La meilleure façon de construire l’Europe, c’est encore d’entreprendre

Pour répondre aux défis de la concurrence mondiale, les entreprises européennes doivent coopérer.

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Un Airbus A380 à l'aéroport de San Francisco (Crédits Telstar Logistics, licence Creative Commons)

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La meilleure façon de construire l’Europe, c’est encore d’entreprendre

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 juillet 2018
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Par Xavier Fontanet.

Simone Veil, grande Européenne, aurait approuvé le général de Gaulle quand ce dernier disait : « La meilleure façon de construire l’Europe, c’est que les Européens bâtissent ensemble hors d’Europe ! » Pour les entrepreneurs, cela veut dire créer des groupes européens capables de concurrencer les meilleurs mondiaux (au passage une jolie réponse à Trump !) Chacun de nous sait bien que l’une des clefs de la construction européenne est le rapprochement franco-allemand. On n’a pas prêté assez attention aux rapides progrès réalisés dans cette direction depuis un an car, à l’échelle du temps long, beaucoup de mouvements se sont effectués entre les entreprises françaises et allemandes.

Alstom et Siemens ont rapproché leurs divisions transport avec une prééminence allemande. Peugeot vient de racheter Opel. Parlant d’Air France, la piste évoquée dans les journaux est celle d’un adossement à un groupe d’hôtellerie. Soit. Mais il est toujours sain d’envisager plusieurs hypothèses, et le rapprochement d’Air France-KLM avec Lufthansa, fût-il sous la tutelle allemande, constituerait l’un des plus grands groupes mondiaux.

Il serait capable d’acheter des sociétés comme easyJet dans la foulée et pourrait briguer le leadership dans le marché en très forte croissance des low cost. Il serait de taille à concurrencer Emirates dans le long-courrier par l’addition des réseaux actuels. Nous avons, avec Airbus, une preuve de succès dans un autre grand métier mondial. Cela suppose que les syndicats français redorent leur image auprès de leurs collègues allemands, et néerlandais ! par un comportement désormais exemplaire.

Soufflons-leur un conseil : la concurrence mondiale va être dure et le meilleur service à rendre aux employés n’est pas de jouer le rapport de force à court terme en local avec le patron, c’est de l’aider à construire, par des rapprochements, une entreprise qui tiendra sur la durée face aux plus grands mondiaux. La majorité des Français et des clients de la compagnie en est persuadée.

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  • Cet article de Xavier Fontanet est surprenant en ce qu’il préconise la création de très grands groupes et en déduit que la construction de l’Europe s’en trouverait renforcée…
    Alors, comment concevoir qu’un très grand groupe, en situation de monopole donc, pouvant sans concurrence imposer ses prix aux dépens des usagers ou des consommateurs, puisse devenir un fleuron d’une Europe emprunte du libéralisme économique que nous préconisons?

    • @ Duglandin
      C’est sans doute parce que les groupes internationaux n’ont pas le libéralisme économique tel que des lecteurs de Contrepoints le préconisent! (voir : l’article et la vidéo sur Mr Roux de Bésieux -MEDEF- qui veut tenir compte des aspects social et écologique, dans sa fonction)

  • Les commentaires sont fermés.

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