Débat présidentiel : speed dating en attendant dimanche…

Pour vous faire patienter jusqu’au dénouement de dimanche, voici une version du « speed dating » présidentiel, mélange de souvenirs de campagne et de professions de foi des uns et des autres.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Débat présidentiel : speed dating en attendant dimanche…

Publié le 21 avril 2017
- A +

Par Nathalie MP.

[Un policier a été tué hier soir sur les Champs-Elysées alors que les 11 candidats présidentiels se présentaient une dernière fois aux Français avant le premier tour de l’élection. Daesh a revendiqué l’attaque. Voir Journal de la barbarie.]

Aujourd’hui à minuit, la campagne présidentielle qui nous occupe depuis de longs mois, non sans coups de théâtre et rebondissements nombreux, s’achèvera pour laisser place au silence avant le vote des électeurs ce dimanche 23 avril 2017. 

Presque 46 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales, soit 88 % des personnes majeures résidant en France. Combien d’entre eux se déplaceront ? Pour qui voteront-ils ? Réponse dimanche soir.

Deux nouveautés lors des élections

Mais peut-être pas à 20 heures précises. Les instituts de sondage ont l’habitude de calculer une estimation qui donne les deux vainqueurs du scrutin. Or cette élection est inédite à deux titres par rapport à celles des années précédentes :

  1. Les bureaux de vote fermeront à 19 h au lieu de 18 h (et toujours à 20 h dans les grandes villes),
  2. Les scores annoncés des quatre candidats de tête sont très serrés.

Il sera donc doublement délicat de tomber sur une estimation fiable en aussi peu de temps. En conséquence, les médias s’apprêtent à ne donner d’abord que des fourchettes « plutôt que de dire des absurdités. » (Tiens, bonne idée !)

Hier soir sur France 2, dans une sorte de « speed dating » avec les Français – qui vont en effet devoir coucher avec le vainqueur final pendant 5 ans, et Dieu sait s’il fut pénible de cohabiter avec François Hollande ! – les 11 candidats ont lancé à tour de rôle leur ultime plaidoyer, présentant leur meilleur profil et montrant la patte la plus blanche possible.

Grand jeu-concours : saurez-vous les retrouver ?

Pour vous faire patienter jusqu’au dénouement, voici ma version du « speed dating » présidentiel, mélange de souvenirs de campagne et de professions de foi des uns et des autres. Les candidats n’ont pas de limite de temps, mais seulement quatre vers et douze pieds pour résumer leur projet et communiquer leur état d’esprit à la veille de la bataille décisive :

1.
J’ai quitté TF1 pour dénoncer le vol
d’une élection truquée pour un grand candidat.
C’était plutôt ballot car je n’ai pu vous dire
De quelle façon je compte mettre debout la France.

2.
On me promet trente points chaque fois qu’Hollande débloque,
Mais je crains aujourd’hui de passer sous les vingt.
Un tribun d’opérette veut me voler mon peuple
Et venir à ma place mettre la France en désordre.

3.
Je me suis baladé de Rothschild à Bercy
Avec l’envie d’aller jusqu’aux Champs Élysées.
Il m’a suffi de dire tout et n’importe quoi
Pour que la France soit aussi une chance pour moi.

4.
Le PS m’a choisi, mais Hollande m’a trahi
en cherchant à revivre sous les traits de Macron.
Et dire qu’en renonçant d’ici dimanche prochain
Je pourrais démolir les plans du Président…

5.
Encore une élection truquée par les patrons
Pour étouffer la voix du camp des travailleurs.
Soyons prêts aujourd’hui à lutter dans la rue
pour répondre aux attaques du futur Président.

6.
Je suis d’accord sur tout avec Lutte ouvrière
Mais à la gauche extrême on aime les groupuscules.
Candidat-ouvrier anticapitaliste
Moi aussi je lutte pour « nos vies, pas leurs profits » !

7.
Pour libérer la France des banques mondialisées
Je propose de créer une brigade artistique,
Une brigade des étoiles, une brigade natation
Et des brigades du tigre, (tigre africain bien sûr).

8.
Temps de la paix, temps du partage, territoire et fierté,
Pays où le soleil jamais il ne se couche,
La France inspirera le monde et l’univers.
Le temps est revenu, ensemble, résistons !

9.
Citoyenne, citoyen ! Seule ma France insoumise
pourra vous redonner toute la force du peuple !
Liberté, égalité, fraternité ? Non !
Fiscalité, Viva el Che, et quinoa !

10.
Je garde tout : sécu, retraites et territoires.
Je sors de l’Europe, j’achète un porte-avions,
Et ne me dites pas : combien ça va coûter ?
Car autrement je vous la joue façon Macron.

11.
Mes chers compatriotes, le changement c’est maint’nant !
Je vous propose la fin des cravates de travers
Et le recul des pantalons tirebouchonnés.
Libérez l’élégance, Arnys à l’Élysée !
.

Au cas où vous hésiteriez encore, je pense que ces dernières confidences des candidats avant le black-out de ce soir vous permettront de faire le « bon choix » !

Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

C’est une petite musique qui monte : la politique économique des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron est un échec (c’est vrai), car c’est une politique de l’offre (c’est faux).

Il est vrai que la situation de l’économie française n’est pas bonne. Le diagnostic est connu : faible croissance, investissements en berne, défaillances d’entreprises, chômage en hause, pouvoir d’achat menacé… Une partie de la classe politique, surtout à gauche, mais pas seulement, a trouvé le coupable : la politique de l’offre que mèneraient les gouvern... Poursuivre la lecture

Pour Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l’Université Paris 1, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre signale la concrétisation d’une alliance entre Emmanuel Macron et Les Républicains, mais aussi la position de force du Rassemblement National. Entretien.

 

Michel Barnier vient d’être nommé Premier ministre. Que signifie ce choix d’Emmanuel Macron ?

Frédéric Sawicki : La première chose à souligner, c’est que Michel Barnier vient de la droite et qu’il a forcément reçu le soutien d... Poursuivre la lecture

Voilà, c’est fait : après deux mois d’atermoiements et de « consultations » aussi théâtrales qu’inutiles, Macron a fini par désigner Michel Barnier comme nouveau Premier ministre en remplacement du stagiaire Gabriel Attal qui venait pourtant tout juste de maîtriser la photocopieuse du rez-de-chaussée.

 

Comme on pouvait le prévoir depuis la dissolution et les résultats en demi-teinte des élections législatives de juin, la nomination de ce vieux cacique de la droite centriste a provoqué une cataracte de larmes de gauchistes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles