Par Jacques Garello.
Il est vrai que vous pouvez appartenir à cette moitié de Français exemptés de l’impôt sur le revenu. Mais certains d’entre vous font partie de ceux qui vont payer, et peut-être même de ces 10 % de contribuables « les plus riches » qui à seuls fournissent 70 % de la recette totale.
La justice fiscale consisterait à rendre tous les citoyens égaux devant la charge fiscale, puisqu’elle est destinée à payer la fourniture de biens publics qui, par définition, servent tout le monde indifféremment et aléatoirement. L’impôt de capitation devrait donc s’imposer.
Gonfler les recettes de l’État
Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que Joseph Caillaud inventa l’impôt sur le revenu, non pas au nom de la justice mais pour gonfler les recettes d’un État déjà trop dispendieux.
L’arbitraire s’est installé lorsque l’impôt n’a plus été considéré comme une contribution aux charges communes, mais comme une arme de redistribution : les riches paient plus que les pauvres (une explication audacieuse est que les riches consomment plus de services publics !)
La déclaration des droits du citoyen de 1789 évoquait pourtant la proportionnalité de l’impôt (article 13). Nous voici maintenant à l’ère de la progressivité, qui pénalise la richesse peut-être, mais sûrement la réussite, le mérite, l’effort, l’innovation, le talent.
La progressivité tue la croissance
Voilà pourquoi la progressivité tue la croissance. Une des bases des « Reaganomics » a été la diminution du nombre de tranches de revenus (jusqu’à deux) puis l’abaissement spectaculaire du taux (abaissé jusqu’à un taux marginal de 28 %). François Hollande s’est fait élire sur la promesse d’un taux marginal à 75 % !
La réforme fiscale la plus radicale est la flat tax : un taux d’impôt unique. Elle a réussi partout où elle a été appliquée. La raison en est bien simple : sachant qu’ils entreprennent, travaillent et épargnent pour eux, et non plus pour le percepteur, les citoyens se remettent à entreprendre, travailler et épargner.
De la sorte, le produit augmente et les revenus aussi, donc l’assiette fiscale : les recettes fiscales croissent (c’est le fameux effet Laffer, mais « à Bercy on n’y croit pas »). Quant aux obsédés de la redistribution et de l’égalitarisme, ils devraient méditer cette statistique, établie par Alvin Rabushka après la réforme Reagan : la part que les Américains les plus riches avaient payée dans l’ensemble des recettes fiscales avait spectaculairement augmenté !
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Bonjour,
il faut aller plus loin et supprimer l’impôt sur le revenu pour sortir de la société de contrôle et de défiance. Nous pouvons profiter de notre revenu intégral sans avoir à justifier le moindre euro gagné.
Merci de lire ma contribution sur Contrepoints ;
https://www.contrepoints.org/2016/04/27/249310-et-si-on-supprimait-limpot-sur-le-revenu
J’ai aussi répondu aux rares objections.
La flat tax ne répond pas à l’enjeu et à ma connaissance a été en place uniquement dans les anciens pays communistes.
La flat tax en France, ce sera : ils veulent faire payer les plus pauvres. Dans le projet de l’IREF, il y a un seuil et au moins deux taux. Cela implique une progressivité.
Bonne journée
Messieurs, ces idées sont peut-être très sensées sur le papier… mais on est …en France ! Donc elles resteront dans les cartons…
Donc il faut arrêter de réfléchir et se soumettre à un état de fait qui ne changera pas.
Monsieur Toullec, j’ai lu votre article…l’idée qu’il faille absolument qu’un individu vive de son travail (et uniquement de son travail) est somme toute une posture idéologique … car quand il travaille, il vit du fruit de son travail… dont le prix est défini par le marché… les prix sont donc à la baisse lorsqu’il y a trop de monde sur le marché du travail dans une catégorie donnée (par exemple les personnes peu instruites…). Si on n’a pas de mécanismes de solidarité, on laisse les gens sur le bord de la route.
Supprimer l’IRPP n’est pas supprimer tous les impôts donc cela ne supprime pas la solidarité.
Réflexion ; la solidarité ne passerait selon vous que par l’Etat. C’est une posture idéologique. S’il n’y avait pas l’Etat qui vous y contraint, vous n’aideriez pas votre prochain ?
Avec l’IRPP il est interdit de donner ou prêter de l’argent à quelqu’un sans que ce soit déclarer comme un revenu.
Sans IRPP chacun fait ce qu’il veut et peut créer son revenu sans avoir de compte à rendre à personne.
L’idée qu’une personne doive vivre de son travail et uniquement de celui-ci n’a rien d’une posture idéologique, c’est la réalité qui nous est imposée par la nature. Il n’existe que 2 moyens de se procurer les biens et services que l’on désire et qui ne nous ne sont pas fournis gratuitement, sans le moindre effort, par la nature :
1) Les produire soi-même ou les échanger contre le fruit de son propre travail avec d’autres
2) Les prendre à ceux qui les ont produits.
Donc, si quelqu’un ne vit pas de son propre travail, il vit forcément du travail de quelqu’un d’autre. Ce faisant, il exige pour lui-même ce qu’il refuse à ceux qui travaillent à sa place. Sa posture (et pour le coup il en s’agit bien d’une) est la suivante :
« travaillez pour moi, moi, je ne travaille pas pour vous ».
Ce faisant, il reconnaît bien que rien ne se produit sans travail, tout en prétendant s’exempter de cette réalité.
Le mécanisme des prix est justement ce qui permet d’orienter la production vers les demandes les plus pressantes exprimées par les autres producteurs-consommateurs. Si les salaires baissent dans un secteur, c’est qu’il y a trop de candidats dans ce secteur par rapport à ce que demandent les autres producteurs-consommateurs. Mais ces autres producteurs-consommateurs souhaitent évidemment échanger ce qu’ils produisent contre des biens et services réels que peuvent contribuer à produire ces candidats trop nombreux. Par définition et, parce que chacun exige, à juste titre, de n’échanger le fruit de son travail que contre celui de quelqu’un d’autre, il y a toujours du travail pour tout le monde. C’est l’intervention de la nébuleuse étatique, qui, via un maquis de réglementations, empêche les gens de travailler librement les uns pour les autres.
Dans une société libre, personne ne vous empêche de mettre en place tout mécanisme de solidarité à votre convenance pour ne pas « laisser les gens au bord de la route ». Mais demander à l’état de profiter de son monopole de la violence légale pour contraindre les autres de le faire à votre place, ce n’est pas de la solidarité.
Oui, l’impôt progressif est bien une injustice.
Même si on admet qu’un certain nombre de services sont « collectifs », l’égalité devant les obligations collectives voudrait que chaque citoyen participe à égalité à la fourniture de ces services. Par exemple, chacun, sans exception, devrait consacrer 25h heures de travail par semaine à la production de ces services. Une fois fournies ces 25 heures de travail hebdomadaire pour « la collectivité », chacun serait libre de faire ce qui lui plaît, sans avoir de compte à rendre à qui que de soit, ni à payer quoi que de soit d’autre pour « la collectivité ». Même s’il s’agit d’un idéal, impossible à mettre en œuvre dans la pratique, c’est un idéal qui montre la voie et à quel point on en est loin. Non seulement, seuls ceux qui travaillent sont mis à contribution de la fourniture de services sensés bénéficier à tous, mais ces contributions sont, pour une large part, progressives, comme, justement, l’impôt sur le revenu. Ceux qui contribuent déjà, par le simple fait de travailler, à la production de richesses doivent contribuer aux « services collectifs » d’autant plus qu’ils produisent ! Dans une famille composée d’adultes, cela reviendrait à un type d’organisation selon lequel la personne qui contribue déjà le plus aux besoins de la famille soit la seule à qui on demande de mettre la table, faire la cuisine, le ménage, laver le linge etc.
Ok, mon simple constat est le suivant : les hauts revenus sont tellement taxés, les bas revenus tellement aidés, je me demande comment ils feront pour vivre dignement s’il n’y avait pas ces mécanismes. Mais je suis le premier à critiquer notre système fiscal pour son injustice et sa complexité. Mais l’aspect redistributif ne me choque pas. L’aspect confiscatoire des hauts revenus me choque (stupide et idéologique).
@Guy, je suis assez sensible à vos arguments… mais c’est théorique. A 1000 euro par mois, chaque euro est nécessaire pour la survie. À 10000, ce n’est plus du tout le cas. Donc quand on demande au smicard de donner 25% de son temps/salaire, on le saigne.
… la taxation des bas revenus ne serait acceptable à mon sens qu’accompagné d’un revenu universel ( et d’une baisse du smic)
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Suppression de l’IRPP…etc.
J’attends toujours une objection solide et que l’on me montre que mon raisonnement est erroné.