Nucléaire : une chance pour notre avenir !

Demain, pour accompagner la raréfaction des hydrocarbures, les réacteurs nucléaires « à neutrons lents et rapides » constitueront un atout majeur pour produire de manière durable la chaleur et l’électricité propre.

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La centrale nucléaire de Cattenom By: Gilles FRANCOIS - CC BY 2.0

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Nucléaire : une chance pour notre avenir !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 août 2017
- A +

Par Michel Gay.

La baisse inéluctable de la production des hydrocarbures, les faiblesses structurelles des énergies intermittentes du vent et du soleil, ainsi que la volonté de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ont ajouté une nouvelle légitimité « écologique » à la production d’électricité nucléaire.

Elle constituera le socle de l’avenir énergétique de l’humanité malgré la vigoureuse opposition d’une frange militante. La Chine, les Etats-Unis et l’Inde évoquent les « énergies propres » lesquels incluent… le nucléaire.

Parler d’énergie gratuite n’a pas de sens.

De toutes les qualités prêtées un peu vite aux énergies renouvelables, la plus fallacieuse est la gratuité issue d’une mystique néo-rousseauiste. Le soleil et le vent seraient offerts généreusement et éternellement par Mère Nature.

Encore faut-il capter cette énergie intermittente avec des matériels appropriés (éoliennes, panneaux photovoltaïques,…), lesquels sont chers et le plus souvent non rentables… sans subventions publiques. Ces sources d’énergies, hors l’énergie hydraulique, resteront marginales et coûteuses.

Il faut remarquer que le charbon et le pétrole sont tout aussi gratuits. Ils sortent de terre sans avoir à les fabriquer. Ce sont les moyens d’’extraction, les transports, les transformations des produits, les taxes, etc,… qui ont un coût pour aboutir à une énergie utilisable.

Réduire notre consommation ?

Pour compenser la faible production erratique des énergies renouvelables, des Verts proposent de faire baisser fortement notre consommation. Un tel retour en arrière, à supposer qu’il soit possible et accepté, entraînerait une chute du niveau de vie et une augmentation du chômage avec de dramatiques effets sociaux et humains.

L’efficacité énergétique et les économies d’énergies préconisées (louables en elles-mêmes) ne pourront que limiter la progression de la hausse de la consommation mondiale.

Des recherches tentent depuis un siècle, et sans succès, de stocker massivement et à faible coût l’énergie électrique. La réalisation d’un stockage d’électricité correspondant aux besoins d’une nation n’est même pas en vue, et ne sera peut-être jamais possible malgré les rêves éveillés de quelques-uns.

À long terme, le refus du nucléaire est voué à l’échec.

À moyen terme, sa réduction peut provoquer des dégâts importants pour une nation moderne.

Les exemples sont sous nos yeux :

– L’Espagne est en pleine déconfiture énergétique avec ses éoliennes.

– L’Italie qui a refusé le nucléaire sans avoir de ressources énergétique sur son sol, importe une part importante de son électricité de France, d’Allemagne et d’Autriche.

L’Allemagne se repose sur le charbon de son sous-sol et sur l’importation de gaz russe qui fournissent (à eux deux) 60% de l’électricité. Et ce pourcentage va augmenter car près de 20% de son électricité provient toujours des réacteurs nucléaires…

L’énergie nucléaire est la seule énergie de production massive et pilotable disponible aujourd’hui pour plusieurs … millénaires.

En effet, les réacteurs actuels à « neutrons lents » (génération 2 et 3) consomment moins d’un centième de l’uranium naturel (0,8% aujourd’hui avec un recyclage partiel). Le reste n’est pas utilisé.

Après 2050, les réacteurs à « neutrons rapides » en préparation (génération 4) consommeront prés de 100% de l’uranium naturel et multiplieront donc par 100 les réserves utiles.

Le nucléaire deviendra alors durable puisque les réserves mondiales d’uranium connues à ce jour permettraient d’alimenter plus de dix fois le parc mondial actuel pendant plusieurs milliers d’années.

5000 ans devant nous

En France, le stock d’uranium dit « appauvri » résultant de la préparation du combustible actuel (dit « enrichi »), et précieusement conservé sur notre sol, permettra en 2050 d’alimenter ces centrales nucléaires de quatrième génération pendant 5000 ans (cinq mille ans !)…. sans avoir à importer d’uranium ni aucun combustible.

La civilisation industrielle connaitra une phase d’expansion nucléaire, comme elle a connu des phases bois, charbon, pétrole et gaz.

Dans la plupart des pays, la pression de la nécessité emportera, tôt ou tard, toutes les résistances. S’opposer à cette mutation en faisant miroiter des pseudo-solutions miracles, comme le vent et soleil, malmène l’intérêt collectif en retardant les évolutions avec des arguments et des procédures dilatoires. Ce comportement ne fait que rendre plus difficile le chemin vers le développement inéluctable de l’énergie nucléaire.

Demain, pour accompagner la raréfaction des hydrocarbures, puis pour leur succéder au moins partiellement, les réacteurs nucléaires « à neutrons lents et rapides » constitueront un atout majeur pour produire de manière durable la chaleur et l’électricité propre, bon marché, décarbonée et abondante dont nos enfants auront besoin.

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  • Pauvre pays qui en 1997 fait fermer Superphœnix, qui en 2012 promet de fermer Fessenheim, qui en catimini médiatique signe des partenariats pour le réacteur Astrid en 2014.
    Ou, quand le nucléaire profite aux politichiens.

  • La France a l’occasion de devenir la principale puissance industrielle en Europe en maintenant et en développant sa production d’énergie nucléaire. L’Allemagne coule dans le déclin industriel à mesure que son industrie de l’énergie nucléaire s’éteint.

  • Je suis d’accord avec votre plaidoyer pro-nucléaire.
    Ceci dit, je corrige un point de votre article: « les énergies renouvelables ne sont pas rentbales sans soutien du gouvernement ». Ceci n’est vrai qu’en France ou en Allemagne où, sauf exception (Aude), le vent n’est pas très fort et l’ensoliellement médiocre (sauf provence).
    Mais au Brésil, le kWh éolien est tout à fait compétitif avec les autres énergies et n’est pas suvbentionné du tout. Au Maroc, le photovoltaïque est moins cher que la production classique. Certes, il reste le problème de l’intermittence, mais au moins, dans de nombreux pays du monde, les énergies renouvelables peuvent être compétitives sans la moindre subvention gouvernementale.

    • « Mais au Brésil, le kWh éolien est tout à fait compétitif avec les autres énergies et n’est pas suvbentionné du tout. »

      Vous arrivez à dire cela sans rire ?
      Pour chaque type d’énergie, il y a un processus d’enchères inversées mises en place par l’état pour les différentes énergies, et le résultat de l’enchère inversée s’applique au tarif de rachat de cette énergie, ce qui permet grâce à ce prix plancher d’obtenir des financements.

      Un prix plancher garantie pendant x années, des prêts bonifiés, des autorisations administratives, une réglementation protectrice, ce sont des subventions…

      D’autre part vous zappez complètement l’intermittence qui est par nature un facteur diminuant le prix qui devrait être offert : si je suis fournisseur d’une énergie à laquelle vous ne faites appel que lorsque votre fournisseur intermittent est défaillant, alors vous allez la payer au moins 10fois le prix, car les coûts fixes supportés par cette énergie mobilisable à la demande sont supportés par un nombre réduit de kWh fourni. C’est pourquoi de temps en temps les prix sur le marché spot en Europe atteignent plus de 1000€ le MWh : les coûts fixes que vous ne payez pas quand il y a du vent, vous les payez quand il n’y en a pas, y a pas de secret.

      • @ sam player
        Que l’état subsidie, d’une façon ou d’une autre, la production d’énergie nationale, c’est le prix de son indépendance nationale … et l’état français, actionnaire à 85 % d’EDF-Areva ne déroge pas à la règle. C’est un secret de polichinelle de croire que le nucléaire français a bien été subsidié et qu’il le sera encore lors du démantèlement des centrales et de la conservation des déchets radioactifs.

        L’échèle nationale est déjà largement dépassée par les faits: le bilan d’EDF ne serait pas le même sans la vente hors France de kwh!

        Mon pays, sans beaucoup de production locale, ne subsidie déjà plus le PV solaire des particuliers. Mais ce qui reste inacceptable pour le commun, reste et restera le risque d’accident nucléaire, dont l’expérience n’est plus à répéter: à cela, ni vous ni M.Gay, obsessionnel monovalent, ne pourrez rien changer.
        On sait que partout dans le monde, on travaille à des solutions pour pallier à l’intermittence de la production, à faible coût: il fallait ça pour sortir du couple acide et plomb, et c’est vrai pour « l’énergie » comme pour tout le « nomade » technologique, ce qui a donné la micronisation des composés, les ampoules LED.

        Vous n’empêcherez pas le « progrès » en ne défendant qu’une unique voie de progrès: on n’oubliera pas l’abandon du seul dirigeable Hindenburg qui a quasi mis fin à ce moyen de transport, de façon quasi mondiale!

        Pour ceux que Tchernobyl n’avait pas convaincus, Fukushima fut une saine piqure de rappel!

        Ces taches mettront du temps à disparaitre de la mémoire commune et c’est bien compréhensible!

        En soi, je ne suis pas du tout opposé au nucléaire, mais mon frère, jeune ingénieur universitaire, qui participa à l’érection de centrales, me disait déjà que l’avenir du nucléaire était la maîtrise de la fusion plus que la fission: il est retraité depuis 11 ans et, moi, son cadet, je ne verrai sans doute pas la « fusion ».

        • Gros LOL

          « On sait que partout dans le monde, on travaille à des solutions pour pallier à l’intermittence de la production… »

          Oui, perso je travaille à trouver un moyen de gagner de l’argent sans rien foutre : ça ne valide pas pour autant ma fainéantise…

          « je ne suis pas du tout opposé au nucléaire »

          Double négation, il faut consulter !

          Fuckshima : zéro mort

        • Le nucléaire se développe en Chine. Et les ampoules LED n’ont rien à voir avec les ENR.

        • @mikylux
          je cite : « on n’oubliera pas l’abandon du seul dirigeable Hindenburg qui a quasi mis fin à ce moyen de transport »
          On peut dire que vous en avez vous de l’humour. Mort de rire, mdr, ptdr, lol, ldf !

  • Oui, c’est une chance inouïe! La France est en tête dans le domaine du nucléaire mais les écolos se font un malin plaisir de plaider la régression, le fameux Hulot en particulier!

  • A quand la génération d’électricité nucléaire sans passer par la phase chaleur ? Phase chaleur qui prend la moitié du rendement !

  • Des politiciens visionnaires ont, jadis, donnés à la France un outil extraordinaire auquel il doit une partie de sa prospérité. Renouveler cet outil serait un atout incomparable pour le pays.
    Hélas d’autres politiciens, aveuglés par l’idéologie moyenâgeuse écolo et le climato-business, sont en train de tout détruire. Honte à eux.

  • Les commentaires sont fermés.

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