Travail détaché : les polémiques protectionnistes vont repartir

L’AFP a demandé à la Direction générale du Travail confirmation d’une hausse de 25% du nombre de travailleurs détachés en 2016. De nouvelles polémiques sont à prévoir.

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Travail détaché : les polémiques protectionnistes vont repartir

Publié le 23 novembre 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Il y a quelques semaines, la presse subventionnée a lancé des titres triomphaux sur les avancées obtenues, paraît-il, par Emmanuel Macron sur le travail détaché. Nous avions alors fait part de notre scepticisme sur la portée de ces gains diplomatiques.

Manifestement, ce scepticisme est aujourd’hui confirmé par les faits. Les transporteurs routiers bloquent en effet les frontières pour protester (tardivement) contre l’une des conclusions du sommet européen : l’exclusion du transport routier hors du champ de la nouvelle directive. Mais on n’est pas au bout de ces conclusions en trompe-l’oeil.

Polémiques protectionnistes en vue

Dans la foulée, la presse a indiqué que le nombre de travailleurs détachés en France avoisinait en 2016 les 350.000 salariés. Le phénomène augmente alors que le chômage est au plus haut.

Une fois de plus, les polémiques protectionnistes devraient faire rage et éviter les vrais sujets : pourquoi un employeur préfère-t-il recruter un salarié polonais pour une mission temporaire, alors qu’il existe 3,5 millions de chômeurs en France qu’on peut faire travailler 35 heures maximum par semaine en versant un euro à la Sécurité sociale chaque fois qu’on lui verse un euro de salaire (dès lors qu’on a prouvé qu’on n’avait pratiqué aucune discrimination à l’embauche) ?

S’agissant des missions temporaires, on ajoutera que le Français en question ne peut être licencié pendant son contrat court, dont le coût est majoré de 10% pour indemniser la précarité. Dans ces conditions, il faut vraiment être mauvais coucheur pour lui préférer le Polonais, le Roumain, le Slovène et même l’Allemand qui a le mauvais goût de penser que son salaire est versé en échange d’une production.

Au passage, on écoutera les donneurs de leçons europhiles et eurolâtres expliquer que le détachement, qui procède de l’idéal communautaire de libre circulation des personnes, est un vice.

Les mêmes oublieront de rappeler que la France compte plus de 150.000 travailleurs français détachés en Europe. Et ils n’hésiteront à demander pour les autres des mesures qui pénaliseront les Français partis à l’étranger. Tout cela au nom de l’ouverture sur l’autre, bien entendu.

On ne manquera pas de suivre ces polémiques, donc.

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  • Mdr ! C’est exactement ça !

  • Il y a un différence importante entre un travailleur détaché polonais et français. Le polonais est détaché pour son coût ,le français pour sa compétence…..je rigole , c’est toujours pour la compétence.la compétence pouvant se juger sur le rapport coût bénéfice,tout autre critère est fafelu .

    • Des ingénieurs français travaillent dans les pays de l’est. Faut-il les rémunérer sur la base du SMIC local ❓
      Pour la retraite, ils ne seront pas perdants à le faire vu l’état de la France :mrgreen:

    • Les polonais sont très compétents dans leur domaines respectifs, c’est pour cela qu’on les demande. Et ils travaillent !!!!

  • c’est idiot..il suffit de faire passer le smic polonais au niveau français,

    • et avec les protection sociales ça va de soi .

      • blague à part…ça appelle à la reflexion sur ue en général. ces pays ont été acceptés dans l’union…
        ce doit etre invivable quand on est socialiste de pouvoir dire que une inégalité de salaire dans un pays résulte nécessairement d’une injustice mais que des inégalité entre pays ne résultent pas d’une forme d’inégalité similaire..
        Il y aurait donc une raison économique à des inégalités de revenus! impossible…

        • quels étaient les mécanismes magico bureaucratiques imaginés par les gens pour faire en sorte que les citoyens de l’union soient tous « égaux » sans que le salarié polonais concurrence le français?

      • @ jacques lemiere

        Le smic polonais, brut ou net?
        La protection sociale et la CSG? Vous rêvez! Les « détachés » refuseront la France, repoussoir fiscal e social!

        • Non ça ne marche pas comme ça!

          J’ai travaillé en France en y payant des impôts: normal! Mais indépendant, après 5 ans, je me suis trouvé une petite activité dans mon pays, me permettant de rester « socialement cotisant » dans mon pays et pas dans un trou sans fond, ce dont je me félicite!

          Donc si le « Polonais » est payé par son patron, en Pologne, il payera ses impôts en Pologne et sa « sécurité sociale » aussi! Si il est payé en France par des Français: tant pis pour lui!
          Même les Polonais ont tout compris!

          • je plaisante..mais à demi..
            Ce que je dis ( sans le dire) c’est que si vous acceptez le principe du smic dans un pays..pourquoi pas à l’échelle européenne.
            Vous en aurez qui proposeront cela…sans doute des français..et qui proposeront bien évidemment que le smic européen soit décidé par ..les français…

            • @ jacques lemiere
              Oui, c’était transparent! Il en va de même de « l’harmonisation fiscale »: ce qui est insupportable, ce sont ces pays où on paie moins d’impôt!!! Avec cette CSG « transgenre » circonstancielle, fiscale ou sociale, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre de greffier!

  • Vous faites appel au bon sens. Ici, c’est justifié. mais du côté des politiques et surtout des syndicats, n’est-ce pas pure utopie?

  • Bravo à vous pour cet excellent article !

  • aha, les Polonais on les fait plus venir uniquement pour le coût de main d’oeuvre, maintenant, on les fait venir pour leurs compétences vu que les jeunes Français ne savent plus rien faire de leurs 10 doigts (et je suis jeune je précise) ben oui, vaut mieux travailler à la mairie du coin que dans le BTP, c’est moins fatiguant

  • Tout le monde sait qu’en France on ne trouve pas de candidat dans certaines branches, celle où le travail est pénible ou prenant comme l’hôtellerie!

  • Les commentaires sont fermés.

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