École obligatoire dès 3 ans : la fausse bonne idée

Dans le registre des fausses bonnes idées, rendre obligatoire l’école dès trois ans est un cas d’école, si je puis dire ! Va-t-on obliger les gens à boire quand ils ont soif ?

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École obligatoire dès 3 ans : la fausse bonne idée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 mars 2018
- A +

Par Stanislas Kowalski.

Emmanuel Macron veut rendre l’école obligatoire dès 3 ans. Manifestement, en démocratie représentative, le travail législatif consiste à occuper le terrain plus qu’à rédiger des lois utiles. On nous dit que la mesure est avant tout symbolique. Depuis la fessée, jusqu’au harcèlement de rue, l’argument est devenu un lieu commun, comme pour balayer d’un revers de manche toutes les objections que l’on pourrait formuler. Mais le symbole en lui-même est quelque chose d’important et de dangereux.

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Il ne faut pas jouer avec les amulettes. Un symbole a toujours un certain poids quand il s’accompagne de l’appareil répressif de l’État (amende, contrôles, placements). Il y a une naïveté malsaine à croire que l’on n’aura pas à aller jusqu’à la sanction, parce que les gens vont se soumettre spontanément. Car soit l’obligation n’est pas suivie d’effet, dans ce cas la loi est ridicule et nous nous habituons à frauder, soit elle l’est et elle peut causer des dommages. La question alors est de savoir si les dommages prévisibles sont supérieurs à l’avantage escompté.

Obligation inutile

Pourquoi s’inquiéter, nous dira-t-on ? Après tout, que l’école soit obligatoire ou non, le résultat est le même : on y envoie ses enfants de toute façon, parce que c’est bon pour eux. Et c’est vrai pour l’immense majorité des familles. 97% des enfants de trois ans sont déjà scolarisés. Et le chiffre monte à 99% à 4 ans et presque 100% à 5 ans. Bien sûr, c’est pour les 3% restants que l’on met en place l’obligation.

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C’est tout le principe de la loi. Faut-il penser que les familles sont ignorantes de leur propre intérêt ? À l’époque de Jules Ferry, peut-être était-il nécessaire de forcer la main des parents pauvres, trop enclins, ces ignorants à envoyer leur progéniture dans les champs ou à l’usine. Ce n’est pas absolument évident. L’obligation a été difficile à mettre en place, pour des raisons parfois très concrètes, notamment économiques. Quand le progrès économique l’a permis, les obstacles se sont résorbés. La simple persuasion aurait probablement atteint les mêmes résultats au bout du compte, un peu plus lentement sans doute.

Tout le monde sait que l’école est utile

Mais aujourd’hui ? Qui ignore encore l’utilité d’aller à l’école ? On peut avoir du ressentiment contre l’institution. On peut éventuellement critiquer telle ou telle absurdité des programmes. Il n’y a guère de gens qui nient l’utilité des apprentissages de base. L’écrit est partout. On peut ne pas aimer les livres, mais on a au moins besoin de lire des tweets et des documents administratifs.

Contrairement à ce que l’on croit souvent, on n’a jamais autant lu et écrit qu’aujourd’hui. On écrit mal sans doute, mais on écrit beaucoup. Au stade où nous en sommes, convaincre les parents de l’utilité de l’école ne semble pas le problème. Avant toute chose, il faudrait se demander pourquoi il y a ces 20 000 enfants qui ne vont pas à l’école maternelle. A-t-on seulement fait les études pour cela ? Quelle est la proportion d’enfants handicapés ou présentant un retard de développement ? Quelle est la proportion des enfants qui sont nés en milieu d’année et qui attendent d’avoir 3 ans et demi plutôt que d’entrer à l’école à 2 ans et demi ? Pourquoi les taux sont-ils moins bons outre-mer ? Est-ce qu’une obligation légale est vraiment propre à changer la situation ? Ne peut-on convaincre les gens de la qualité de l’école publique ? Oublions la dernière question. Loi inutile donc néfaste, qui ne tient pas compte des cas particuliers.

Des taux de scolarisation proche des 100%

Au passage, on remarquera que les taux de scolarisations sont déjà à près de 100% pour la grande section non obligatoire, alors qu’ils tombent à 98,5% à l’âge de 10 ans et à 97% à 15 ans (source INSEE 2015). Manifestement, les gens essaient d’envoyer leurs enfants à l’école, mais parfois, ça ne prend pas. Autrement dit, on est dans la marge où de toute façon on peut trouver des raisons sérieuses à la déscolarisation. On est sur l’incompressible. On peut dire sans trop se tromper que les gens mettent déjà leurs enfants à l’école dès que c’est possible. Les rares cas d’école à la maison ne posent guère de problème. C’est toujours un enseignement valable, et reconnu jusqu’à preuve du contraire. Soyons vigilants.

Le fait même d’obliger les gens à faire ce qu’ils veulent déjà faire est malsain. Comme tue-l’amour, il n’y a pas pire. Ne peut-on admettre l’idée très simple que certains marmots ne sont tout tout simplement pas prêts, psychologiquement, à se soumettre au horaires réguliers d’une classe ? Inutile de forcer la nature, si c’est pour les rendre aigris dès le départ. Bien sûr, il faudra bien qu’à un moment donné, ils arrivent à intégrer les règles d’une société moderne.

La précipitation n’annonce rien de bon

Nous savons que les enfants ont besoin d’apprendre certaines choses, et qu’on ne peut pas toujours compter sur leur bonne volonté. Mais nous ne sommes pas à quelques mois près. La précipitation ne donne rien de bon. Et aucune partie du programme de maternelle n’est strictement indispensable en elle-même pour comprendre la suite. Ces connaissances communes vraiment indispensables sont en réalité en petit nombre : lire, écrire, compter, calculer, un peu de grammaire et d’orthographe pour bien se faire comprendre. Ce sont des choses qui se verront normalement à l’école élémentaire. Il est malsain, très malsain de faire entrer les enfants avant l’heure dans un système d’évaluation et de contraintes. C’est l’âge du jeu, de l’apprentissage spontané par tâtonnement et découverte. On se plaint suffisamment au collège de la disparition de la curiosité et de la spontanéité. Ne commençons pas à les saper dès l’âge de 3 ans !

Cela nous amène à une tentation encore plus dangereuse : étendre l’obligation de l’autre côté. Plus on avance en âge, plus l’obligation est difficile à faire respecter et plus elle est contre-productive. Il s’agit d’une tendance que je crois profondément ancrée dans la nature humaine. Le petit a un besoin profond d’obéir. Il a besoin des soins constants des adultes. L’adolescent doit apprendre à vivre sans eux. C’est la condition même de sa survie future. La rébellion des adolescents a une véritable utilité évolutive, jusqu’à un certain point. L’expérience m’a enseigné, dans la douleur, que l’âge le plus adéquat pour la fin de la scolarité unique se situe vers 13 ans, à savoir l’âge où la puberté se fait sentir chez les garçons.

Pourquoi les garçons ? Parce qu’ils sont beaucoup plus enclins au désordre et à la violence. Les filles sont, en moyenne bien sûr, j’insiste sur ce point, plus sérieuses, plus posées et plus disposées à se soumettre à une discipline scolaire. C’est un constat, on peut y voir le résultat de la biologie, d’un conditionnement social ou des deux : les délinquants sont très majoritairement des garçons. Les jeunes ont besoin d’un vrai seuil d’orientation en quatrième et de pouvoir travailler au plus tard à 16 ans.

Un climat scolaire détestable

Même si les élèves réfractaires ne représentent qu’une minorité, c’est déjà suffisant pour créer un climat scolaire détestable. 5% d’élèves venant au collège ou au lycée en traînant les pieds, cela représente au moins un élève ingérable par classe. N’oublions pas que l’école prodigue de fait un enseignement collectif. Passé un certain stade, l’obligation se change en rancœur, rancœur d’autant plus compréhensible, qu’à l’heure où le redoublement n’existe plus, un grand nombre de jeunes sont obligés de suivre des programmes qu’ils ne comprennent pas. Malheureusement l’institution s’accroche à sa mission sacrée. Le droit à l’éducation est transformé en un absolu qui sape bien proprement l’école française. N’oublions pas qu’un droit peut se perdre, si l’on ne respecte pas ce droit pour autrui ou si l’on n’en veut tout simplement pas.

Ce qui est le plus dommage, c’est que la liberté est alors le plus sûr moyen de récupérer l’intérêt des élèves. C’est fou le nombre d’étudiants de faculté qui se passionnent pour les études après avoir conspué le lycée. Les romans interdits sont toujours plus savoureux que ceux qui sont au programme. Il n’y a rien à faire pour changer ça.

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  • ETAT NOUNOU ou ETAT PROVIDENCE
    MÊME DECHEANCE DE NOS VALEURS ET RESPONSABILITES

  • j’ai bien aimé cet article, trés bonne pensée critique, mettant en avant le tout législatif, cette faculté de l’Etat de vouloir gérer l’exception peut être pour le bien de chacun, et parfois à son détriment…

    Légiférer sur l’école obligatoire des 3 ans, alors que la scolarisation est déjà de 97%…c’est ne pas chercher à comprendre l’exception, c’est vouloir atteindre une malsaine perfection, c’est un esprit dictatorial, c’est nier ce qui pourrait être les causes de l’exception, c’est peut être créer du désordre là ou il y avait de l’ordre…

    le mieux est l’ennemi du bien, l’enfer est pavé de bonnes intentions, les dictons populaires nous enseignent une certaine sagesse que nos gouvernants feraient mieux de d’écouter parfois

  • il y a aussi une apologie de la parole politique.. ainsi parce que le gouvernement fait des écoles pour apprendre à lire et à écrire, le résultat sera atteint…comme quand le gouvernement,t lance un plan pour lutter contre le chomage et la pauvreté. C’est un duperie à la mélenchon admirant chavez et disant  » comment ne peut on pas admirer un pays qui a mis en place une politique volontariste pour combattre la pauvreté »…alors que le pays a mis d'(abord et avant tout en place une politique socialiste…donc à la mélenchon et qui en plus échoue…
    donc…l’école obligatoire ..pas l’education necessairement./ C’est une apologie de l’etat avant toute chose.

    • Chavez a surtout mis en place une politique pour voler l’argent du pétrole, qui est allé sur son compte en banque, celui de ses enfants et de ses sbires!

  • « C’est l’âge du jeu, de l’apprentissage spontané par tâtonnement et découverte. » L’apprentissage, qui commence peu après la naissance, est avant tout transmission de savoir, souvent en mode ludique dans les premières années. Il est donc bien nécessaire que le pré-primaire ne soit pas une « garderie améliorée », mais un lieu d’éveil et d’apprentissage des pré-requis de la lecture et de l’écriture, activités extrêmement complexes. Cet apprentissage permet également de repérer, à un stade très précoce, les difficultés fonctionnelles éventuelles qui le perturbent, et donc d’y porter remède, de manière à pouvoir intégrer le primaire dans les meilleures conditions.
    L’utilité de cette nouvelle loi, if any, devrait donc reposer sur la formation des instituteurs à éveiller et guider, et à repérer es difficultés individuelles et pouvoir proposer des actions de remédiation. Son utilité devrait pouvoir être constatée dans le relèvement du niveau moyen en première primaire… mais ceci est peut-être un vœu pieux.

    • @ Lucx
      Bravo pour ce message non polémique qui ouvre bien les yeux sur les avantages « oubliés » dans l’article.
      N’étant ni Français, ni né dans mon pays, je ne veux pas m’ingérer!
      Simplement témoigner : « chez moi », oui, c’est le cas: obligation scolaire à 3 ans. (Moi-même, je n’ai jamais connu l’appelé alors « jardin d’enfants »).
      Une fille « institutrice maternelle » (et « préparatoires » – 3 à 13 ans -) travaille beaucoup (à mon grand étonnement: je reconnaissais mal cette qualité aux enseignants, jusqu’ici: au temps pour moi!). De même, « les trucs et astuces » (« pédagogie ») pour rendre « ludiques, attirants, facilités et logiques » des apprentissages adaptés à ce jeune âge dont on ne peut plus ignorer maintenant l’énorme potentiel disponible, pour autant qu’il soit sollicité raisonnablement pour maintenir l’intérêt.
      Et comme en France, l’obligation (raisonnée!) dès 3 ans est très majoritairement acceptée et entrée dans les moeurs, créant un continuum plus « harmonieux » de l’enseignement de 3 à 12-13 ans.
      Sauf exceptions traitées au cas par cas, « l’obligation » permet le signalement rapide de dysfonctionnement possible, d’ordre social ou familial dont l’enfant n’est pas responsable, sauf peut-être, par sa naissance!!!
      L’enseignement fait-il partie du « régalien », stricto sensu? En tout cas, il n’est pas le seul concerné et impliqué!
      Rappel: je témoigne sans prétention de dire ni le « vrai » ni le « bon »!

      • Vous savez, l’efficacité des signalements est très faibles, les procédures sont lourdes et lentes. Elles arrivent à être simultanément invasives et inefficaces. Les signalements pour déscolarisation sont très rarement suivis d’effet. Et quand ils le sont, il n’est pas du tout évident que les solutions apportées par l’institution soient adaptées.
        A votre place, je ne placerais pas trop d’espoir dans les services sociaux.

        • @ Stanislas Kowalski
          Comme je l’ai clairement dit, j’ai la chance de ne pas habiter en France ni d’être Français!

          Je ne fais, comme écrit aussi, que témoigner d’un pays où cela fonctionne bien, services sociaux, police, justice … et démocratie compris, pour de bonnes raisons: ici, les écrits, les mots ou les dires ont moins d’importance que les réalités!
          Quand j’écris à une administration, un fonctionnaire me répond signant avec ses nom et prénom et son n° de téléphone aboutissant à son bureau clairement notés: inimaginable en France où j’ai travaillé 16 ans!

      • L’enseignement fait-il partie du « régalien »
        la réponse est évidemment non de quelques manière qu’on prenne la chose. l’état n’a absolument pas pour tâche de veiller au bien être des individus. Cette conception paternaliste est purement abjecte et réduit l’individu à l’état d’animal domestique. Il s’instaure une relation de dépendance, de domination insupportable pour tout ceux qui on encore un certain respect de la nature humaine, pour les autres la plèbe d’une qu’un bétail comme un autre. Et vous savez quoi? on peut parfaitement « élever » les être humains comme des moutons ou des poulets, ça marche très bien mais est ce que cette « ferme humaine » peu être considéré comme apothéose de la civilisation?

    • Étant donnée l’incurie actuelle de l’école je ne vois pas qu’est ce qui peut justifié cette loi. Que l’école fasse bien son travail et le taux de scolarité montera sans problème à 100%. J’ai eu l’occasion de côtoyer une certain nombre d’enfant qui n’ont jamais été scolarisé mais éduqué par leur parents et leur niveau général était toujours bien suépérieur à celui de leur équivalent scolaire et j’ajouterais que bien souvent leur apprentissage était beaucoup plus riche car il n’y a pas besoin de passer 8h/ jour pour assimiler le programme scolaire cela laisse donc pas mal de temps pour d’autres apprentissages.

  • Et cela pour mettre 30 enfants entre les mains de personnes souvent jeunes qui supportent difficilement le braillage des enfants et sans expérience. Cela n’étant pas sufisant comme encadrement, ce sera aux communes de prévoir des aides pris sur le tas et par expérience avec mes petits enfants sans aucune motivation. Le pompon, cette idiocratie à envoyé une circulaire aux parents leur demandant pour un jour précis de faire en sorte que l’enfant (école maternelle) ne soit pas obligé de faire ses besoins à l’école pour des raisons de travaux ! comme si ces travaux ne pouvaienty pas êtres faits le mercredi ou pendant des journées de vacance. L’enseignement est à l’image du pays !
    Mais peut être y a t-il une autre raison, comme d’ailleurs l’a fait entrendre une Ministre « Apprendre aux enfants l’égalité » ! Les derniers qui ont osé faire cela sont les dictateurs bien connus en Europe. Objectif étant d’éduquer les enfants dès le plus jeune âge dans une idéologie bien définie par l’Etat. Pas étonnant de la part de Macron.

  • il faut qu’il y est un suivi de la part des parents une fois l’enfant rentré de l’école ; sinon , ça ne rime à rien ;

  • Exemple type de communication à la Macron. Faire croire à une grande nouveauté alors que pratiquement tous les enfants vont à l’école. Et il va enchaîner très vite sur une autre qu’il va faire croire comme révolutionnaire et importante. De la mousse, de la mousse,…

    • @ Franchounet

      On peut être pro- ou anti-Macron: c’est un choix!

      Il n’est pas responsable de son héritage et incapable de réformer tout ce qu’il faudrait!

      Son « talent » est plutôt de créer des brèches ou de briser des tabous ou de casser de mauvaises habitudes, des ineptes privilèges ou statuts: tout changement (réforme) en gardant les mêmes sans changer les règles n’est pas faisable!

      Qui peut nier qu’en France, il y ait un monde entre la magnifique « théorie » (qui se paie de « mots ») et une réalité bien concrète qui déc…e sérieusement, en n’aboutissant pas du tout au résultat escompté?

      C’est ce « gap »-là qu’il faut réduire!

      • Il ne casse aucun privilège, ce qu’il tente c’est de maintenir le pouvoir exclusif de l’oligarchie sur les biens des citoyens, comme tout bon socialiste qu’il est.

        • @ Virgile
          C’est votre point de vue, évidemment respecté.

          On peut comprendre, en France, la « centralisation globale » de multiples officines +/- autonomes et très chères, intervenant dans de trop multiples domaines, un peu partout.

          Une fois centralisées, ces activités pourront être convenablement « redistribuées » et confiées à un (et un seul) organisme, à un seul « étage » du mille feuille de la France plus « locale », et responsable de son budget et de sa gestion, localement!

          Hors de cette responsabilisation des structures « en contact », la multiplication des couches du mille-feuille responsables de tout et de rien, et des dépenses consenties, le système continuera à « dépenser pour rien » les trop maigres revenus nationaux et locaux!

          C’est ce que je crois constater dans l’actualité et, de façon autrement plus hypothétique, je vous l’accorde bien volontiers, dans la logique d’E.Macron pour y remédier.

          Volens nolens, la France « s’européanise » en incluant déjà depuis un bon moment, un système « régional » au système (centralisé), « national ».

          C’est ce qu’ont fait des systèmes « fédéraux », républicains (Allemagne) ou monarchiques (Belgique) ou autres (Confédération Helvétique).

          Il me semblait trouver là une certaine cohérence plaisante, mais je n’impose à personne d’être de mon avis!

  • Par contre, quelque chose m’interpelle. J’ai actuellement 3 enfants, et le dernier va bientot avoir 3 ans et ira en maternelle comme les autres, c’etait notre choix de les mettre tot. Maintenant ayant un caractère obligatoire, se qui me gène c’est au niveau des responsabilités des enseignants et regles de sécurirités. Je m’explique, en crèche c’est une assistante pour 5 ou 8 enfants suivant l’age, avec une certaine formation, en école c’est une maitresse pour, entre 20 et 30 enfants sans formation particulière pour ces jeunes ages… Pourra t’on imposer à l’école de suivre le meme niveau de sécurité que les crèche, donc 1 pour 8? Vous suivez mon résonnement?

  • Il sera « intéressant » de voir les dispositions (« punitions » et contraintes) prises pour les rebelles qui ne se plieront pas à cette loi grotesque et inutile (97% d’enfants déjà en maternelle) !

    • @ JPC1941
      Punir les 3 % n’a pas de sens!

      Il ne faut pas chercher le délit mais le problème (social ou familial) qui fait que le môme de 3 ans n’est pas à l’école maternelle: il n’a rien décidé!

      • @mikylux
        Bonjour,
        « Punir les 3% n’a pas de sens ! »
        Une loi sans contrainte ne sert à rein. Il y aura des sanctions prévues. La sactin sera évidemment pécuniaire.
        Punir les 3% fait sens quand l’Etat en manque de fonds, racle tous les fonds de tiroirs.
        Ne pas mettre un enfant à l’école avant la C.P n’est pas un problème si les parents s’en occupent, ou font faire l’éducation à d’autres personnes, intra-familiales ou pas. C’est au Cours Préparatoire, que sont données les leçons d’apprentissage de l’écriture, de lecture et de calculs. Avant le C.P c’est dun bonus, mais les élèves ont tous les mêmes leçons, qu’ils aient appris chez leur grand-mère ou à la maternelle à écrire des mots et à les lire, ou à lire et à écrire, ou non.
        Je pense tout de même le gouvernement assez raisonnable pour ne pas commencer l’enseignement de l’écriture/lecture à trois ans, les enfants n’ayant pas encore eu le temps d’assimiler leur langue maternelle correctement.
        En général, nos têtes pensantes arrondissent assez facilement à 100% quand il est question de 97% de quelque chose. Dans le même ordre d’idée lumineuse, pourquoi ne diraient-ils pas qu’ils vont fournir l’électricité à tous, et partout sur le territoire ? Voire à rendre obligatoire la consommation d’électrcité made in France. Il doit bien y avoir quelques habitations isolées non connectées au réseau

        • @ STF

          Merci de votre avis!

          En disant qu’une sanction ne me paraissait pas indispensable, je pensais dire que 3% d’originaux dans une population ne me paraissaient pas du tout être un drame.

          En société et en « sociale démocratie », le but est de n’exclure personne: donc toute proposition de prise en charge partielle d’un enfant non saisie par les parents et qui, de plus, a pour but l’harmonieux développement de l’enfant, interroge: si le motif invoqué est « valide », on peut facilement officialiser l’exception.

          Si il est la conséquence d’un dysfonctionnement social ou familial, ça devient un signal dont l’enfant de 3 ans n’a pas à subir les conséquences!

          Aux yeux du libéralisme pur et dur, c’est peut-être critiquable, en sociale-démocratie, non! (question de majorité!).

          Je ne suis pas, dans mon pays, confronté à un état-rapace cherchant à me spolier; j’ai bien conscience qu’il en est autrement en France, pays sans le sou!

          Sinon,quand la loi est respectée à 97%, elle devient désuète ou obsolète, effectivement, sans toujours être abrogée pour autant, surtout si elle a une utilité (secondaire) non soupçonnée! Dans un pays où l’immigration est importante, la loi est conservée!

          La pédagogie est une « science » difficile: actuellement, on « voit » un lien entre l’habileté manuelle, la préhension efficace d’un outil écrivant ou dessinant et la possibilité de s’exprimer sur papier comme des apprentissages positifs d’une distance entre l’enfant et sa création qui n’est pas la réalité mais plus un « signe », un « symbole » l’aidant aussi sur la route des lettres et des chiffres, nouvelles abstractions!

          À 5 ans, un enfant sait parler assez correctement, plus rarement lire, écrire et calculer.
          Par contre, il peut souvent reconnaitre un « A » ou un « Z » comme un « 2 » ou un « 4 » tout en sachant que c’est le son « aaaaa » ou « zzz » ou 2 doigts montrés ou 4 doigts: la limite entre la « maternelle » et le « CP » est donc bien poreuse!

          L’hypothèse électrique est inutile: une recherche de « DATA » montrera vite qui ne consomme pas de kWh! (Il est vrai qu’en France, une facture EDF sert (encore?) de certification d’habitation ou d’adresse!!!)

          • @mikylux
            Bonjour,
            « En société et en « sociale démocratie », le but est de n’exclure personne:  »
            Nous sommes en sociale Démocratie, en France, effectivement, et le but n’est pas de « n’exclure presonne » mais d’inclure tout le monde, bon gré mal gré.

            L’Education Nationale, l’Etat donc, veut tenir dans ses bras tous les enfants. Pour être nounou professionnelle, il faut un diplôme, et une autorisation certifiée pour acceuillir des enfants. L’Etat verrouille tout de ce côté là. Il ne supporte pas que les parents se passent de lui.
            L’école est obligatoire à partir de l’année des 6 ans en France, l’année du C.P. Les écoles maternelles, à partir de 3 ans, ne devraient pas être du ressort de l’Etat et son Education Nationale. Je n’ai que du bien à dire sur les profs de maternelle, pour avoir travaillé à leurs côtés.

  • Les idiotcrates qui nous gouvernent, ancrés dans l’idéologie socialo-bobo, sont incapables d’une réflexion objective… autant leur demander… l’impossible. Donc, que cela plaise ou non (c’est pour notre bien), tous dans le même moule !… Et peu importe du développement individuel de l’enfant, qu’il y soit prêt ou non. C’est ainsi que l’on rejette et annihile la particularité de chacun. Le but ? La construction d’une société (robot) que l’on veut endoctriner, maîtriser et mener à sa guise. Quoi de plus facile que d’insuffler insidieusement à des « bébés » de 3 ans, qui sont à la découverte de leur entourage, les théories du « vivre-ensemble », du pas « d’amalgame », de « l’égalité des genres »…. etc… En d’autres termes : dès que possible, lavons le cerveau réceptif des petits, programmons-le pour être « bon socialo malléable » du bousounoursland, où il fait si bon vivre. Ainsi s’érigent, se constituent et se planifient toutes les dictatures de par le monde.
    Le libre choix est aboli, la créativité gommée, l’esprit d’entreprise anéanti, la compétitivité étouffée (sauf en sport, là on se demande pourquoi elle est adulée), la particularité stigmatisée, et l’individualité réprouvée.
    La dictature ne se met pas en place elle se concrétise.

  • Faut-il rendre l’école obligatoire, quel que soit l’âge ? Les parents ne sont pas propriétaires de leurs enfants mais ce sont eux les mieux placés pour connaître leur intérêt. La maltraitance par les parents existe mais la maltraitance par la collectivité fait des ravages. Et les parents ont souvent le souhait que leurs enfants soient instruits. Il faut rappeler le contexte dans lequel l’école a été rendue obligatoire dans plusieurs pays, en France sous Jules Ferry notamment. La majorité des enfants étaient déjà scolarisés, notamment dans l’enseignement catholique. L’obligation avait pour but principal de permettre l’endoctrinement de la part du gouvernement. En France, c’était dirigé contre l’Allemagne et contre l’Eglise catholique. C’est le principe de laïcité. L’obligation est liée aussi avec la gratuité c’est-à-dire le financement par l’impôt et le découragement de l’enseignement privé.

    Par ailleurs, le taux de scolarisation est relativement faible en Seine-Saint-Denis et outre-mer. Y a-t-il eu une enquête à ce sujet ? Craint-on que ces enfants soient islamisés, pardon « radicalisés » ? L’enfant qui est scolarisé à 4 ans au lieu de 3 ans est-il perdu pour la France ? L’égalité, est-ce le nivellement par le bas ?

    J’étais un peu soulagé que Belkacem s’en aille mais maintenant, avec leurs neurosciences, leurs « parcourssup », leur scolarité à 3 ans, leurs vaccins… ils commencent à me pomper !

    • @Szczebrzeszyn
      Bonjour,
      « C’est le principe de laïcité. L’obligation est liée aussi avec la gratuité c’est-à-dire le financement par l’impôt et le découragement de l’enseignement privé. »
      Donc l’opportunité de créer et d’ouvrir un pipeline à pognon qui prend sa source directement dans les poches des citoyens/contribuables, dont le liquide sera ensuite bien brassé, raffiné par les gens qui en vivent, tout en faussant la concurrence par la même occasion et lui faucher l’herbe sous le pied.

  • Comment font-ils donc pour ne faire que des conneries ? C’est quand même la preuve d’une bêtise sans nom!

    • @Virgile
      Bonjour,
      « Comment font-ils donc pour ne faire que des conneries ? C’est quand même la preuve d’une bêtise sans nom! »
      Ou la preuve de la poursuite acharnée d’un plan foireux habillé de vertus colorées en noir et blanc.

      • @ STF
        J’adore votre expression « colorés en noir et blanc » qui dit tout en n’expliquant (prudemment) rien d’autre que le manque de nuances! Cas fréquemment rencontré ici.

  • Petit rappel avant de monter dans les tours.
    C’est l’INSTRUCTION qui est obligatoire, pas l’ECOLE !

  • L’école obligatoire à 3 ans.
    Tout ça pour essayer d’intégrer et nous métisser le plus tôt possible avec les millions de migrants qui viennent faire des enfants chez nous et qu’ils ne les envoient pas à l’école.
    Ce n’est pas un problème pour les français !

    • @ BarbeApapa
      D’aord, si tu veux te faire bien voir, tu écris: « les Français » et pas « les français »!

      Ensuite si tu ne veux pas d’immigrés en France, fais le travail que eux, ils font! Et si les trottoirs de Paris sont « nickel », on verra!

      « Franco-franchouillards » claironnant leur xénophobie et leur racisme sans honte: c’est à pleurer: pas pour les résistants, communistes ou pas, mais pour les « habitués » et les « collabo’s » qui ont coexisté jusqu’en 1941!

      • @ BarbeApapa
        Non pas « jusqu’en 1941 mais « à partir du 22 juin 1941, date de la rupture du pacte germano-soviétique », avant, les communistes, forcément …

        • C’est des gens comme vous qui a mis la France dans cet état !

          • @BarbeApapa
            Ça, ça m’étonnerait! J’étais plutôt « travailleur immigré », plutôt parfois « visé » (« victime » serait exagéré!). Mais citoyen U.E., j’étais donc en France de plein droit!

  • Merci pour votre excellent article. Comme vous avez bien analysé cette future(?) loi qui ne rime à rien!

  • En France, aujourd’hui, l’instruction selon les normes de l’Etat est obligatoire entre 6 et 16 ans, pas la scolarisation. Alors, expliquez-moi ce que signifie l’instruction obligatoire à 3 ans.

  • Libé a une piste , juste financer de manière plus cohérente la maternelle (ce qui choque libé, que le privé ne soit pas payé pour ses maternelles)

    http://www.liberation.fr/france/2018/03/27/scolarisation-obligatoire-a-3-ans-le-cadeau-discret-de-macron-au-prive_1639324

    après effectivement il faudrait savoir pourquoi certaisn élèves ne vont pas en maternelles.

    vu le mal que se donnet les parents d’autistes pour s’intégrer, c’est peut être plus un pb de faisabilité.

    sinon certains avancen dans les DOM le fait qu’on cherche a pas payer la cantine. faidrait vérifer.

  • l’école…obligatoire… comme celle ci.. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/colomiers-enseignante-frappee-trois-eleves-primaire-1449547.html

    il ne faut surtout pas se tromper de débat, est ce bon de commencer un travail d’apprentissage à 3 ans…n’est pas le sujet.

  • @AlainCo
    En effet, c’est l’instruction qui serait obligatoire. Qu’est-ce que ça signifie concrètement ? L’instruction à l’école à 3 ans se caractérise principalement par l’apprentissage de la vie en collectivité (de mauvaises langues parleraient de grégarisme). Si l’enfant n’était pas scolarisé dès 3 ans, l’Etat viendrait chez les gens pour vérifier qu’ils transmettent bien les « valeurs républicaines » ?

    • Oui Szczebreszyn …ouf , c compliqué ! Vous avez raison , la vraie raison est pour formater les gamins dés 3 ans et les faire bien penser pour bien voter ensuite . Leur faire penser que la valeur
       » société , le groupe , la collectivité , l’intérêt général  » est une valeur supérieure à l’individu et aux libertés individuelles . Comme dans le contrat social de Rousseau à qui je ferai remarquer que perso je n’ai signé aucun contrat . La tyrannie de la majorité , comme disait Tocqueville …

      • @jacques
        Alors que l’on peut formater plus tard.
        Cela me rappelle le rapport Bénisti, qui proposait de ficher les enfants à partir de 3 ans.

  • C ‘est l’instruction , pour l’instant , qui est obligatoire de 6 à 16 ans . Pas l’école ! Sinon il faut complètement changer la loi sur l’instruction obligatoire . Et n’importe qui , à moins d’être demeuré , est capable de donner cette instruction correspondant à un gamin de 3 ans . Pas besoin de l’école , il ne va pas apprendre la physique quantique à 3 ans .

  • Désolé pour les constructivistes ( que j’abhorre ) mais l’avenir est au télé-enseignement . L’école n’a d’ailleurs pas pour vocation et ce n’est pas son rôle d’apprendre aux gosses d’apprendre à vivre ensemble mais de dispenser un enseignement ( général au départ ) . Marre de cette ingérence toujours plus grande de l’Etat dans nos vies privées . D’ailleurs le télé enseignement ne présente que des avantages:
    – plus de construction d’écoles et de profs à payer ( plus est à comprendre dans le sens de  » fini  » !
    -plus de formatage à la pensée unique des élèves
    -plus de violence scolaire , de racket et autres
    – plus de carte scolaire qui oblige les parents à parfois mettre leurs enfants dans dés écoles où n’est que délinquance et violence ?
    – plus d’horaires d’écoles contraignants pour les parents
    – il faudrait même supprimer l’instruction obligatoire : pourquoi , franchement , obliger quelqu’un qui veut rester con à apprendre des connaissances? C’est une perte de temps , qu’il reste con si c ‘est son souhait !!

  • L’école est obligatoire pour les collectivités territoriales, pas pour les parents. L’obligation parentale, c’est l’instruction de leurs enfants. Imposer aux collectivités territoriales de mettre à la disposition des populations une école maternelle (qui n’existe pas partout), c’est une facilité qui leur est donnée, en particulier aux milieux défavorisés qui ne parlent pas français. Cela ne change rien pour les autres.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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