Et si en 2018 on libérait aussi l’énergie nucléaire ?

L’Etat finance un tas d’organismes « écologiques » grâce à l’argent des contribuables, sous prétexte de « libérer » la transition énergétique.

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3D green planet earth by Chris Potter(CC BY 2.0)

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Et si en 2018 on libérait aussi l’énergie nucléaire ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 janvier 2018
- A +

Par Michel Gay.

Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la transition écologique et solidaire, a annoncé le 7 décembre la création prochaine de deux groupes de travail : l’un sur l’énergie solaire, l’autre sur la méthanisation pour simplifier la réglementation afin de « libérer » ces énergies renouvelables.

Il a déclaré :

Ce que nous avons fait pour l’éolien, nous le ferons pour le solaire photovoltaïque et la méthanisation. Nous avons un sérieux retard (?) à rattraper sur les autres pays européens.

L’objectif est de « revoir l’environnement réglementaire et administratif en le simplifiant et de mettre en place de nouvelles méthodes de financement. »

Pour le syndicat des professionnels de l’énergie solaire, la simplification réglementaire est « garante de la réussite de nos ambitieux objectifs ».

Il est à noter que, dans le domaine des énergies renouvelables, le mot « ambitieux » est souvent employé à la place de « coûteux et irréaliste ».

Pour sa part, Cédric de Saint-Jouan, Président de France Biométhane se réjouit  lui aussi de l’annonce du secrétaire d’État :

La constitution de ce groupe de travail est une excellente nouvelle car il ne fallait pas attendre que cette filière soit tout à fait mature pour l’accompagner.

Ah bon ? Elle ne l’est pas encore ni techniquement, ni financièrement ? Le sera-t-elle jamais ?

Financer pour libérer ?

« Eiffel Energy Transition » est un outil de financement « inédit » soutenu par l’État (donc les contribuables) dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir à hauteur de 40 millions d’euros. Il permettra de subventionner le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, cogénération, éolien, etc.) en France et à l’étranger.

Lancé à la fin du mois de mars 2017, le fonds a déjà accordé 100 millions d’euros de subventions, principalement en France.

Les besoins de la filière sont considérables : plus de 200 millions d’euros de besoins de financements additionnels ont d’ores et déjà été exprimés par une vingtaine de développeurs,

précise Fabrice Dumonteil, président d’Eiffel Investment Group.

L’argent des contribuables français n’a pas fini d’arroser (dire « redistribuer » en langage politiquement correct) à fonds perdus des organismes engagés dans des impasses technico-écologiques, repeints en vert pour l’occasion.

Le financement, au cœur des sommets internationaux sur le climat

La question du financement des énergies renouvelables et de l’adaptation au réchauffement climatique a été au cœur des discussions lors du sommet international sur le climat « One Planet Summit« , voulu par Emmanuel Macron, et qui s’est tenu à Paris le 12 décembre 2017.

Elle l’a été également à l’ordre du jour de la troisième édition du « Climate Finance Day » qui avait eu lieu la veille au ministère de l’Économie et des Finances, en présence notamment du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et de Gérard Mestrallet, président du groupe Engie.

Et si tout ce beau monde en avait profité également pour arroser de subventions publiques l’énergie nucléaire afin de relâcher ses nombreuses entraves et de la « libérer », elle aussi ?

Est-il concevable que personne n’y ait pensé ?….

Voir les commentaires (18)

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  • Laisser croire que le secteur nucléaire n’a jamais reçu de l’argent public est surprenant. Ce secteur ne survit uniquement grâce à l’état qui est le seul en mesure de couvrir les risques d’exploitation et les conséquences d’accidents.

    • sans doute vrai mais ça marche…on a eu un système électrique qui a fonctionné…
      Le coût en est juste rendu difficile à évaluer.Mais une fois que le principe d’un controle étatique de l’énergie est accepté et acté…le coût devient secondaire car la logique du prix est détruite.

      Je le redemande, que doit on attendre d’une politique energetique et comment peut on évaluer si les objectifs sont atteints…
      SI on ne sait pas dire ou faire alors nous allons avoir encore à subir les politicards qui nous diront certes c’est plus cher, certes ça marche moins bien..mais ça aurait été pire sinon…et ça ça énerve.

      A l’poque du nuc ce qui était avancé me semble t il était indépendance energetique forcement relative d’ailleurs donc amoindrissement de la dépendance energetique vis à vis de l’étranger…

    • Mais vous avez 24 heures sur 24 une électricité qui ne vous coûtait pas chère et dont la production ne polluait pas, contrairement aux intermittentes qui ne produisent que le quart du temps et doivent donc être remplacées par du thermique!

    • Faire croire que parce que le pays confronté à un choc pétrolier sans égal a mis des fonds dans ce qui était la seule alternative rentable, il devrait faire aujourd’hui de même avec des alternatives non-compétitives est une arnaque illogique.

  • A quand des centrales électriques nucléaires individuelles pour équiper les foyers et les rendre ainsi autonomes?

    • Que chacun produise son énergie ? Et pourquoi pas un potager pour produire son alimentation aussi ? Vous n’y pensez pas ? Notre cher chroniqueur a fait toute sa carrière au biberon de l’Etat central omnipotent, vous lui porteriez un coup fatal 🙂

  • Nous connaîtrons un système libéralisé et décentralisé de l’énergie. Le mécanisme de marché permettra à chacun d’être producteur/distributeur/acheteur d’électricité. Les technologies, comme smartgrid, sont déjà disponibles. Tant que l’état s’en charge elle restera fortement centralisée et monopolisée.

  • Autant, il existe quelques endroits en France où il souffle assez de vent pour qu’une éolienne soit rentable sans subvention (en comparant le prix du kWh avec celui de l’EPR), autant il n’y a aucun lieu, même pas en provence, où le photovoltaïque peut approcher les 8cts par kWh. sans parler de l’intermittence, facteur aggravant, mais un peu moins le jour où le parc de VE sera assez grand pour que cette électricité serve à la recharge des VE.

    • c’est exactement cela : l’intermittence des énergies solaire et éolienne sont idéalement a absorber par le parc de batteries à roulettes automobile… Il serait déraisonnable d’ajouter un parc supplémentaire de stockage si nous en constituons déjà un de cette nature… Un parc automobile électrique généralisé aura besoin de 10aines de GW installés… il faut juste « document » ces flux d’énergie pour bien les affecter au bon usage en priorité.

    • « documenter » (créer la signalisation ad-hoc sur le réseau…)

    • Le prix final de l’EPR est encore inconnu. Quand il y aura plusieurs dizaines d’EPR construits, alors on pourra savoir le vrai coût au kWh.

      Le prix du kWh d’une éolienne est beaucoup plus élevé si on veut une énergie disponible 24/7. C’est le problème des énergies fatales, tant que la question du stockage ne sera pas résolue (ce n’est pas pour demain).

      Pour alimenter les VE, il serait nécessaire de construire une vingtaine d’EPR pour fournir l’énergie correspondant aux 750 milliards de km parcourus chaque année en France, dans l’hypothèse d’une électrification complète du parc. Je vous laisse imaginer le nombre d’éoliennes nécessaires, mais également de centrales thermiques, en considérant le taux de disponibilité d ‘environ 20% de l’éolien.

  • Voici un exemple de plus montrant comment l’Etat gaspille notre argent en le refilant à leurs copains et affidés!

  • Les énergies renouvelables intermittentes (solaire, éolien) sont une impasse puisqu’on ne peut compter sur elles pour couvrir nos besoins, surtout l’hiver, et spécifiquement à la pointe du soir où ces énergies sont fréquemment proches de zéro.
    Pour que le nucléaire, face à toute cette concurrence déloyale (les spécialistes parlent de « distorsion de concurrence » en faveur des renouvelables qui touchent d’énormes subventions, ont la priorité sur le réseau et ne sont pas tenues de fournir 24h/24), il faut le soutenir. En effet , sans lui le réseau français s’effondrerait ; le réseau européen aussi, ce sera le cas dès que le charbon sera mis à l’arrêt.
    La solution que défend EDF et qui devrait être prochainement examinée par le gouvernement consiste à appliquer aux MWh nucléaires le principe des « Contrats pour Différence » comme en Angleterre, où l’Etat abonde le MWh vendu d’un complément proportionnel à l’écart au prix de marché. Ceci pour garantir au nucléaire, nécessaire au fonctionnement du réseau, un revenu suffisant pour se maintenir face aux multiples avantages accordés aux renouvelables et qui pèsent sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

  • Je constate que la France ne connait que très peu de libéraux, et ceux qui se prétendent libéral, préfère « l’exception Française » pour ses « fleurons » comme le nucléaire. EDF, c’est l’état! Cette entreprise est devenu un leader mondial de l’énergie, grâce à l’ouverture des marchés à l’étranger. En même temps, le marché Hexagonal reste très peu accessible à la concurrence étrangère. Ce secteur profite d’une protection étatique particulièrement importante. Prétendre qu’une distorsion concurrentiel en faveur du renouvelable pénalise le nucléaire est grotesque.

    • Les taxes prélevées sur le nucléaire dépassent amplement les quelques subventions perçues par ce secteur. D’ailleurs, l’auteur ne prétend nulle part que le nucléaire n’a pas bénéficié de subventions. Il dit seulement qu’il est stupide de financer les renouvelables avec de l’argent public et que, quitte à jeter l’argent du contribuable par les fenêtres, autant que cela soit un minimum utile. Les subventions aux énergies renouvelables sont parfaitement inutiles et même contreproductives en matière d’écologie. Cette politique stupide est l’antithèse de l’intérêt général. Libérale ou pas, toute personne dotée d’un minimum de bon sens le comprend.

  • En langage technocratique, « mettre en place de nouvelles méthodes de financement » a toujours signifié « financer avec de l’argent public les pertes d’une activité qu’on sait non rentable ».

  • Une énergie multimodale ne se limite pas à l’éolien et au solaire. La géothermie profonde fonctionne à merveille dans beaucoup d’endroits. Il est aussi possible de valoriser la biomasse de l’industrie agricole en la transformant. Sans parler de l’énergie hydroélectrique. L’a monothéisme nucléaire sera caduque dans quelques décennies…

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