Trump face à l’Europe : une grande victoire pour le libre-échange

Une victoire pour le libre échange et le commerce équitable. C’est en ces termes que Donald Trump accueille les avancées entre États-Unis et l’Union Européenne vers la politique « zéro barrière douanière ». Un apaisement dans la guerre commerciale ?

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Donald Trump (Crédits : Gage Skidmore, licence CC BY-SA 2.0), via Flickr.

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Trump face à l’Europe : une grande victoire pour le libre-échange

Publié le 26 juillet 2018
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Par Frédéric Mas.

Lors de leur rencontre mercredi, les représentants des États-Unis et de l’Union Européenne se sont engagés à mettre en place un groupe de travail en faveur de plus de libre-échange transatlantique. Ce cessez le feu dans la guerre commerciale est aussi un engagement à éliminer à terme les barrières douanières en matière industrielle ainsi qu’à réformer l’organisation mondiale du travail. Cette victoire du libre-échange contre le réflexe protectionniste a suscité l’enthousiasme de Donald Trump, qui a souligné que la relation entre les États-Unis et l’Union Européenne entrait dans une nouvelle phase, et que cette nouvelle étape constituait une victoire pour le libre-échange et le commerce équitable. Comme nous le disions hier sur Contrepoints, la rhétorique maximaliste de Donald Trump sur le libre-échange a sans doute permis d’avancer ici vers davantage de liberté économique.

Un tournant libre-échangiste bienvenu

On est loin des prises de position nationalistes et grossièrement hostiles du 15 juillet dernier : Donald Trump avait déclaré dans un entretien à la veille de sa rencontre à Helsinki avec Vladimir Poutine que l’Europe, au même titre que la Chine ou la Russie, était un ennemi. Il s’agissait pour le président américain de souligner les pratiques protectionnistes européennes à l’endroit des USA, heurtant à la fois la liberté commerciale et les entreprises nationales, en particulier le secteur agricole. La promesse d’achat de soja comme l’acquisition de gaz naturel liquéfié par l’Union Européenne a sans doute beaucoup joué dans la détente. Donald Trump peut ainsi se prévaloir auprès de son électorat de sa défense des intérêts des fermiers américains, et des intérêts énergétiques américains sur le sol européen.

L’Union européenne sort également victorieuse de la désescalade protectionniste entre les deux continents, qui promet en particulier de résoudre le problème de la taxation douanière de l’aluminium et de l’acier. À Berlin, on se réjouit de telles avancées. Le ministre de l’Économie Peter Altmeier a déclaré que la reprise du dialogue constituait une percée qui pouvait éviter la guerre commerciale et sauver des millions d’emplois.

Verra-t-on plus de Mercedes et d’Audi au pays de l’Oncle Sam ? Plus de fromages français dans les restaurants américains ? Rien n’est moins sûr, car les discussions restent en cours, et les tarifs douaniers pèsent encore sur la consommation comme la production des deux côtés de l’Atlantique. Reste que les amateurs de motos Harley Davidson ou de lave-linge Whirlpool pourront tranquillement reprendre leurs affaires, au bénéfice de tout le monde…

 

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  • Il me semble que l’auteur a à la fois un méchant biais pro USA et se dope à la pensée positive.

    Pour le biais il veut nous faire croire qu’il y a d’une part les USA pro libre échange, ouverts aux 4 vents du commerce et une Europe protectionniste à l’origine de tout les maux. Trump n’étant que le redresseur de tort, pratiquement le super héros Antiprotect…
    Parce qu’il n’y a pas que les USA et l’Europe dans ces histoires de protectionnisme, il y a aussi le Canada et le Mexique. Eux aussi sont de méchants protectionnistes qui profitent des USA ? Je croyais qu’ils étaient dans la même zone de libre échange…

    Pour ce qui est de la pensée positive, il me semble que les taxes sur l’acier et l’aluminium sont toujours là ainsi que les taxes européenne. Où est le grand pas vers le libre échange ?
    De ce que je comprends Junquer a promis de relever le quota de soja achetable aux USA mais l’Europe et ses agents économiques (entreprises…) ne vont pas acheter plus de soja pour faire plaisir à Dodo. Soit on achète plus aux USA et moins aux autres producteurs soit ce n’est qu’un quota relevé que l’on utilisera de toute manière pas. Si on lèse le Brésil et l’Argentine uniquement parce que Dodo nous fait une clé de bras, où est le libre échange ?

    Il y a aussi le gaz GNL que l’Europe achèterait en plus grande quantité, sauf que comme le soja ce n’est pas l’Europe qui achète le gaz ce sont des choix étatiques ou infra étatiques. Outre l’équation économique il y a l’équation géostratégique, pour un pays comme la France il n’est pas inepte d’acheter du gaz de différentes provenance; c’est d’ailleurs le cas (41% Norvège, 25% Russie, 15% Algérie, 11 % Pays bas …) et donc une part de GNL US peut être intéressante. Il me semble que les Polonais sont intéressés. Mais si le GNL US s’avère plus cher que le gaz Russe, économiquement en acheter est il un pas vers le libre échange ?

    Au final j’ai l’impression que tout cela n’est que l’esbroufe, la situation n’est pas changée. Si les USA veulent rééquilibrer leurs balance commercial il faut qu’il se mettent à épargner beaucoup plus.

  • Effectivement, pour le soja, c’est un leurre: l’Europe n’en achètera pas plus que ses besoins. Les européens l’achètent librement, entre l’Argentine, le Brésil et les US. On peut noter au passage que les producteurs de soja peuvent dire un grand merci à J.Chirac quand il a poussé à l’interdiction des farines de viande en 2001 en Europe pour ennuyer Jospin et se présenter comme Président responsable.

  • Bon, je comprends qu’il y aurait un pas de désescalade de la tension entre les US et l’Europe, ok.
    Mais peut-on parler de libre échange en même temps que de promesse d’acheter telle ou telle quantité de marchandises ?
    N’est-il pas possible de mettre en place des mécanismes permettant une concurrence pacifiée, et de faire que chaque pays aurait intérêt à y participer ?

    • C’est évident, exporter 100 bagnoles pour 100 importées est la négation même du libre-échange. A ma connaissance, seule Obama à sorti cette connerie.

    • ben justement, il ne faut pas mettre de mécanisme et enlever ceux qui existent.

      • Prenons un monde sans taxe sur l’aluminium + où il est possible de mettre une taxe sur l’aluminium + une boucle de rétroaction indirecte, voire longue, sur la mise en place d’une taxe sur l’aluminium + un politicien qui a un intérêt à montrer qu’il met une taxe sur l’aluminium… il n’y a aucune chance pour qu’il n’y ait pas un jour une taxe sur l’aluminium.
        La mise en place d’une taxe sur l’aluminium par Trump est un fait. Mettre des commentaires sur contrepoints misant sur la bonne volonté du monde afin que soit 1) Trump se dise de lui-même qu’il a intérêt à ne pas mettre de taxe sur l’aluminium 2) les gens votent pour quelqu’un d’autre que Trump, c’est une idée de « mécanisme ». Personnellement je ne miserais pas dessus.

  • l’europe via junker– le mal de dos— s’est entubée jusqua la moelle !!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Gare au dogmatisme : par exemple, le libre-échangisme qui permettrait aux États-Unis de nous inonder de bœuf aux hormones ou de poulets javellisés, non merci
    Gare à l’aplaventrisme face à l’arrogante hyperpuissance étasunienne : de quel droit ces gens-là prétendent nous dicter le choix de nos partenaires commerciaux et ainsi nous interdire de commercer avec l’Iran ou la Russie ? Pas un mot de ces importantes questions lorsque M. Juncker est allé rencontrer M. Trump.

  • « L’organisation mondiale du travail » ???

  • Les commentaires sont fermés.

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