Par Matthieu Mistret.
Ainsi donc, les Français ont porté Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. Ils ont éliminé François Fillon et repoussé Jean-Luc Mélenchon. Ce résultat pourrait avoir le mérite d’améliorer la visibilité sur les prochains mois. Pourtant il n’en est rien.
La barre des 25 % pas franchie
C’est une France divisée qui s’est prononcée. Quatre candidats perçus comme radicalement différents ont été sélectionnés. Les deux partis de gouvernement traditionnels ont été éliminés : Benoit Hamon a fait les frais d’un tripartisme intenable pour lui à gauche. Frondeur coincé entre un tribun et un jeune recours face aux échecs de la présidence Hollande, piégé par des primaires vidées de leur sens, il était difficile d’imaginer le voir dépasser 10%. Il ne dépassera pas les 7 %.
Du coté des Républicains, éreinté par les affaires et peut-être encore plus par le décalage entre son discours sur l’honnêteté et la réalité, François Fillon ne s’est pas effondré mais n’a pas réussi à passer la barre des 20 %. C’est la première fois dans la Cinquième République que la droite n’est pas qualifiée pour le second tour.
Ce qui interpelle surtout, c’est qu’aucun candidat n’a pu franchir la barre des 25 %. Cela veut dire que celui qui sera élu et dépassera donc les 50 % aura davantage de ralliements entre deux tours que de votants de choix au premier. Ce n’est pas la première fois que cela arrive (Jacques Chirac était coutumier du fait) mais cela s’était toujours passé avec le support d’un appareil bien établi.
Après la présidentielle, les législatives en point de mire
Le très jeune mouvement En Marche ! va devoir s’intéresser rapidement aux élections législatives. Il est probable que les points qui ont manqué à François Fillon soient à mettre à son débit plus qu’au débit de son programme. La droite a perdu l’imperdable sans rencontrer de problème d’adhésion. En clair, débarrassée des complexes liés aux affaires, la droite pourrait rejoindre des niveaux bien plus élevés dans les circonscriptions.
Si l’on se fie à la structure des résultats du premier tour de la présidentielle, il est probable que de nombreuses triangulaires et quadrangulaires résultent du premier tour des législatives. Difficile de penser que la droite va favoriser le nouveau Président. Impossible de penser que les Insoumis et l’extrême droite vont faire son jeu.
La probabilité que survienne une cohabitation d’entrée de jeu est loin d’être nulle. En tout cas, Macron ne disposera probablement pas d’une majorité absolue. Tout au plus peut-il espérer une majorité relative et compter, pour ses mesures les plus sociales, sur le soutien d’une partie de la gauche, en alternance avec le soutien d’une partie de la droite pour les autres mesures.
Un retour de conditions proches de la Quatrième République avec des jeux de coalitions à géométrie variable pourrait survenir. Les institutions actuelles ont supporté la cohabitation. Supporteraient-elles ce mode de fonctionnement ?
Le troisième tour social
On voit mal pour quelle raison ceux qui luttaient contre la Loi Macron et la Loi Travail se comporteraient différemment face à un Emmanuel Macron Président. Il est même possible que pour eux, ce deuxième tour revienne à choisir entre un banquier et une raciste. Il ne faudra pas compter sur eux pour accepter les réformes qu’ils perçoivent comme “ultralibérales”, alors qu’elles ne seront probablement même pas libérales.
Le début de l’incertitude
Dans un monde qui se cherche après la crise qui n’en finit pas de se terminer, la séquence électorale 2016-2017 aura été pleine de rebondissements. Le premier tour de la présidentielle française n’a que peu de chances de marquer la fin de ces incertitudes et rebondissements.
Si, pour l’analyste politique, les prochains mois seront passionnants à suivre, pendant ce temps, il y a toujours plus de chômeurs, la dette augmente, les budgets sont très déséquilibrés et la dépense publique atteint des niveaux record.
Sur le plan géopolitique, les tensions se multiplient et plusieurs points chauds risquent de donner du fil à retordre à  la diplomatie Il ne faudrait pas perdre de vue que ce sont là les vraies questions auxquelles il faudra faire face, bien au delà des dérisoires calculs politiciens.
choisir entre un banquier et une raciste….vous insultez les gens qui ont voté MLP ; sachez quand même que ses gens ne sont pas tous racistes , loin de là , mais ils ont voulu donner une leçon à cette droite et cette gauche qui est malentendante aux demandes de millions de citoyens . ces deux grands partis viennent de se prendre une veste qu’ils n’oublieront pas , mais peut être que cela leur servira de leçons pour les futures élections ;