Par Hamid Enayat.
À proximité de l’Église Saint-Germain-l’Auxerrois dont elle reproduit une partie de la façade, la mairie du 1er arrondissement de Paris accueille les mercredi et jeudi, 16 et 17 août, une exposition pas comme les autres sur un génocide pas comme les autres.
Khomeiny sur le point d’abdiquer
Iran – En 1988 la machine guerrière de l’Ayatollah khomeiny est au bout du souffle. « Plus personne ne combattait sur le front », rappelle le Général Saïd Ghassemi, l’un des commandants militaires de la Guerre Iran-Irak.
Après huit ans où il n’a cessé de répéter qu’il continuera la guerre contre l’Irak « jusqu’à la dernière brique dans la capitale », Khomeiny est acculé à abdiquer. Il est trop attaché au pouvoir pour ne pas percevoir que ce retrait lui coûtera trop cher.
Sans une guerre qui justifie tout, de la précarité à l’assassinat des opposants, la théocratie ne pourra éviter une explosion sociale.
Une fatwa contre ses opposants
Le vieil ermite donne alors une fatwa pour en finir avec tous les opposants dans les prisons, même ceux qui purgent une peine de réclusion prononcée par la justice des mollahs. La logique est simple : tout débordement est contrôlable du moment où il n’y ait pas une opposition pour prendre la tête d’une émeute.
C’est dans cette optique que des « commissions » ont été constituées dans les prisons de tout le pays, pour mettre à exécution la fatwa du fondateur de l’Etat islamique d’Iran. Elles seront rapidement appelées les « commissions de la mort » par les prisonniers politiques.
L’exécution des opposants
Ali Fallahian, alors ministre des Renseignements, raconte aujourd’hui : « L’Imam a préconisé d’exécuter tous ceux qui sont fidèles à leurs convictions ».
« On parlait alors de ceux qui sont fidèles à leurs convictions. On les appelait ainsi », explique l’ancien patron des services secrets (Vevak) qui précise qu’« être fidèle c’est-à-dire qu’ils disaient qu’ils sont pour les Moudjahidine, contre nous, et que s’ils étaient libérés, ils allaient continuer de lutter contre nous ! ».
Dans cette même interview, Fallahian souligne que ceux qui ont été exécutés dans les prisons pendant cette année 1988, n’étaient pas seulement des combattants : « Quand quelqu’un est membre d’une organisation, il fait partie des troupes et ces troupes sont en train de combattre par les armes. Peu importe donc que la personne soit elle-même armée ou non ! ».
Assassinats à grande échelle
La personne est donc passible de la peine de mort, même si « elle ne fait qu’acheter du pain pour ceux qui se trouvent dans la cachette » explique Fallahian, qui précise que la plupart des détenus assassinés en 1988 étaient des personnes qui n’avaient jamais pris les armes.
C’est avec cette logique que 30.000 opposants sont liquidés en moins de quelques mois. Un large éventail des personnes de toute profession, sexe, ethnie et couches sociales seront victimes de ces tueries.
L’Ayatollah Hussein-Ali Montazeri, alors dauphin de Khomeiny a révélé que des femmes enceinte et des jeunes filles faisaient aussi partie des victimes. Montazeri sera d’ailleurs évincé par son chef pour avoir protesté contre ces tueries qu’il a qualifié « des pires tueries de l’Histoire ».
Exécution de l’ordre du Seigneur
Moustafa Pourmohammadi, le ministre de la Justice du premier Cabinet de Hassan Rohani, actuel Président de la République de la théocratie en place, était alors l’un des membres de la « commission de la mort » à Téhéran. Aujourd’hui, il est toujours fier « d’avoir exécuté l’ordre du Seigneur » en effectuant ces tueries.
L’anecdote qui relève du sarcasme, c’est qu’Alireza Avayi, son remplaçant dans le nouveau cabinet de Rohani, a lui aussi été membre de « la Commission de la mort » pour le Département du Khouzistan (sud-ouest de l’Iran).
Pendant deux jours, la Mairie du 1er arrondissement de la Place du Louvre, accueillera donc une exposition photos sur ce génocide resté impuni.
Une exposition du passé, mais aussi une exposition du présent, vu que les pendaisons continuent toujours, que les bourreaux occupent les postes clés et les opposants résistent encore dans le pays.
L’Iran, qui prétend régulièrement, sans que personne ne s’en offusque, rayer Israël de la carte, fait toujours partie de l’ONU, organisation internationale servant en principe à maintenir la paix sur la planète.
Il n’y a pas que L’Iran. La Russie a attaqué la Géorgie et l’Ukraine, et aurait dû donc être exclue pour violation de la Charte de l’ONU.
Où avez-vous lu que la Russie avait attaqué l’Ukraine ? Quant à la Géorgie la Russie est intervenue pour sauver d’un massacre certain les séparatistes d’Abkhasie, la Géorgie étant alors une dictature comme l’est aujourd’hui l’Ukraine …
Toutes les révolutions aiment tuer, aiment le sang. Et la plupart étaient, en fait, inutiles, n’ayant amélioré aucun aspect de la vie du peuple concerné.