Hausse du salaire minimum : la fausse bonne idée démasquée

Augmenter le salaire minimum est une idée qui refait parler d’elle dans l’actualité. Et pourtant c’est une mauvaise idée.

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Hausse du salaire minimum : la fausse bonne idée démasquée

Publié le 9 décembre 2018
- A +

Par Nathalie MP.

Comment lutter contre la pauvreté ? Comment faire pour que tout salarié soit assuré d’obtenir un salaire décent en contrepartie de son travail ? C’est très simple : il suffit de décider que nul travail ne pourra être rémunéré en dessous d’un certain seuil.

Il se peut que ce salaire minimum obligatoire impacte à la baisse les résultats des entreprises mais ce ne sera jamais qu’une juste redistribution de richesse entre les patrons qui sont riches et les travailleurs pauvres.

Du moins est-ce ainsi que l’opinion en général et la gauche en particulier s’imaginent pouvoir régler harmonieusement la brûlante question des inégalités de revenus. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Notre élection présidentielle de l’année dernière n’a pas échappé à la mode ambiante : de nombreux candidats parmi les plus extrémistes et les plus étatistes ont proposé des hausses immédiates et substantielles du SMIC dans leur programme.

Alors qu’il est actuellement de 1150 euros mensuels net, Nathalie Arthaud souhaitait le porter à 1800 euros, Philippe Poutou à 1700 euros et Mélenchon à 1326 euros. Benoît Hamon s’engageait à l’augmenter sans préciser de montant et Marine Le Pen envisageait une hausse de 200 euros pour tous les salaires inférieurs à 1500 euros.

 

Une vision simpliste de l’économie

C’est pourtant une vision beaucoup trop simpliste des choses. Il est soit naïf soit cynique d’imaginer qu’un changement dans la règle du jeu ne modifiera en rien le comportement des acteurs. La théorie économique généralement admise considère que toute fixation d’un prix plancher obligatoire aura pour effet de créer un déséquilibre par diminution de la demande et augmentation de l’offre.

Cela vaut aussi pour le salaire minimum sur le marché du travail. Comme le dit Jacob Vigdor, chercheur à l’Université de Washington et co-auteur d’une étude publiée lundi 26 juin dernier sur les effets de la hausse du salaire minimum à Seattle :

« Since we have to pay more, employers are looking for people with experience who can do the job from Day 1. » Seattle Times, 26 juin 2017
(Puisque vous devez payer plus cher, vous cherchez des gens qui ont de l’expérience et qui seront efficaces au travail dès le premier jour.)

 

La pénalisation des personnes les moins qualifiées

Avec pour effet automatique d’évincer du marché du travail les personnes les moins expérimentées et les moins qualifiées.

C’est du reste ce que craignait Ed Rensi, l’ancien directeur général de McDonald’s, si le salaire minimum passait à 15 dollars aux États-Unis. Les entreprises les plus solides auront éventuellement la possibilité d’investir dans des machines pour faire le travail le moins qualifié (c’est clairement la direction prise par la restauration rapide), tandis que les petites entreprises seront obligées de licencier, voire de fermer, comme la librairie Borderlands de San Francisco dont le propriétaire était pourtant complètement acquis à ce type de politique sociale.

Autre effet peu souhaitable pour le pouvoir d’achat de tous les consommateurs : voir les hausses de salaire se répercuter sur le prix de vente final des biens et services produits.

 

Une revendication du mouvement protestataire aux USA

Depuis 2011, dans la foulée du mouvement protestataire Occupy Wall Street et sous l’influence des mouvements anti-mondialisation d’extrême-gauche, le Fight for 15 dollars  s’est en effet développé dans tous les États-Unis. D’abord revendication des salariés à bas salaires des fast-foods type McDonald’s, la lutte pour une hausse du salaire minimum jusqu’à 15 dollars a débouché sur la mise en place de politiques concrètes dans de nombreuses régions des États-Unis.

L’un des exemples les plus connus, hormis les cas de New York City, Los Angeles ou San Francisco, est celui de la ville de Seattle dans l’État de Washington. En 2014, elle avait le salaire minimum le plus élevé des États-Unis (9,47 dollars), à comparer au salaire minimum fédéral américain de 7,25 dollars (toujours en vigueur).

Sous l’impulsion d’une conseillère municipale se revendiquant socialiste et ayant fait campagne sur le thème 15 now  (15 dollars maintenant), le maire démocrate de Seattle, Ed Murray, a décidé par ordonnance en juin 2014 de porter le salaire minimum de sa ville de 9,47 dollars à 11 dollars à partir du 1er avril 2015, puis à 13 dollars à partir du 1er janvier 2016, pour atteindre 15 dollars pour toutes les entreprises entre 2017 et 2021. Des étapes sont prévues pour tenir compte du nombre de salariés, de la prise en charge des frais médicaux et de la possibilité d’avoir des pourboires (voir tableau ci-dessus).

Fin 2014, alors que la mesure n’était pas encore opérationnelle sauf dans une commune avoisinante, L’Humanité en a fait un compte rendu enthousiaste d’où il ressortait que 15 dollars n’était jamais qu’un minimum beaucoup trop conservateur. Nouvel objectif pour les syndicats : 17 dollars ! Et peu importe s’il est « encore trop tôt pour mesurer l’impact » de telles mesures !

 

Une politique volontariste du maire de Seattle

Mesurer l’impact, voilà précisément ce que le maire de Seattle, conscient de se lancer dans une politique salariale particulièrement volontariste, pour ne pas dire carrément audacieuse, avait justement prévu de faire.

Dans un louable souci de sérieux et de transparence, il a chargé une équipe de chercheurs de l’Université de Washington (UW) d’effectuer toutes les études nécessaires afin d’évaluer si l’objectif recherché – fournir un revenu plus élevé à tous ceux qui se battent pour boucler leurs fins de mois – était convenablement atteint.

L’UW a réalisé son étude en deux temps. Elle s’est d’abord intéressée à la première vague de hausse (de 9,47 dollars à 11 dollars à partir du 1er avril 2015, soit + 16,2 %) et a conclu à l’époque qu’elle n’avait eu que peu d’influence sur les grandeurs mesurées :

  1. Le salaire horaire des bas salaires (c’est-à-dire allant jusqu’à 19 dollars par heure) a modestement augmenté de 1,5 % pour les salariés qui ont conservé leur emploi.
  2. Il y a bien eu des pertes d’emploi, mais modestes également.
  3. Il en est résulté que le total des bas salaires payés est resté à peu près identique à celui de la période précédente.

 

Cette première étude a suscité peu de commentaires, en bien ou en mal. En réalité, il aurait été étonnant d’aboutir à un résultat plus spectaculaire dans la mesure où Seattle est une ville chère dans laquelle la plupart des gens gagnaient déjà au moins 11 dollars par heure avant même la hausse du salaire minimum. Preuve s’il en est que le marché du travail n’a besoin de personne et certainement pas d’une quelconque coercition, pour s’adapter au contexte.

Par contre, la seconde phase de l’étude, publiée lundi 26 juin dernier et portant sur la hausse de 11 dollars à 13 dollars soit + 18,2 %, met au jour des résultats préoccupants :

  1. Le salaire horaire des salariés à bas salaires (< 19 dollars) a augmenté de 3 %.
  2. Le total des heures travaillées a été réduit de 9 %. Cet effet résulte aussi bien des heures perdues par licenciement que par baisse des heures effectuées par un salarié donné. En l’absence de l’ordonnance sur le salaire minimum, il y aurait eu 5000 emplois à bas salaires de plus.
  3. Le total des bas salaires payés a diminué de plus de 100 millions de dollars par an. Cela représente une baisse de salaire de 125 dollars mensuel par personne.

 

Les auteurs de l’étude sont bien conscients que leurs conclusions vont à l’encontre de plusieurs études antérieures. Ils en restent néanmoins à leurs propres résultats et considèrent que la différence est essentiellement méthodologique et tient à ce qu’ils ont pu utiliser des données beaucoup plus fines que ce qui était fait auparavant :

« These differences likely reflect methodological improvements made possible by Washington State’s exceptional individual-level data. » Minimum Wages Study, résumé, 26 juin 2017

Essentiellement, ils ne se sont pas limités au secteur de la restauration et ils ont pu repérer les bas salaires parmi tous les salaires.

Il est exact de dire que ce domaine d’activité emploie une forte proportion de salariés à bas salaires, mais il constitue néanmoins une approximation imparfaite des bas salaires : il n’est pas représentatif de l’ensemble des salariés à bas salaire dans tous les secteurs d’activité et il ne comporte pas que des salariés à bas salaire. Seattle est une grande ville célèbre pour ses sièges sociaux dont celui d’Amazon ; son activité économique est loin d’être limitée aux fast-foods.

Grâce aux données individualisées auxquelles ils ont eu accès (salaires et nombre d’heures, le tout par trimestre) les chercheurs ont pu séparer les bas salaires des autres. Le seuil a été fixé à 19 dollars par heure dans l’étude. Cela permet de tenir compte du fait que la hausse obligatoire de 11 dollars à 13 dollars a pu pousser certains patrons à accorder 14,50 dollars à des salariés qui en gagnaient 14 etc.

L’étude de référence en matière de salaire minimum est celle de Card et Krueger, 1995, qui comparait des établissements de restauration rapide dans le New Jersey et la Pennsylvanie avant et après l’augmentation du salaire minimum réalisé par le New Jersey en 1992 et concluait qu’une telle hausse ne diminuait pas l’emploi. Autant Gary Becker (1930-2014), Prix Nobel d’économie 1992, que d’autres économistes ont soulevé en leur temps les problèmes méthodologiques de cette étude. Celle de l’UW vient compléter les critiques émises à l’époque.

Autre point d’importance qui tend à adoucir les résultats : l’augmentation du salaire minimum étant locale, autant les entreprises qui cherchent à embaucher que les personnes en recherche d’emploi ont la possibilité de trouver ce qui les intéresse hors des frontières de Seattle, notamment dans les villes alentours comme Tacoma ou Bellevue. Les pertes liées à ce nouveau minimum salarial peuvent donc être compensées assez facilement, du moins pour les entreprises et les personnes douées de mobilité, ce qui ne serait pas le cas si la politique était étendue à tout l’État, voire aux États-Unis dans leur ensemble.

 

Une étude qui dérange

Inutile de dire que tout cela n’a pas été du goût du maire de Seattle ni de tous ceux qui se sont faits coûte que coûte les avocats de la hausse du salaire minimum. Ed Murray a écrit aux auteurs de l’étude pour exprimer ses doutes quant à leurs conclusions et a de beaucoup préféré celles, très positives, d’une étude parue quelques jours auparavant sous la direction de Michael Reich de l’université de Berkeley.

Petit problème, et de taille : M. Reich est un activiste connu de la cause Fight for $15. Les emails de son équipe de recherche publiés en mars 2016 par the Albany Times Union montrent que les syndicats qui financent le mouvement sont très impliqués dans ses travaux. Sans compter que cette étude, comme tant d’autres avant elle comme je l’ai signalé plus haut, ne prend en compte que le secteur de la restauration sans distinguer les bas salaires.

Il n’empêche que M. Reich a immédiatement écrit au maire de Seattle pour lui dire que les conclusions des chercheurs de l’UW ne sont pas crédibles et qu’il ne faut surtout pas en tenir compte :

« Their findings are not credible and drawing inferences from the report are unwarranted. » (26 juin 2017)

Cependant, si l’étude de l’UW est unanimement décriée par la gauche, elle a quand même réussi à instiller une certaine dose d’inquiétude dans ses rangs. En privé, des économistes acquis à la grande cause tels que Jared Bernstein commencent à se demander si les revendications 15 Now et autres ne vont pas trop loin :

« The literature shows that moderate minimum wage increases seem to consistently have their intended effects, (but) you have to admit that the increases that we’re now contemplating go beyond moderate. » –  Jared Bernstein,  gauche
(Les études montrent que les hausses modérées du salaire minimum semblent cohérentes avec les effets recherchés, (mais) il faut bien admettre que les hausses dont on parle aujourd’hui sont loin d’être modérées).

Cette remarque est tout à l’honneur de M. Bernstein, tant ses collègues préfèrent cacher la poussière sous le tapis lorsqu’ils tombent sur des résultats déplaisants plutôt que de chercher à comprendre ce qui se passe en profondeur.

Il serait cependant encore plus avisé de sa part d’aller plus loin dans ses réflexions en laissant tomber complètement cette idée de salaire minimum élevé qui n’a qu’un seul effet véritable : écarter du marché de l’emploi les personnes les plus fragiles, celles que la gauche se targue haut et fort de vouloir protéger.

Article initialement publié en juin 2017.

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  • J’ai lu une grande partie de l’étude.
    Ce que je peux en dire c’est que leurs auteurs ont essayé de s’affranchir de tous les biais imaginables : le résultat est là.

    Lire le boss de Borderlands se suicider et dire: « Borderlands Books as it exists is not a financially viable business if subject to that minimum wage. » c’est hallucinant.

    J’entends souvent dire que les coûts de main d’oeuvre ne représentent en moyenne que 15 ou 20% des coûts d’une entreprise et que donc une hausse de 10% des salaires ne représenterait que 1.5 à 2% du coût final, voire moins, quelques dixièmes de %, si cette hausse est circonscrite aux bas salaires.

    C’est oublier que tout ce que nous achetons c’est du salaire pur : si les achat externes d’une entreprise représentent 30% de ses coûts, c’est du salaire, la sous-traitance c’est du salaire, les fournitures de bureau c’est du salaire, l’électricité c’est du salaire etc…

    • A mon sens un poste de travail se définit comme suit , grosso modo
      Un capital, un savoir faire, un marché.
      pas de marché , pas de travail.
      si le poste demande 80% d’investissement et 20% de savoir faire
      l’investissement se fera dans un territoire avec des salaires a bas coûts pour répondre au marché
      si le poste demande 20% d’investissement et 80% de savoir faire
      l’investissement se fera dans u pays pouvant fournir la main d’oeuvre spécialisée nécessaire ,le coût du travail ne sera pas significatif.

  • Les gilets jaunes veulent une augmentation du smic. Soit, repassons aux 39 heures. Bizarrement, ils pleurent de ne pas gagner assez, mais ne veulent pas gagner plus en travaillant plus.

    • Pourquoi 39h et pas 45? On pourrait simplement laisser les entreprises gérer le nombre d’heure et payer en conséquence leurs salariés. Ainsi une entreprises faisant bosser 60h/semaine leur salariés pour 2 euros /heure ne trouvera personne. A contrario, les entreprises qui prennent soin de leurs employés seront valorisées.
      On peut même imaginer (je ne sais pas si ça serait légalement possible) de laisser les entreprises gérer le déclenchement des heures sup et leur montant.

      Après c’est peut-être trop hard pour que les français acceptent.

      • @koris
        oui , mais si les gens veulent que le travaille paye , il ne veulent pas travailler plus..
        voila le paradoxe

        • Tout à fait claude, mais ils comprendront vite que moins de taxes, c’est plus de pouvoir d’achat à la sortie. Si le travail ne paie pas, c’est que les cotisations obligatoires sont bien trop lourde. Avec un salaire complet, je pense qu’on règle la majorité du problème.

  • On pourrait simplement augmenter le salaire net en donnant le salaire complet. A chacun de se démerder pour les cotisations afférentes (chômage, retraite, sécu).
    En Suisse, le salaire est extrêmement élevé, ce qui n’empêche pas ce pays d’être un champion des exportations. Son secret: une main d’oeuvre très bien formée (merci l’apprentissage) et une position premium pour l’exportation.
    Après je conçoit qu’ils sont absolument pas compétitif sur le marché intérieur (notamment l’agriculture).

    • certes mais la france ne part pas de zero.. elle a un passif

    • Pas compétitifs, peut être, mais à voir à quelle vitesse et à quel prix partent les barquettes de cerises suisses par rapport aux importées ou la viande origine suisse 50% plus chère proposée par ‘Bell’, il semble que les Suisses utilisent leur plus haut revenus pour soutenir leurs paysans.

      Vous pouvez observer que même Lidl et Aldi dans leur logos ont incorporé le drapeau ou le nom ‘Suisse’;
      après un démarrage difficile basé sur des produits discount allemands, ils se sont adapté au marché et mettent en avant, même dans les pubs télé, les produits ‘origine suisse’, et ça marche…

  • La solution est dans la formation plutôt que dans la hausse du SMIC.

    Cette solution est à moyen terme car il faut du temps pour former tous ces jeunes qui sortent de l’école sans aucun diplôme, sans aucune qualification, sans une formation de base (savoir lire et comprendre ce qu’on lit, mathématique et non application bête de formules, savoir raisonner, culture basique en histoire, géographie, économie, philosophie pour comprendre les événements, etc.) qui puisse leur permettre d’accéder à d’autres formations.

  • Complément de mon commentaire
    Les solution sont
    – dans la formation plutôt que dans la hausse du SMIC,
    – dans la ré-industrialisation de la France au lieu d’être devenu uniquement un pays de tourisme, de services et de finance et de banques, la recherche et le développement
    – dans la suppression des 35 heures pour revenir aux 39 heures car la charge de travail est restée la même avec l’instauration des 35 heures mais on voit de plus en plus de burn out, et cela augmenterait le salaire de 11% automatiquement.
    – bref reprendre le programme présidentiel de F Fillon

    Cette solution de la formation est à moyen terme car il faut du temps pour former tous ces jeunes qui sortent de l’école sans aucun diplôme, sans aucune qualification, sans une formation de base (savoir lire et comprendre ce qu’on lit, mathématique et non application bête de formules, savoir raisonner, culture basique en histoire, géographie, économie, philosophie pour comprendre les évènements, etc.) qui puisse leur permettre d’accéder à d’autres formations.

    Les politiques de gauche courent derrière leur électorat. Le PS a abandonné la France périphérique pour la France des banlieues, issue de l’immigration; LFI a des idées communistes voire collectivistes, ne parlons pas du parti de Besancenot. Et pourtant ils ont l’exemple de l’ex URSS. Finalement tous ces partis de gauche n’ont qu’une vue à court terme simplement électoraliste et sont des pompiers pyromanes tout comme les synsicats comme la CGT ou FO ou Sud.

  • A vrai dire, l’impact négatif du salaire minimum sur l’économie me semble tellement évident que la vraie question est plutôt de chercher les avantages à mettre en balance ..
    le gros problème est alors que c’est difficile à chiffrer.. combien « coûte » une augmentation de salaire minimum ???

    et le grand mystère du salaire minimum reste son niveau..

    qu’est ce qui empercherait en tant que politique..dans un pays très égalitaire ou le salaire moyen est de 10 de le passer à 15? ah ben non alors..
    et si on gouverne à vue…alors quel est le critère qui vous fait conclure..là est le bon niveau de redistribution???? si c’est le niveau de redistribution…vous avez un problème…

    en ce qui me concerne c’est LA grande question..si les inégalités de richesses ont des effets socialement néfastes..comme le crime motivé par la jalousie.. ça ne renseigne en rien ni sur le niveau ni sur la façon de procéder pour égaliser les richesses…

    si difficile d’ailleurs qu’il me semble qu’il faut commencer par se débarrasser des tous les mécanismes qui conduisent à des enrichissements injustes.. en général es rentes assurée par des interdictions ou des obligations légales pour partir d’une base capitaliste saine ou on ne peut reprocher à personne d’etre riche de façon « injuste ».

    la confusion qui s’opère en effet dans l’esprit des gens est que le capitalisme EST ce système corrompu et injuste bénéficiant souvent à des puissants. ce qui est ironique est que les gens en déduisent qu’il faut le remplacer par un système corrompu et injuste bénéficiant aux pauvres…

  • Nathalie MP nous relate le positionnement des USA en matière de rémunération salariale avec une incitation à l’extrapolation.
    Cet article est intéressant mais, le parallèle avec ce qui se passe en France est inconcevable.
    La France est un pays unique au monde basé sur la vénération du pouvoir Étatique; dans un passé pas si lointain, des révolutionnaires anti-cléricaux ont voulu ériger la valeur Étatique en « culte de l’être suprême ».
    Dans notre pays, sans vouloir être trop réducteur, il faut se référer au fait que chaque salarié du privé (donc non fonctionnaire ou assimilé fonctionnaire) se trouve institutionnellement obligé de contribuer au train de vie de ce pouvoir Étatique qui continue à se faire vénérer par ses obligés esclaves bienveillants!…
    En 2015, un article du Figaro précisait déjà que, pour 100 € de salaire versé, il faut 235€ de salaire « super brut ».
    Cet article du Figaro révèle le fond de toute la problématique actuelle du pouvoir d’achat des français en général et de la classe moyenne en particulier.
    http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2015/07/29/29006-20150729ARTFIG00006-en-france-pour-100-euros-nets-il-faut-235-euros-de-salaire-super-brut.php

    • ce à quoi un promoteur des « services publics  » vous répondra que une partie de l’argent versé à l’etat vous revient.. et c’est pas totalement faux..
      il y a deux problèmes au moins liés à la collectivisation d’un service, en premier la perte de liberté en second l’impossibilité de savoir si un service équivalent rendu par le privé serait collectivement moins coûteux..

      d’ailleurs si peu performants que soient les services publics ils profitent bel et bien à une frange de la population qui sans la collectivisation n’en bénéficierait pas. (sans compter ceux qui l’organisent.)..

      il y a sur le plan relatif des gagnants et des perdants….sur le plan absolu, sans doute une grande majorité de perdants qui s’ignorent.

      aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai déjà entendu des gens me dire qu’ils préfèrent gagner 1000 euro comme les autres que 1500 si d’autres en gagne 15 000…surtout il est vrai das des discussions théoriques..parce que en pratique ces gens dès la semaine suivante manifestent pour qu’on revalorisent leur travail…

      • Vous affirmez, je cite: « …..une partie de l’argent à l’État vous revient….et c’est pas totalement faux ».
        Mais, quelle est cette partie si partie il y a? C’est en cela que réside toute l’ambiguïté savamment entretenue par les rentiers de la République, notamment par tous ceux qui, sont en poste à Bercy affectés à la gestion des prélèvements au débit et au crédit, qui empruntent à tout de bras ne fusse que pour rembourser des emprunts précédents avec le produit d’autres emprunts!…

  • Passionnante étude en effet. Les données ne peuvent mentir, et les analyses qui en sont faites par des chercheurs aussi chevronnés, aussi neutres, et parfois même nobélisés sont quasi imparables.
    Le maire de Seattle, les avocats de la hausse du salaire minimum, et a fortiori les Poutou, Mélenchon et autres Hamon le comprendront sans aucun doute et cesseront leurs inepties.
    On peut peut-être regretter de ne pas avoir d’étude parallèle, « toutes choses égales par ailleurs », montrant si une baisse « that goes beyond moderate » ne « rapprocherait pas de l’emploi les personnes les plus fragiles ». Ce qui conduirait probablement les sus-nommés à réclamer à cor et à cri une forte baisse du SMIC.
    Par conséquent, suite à la publication de ces résultats, et M. Bernstein en convient lui-même, l’affaire est entendue. Il s’agit d’une fausse bonne idée, et la date du 9 décembre est idéale pour faire connaître cette conclusion.
    Reste donc maintenant, et le tour sera joué, à la faire connaître aux Gilets Jaunes (commençons par la France). Il faut donc suggérer à M. Macron, ou à son porte-parole M. Griveaux d’aller expliquer ça, l’un sur les rond-points, l’autre en haut des Champs Elysées. Ils ont désormais acquis les compétences « pédagogiques » pour le faire.
    A moins que les milieux économiques libéraux ne préfèrent s’en charger eux-mêmes en délégant une de leurs figures de proue ? Ça devrait fonctionner.
    Reste bien entendu une hypothèse : ces Gilets Jaunes, leurs sympathisants, les « corps intermédiaires », les irréalistes ne possèdent pas l’intellect leur permettant de comprendre un si bel argumentaire. Il faudra alors les convaincre que, qu’ils le comprennent ou pas, il leur faut se résigner à la répartition des richesses actuelle et même à son hypertrophie prévisible. Et se débrouiller pour boucler leurs fins de mois et remplir leurs réservoirs pour assurer leurs travail « flexibilisé ».
    Cela devrait certainement être jouable, surtout si l’on tient compte de facteurs économiques marginaux comme le déploiement de 90 000 « forces de l’ordre », des arrestations préventives et des blindés sur la voie publique. L’incapacité à comprendre l’économie, ça va un moment…

    Lors de l’offensive du Chemin des Dames, en 1917, le général en chef, ci-devant polytechnicien, organise son offensive en faisant précéder les fantassins d’une canonnade détruisant tout adversaire et empêchant tout renfort. Il faut pour assurer le succès tout le savoir tactique de l’école de guerre : le bombardement doit sans cesse précéder les soldats de quelques dizaines de mètres. L’organisation est aisée, le général ayant décidé que les fantassins devaient marcher à la vitesse moyenne de 200 m par minute, on peut affirmer que les défenses allemandes seront conquises en milieu de journée. 200 m par minute, ce n’est pas la mer à boire, inutile même d’aller voir l’allure du terrain, sa pente ou la terre dont il est constitué… La suite est connue.

    Mais quand donc y aura-t-il, dans la sphère des économistes, des penseurs capables d’imaginer que ce sur quoi ils raisonnent est une matière humaine ? Combien de temps s’en tiendront-ils à des raisonnements aussi simplistes que cette rengaine de « l’offre et de la demande », sans considérer aucune autre « modification de comportement des acteurs » ? Il semblait pourtant que l’intouchable et primitif modèle de l’ « homo œconomicus » commençait à avoir du plomb dans l’aile, y compris dans les rangs des plus libéraux…
    Quand donc réaliseront-ils que les théories et les études sur lesquelles ils prétendent fonder l’avenir du monde ont systématiquement échoué à prédire les événements marquants du monde. Les « crises économiques », bien sûr, qu’ils expliquent fort bien a posteriori, mais surtout les événements humains… inutile de les passer en revue, c’est si évident et l’affaire des gilets jaunes n’est que la plus récente.
    N’en faisons pas une affaire éthique, ni politique, ni philosophique. Tenons-nous en au plan méthodologique. Et même dans la strate étriquée où l’économie situe les événements.
    M. Macron, inspiré des théories classiques, dites par tous « lois de l’économie », entreprend de réformer enfin la France pour la rendre économico-compatible. Au pas de charge. Retraites, charges des entreprises, baisse d’imposition des premiers de cordée, diminution des dépenses de l’Etat… le compte y sera bientôt.
    Mais patatras ! Voilà-t-il pas que la gauloiserie et l’ignorance des moins que rien bloque tout ? Voilà-t-il pas que ces gens cassent tout, mettent le feu, brisent des vitrines, et font chuter le chiffre d’affaire des boutiques de luxe de l’Ouest parisien ? Déjà on s’émeut de la catastrophe économique qui va en découler… Et si ça durait ?
    Où donc ces « coût marginaux » apparaissent-ils dans l’étude sur l’éventuelle augmentation du SMIC ?
    Certes, on peut s’offusquer de cette situation, décider de sévir et virer Castaner. Mais 90 000 policiers, ce sont des dépenses de l’Etat, ça ? Et il semble bien que ça risque d’être en augmentation ? Il faudra des primes ? Du matériel neuf et « efficient » ?
    Les si beaux modèles et les si belles études ne pêcheraient-elles pas, elles aussi, par une « vision simpliste de la société » ? Les penseurs qui les élaborent ne seraient-ils pas eux aussi un peu mous du bulbe, et ne seraient-ils pas en train de mener le monde dans le mur ?

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