,
          Pierre

          • Si gigantesques que vu l’organisation que cela exigerait, cela tient de l’utopie. D’autant que la formation ne garantit en rien l’emploi pérenne – qui est quand même le but du jeu – ni le salaire de qualité. Comme la confiance règne à peu près partout dans ce pays…

  • Comment peut-on être surpris sur le fait que les socialistes aiment l’argent ?


    Les socialistes sont matérialistes, Par conséquent il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’ils aiment l’argent, ils détestent seulement ceux qui en ont, et particulièrement ceux qui en ont plus qu’eux !

    Parmi eux, les amateurs de voitures de luxe ou de haute horlogerie ne manquent pas, en France ou ailleurs, dans le passé ou au présent.

    • Robert Hue collectionne les voitures américaines, Fabius est marchand d’art, et Lénine compta parmi les premiers clients de la firme Rolls-Royce. Des gens de goûts que ces chantres du prolétariat-ployant-sous-le-joug.

    • Re-,
      Disons que l’amour immodéré des socialistes pour l’argent n’a rien de « surprenant », il est en revanche choquant par rapport à leur discours qui s’avance la « morale » et l' »humain » en bandoulière …
      Amitiés,
      Pierre

      • Je ne sais pas pourquoi vous vous en tenez aux socialistes. Vous croyez que les écolos, les communistes, les trotskistes et autres lambertistes vivent du troc ?

  • Entre ceux qui sont fascinés par l’argent des autres, ceux qui le sont par celui qu’ils possèdent, ceux qui le sont par celui qu’on leur prend, et tous ceux qui le sont par celui qu’ils n’ont pas alors qu’ils estiment le mériter, la liste est longue !…

    • Le pognon c’est à la fois le moteur et le carburant. Sans pognon, pas de Zola, pas de Bernard Tapie, pas de truands, pas de feuilletons politiques estivaux, pas de soap-opéras, pas de Jean-Marc Sylvestre, pas de footeux pour faire rêver les familles, pas d’idéal du moi inaccessible et fabriqué de toutes pièces dans les films et les séries pour que les gens se tiennent tranquilles et évitent de trop penser, pas de BFMTV pour informer les beaufs, pas de beaufs, pas de Française des Jeux pour anesthésier les pauvres, pas d’enjeux de pouvoir pour s’exciter entre riches, sans pognon la vie serait comme sur la lune. Qu’est-ce qu’on s’ennuierait !

  • si si vous mettez meluche sur une île déserte je suis certain que la premiere chose qu’il fait est qu’il crée de la monnaie et oblige tout le monde à s’en servir pour échanger…

    comment voulez vous qu’un politicien quelconque ne soit pas obsédé par l’argent tel qu’il existe?
    avoir le monopole de la monnaie d’échange!!! c’est politissime.

    • Ben non, s’il est sur une île déserte, il sera à la fois le président et le citoyen, sauf si un Vendredi se pointe.
      Normal qu’un polytocard soit fasciné par le fric. La moindre fonction lui rapporte pognon,clémence des juges et avantages en nature, et grâce au cumul, c’est à un train de vie pharaonique qu’il est promis, à vie. La soupe est bonne, pas surprenant qu’il y ait tant de postulants !

  • @SpringTme
    « Faciliter par contre les contrats de location-vente serait gagnant. »

    Cela reste à démontrer… Par quel tour de passe-passe économique ?

    • Hé hé ! Justement ! Si c’est si compliqué que ça, c’est parce que ça gène aux entournures les principaux intéressés.

      • Des solutions compliquées et inefficaces, nos élus aussi en ont à revendre.
        Des solutions simples et efficaces, c’est beaucoup plus rare à trouver et à démontrer !

    • Simplement parce que la moitié de ce qu’on dépense pour se loger ne finirait pas immédiatement chez le fisc pour être redistribuée n’importe comment, mais rejoindrait l’autre moitié dans l’amélioration des conditions de logement.

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