La prospérité de masse, d’Edmund Phelps

Pourquoi la prospérité est-elle apparue en Occident ? Comment se caractérise-t-elle ? Quelles sont les causes du déclin actuel et les moyens d’y remédier ? Un ouvrage majeur du prix Nobel d’économie 2006, à la fois passionnant et très instructif.

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La prospérité de masse, d’Edmund Phelps

Publié le 28 juin 2017
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Par Johan Rivalland.

Dans ce passionnant ouvrage, Edmund Phelps, le prix Nobel d’économie 2006 s’interroge sur ce qui peut expliquer le développement inédit d’une forte croissance au XIXe siècle, ayant mené à de fortes hausses de salaires et de l’emploi et une amélioration très nette des conditions de vie.

Et surtout, dans la parfaite lignée des questionnements actuels des économistes, il se demande ce qui peut expliquer que l’élan puissant vers cette prospérité se soit progressivement tari au cours du XXe siècle. Ce qui lui permet d’explorer les voies permettant d’y remédier.

 

Qu’entend-on par prospérité ?

Il commence par proposer une nouvelle définition de la prospérité des nations, jugeant que :

La prospérité repose sur l’épanouissement de l’individu, c’est-à-dire sur l’investissement et le développement personnels, le goût du défi et l’affirmation de soi.

Si le revenu peut certes y contribuer, il n’est pas en soi un épanouissement, ajoute l’auteur. Ce sont surtout les nouvelles situations, les nouveaux problèmes, les nouvelles intuitions, les nouvelles idées à développer et à partager, qui sont les plus susceptibles d’y mener.

Et il en va de même pour la prospérité de masse, qui procède de l’innovation endogène au niveau local. Mais il met en garde contre les excès d’interventionnisme en la matière :

Ce dynamisme peut être réduit ou affaibli par des institutions mal conçues, elle-même produites par une compréhension imparfaite de la situation ou par des objectifs concurrents […] Un dynamisme à grande échelle doit se nourrir de certaines valeurs sans se laisser trop diluer par d’autres.

 

L’innovation au cœur du développement

Dès lors, tout l’objet de son étude va consister à démontrer que c’est l’innovation endogène qui est au cœur du développement et qui, seule, peut conduire à la prospérité.

Ne pas le comprendre risque de conduire à prendre des mesures qui ne feront qu’épuiser le dynamisme du pays considéré. Ce qui est par exemple le cas, selon lui, des États-Unis depuis les années 1970 (car nous allons nous intéresser ici aux tendances longues).

Autrement dit, les initiatives en matière de législation et de contrôle n’ont rien à voir avec une stimulation de « l’offre » ou de la « demande ». Elles s’apparentent selon lui davantage à ce qui a été mis en œuvre il y a de cela deux cents ans. Ce qu’il se propose ici de mettre en valeur. Et qui oblige à reconsidérer certains états d’esprit :

Les valeurs qui entretenaient notre prospérité ont dû affronter d’autres valeurs qui entravaient et limitaient notre épanouissement. La prospérité leur paye encore un lourd tribut. Certains conçoivent un modèle de vie idéale, et déduisent de ce modèle quelle société et quelle économie il convient de mettre en place. Certains prônent aux États-Unis des objectifs que l’on poursuit en Europe depuis longtemps déjà, comme une protection sociale accrue, la paix sociale ou diverses initiatives citoyennes servant l’intérêt général. Telles sont les valeurs qui ont conduit une bonne partie de l’Europe à envisager l’État selon une approche traditionnelle, médiévale et corporatiste

Or, ce sont des valeurs qui ne sont plus autant acceptées qu’auparavant, comme le changement, la difficulté, la passion de l’originalité, la découverte, le besoin de sortir du lot, qui se trouvent à l’origine de l’épanouissement et de la prospérité à grande échelle des sociétés modernes.

 

Les sources de la prospérité

La force de cet ouvrage est de nous replonger dans l’histoire de la prospérité en Occident, pour mieux nous en faire percevoir et comprendre les fondements. C’est aussi ce qui en fait un ouvrage très riche et absolument passionnant.

Mais c’est aussi par la compréhension de ce passé et des mécanismes à l’œuvre dans notre présent que nous pouvons être à même de mieux percevoir les causes de la régression et être à même de pouvoir les contrer. Il s’agit donc, à mon sens, d’un ouvrage majeur.

Pendant la plus grande partie de l’humanité, si l’on remonte jusqu’à au moins l’Antiquité grecque et romaine, les innovations se sont révélées insuffisantes à pouvoir améliorer significativement la productivité ou les conditions de vie du commun des mortels, la routine et les pratiques familières restant la norme, comme le montrait Fernand Braudel.

Sans que l’on puisse prétendre pour autant que les humains n’exerçaient pas leur imagination et leur créativité, bien au contraire (y compris durant la préhistoire).

 

Le rôle du commerce

Certes, le commerce a prospéré très tôt entre des cités-États (XIVe et XVe siècles notamment), puis des États-nations, mais il s’est cantonné à la conquête de nouveaux marchés et à la question de la production marchande, sans que l’on relève là encore d’amélioration notoire ni de la productivité ni du salaire réel par travailleur (qui était même plus bas en 1800 qu’en 1200 en Angleterre, selon une étude de Clark).

Edmund Phelps s’intéresse donc aux tendances longues, remontant en particulier à 1500, mais surtout aux sources du véritable décollage fondamental des années 1820 en Grande-Bretagne (dont il montre qu’elles ne trouvent pas d’explication par les analyses traditionnelles en termes d’accumulation du capital, d’économies d’échelle, d’échanges marchands ou de commerce international, encore moins par l’ historicisme, que dénonçait Karl Popper dès 1957), puis des années 1960 aux États-Unis, pays qu’il qualifie de pionniers, sans oublier les périodes de gloire qu’ont pu connaître à leur tour d’autres pays comme la France et l’Allemagne notamment, avec un certain effet d’entraînement entre eux.

 

Le taux de croissance ne suffit pas

Les Pays-Bas, ou même la Suède ou l’Italie, entre autres, ont eu eux aussi leur moment-phare, mais dans des conditions pas tout à fait similaires, si l’on distingue ce qui relève des tendances véritablement de fond et les mouvements de croissance sporadiques, même sur une ou plusieurs décennies, qui ne peuvent être assimilées à la véritable prospérité.

Selon Edmund Phelps, les taux de croissance ne permettent pas de mesurer véritablement le dynamisme d’un pays. La « vibrance », au sens de Schumpeter, c’est-à-dire un esprit disposer à agir, à faire le travail, qui peut résulter d’une bonne capacité d’imitation, peut ainsi conduire momentanément à ce que l’on croisse aussi vite, voire plus, qu’un pays dynamique, sans que cela soit nécessairement durable.

Ainsi, plus récemment, la période de forte croissance du Japon après guerre (1950-1990) ou de la Chine aujourd’hui ne sont-elles par exemple pas assimilables, selon lui, à cette tendance de fond qu’il cherche à analyser. Basées sur l’imitation ou la croissance exogène, elles ne portent pas en elles les ressorts de ce que l’on appelle une économie dynamique.

 

Une approche novatrice et profondément originale

Pour conduire son analyse, Edmund Phelps annonce d’emblée que celle-ci s’écartera des interprétations habituelles, comme celles d’Arthur Spiethoff ou de Joseph Schumpeter par exemple, dont il critique l’aspect scientiste, sans toutefois contester que la science ait malgré tout pu jouer un rôle prépondérant.

Il écarte donc à la fois l’idée selon laquelle l’innovation se nourrirait seulement de découvertes exogènes, mais aussi (corollaire néoschumpétérien) qu’on ne pourrait accroître l’innovation qu’en stimulant la recherche scientifique (ce qui peut expliquer, selon lui, que Schumpeter prédisait à l’époque le triomphe du socialisme, partant du postulat que les directions d’entreprise peuvent, sans erreur ni délai, saisir les occasions d’avancées technologiques auprès des scientifiques, ce que donc les administrations d’État ou entreprises socialistes pourraient faire tout aussi bien. Ce qui est faux dans les deux cas).

 

Favoriser la créativité et le dynamisme

Au contraire, l’innovation, de nature « endogène », exclut de considérer que même les grandes inventions en leur temps aient pu avoir un impact déterminant et durable sur la productivité et les salaires. C’est plutôt du côté de la structuration de l’économie (et au-delà de la société) et des voies qui permettent de favoriser la créativité et le dynamisme qu’il faut selon lui chercher les causes.

C’est la multiplication des entrepreneurs novateurs qui a poussé à relever les défis et à répandre cet état d’esprit auprès d’une multitude de gens ordinaires aux talents les plus divers, dans de très nombreux domaines. Puis, c’est l’adoption et la diffusion de cette multitude d’inventions, qui mènent aux véritables innovations et au dynamisme de ce système.

Pour cela, il faut à la fois un foisonnement d’idées, de l’imagination, un désir d’innover, mais aussi une vision stratégique, de la perspicacité, de l’audace, de l’expertise, la capacité à repérer les inventions présentant un réel potentiel de développement et commercial ou à disposer de flair ou de jugement, des investisseurs, des financiers, des actionnaires.

 

Culture économique

Autrement dit, une véritable culture économique et un système renversé où c’est plutôt a posteriori que le scientifique est démarché pour pouvoir mettre en application les idées de tout cet immense imaginarium (il rend hommage, au passage, à l’esprit visionnaire de David Hume en la matière, qui a selon lui marqué l’ère moderne).

Toutes choses difficilement concevables, selon Edmund Phelps, dans une économie socialiste ou corporatiste (de type oligarchies de familles dominantes, fermant la concurrence en favorisant certaines entreprises et en excluant d’autres).

De même, il rejette à la fois la théorie d’Adam Smith selon laquelle le bien-être des individus procède uniquement de la consommation et du loisir, omettant l’importance de l’expérience issue de la vie professionnelle, autant que la doctrine keynésienne de l’État-providence, négligeant le rôle des défis et prises de risque, ou la conception néo-classique basée sur l’évaluation des risques et le contrôle des coûts, au détriment du rôle joué par l’ambiguïté, l’incertitude, l’exploration et la vision stratégique, ou encore l’idée qu’il qualifie de panglossienne selon laquelle les institutions d’un pays n’entrent pas en ligne de compte, « puisque l’évolution de la société produit elle-même les institutions les plus utiles et que chaque pays possède la culture qui lui convient le mieux ».

 

La singularité du savoir

Il considère ainsi que :

Pour bien comprendre les économies modernes, il faut avoir présent à l’esprit que les idées originales naissent de la créativité et se fondent sur la singularité du savoir, de l’information et de l’imagination de chacun. Les économies modernes sont le fruit des idées nouvelles exposées par les divers acteurs du monde des affaires, le plus souvent méconnus : concepteurs, entrepreneurs, financiers, négociants et utilisateurs précurseurs.

Un dynamisme qui, selon lui, repose sur une myriade de libertés économiques, que nous devons à notre démocratie occidentale, et dont il va en présenter de nombreuses illustrations à travers son ouvrage.

Selon moi, les comportements et les croyances sont la source même du dynamisme des économies modernes. Ce qui stimule l’innovation endogène dans un pays, c’est une culture consistant à protéger et à inspirer l’individualisme, l’imagination, la compréhension et l’affirmation de soi. 

Il ne s’agit donc pas simplement de produire des biens et services connus et spécifiques, mais de rêver de choses absolument nouvelles et de mettre en oeuvre les mécanismes qui permettent d’y conduire, sans restreindre cette créativité par des institutions ou normes susceptibles de les amenuiser, ou encore en se trouvant combattue par certains adversaires.

 

Les valeurs modernes de l’Occident

L’antagonisme fondamental sur lequel repose l’histoire de l’Occident, que notre auteur va exposer de manière passionnante (je vous conseille vraiment très vivement cette lecture stimulante, qui nous permet d’apprendre plein de choses et s’appuie sur de nombreuses données statistiques très parlantes), ne procède donc pas des oppositions traditionnelles entre socialisme et capitalisme, ni entre catholicisme et protestantisme, mais entre valeurs modernes et valeurs traditionnelles ou conservatrices.

Expression de la créativité, goût de l’exploration pour elle-même, ou encore intérêt pour le développement personnel en tant que tel, sont ces valeurs modernes que l’humanisme de la Renaissance, les philosophies existentielles et les Lumières ont permis de faire émerger.

Une démarche d’explication du réel que l’on retrouve chez d’autres esprits brillants et non conformistes, à l’instar de Jean Fourastié en France, dont nous avons eu l’occasion de présenter brièvement l’approche très méticuleuse basée sur l’observation et les séries statistiques plutôt que sur les préjugés. Une vision à la fois rétrospective et prospective, qui permet de mieux prendre la mesure du réel et des mentalités humaines.

 

L’homme moralement désemparé

Et qui, par le jeu des transformations économiques et sociétales radicales qu’a connues notre pays, aboutit finalement à ce que l’homme, avec sa relative richesse matérielle, se trouve désemparé sur le plan moral, n’ayant plus de représentation du monde, ni de sa dimension tragique.

Un état d’esprit à même de venir expliquer l’état dans lequel se trouve aujourd’hui notre pays, tel que le dresse de manière intéressante un article récent de Jean-Mard Vittori, dont je vous invite au moins à visionner la courte vidéo.

 

Modernes contre anciens

C’est cet antagonisme fondamental entre valeurs modernes et valeurs traditionnelles qui, selon Edmund Phelps, explique que, en raison des bouleversements sociaux entraînés par les valeurs modernes et des menaces ainsi apparues envers les traditions, les sources de la prospérité semblent s’être taries :

Les valeurs traditionnelles (considérer que la communauté et l’État passent avant l’individu, par exemple, ou que la protection contre la régression passe avant la volonté de progresser) étaient si puissantes dans ces pays que, en général, peu d’économies modernes ont pu s’y installer durablement. Chaque fois que ces sociétés ont fait de véritables percées, ou risqué de le faire, elles ont été reprises en main par l’État (dans l’entre-deux guerres) ou entravées par diverses restrictions (dans l’après-guerre).

Ce contexte porteur qui était nécessaire au développement de l’innovation endogène et, par suite, de la prospérité de masse, n’a donc rien d’évident. Dans une note de bas de page (p.54), il écrit d’ailleurs ceci :

On peut affirmer sans esprit de controverse que les économies qui se sont distinguées par leur usage libéral et efficace de la créativité et du jugement sont celles qui ont largement utilisé un système capitaliste ou de « libre entreprise » fonctionnant plutôt correctement, quel qu’ait été par ailleurs leur système social et politique. 

 

Le miracle de l’ère moderne

Edmund Phelps s’interroge, en définitive, sur la validité de cette vie moderne au regard d’autres modes de vie. Il la justifie par les liens entre l’épanouissement et la célèbre idée philosophique de « la vie bonne ».

Sans négliger toutefois le problème des injustices et des moins avantagés (« Mais la faute en revient peut-être au gouvernement plus qu’à l’économie moderne », ajoute-t-il aussitôt).

D’où l’idée qu’il défend de ne pas laisser de côté les moins favorisés et de leur donner la priorité (sans pour autant le pratiquer de la même manière que dans l’économie traditionnelle).

L’économie moderne peut, certes, parfois engendrer d’importantes fluctuations et de terribles échecs, mais c’est aussi ce qui permet de prétendre à l’atteinte de la « vie bonne ».

 

Conclusion partielle

Ce faisant, je ne vous ai pratiquement rien exposé de ce passionnant ouvrage d’Edmund Phelps, notamment sur toute la partie concernant les causes du déclin actuel et les voies à emprunter pour retrouver la modernité.

Mais j’ai une telle fâcheuse tendance à faire des longueurs qu’il est sage de me restreindre et m’arrêter là pour vous inviter une nouvelle fois à lire ce livre, dont on peut véritablement dire qu’il est absolument riche et stimulant intellectuellement, et qu’il constitue indubitablement une précieuse source de réflexion.

Edmund Phelps, La prospérité de masseOdile Jacob, mai 2017, 447 pages.

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  • Il est clair qu’on a affaire ici à un plaidoyer pour le libéralisme. L’important pour le fonctionnement d’une société n’est pas d’en définir la fin mais les moyens. Il n’y a pas d’objectif prédéterminé à imposer ou atteindre mais d’offrir aux individus la liberté et la responsabilité de leur développement.
    Ce qui différencie le libéralisme des idéologies qui toutes ont des objectifs, est qu’il ne défini que la manière de fonctionner en société : celle, endogène, qui s’installe par la liberté et la responsabilité des individus qui échangent en leur reconnaissant leurs droits « naturels » et en assurant leur respect par un Etat ad ‘hoc.
    Le libéralisme est une philosophie mais n’est pas une idéologie.
    Personne ne peut prédire où cela nous mènera mais le constat est bien que c’est toujours dans cette occurrence que la prospérité s’étend et, espérons le, la « bonne vie » et l’épanouissement personnel.
    Il reste que le consensus sur cette approche est loin d’être fait, même en Occident, et qu’il semble même qu’on s’en éloigne à grandes enjambées !
    C’est que les idéologies sont les avatars laïques des croyances. De mon point de vue, le christianisme – une religion pourtant -, me paraît plus ouvert sur le libre arbitre des individus et sur leurs droits humains que bien des idéologies politiques soi-disant « modernes » ou « progressistes ».

  • Merci à l’auteur pour cet article passionnant et pour la référence de l’ouvrage de Edmond Phelps. Voilà une lecture qui va sans doute occuper avantageusement mon temps libre durant les vacances et dont je ne manquerai pas de faire la promotion auprès de mes proches.

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