La Nouvelle-Zélande, exemple de croissance pour la France

Messieurs Philippe et Le Maire, le temps n’est plus aux hésitations. Il faut maintenant s’inspirer de l’expérience de Lange et Douglas qui comprirent que la prospérité de leur pays passait par une grande liberté économique.

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La Nouvelle-Zélande, exemple de croissance pour la France

Publié le 8 juillet 2017
- A +

Par Frédéric Sautet.

L’économie française est sclérosée depuis de longues années. Les privilèges accordés aux uns et aux autres au détriment de la croissance se reflètent dans l’hyper-codification du droit du travail, le poids de la fiscalité ou encore l’immensité des dépenses sociales.

Le chômage est catastrophique — d’autant qu’il touche surtout les moins de 25 ans et les plus de 50 ans. La maison France, ne pouvant générer les revenus fiscaux nécessaires à son train de vie, vit aussi à crédit sur une dette publique avoisinant les 100 % du PIB.

L’indice de liberté économique

Un indicateur, rarement discuté dans les médias, éclaire particulièrement la gravité de la situation : celui de la liberté économique. La France est respectivement classée 57e et 72e mondiale dans les deux indices qui mesurent cette liberté — Economic Freedom of the World et Index of Economic Freedom, et sa position se dégrade régulièrement.

Cette situation témoigne d’une véritable calcification de l’économie française, qui tourne le dos à la flexibilité et au dynamisme. L’accroissement du revenu français par tête reste faible car il existe une causalité directe entre liberté économique et richesse par habitant : on assiste ainsi à un lent appauvrissement relatif de la population.

La Nouvelle-Zélande en quasi-faillite

La situation est grave, mais pas encore désespérée ! Dans les années 1980, la Nouvelle-Zélande a aussi connu la quasi-faillite. Les parallèles avec la France de 2017 sont nombreux.

L’économie néo-zélandaise était alors protégée de toutes parts — entre licences d’importation, subventions aux pêcheries, à l’agriculture (son industrie principale) ou encore aux entreprises publiques déficitaires.

Les réglementations du marché du travail n’avaient pour objectif que d’apaiser les syndicats ; les dépenses publiques dépassaient les 35 % ; et la dette nationale explosait.

Alors que le PIB par habitant avait été historiquement supérieur à celui de l’Australie, il s’est effondré au début de la décennie 1980. La Nouvelle-Zélande était prise dans un carcan dirigiste qui étouffait l’initiative individuelle et la prospérité économique.

Des réformes de grande ampleur

En 1984, les électeurs ont porté le Parti travailliste au pouvoir avec David Lange au poste de Premier ministre et Roger Douglas aux Finances. Ils décidèrent d’engager des réformes de grande ampleur, sans équivalent dans les pays de l’OCDE.

Elles touchèrent tous les secteurs de l’économie néo-zélandaise à travers la fiscalité, le droit du travail, la privatisation et la dérèglementation des industries (suppression des subventions comprise), le commerce international, la politique monétaire, la gestion de l’État et la qualité des dépenses publiques.

Trois domaines clés

La liste est longue, mais soulignons trois domaines clés.

La réforme fiscale 

Elle a supprimé les droits de succession et introduit une TVA à taux unique de 10 %, ainsi qu’une forte baisse des taux d’imposition maximum sur le revenu (plafonnés à 33 %) accompagnée d’un élargissement de l’assiette. Alors qu’en France, seulement 45 % des ménages paient l’impôt sur le revenu, en Nouvelle-Zélande ce chiffre est de 100 %, ce qui permet d’accroître l’activité économique sans pour autant réduire les recettes fiscales.

Le droit du travail 

En 1991, le gouvernement a décidé de réintroduire la liberté des contrats, ce qui a mis fin à la rigidité du marché du travail en supprimant, notamment, les conventions collectives par industrie. En 1990, le chômage dépassait les 11 %. En 1996, il n’était plus que de 6 %, et en 2004 de 4 % !

Aujourd’hui, il se situe à moins de 5 %. Notons que le statut de fonctionnaire a été quasiment aboli. Ainsi, le gouvernement peut embaucher des travailleurs du privé, et les employés de l’État peuvent à l’inverse changer aisément de carrière s’ils le souhaitent.

La dépense publique

Les lois de 1989 et 1994 ont posé le cadre d’une limitation des dépenses publiques et de la gestion du budget national via des principes de transparence et de responsabilité de long terme, au-delà de l’exercice en cours.

Résultat : le budget a été excédentaire entre 1993 et la crise de 2008, puis de nouveau depuis 2015. Le pays est aussi classé premier dans le corruption perception index, avec l’indice de corruption le moins élevé au monde.

Aujourd’hui, et même s’il reste encore beaucoup à faire, l’économie néo-zélandaise est classée troisième dans les deux indices qui mesurent la liberté économique, et huitième dans le world happiness report. Avec un taux de croissance de 3,96 % en 2016, elle est parmi les économies les plus dynamiques au monde. Tout cela est le fruit d’efforts dans la durée, mais aussi et surtout du courage de deux hommes qui ont engagé des réformes d’envergures, et ce malgré la tyrannie du statu quo.

Messieurs Philippe et Le Maire, le temps n’est plus aux hésitations. Il faut maintenant s’élever au-dessus des querelles idéologiques et s’inspirer de l’expérience de Lange et Douglas — deux membres du Parti travailliste — qui comprirent que la prospérité de leur pays passait par une grande liberté économique. Il n’y a pas d’autre chemin !

Cet article est paru une première fois dans L’Opinion.

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  • Article fort intéressant qui montre qu’un pays s’en est fort bien tiré pendant 20 ans en faisant payer les autres pays par un commerce extérieur excédentaire.

    Mais avant de le proposer comme modèle d’avenir pour la France, il faut bien regarder que c’est historique et que l’économie néo-zélandaise est comme la nôtre avec un déficit de son commerce extérieur qui s’accroît et qui va la mettre comme nous devant des difficultés économiques majeures qui commencent déjà.

    Compter sur les autres c’est bien quand ça marche mais si tout le monde a la même idée !!!

    http://www.surlasociete.com/fermons-nous-memes-la-chaine

    • N’importe quoi, comme si la balance commerciale représentait l’alpha et l’oméga de l’économie et pouvait même mesurer l’intangible (par ex les services) .

      et qui va la mettre comme nous devant des difficultés économiques majeures

      -1 travailleur sur 3 est salarié de l’état (donc des autres) en France.
      -les Français représentent 1% de la population et les « dépenses sociales » de l’état 15% du total mondial. Il dépense même 7 points de PIB de plus que la Suède (!!!) avec pourtant des prestations à peine dans la moyenne européenne. Devinez où va vraiment l’argent ?
      -La France emprunte 7 milliards par semaine juste pour financer a perte son monstrueux appareil d’état.
      -La dette représente actuellement 280’000 euros par actif productif et la France n’emprunte à bas taux que grâce à la garantie des pays vertueux d’Europe.

      Sur 148 pays la France est classée:
      -130ème place pour le poids global des réglementations
      -134ème pour les prélèvements obligatoires.
      -137ème pour les règlementations liées au fait d’entreprendre.
      -137ème pour la fiscalité défavorable à l’investissement privé,
      -135ème pour la dette publique,
      -144ème pour les règles trop strictes encadrant les licenciements.
      -117ème pour la flexibilité.
      -134ème pour le taux d’imposition en pourcentage des profits,
      -127ème pour les incitations fiscales à travailler
      -135ème pour les relations conflictuelles entre entrepreneurs et salariés

      Vos problèmes ils sont là !

    • « …et que l’économie néo-zélandaise est comme la nôtre avec un déficit de son commerce extérieur qui s’accroît… »

      MDR pour la formulation.
      Je grossis : mon déficit d’amaigrissement s’accroît !

      La balance commerciale de la NZ est positive sur les 10 dernières années et les fois où elle est négative depuis 30 ans se comptent sur les doigts d’une seule main.

  • Allons, et toute entreprise s’en sort en faisant payer les autres afin d’avoir un bilan positif, non!? Et si toutes les entreprises agissent ainsi tout s’écroule, non? J’ai peur que vous ayez du mal à appréhender l’économie.

    • wakrap: J’ai peur que vous ayez du mal à appréhender l’économie.

      Vous plaisantez ?
      Je n’ai jamais entendu ni lu un truc aussi absurde et en complet décalage avec la réalité et la logique: « Et si toutes les entreprises [ont un bilan positif] tout s’écroule, non? »

      Vous pensez que la richesse mondiale a été multipliée par 20 grâce aux entreprises qui perdent de l’argent ?

      Pitié !

      • Oups, je répondais sur le mode « fun » à Marc Dubois via l’appli android mais c’est apparu comme une réponse à l’article.

    • @ wakrap
      Vous débloquez complètement mon pauvre! Une entreprise doit vendre pour faire des profits, ce qui lui permet de payer son personnel ainsi que leurs assurances sociales, et verser des impôts et des taxes à l’état. Si elle ne vend pas, elle ne rentre pas de profit et fait faillite. C’est trop simple pour un français de gauche totalement ignorant en économie?

    • Wakrap : l’économie est un flux, pas un stock.

  • A remarquer que comme en Allemagne, ce sont des hommes de gauche qui ont fait les réformes. Mais nos gauchistes marxistes s’y opposent.

  • Il faut maintenant s’élever au-dessus des querelles idéologiques et s’inspirer de l’expérience de Lange et Douglas

    Oui, mais ce sont des énarques. Des Aristocrates de l’École Nationale d’Aristocratie. Ils se drapent dans leur intelligence verbale et cela leur suffit. Ils ne vont quand pas faire cet effort, non ❓

    • Au risque de choquer, je pense que la France, pays latin et révolutionnaire (contrairement aux pays du Nord ou Germaniques) ne sera pas libérale tant qu’elle n’aura pas connu la vrai chienlit socialiste comme l’Angleterre avant Tatcher ou le Chili d’Alliende avant Pinochet ou la Grèce actuelle. Il y a toujours des couillons d’entrepreneurs, professions libérales (dont de je fais partie), épargnants qui sont sérieux et travailleurs pour les autres et se font voler leur argent par l’énarchie de manière efficace pour maintenir notre sociale démocratie hors de l’eau. Mais après 3 ans d’un Mélenchon, Hamon ou Philippot, les Français seraient mures pour un Tatcher ou Pinochet.

      • Le couillon de profession libérale que êtes se fait surtout voler son argent honnêtement et durement gagné pour financer des entreprises d’imbéciles finis comme Airbus, Areva ou Alstom qui, elles, en perdent depuis parfois 40 ans !

        Et tant que les Français accepteront ça, vous resterez un couillon jusqu’à la fin de vos jours. Pour ma part, j’ai cessé d’être couillon en 2015 et de me tirer sans payer mes impôts.

  • Bonjour, il semble en cette matière, que beaucoup de talent ƒut déployé… avec succès, pour rendre douce, ultra-douce, l’incantation de « la préservation des droits acquis », aux oreilles de quantités de gens habitués, encouragés à se sentir sous estimés, donc dévalorisés. ßon week end, H.V.G.

  • « Dans les années 1980, la Nouvelle Zélande a aussi connu la quasi-faillite. Les parallèles avec la France de 2017 sont nombreux. »

    Les parallèles avec la France de 2017 sont nombreux, à ceci près qu’en plus, les Français doivent porter à bout de bras des entreprises d’imbéciles finis comme Airbus, Areva, Alstom,… des entreprises qui perdent de l’argent depuis parfois 40 ans et dont on compense les pertes par nos impôts.

    Et tant qu’on n’aura pas bazardé tous ces sovkhozes à la française, on pourra invoquer toutes les réformes néo-zélandaises qu’on veut, on ne résoudra jamais le problème !

  • L’auteur est un bon connaisseur de ce pays selon sa fiche. Peut être aurait-il été opportun de parler des habitants de ce pays magnifique. Un élément parmi beaucoup : dans ce pays on trouve beaucoup de parcs dans les villes et ces parcs sont souvent privés. Et pour y accéder il faut mettre une pièce dans un tronc. Imagineriez vous ceci dans les viles françaises? Dans ces parcs privés , on trouve de petites pépinières avec des pots de fleur, une étiquette sur le pot, et un tronc où il faut mettre les pièces nécessaires si l’on prends un pot. Imagineriez vous ceci en France? Ceci pour dire que j’ai du mal à imaginer de vraies réformes libérales dans un pays où la propriété privée est autant honnie qu’en France. La faillite morale et éducative en France me semble un sacré handicap pour rendre des réformes libérales comprises et efficaces.

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