Le déficit public repasse sous les 3%. Tant mieux, mais dans quelles conditions ?

Le déficit public repasse sous les 3% : c’est une bonne nouvelle, qui malheureusement ne repose pas sur une politique vertueuse en matière de dépenses publiques.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le déficit public repasse sous les 3%. Tant mieux, mais dans quelles conditions ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 mars 2018
- A +

Par Valéry Denis.

Le déficit public repasse sous les 3%. Rappelons tout d’abord qu’un déficit de 3 % du PIB représente plus de 66 Md€ de déficit sur un budget de 380 milliards… On est donc encore bien loin de l’équilibre budgétaire, voire des excédents que connaissent certains pays dans un contexte très favorable, celui d’une croissance mondiale très forte. Concrètement, cela signifie que la dette continue à croître.

Pas de baisse des dépenses

En réalité, cette nouvelle masque une réalité budgétaire peu vertueuse. La réduction du déficit budgétaire n’a pas pour origine une baisse des dépenses ; celles-ci, en dépit du réformisme affiché par l’Élysée, ont continué de progresser en 2017 : + 2,5 % !

[related-post id=308331 mode=ModeLarge]

La réduction du déficit a trois causes : une fiscalité toujours plus lourde (le taux de prélèvement est aujourd’hui à 45,4 % et les prélèvements ont cru de 4 % !), puis une croissance économique mondiale forte dont la France finit par bénéficier ; et enfin, des taux d’intérêt historiquement bas. Malheureusement pour nos grands argentiers, la croissance mondiale finira par s’essouffler et surtout les taux d’intérêt ont commencé à remonter.

La « bonne nouvelle » est donc fragile car conjoncturelle et s’appuyant sur un niveau de prélèvements obligatoires jamais atteint. Elle nécessite d’être consolidée grâce à des réformes structurelles ayant pour objectif une réduction très sensible des dépenses publiques.

Voir les commentaires (15)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • – Oui mais la réduction du déficit public, aussi bonne soit-elle ( ça ravit la Commission UE ), cache d’autres problèmes : on met la poussière sous le tapis ( notre Dette, les banques en difficultés, on vend nos fleurons industriels à l’Etranger, on sabre nos acquits sociaux, on comprimes nos dépenses de fonctionnement ou d’infrastructures . De la Chronique Agora à Pierre Jovanovic ; tous critiquent cette politique qui s’attaque aux conséquences du mal , sans chercher à en supprimer les causes :
    http://la-chronique-agora.com/hors-bilan-dette-noire/

  • ce que j’attends de ces sois disants spécialistes de la finance de Bercy un budget 0% de déficit et remboursement de là dette du PIB …le reste. ..pipeau….

  • Pour avoir redistribué les déficits chroniques aux collectivités locales, ce qui n’entre pas dans le déficit public officiel, avoir augmenté considérablement bon nombre de taxes et traficité un peu les chiffres. Pour lle reste, la situation n’est que pire et va coûter encore beaucoup d’argent aux contribuables d’autant que les budgets publics de l’Etat et des collectivités locales continuent d’exploser.

    • @ Laurent46
      croissance de la dette, France 2017: + 1000€/habitant!
      Le reste est littérature! (et 2,9 ou 3 %, ça reste un jeu d’écriture ou de date exécutive!).

  • On se félicite de la baisse. A quand la baisse des dépenses ? C’est le + important. Jospin avait eu la chance d’avoir cette croissance également…

    • Une vrai baisse serait d’être à MOINS 3% avec toutes ces taxes et impôts ça devrait être possible à tous ces super diplômés…
      Le problème initial est qu’ils sont diplômés de l’ENA et ON y apprend pas le bon sens de mère ou père de famille ! S’ils se marient entre-eux ils génèrent des faillites personnelles….

  • remarquons que le déficit en % du PIB restant nettement inférieur au taux de croissance de ce dernier la dette continue de s’alourdir et va continuer de le faire, les perspectives de croissance après une année 2017 un peu exceptionnelle étant moins bonnes et le gouvernement ne prévoyant pas vraiment de diminution réelle des dépenses autres que celles relevant d’un marketing trompeur

  • « … politique vertueuse en matière de dépenses publiques… »
    Je pense que vous rêvez !
    La politique est tout sauf vertueuse, en tout cas dans notre système « démocratique et représentatif ».

  • Je ne comprend pas bien là. Le budget de 2018 est en augmentation de 7 milliards par rapport à 2017, mais le déficit passe en dessous de 3% ? Il y a quelque chose qui cloche!

  • Tant que la dépense publique ne baissera pas de 10 points de PIB, rien ne se fera de bon dans ce pays. C’est difficile à faire (220 milliards d’économies) et cela ne peut se faire sans revoir de fond en combles le « modèle social » que personne ne nous envie ni ne copie.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Depuis que l'on sait que la puissance publique française, toujours en tête du palmarès mondial pour ses dépenses et ses prélèvements obligatoires, va finir l'année 2024 sur un déficit et une dette de 6,2 % et 113 % du PIB respectivement (soit environ 3 300 milliards d'euros pour cette dernière) sans qu'aucune crise particulière ne vienne justifier un tel dérapage, les analyses vont bon train. À écouter Bruno Le Maire, ministre de l'Économie de 2017 jusqu'à très récemment, on croyait que les comptes du pays étaient tenus et que Bercy avait sau... Poursuivre la lecture

 Le Projet de loi de finances pour l’année prochaine (PLF 2025) est désormais connu. Selon l’introduction rédigée par les deux ministres de Bercy, à savoir Antoine Armand à l’Économie et Laurent Saint-Martin au Budget, « il n’y aura ni cure d’austérité, ni matraquage fiscal. » Cependant, à regarder les éléments effectivement publiés, on aurait plutôt tendance à penser que si la cure d’austérité fondamentalement nécessaire sera au final légère, il y aura bel et bien matraquage fiscal.

On sait que face à une situation des finances publiq... Poursuivre la lecture

Les Français, un peu fatigués de la politique, n’attendent pas grand chose du gouvernement de Michel Barnier et de ses quarante ministres, mais l’on peut regretter que le premier d’entre eux n’ait pas eu l’idée, l’envie ou l’audace de moderniser notre vie politique. Pourtant, c’était le moment, avec cette espérance des Français d’un changement radical qui conduirait l’Etat à réduire sa dimension, ses taxes et ses prérogatives. Michel Barnier aurait dû saisir cette occasion et annoncer vouloir devenir le chef d’un gouvernement régalien. Cette ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles