Formidable, Macron s’attaque aux vrais problèmes !

La France aurait des problèmes de sécurité, d'économie, d'éducation, de chômage ? Que nenni ! Ce dont elle a besoin, c'est d'un minitel 3.0 et de bacs de fleurs place de la Mairie !
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Formidable, Macron s’attaque aux vrais problèmes !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 30 mars 2018
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La machine, puissante, précise et rapide, est lancée, à toute vapeur. On pourrait la croire En Marche, mais elle trotte déjà vers un avenir chantant. Car son pilote, aux gestes étudiés et à la maîtrise évidente, saura la diriger où il faut, quand il faut. La France est de retour, disait Emmanuel Macron, et il nous le prouve tous les jours, même lorsque le pays se remet d’un nouvel épisode d’amoindrissement vivrensemblesque inopiné.

Des problèmes, oui, mais bientôt résolus !

Certes, il y a des problèmes économiques, nombreux.

La dette continue de grossir, au point d’arriver à 100% du PIB.

Mais déjà, la précision chirurgicale des frappes fiscales et des tapis de taxes sur les contribuables français aura permis de repasser le déficit annuel en dessous des 3% du PIB, chiffre aussi magique qu’arbitraire et si pratique à bidouiller.

Mais déjà, la politique volontariste sans la moindre poudre de perlimpinpin aura permis de réduire le chômage en février (n’y comptez pas trop pour le mois de mars), et il faudrait être fort mauvaise langue (et libéral) pour oser contester le retour à la bonne santé économique du pays.

Certes, il y a des problèmes sociaux, nombreux.

L’instruction, très manifestement, peut provoquer quelques migraines lorsqu’on se penche avec vigueur sur cette question, de façon répétée, et ce alors qu’on constate une baisse inquiétante du niveau général des élèves, que cette baisse se traduit aussi dans les classements des université françaises dans le monde, jusqu’aux enseignants eux-mêmes dont les plus fraîchement débarqués laissent planer quelques doutes sur leurs compétences globales.

Et lorsqu’il ne s’agit pas d’instruction, la société constate la persistance de cet enquiquinant sentiment d’insécurité (sentiment qui fait parfois des trous dans les vitrines ou du vent dans les oreilles des policiers du cru ou des ministres en goguette à ce moment-là).

Du reste, quand ce n’est pas un sentiment, cela se transforme parfois en prise d’otages sanglante avec suicide par GIGN tout ce qu’il y a de plus standard, face à laquelle le gouvernement répond efficacement par des bougies parfumées, des bouquets, des hommages, une Tour Eiffel éteinte et un appel à la plus grande fermeté parce que ça ne se passera pas comme ça, non monsieur, non madame, scrogneugneu à la fin.

Certes.

Mais comme je le disais en introduction, ces événements n’empêchent absolument pas de prendre les décisions qui s’imposent d’elles-mêmes pour remettre le pays sur la bonne voie (qui ne sera pas ferrée, les prochaines semaines étant consacrées à des mouvements de grève perlée).

C’est ainsi que le président Emmanuel nous a gratifié de deux nouvelles positivement réjouissantes.

Les moutards à la rescousse

D’une part, on apprend que (je cite) « la scolarisation va devenir obligatoire dès 3 ans ».

Titre idiot, journaliste faisant du journamisme et frôlant la pignouferie de presse du mauvais côté de la tangente, volonté réelle du Chef de l’État de faire une immense boulette ? On ne saura pas exactement puisque, jusqu’à nouvel ordre, si l’instruction est obligatoire dès 6 ans, l’école, elle, ne l’est pas. Mais en tout cas, le pays est maintenant lancé dans un nouveau débat palpitant pour savoir s’il va falloir endoctriner instrui-pardon éduquer les marmots dès trois ans au lieu de six.

Apparemment, en ouverture des Assises de la maternelle (oui, cela existe), mardi dernier à Paris, notre brave Macron a donc annoncé cette « scolarisation obligatoire » des enfants dès l’âge de trois ans afin de lutter contre un nouveau fléau, celui des enfants qui ne seraient pas scolari-pardon éduqués dès trois ans.

Apparemment aussi, on ne manque plus d’enseignants et les classes, maternelles ou à partir du CP, ne sont plus surchargées au point qu’on puisse étendre la mainmise de l’Éducation Nationale sur de nouvelles cibles nouveaux enfants. Tout le monde sait qu’il n’y a pas besoin de renforcer les moyens ou d’accentuer les efforts en classes primaires pour amener, enfin, un nombre décent d’élèves à savoir lire, écrire et compter en sixième.

Que nenni ! Le vrai combat est, je présume, Léo, 3 ans, dans sa barboteuse rose genderfluid, à qui on doit enfin faire comprendre les bases de l’intégration citoyenne.

Le pays n’attendait que ça. Les personnels de l’Éducation Nationale réclamaient cette extension du domaine de la lutte de l’instruction obligatoire, c’est certain.

Une intelligence vraiment française, vraiment artificielle

Mais ce n’est pas tout !

Alors que les flonflons tragiques des hommages pas trop sobres retombaient à peine dans cette fin mars pas vraiment printanière, notre président randonneur lançait un nouveau projet, cette fois-ci sur l’intelligence artificielle.

Notre diable d’homme, le bourrichon tout remonté et la vitamine printanière animant chaque membre de son sémillant petit corps, s’est donc décidé à impliquer l’État français « à tous les niveaux : la formation, la recherche, le financement des investissements, le cadre réglementaire… » afin de faire de la France un « leader sur le sujet » de l’Intelligence Artificielle, le tout bien sûr « de façon responsable sur les questions éthiques » en trouvant « un équilibre entre performance et humanité ».

Macron aurait eu bien tort de se priver : après tout, Hollande avait eu, avant lui, l’idée lumineuse de doter la France d’un Cloud Souverain avec le succès tonitruant que l’on sait, tout comme est maintenant évidente la réussite flamboyante de la French Tech, émanation subtile des concertos montebourgeois. Quant à Sarkozy encore avant, lui et sa clique avaient eu la brillante idée de réclamer un vrai moteur de recherche franco-français qui ne s’était traduite qu’en un grand prout vaporeux.

Dès lors, devant un tel parcours et en tenant compte de la propension assez stupéfiante de l’État à faire absolument n’importe quoi en matière d’informatique, nul doute que cette idée de propulser la France dans les pays leaders en matière d’intelligence artificielle ne se terminera certainement pas par un fiasco coûteux en temps, en argent et en ressources humaines.

Ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye

Il faut se rendre à l’évidence : la France est un pays vraiment très riche, au point qu’on puisse trouver 5 milliards d’euros (un par an pendant 5 ans) pour « revitaliser » des centres-villes consciencieusement nécrosés par le travail de sape des élus locaux.

La France n’a pas de problème de chômage, de dette, d’éducation, d’insécurité ou de terrorisme.

Non.

Elle a un besoin urgent de bacs de fleurs sur la place de la Mairie, de bambins dans les écoles et d’un nouveau Plan Calcul Minitel 3.0.

—-
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  • La France est classée 26 en Sciences selon PISA, et on nous rabat les oreilles sur l’hémorragie des scientifiques Français qui quitteraient la France après avoir été formidablement formés grâce à l’argent public.

    Clairement, si les jeunes diplômés quittent la France, ce n’est pas parce que les multinationales se les arrachent, c’est simplement parce qu’ils fuient en courant un pays où il n’y a aucun avenir pour eux.

    • @ Stéphane Boulots
      Bien sûr!
      Bien sûr qu’il y a des Français très doués, partis en Californie pour se réaliser dans leurs grandes capacités.

      Mais ce n’est pas un orgueil français mais une ouverture d’esprit U.S. où l’origine n’a aucune importance!

    • Il y a un avenir…mais il est tout tracé..cerfaté. étouffant.

  • Mais bon, en France, on sait qu’on est des champions dans tous les domaines, si on ne réussit pas c’est la faute des autres…En fait, nous sommes nombrilistes, on vit sur nos acquis (Cf La SNCF, les députés, les élus locaux….), on ne sait pas se réformer donc on continue à s’enfoncer doucement mais sûrement; c’est un constat!
    Que doit-on faire? Là est la question car on a beaucoup d’idées mais peu d’action à part du populisme.
    Nous n’avons pas les hommes (et femmes ) politiques qui puissent nous sortir de cette m…e, et surtout les français n’ont pas le courage de faire le nécessaire en se révoltant (sans tout casser mais en s’affirmant) contre cette situation. Nous vivons grâcement au dessus de nos moyens et nous continuons à dépenser sans réformer.
    Alors elle est pas belle la vie!!!

    • Et Macron dans tout cela? C’est un vaste clown, fumiste et prétentieux qui a saisi au vol cette élection. Il a surfé sur une vague de réformisme avec sa « jeunesse » et ses discours « bidon ». Maintenant il nous la met profond en renvoyant l’ascenceur à ses mécènes qui ont financé son ascension et accession à cette plus haute marche. Ce n’est ni un Giscard, ni encore moins un Kennedy mais simplement un arriviste qui a su parvenir à ce poste sans avoir réellement mouillé sa chemise.

      • @ Bangpooest
        Oui, peut-être, mais il quand même bien bousculé beaucoup de choses, déjà, dans plusieurs domaines, en moins d’un an.

        Inverser la « direction » habituelle, déjà, c’est du « jamais vu » depuis 30 ans.
        Déficit < 3 %, c'est fait! (il a eu de la chance: vrai!)
        Une dette n'augmentant plus aussi vite;
        une inflation proche de 0, pas proche des 2 % espérés par la BCE: ça reste à faire mais il a encore 4 ans!

        Ce n'est pas extraordinaire mais c'est mieux qu'avant!

        • Une dette n’augmentant plus aussi vite

          Ahem ahem. Ne pas lire cela en mangeant, ce serait dangereux, on porrait s’étouffer de rire mikystouff ❗

          • @ MichelC
            C’est un objectif: je ne dis pas que c’est un acquis!

            Oui la France est dans la mouise: tout le monde est au courant!
            Votre seule « chance », c’est E.Macron, encore là pendant 4 ans!
            Et dans 4 ans, si ça va pas mieux, ce sera bien pire!!!

            Donc l’élection terminée depuis un moment, s’il ne vous plait pas, il n’y a pas de solution « B »!
            C’est vous qui avez voté!

            • Heureusement que j’ai fini de manger, je ne risque pas de m’étrangler. Mais je pense aux autres… Pourvu qu’ils aient fini ❗

              seule « chance », c’est E.Macron avec l’augmentation des dépenses, cela n’en prend pas le chemin.

  • Ha ha ha ,d’un côté on veut rendre les enfants plus intelligent et de l’autre on investit dans l’intelligence artificielle…pour leur piquer leur boulot demain…..bah , ces chers bambins feront de la politique,il y manque cruellement d’intelligence humaine.

  • je ne sais pas si la France est très riche , mais en ce qui concerne les idées des élus et notamment de l’exécutif pour sortir ce pays de l’ornière je trouve que l’on est très pauvre …..

    • Les gens avec des idées préfèrent sortir de l’ornière de ce pays…

    • la France est riche de parasites (syndicats,politiques,assistés,fonctionnaires) qui vivent sur le dos des autres en toute impunité et avec le consentement de l’Etat salvateur..

  • La voie sera ferrée pour beaucoup d’entre nous qui dépendons du rail, pour aller travailler, n’ayant possession d’aucune auto ni de pétrole, en toute solidarité avec ceux dont le travail qu’ils effectuent toute l’année nous manquera cruellement ces jours là.
    Contrairement à celui d’une bureaucratie sûrpayée, par nous, odieux contribuables, bureaucratie qui mène ses réformes difformes avec le grand renfort idéologique d’éditorialistes subventionnés sur toutes les chaînes, sur tous les sites de presse AFPienne.

  • La France une culture misérable de mensonges, manipulations et escroqueries par toutes la classe Politico-Administrative Nationale et Locale. Pour les arrêter il n’y a qu’une seule solution. Cherchez bien vous la trouverez.

  • J’ai Décidé. ..du vent…manipulation …jusqu’à quand ??? le réveil va être dur !!!

  • L’ENA n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais une grande école, mais rien d’autre qu’une vaste secte mafieuse qui s’acharne à ce que le pouvoir désormais conquis une fois pour toutes, ne s’échappe plus des mains de ses seuls joueurs de ping-pong, qui ont pourtant déjà prouvé leur incapacité de bien de l’exercer…

  • Bonjour mykilus…formidable en dessous de 3% pour gagner 0.3% et là depense publique à 57% et la dette du PIB augmente …dans 4 ans un tour de magie ..les élections arrive….du baratin….
    j’attend d’un président % de déficit ,revenir à 50% de là depense publique et réduction du PIB DE 80 MILLIARDS d’euros…je pense que je rêve !!!

    • @ Lou 17
      Oui, « attendre » n’a jamais servi à rien! « J’attends un nouveau président »: déception garantie à au moins 80%!

  • La dette? Elle ne peut pas être remboursée, elle ne sera jamais remboursée!
    Si la France n’est pas écroulée, c’est parce que personne n’a intérêt à la voir dans ce cas.
    Et de plus, elle n’est pas le seul pays à être surendetté, loin de là!
    Alors, comment cela va-t-il finir, nul ne le sait. Mais une chose est évidente: la dette ne PEUT PAS être remboursée.

    • @ Gada

      Dette pas remboursée?
      Bof! Tant que les intérêts sont régulièrement payés!
      Et si les taux montent un peu …

      • @ Gada
        Donc si! La France, les Français finiront un jour par rembourser sinon nouveau crédit = 0! C’est kif.

        Sauf que la France sera « déclassée », « pas crédible », … rien!

  • Les commentaires sont fermés.

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