Et si les coûts de production devenaient nuls ?

Que se passerait-il dans une société où les coûts de production deviendraient nuls ? Et dans ce cas, que deviendrait le « revenu universel » ?

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Et si les coûts de production devenaient nuls ?

Publié le 6 février 2017
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Par Pierre Tarissi.

coûts de production
Eindhoven_995 by Edoardo Costa(CC BY 2.0)

En ces temps de débats sur la notion de « revenu universel », tentons de prendre le problème sous un autre angle. Que se passerait-il dans une société ou les coûts de production deviendraient nuls ? Et dans ce cas, que deviendrait le « revenu universel » ?

Évoquons très schématiquement les évolutions en cours et leurs perspectives possibles … qui seront sans doute un des très grands enjeux du XXIe siècle.

Tout d’abord, définir une « production à coût nul »

Cela signifie qu’un produit ou un service est fourni immédiatement à toute personne qui en fait la demande. Il n’y a aucune intervention humaine supplémentaire, nulle part, depuis les matières premières utilisées, le processus de production et l’entretien jusqu’au recyclage final intégral des déchets émis pendant la production, la vie du bien et sa destruction.

Cela n’existe pas actuellement. Même les biens apparemment les plus dématérialisés et d’accès gratuit ont un coût (c’est-à-dire un contenu de travail humain. Par exemple, la diffusion de musique ou de vidéos par Internet, même largement gratuites pour le client final, a un coût. Mais il est vrai que son coût marginal (coût d’une unité de plus pour un nouveau client) est extrêmement faible.

Où en sommes-nous actuellement ?

Aujourd’hui, tout objet ou service produit « contient » un volume d’information de plus en plus élevé par rapport à sa masse exprimé en kilogrammes par exemple. Ce volume d’information comprend la définition du produit lui-même, celle de son procédé de production, le savoir-faire des concepteurs du produit et du procédé de production, mais aussi des informations administratives pures (client, livraison, prix, mode d’emploi …).

Pour s’en rendre compte, on peut comparer un smartphone actuel avec un téléphone standard des années 1950, ou encore une automobile actuelle avec un modèle des mêmes années. Ou enfin un billet de train actuel avec ce qu’il était il y a 50 ans.

De l’artisanat à l’industrie, de plus en plus d’information

En revanche, chaque produit ou service contient de moins en moins de « travail » humain physique, c’est-à-dire au contact direct de la matière. Ce travail était omniprésent autrefois, par exemple dans le travail du sabotier. Il n’existe plus sous cette forme que dans de très rares cas (par exemple, la coupe de cheveux).

Le passage de l’artisanat à l’industrie, depuis 200 ans, que ce soit dans l’industrie elle-même, l’agriculture, ou les services, a très largement réduit le travail manuel par unité produite. Il l’a remplacé concrètement par des mécanismes mais aussi par des quantités d’informations qui n’existaient pas auparavant.

D’abord, le volume des publications scientifiques et technologiques, les cours universitaires des sciences de l’ingénieur et autres ont remplacé le savoir-faire de l’artisan, transmis par le maître compagnon de la corporation. Ces informations sont produites par les chercheurs et les équipes de recherche et développement.

Ensuite, d’énormes masses d’informations ont permis de définir les produits eux-mêmes (définition, matériaux, pièces constitutives). C’est le travail du bureau d’études produit dans l’industrie. Cette masse d’informations permet de rendre les sous-ensembles des produits interchangeables (réparation). Mais pour obtenir cette interchangeabilité, encore faut-il développer en parallèle les techniques de mesure (la métrologie) et les normes de fabrication, qui constituent d’autres masses d’information.

D’autres informations permettent enfin de décrire le processus de production de chaque produit (activité du bureau des méthodes). Ce processus utilise lui-même des machines, à leur tour définies et fabriquées par d’autres bureaux d’études, des méthodes et usines …

De moins en moins de travail humain par unité produite

Nous venons de constater la diminution du travail physique de l’Homme. En outre, ce travail s’exprime de plus en plus au travers des périphériques (clavier, souris, écran …) d’un ordinateur et de moins en moins au contact direct de la matière. D’autre part la multiplication de la production de produits et services a été massive, de même que celle du « temps machine » (ordinateur ou machine-outil) qu’ils consomment.

En fait, l’ensemble du temps consommé (homme + machine) diminue en permanence par unité de produit fabriqué, mais augmente globalement de façon continue depuis 250 ans environ (les débuts de l’ère industrielle). Surtout, le volume d’information qui l’accompagne augmente de façon pour le moment vertigineuse.

Globalement de plus en plus d’énergie et de matières premières

De même, pour un produit ou un service donné, la quantité d’énergie et de matières premières consommées pour le concevoir, le fabriquer, l’utiliser et enfin le détruire et le recycler, diminue sans cesse. Mais la consommation globale d’énergie et de matières premières augmente sans cesse.

Dans les prochaines décennies, l’enjeu « écologique », enfin, le « vrai », consiste à savoir produire autant d’énergie qu’on le souhaitera, mais sans consommer d’hydrocarbones fossiles (charbon, pétrole, gaz), en produisant infiniment moins de déchets (à faire tendre vers zéro par le recyclage systématique) et en remplaçant par d’autres les matières premières contingentées.

L’avenir est potentiellement resplendissant

Si on projette des courbes, on arrive à une consommation d’énergie sans cesse croissante, à une production de déchets (pollution) totalement contrôlée, ainsi que la consommation de matières premières. Il s’agit évidemment de réaliser le contraire des prévisions du « rapport Meadows » des années 1960, qui prévoit l’épuisement des ressources naturelles et l’accumulation infinie des déchets.

Du côté du travail humain, les travaux proprement d’exécution tendent à disparaître totalement, et la fabrication (production d’énergie, extraction des matières premières, construction des usines, des machines, des services …) à s’automatiser de plus en plus.

Les évolutions actuelles tendent vers un système de production totalement automatisé

Il est permis de penser qu’à partir d’un certain degré d’automatisation, le volume total de travail humain nécessaire se mette à dégringoler, hormis les travaux de recherche scientifique et de conception pure (en clair, laboratoire de recherche et bureaux d’études) et les démarches d’innovation et décisions d’industrialisation des produits. Ces dernières activités ne concernent actuellement que quelques pourcents de la population.

On ne peut envisager leur disparition qu’avec l’avènement d’une hypothétique « conscience des robots ». Aujourd’hui, seuls les « transhumanistes » prévoient son émergence lors de la « singularité », et même avant 2050. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’une croyance jusqu’à preuve du contraire.

Dans ces conditions, une partie importante des produits et services deviendrait « à coût nul », une fois amortis les investissements de départ dans les machines auto-reproductrices qui initialiseront les processus automatiques, eux-mêmes auto-réparables et auto-innovants (dans une mesure qui reste à préciser). On ne peut pas prévoir de délai de mise en œuvre, mais on peut penser qu’elle sera largement entamée à la fin du XXIe siècle, en prolongeant les tendances actuelles. Il ne s’agit plus là d’un quelconque « transhumanisme », mais juste de la projection et de l’application généralisée de techniques actuellement connues et pratiquées.

Or, rien ne ressemble plus à un système de production « à coût nul », c’est-à-dire qui ne nécessite aucun travail humain qu’un système de « revenu universel ». Au lieu de donner à des gens de l’argent prélevé sur les richesses produites par d’autres (donc leur travail) pour leur assurer un niveau de vie minimal (le niveau de vie étant aujourd’hui directement lié à la consommation d’énergie), le système de production sans travail humain assure à tous la mise à disposition de richesses (biens et services) de façon totalement automatique.

Mais travail humain, monnaie et échanges subsisteront toujours…

Tout cela ne supprime ni la monnaie, ni les échanges marchands. En effet, il y aura toujours des gens pour préférer des biens contenant du travail humain, par exemple pour les services, certains produits ou encore l’art. Et il y aura toujours certaines denrées « rares » ou non réalisables par l’outil de production, par exemple les terrains.

Chacun aura le choix : bénéficier gratuitement des produits fabriqués sur simple demande par le système de production automatisé ou échanger biens et services contenant du travail humain avec d’autres. Par exemple :

  • Commander et recevoir immédiatement chez soi un hamburger à un « McDo » automatisé ou aller dîner dans un restaurant gastronomique avec service à table ;
  • Se faire couper les cheveux par un humain à domicile ou au salon de coiffure plutôt que de demander une coupe gratuite à son robot humanoïde domestique tout aussi gratuit ;
  • Commander un meuble sur mesure gratuit à un atelier automatisé ou se faire faire le même meuble par un artisan ébéniste qui travaille à la varlope et au ciseau ;
  • Sans compter tous les inimaginables et innombrables tâches et métiers qui surgiront d’ici-là …

Pour éviter une société de castes, assurer une très forte culture à 100% de la population

Une société évoluant dans ce sens pose toutefois un lourd et lancinant problème.

Soit il y coexiste deux castes, à savoir ceux qui ne peuvent consommer que les produits gratuits fabriqués automatiquement, et ceux qui savent produire des produits ou services de meilleure qualité ou plus différenciés que les produits gratuits, qui leur permettent de gagner de l’argent et d’échanger. La France commence à y ressembler avec sa masse de chômeurs non qualifiés, exclus de fait de la possibilité de produire des richesses ;

Soit tout le monde est capable de produire des biens de haute qualité contenant une certaine quantité de son propre travail, et peut donc « gagner de l’argent » quand il le souhaite. Mais cela nécessite une évolution positive massive du système éducatif (aidé si possible par les neurosciences et les biotechnologies) pour assurer à tous la formation minimale nécessaire pour y parvenir.

Et comme pour arriver à tout cela, il faut encore beaucoup de travail humain, on s’y met tout de suite !

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  • Et le bois des meubles viendraient d’ou ? Surtout qui/quoi decidera de l’allocation des resources rare ? Qui créera les contenus , imaginera les prochaines ruptures… Encore un article sans liens avec la réalité et sourtout sans comprehension du fonctionnement de l’informatique

    • Bonjour Patrick, Bonjour à toutes et à tous,

      Une lecture un peu plus attentive vous permettra de constater que vos objections sont (certes rapidement) évoquées dans mon « papier » …
      On peut très bien imaginer une exploitation totalement automatisée des forêts (entre autres) ou la fabrication de « bois » dans des réacteurs biochimiques hors sol.
      Je me suis contenté de pousser à l’extrême les tendances technologiques actuelles – en particulier les moyens de traitement de l’information. En précisant bien que cela ne concernera qu’une partie de la production de richesses, mais qui peut permettre à des populations entières de « vivre décemment » « gratuitement » …

      Amitiés,

      Pierre

  • Excellent, cette réflexion devrait être portée a la connaissance de tous les commentateurs réducteurs et court termistes, et surtout être poursuivie…

  • ….article surprenant…comment des coûts de production ( avec intrants , machines et moyens humains divers) pourraient-ils être nuls ??????

    • Il me semble qu’il parle de cout nul pour les humains, pas pour les machines.

      • Bonsoir Volna, AxS, Bonsoir à toutes et à tous,
        Il n’est effectivement question que de supprimer le travail humain – en aucun cas le travail machine. Si les « intrants » (= énergie et MP) sont produits automatiquement, le coût (= travail humain …) devient nul …
        Amitiés,
        Pierre

        • Pierre ,

          Lire votre réponse à mon interrogation me fait ipso facto penser aux BD de Valérian et aux machines qui fonctionnent seules ( sans intervention humaine donc…

          • Bonsoir Volna, Bonsoir à toutes et à tous,

            Du temps de mon jeune temps (les années 70), les machines fonctionnaient toutes seules dans la BD de Christin et Mézières, et les automobiles autonomes appartenaient aussi à la science-fiction …

            Aujourd’hui, les machines autonomes sont au labo et dans quelques usines, et les voitures autonomes dans la rue …

            Encore une fois, je n’ai fait que prolonger à l’extrême les tendances actuellement observées, qui prolongent elles-mêmes 200 ans d’industrialisation (donc d’écrasement des coûts …).

            Mais 2100 sera certainement encore beaucoup plus surprenant que tout ce que l’on peut imaginer …

            Amitiés,

            Pierre

            • Pierre ,

              …Vous parlez de 2100…bref , un étudiant un peu lèche- bottes interpelle le grand Keynes ( il chaussait , dit -on du 50…) et lui dit : Mâââtre , comment voyez vous le long terme ? Keynes de lui répondre : à long terme , nous seront tous morts …alors , qu’en sera t’il des machines autonomes et autoréparatrices en 2100…

              • Bonsoir Volna,

                Désolé, mais Keynes ne fait pas partie de mon panthéon personnel – et m’intéresse fort peu ! 🙂

                En 2100, je serai sans doute mort, mais mes descendants seront bien vivants. Disons que le monde dans lequel ils vivront m’intéresse suffisamment pour que je contribue dès aujourd’hui à le financer. Si Dieu me prête vie assez longtemps (disons deux ou trois décennies) j’espère même voir de mon vivant de larges prémisses de ce que j’esquisse.

                Pour le moment, je me contente d’observer les prémisses des prémisses dans les Laboratoires de mes collègues enseignants-chercheurs … 😀

                Amitiés,

                Pierre

  • Tout à fait délirant, cet article. Revenez à la réalité ! Ni l’énergie, ni les ressources ne sont gratuites !

    • Bonsoir Dan , Bonsoir à toutes et à tous,

      Ah ? Combien payez-vous l’énergie solaire ou éolienne (qui en est dérivée) ? Le Soleil fournit bon an mal an à la Terre environ 1 000 fois toute l’énergie consommée par l’Humanité …
      Il est clair que cela ne peut fonctionner pour les matières premières qu’en « économie circulaire » : des millions de chercheurs et d’ingénieurs s’acharnent chaque jour à nous en rapprocher un peu plus, que l’on appelle cela « analyse de la valeur », « démarche qualité » ou « lean management » …
      Amitiés,

      Pierre

  • Oh tiens, une resucée de Rifkin, parangon de la réflexion hors-sol.

    • Bonsoir FUBAR, Bonsoir à toutes et à tous,

      Oh ! Je suis nettement moins ambitieux que Rifkin !

      Mon propos pousse seulement aux limites les démarches industrielles actuelles, qu’on les appelle « analyse de la valeur » ou « démarches qualité » ou encore « lean management » …

      Amitiés,

      Pierre

  • Le cout de production nul existe déjà, cela s’appelle le bénévolat. le benevole n’a pas besoin de faire payer ses services…parcqu’il est rentier ou parcequ’il a du temps de disponible laissé par un travail rémunéré… mais un RU peut également faire l’affaire 🙂
    Et si les benevoles sont remplacés par des robots….l’economie fonctionne toujours, il y a toujours plus de voleurs (tout le monde ne se satisfait pas de ce qu’il a)et des robocops pour les contenir..pas belle la vie,

    • Bonsoir Reactitude, Bonsoir à toutes et à tous,

      Eh non ! Le bénévolat n’assure pas du tout un coût de production nul. Seul le travail du bénévole a un coût nul, mais pas celui des locaux et des matériels qu’il utilise, ni des services qu’il consomme.

      En outre le travail d’un bénévole est peu fiable (il peut arrêter à tout instant sans préavis) et surtout un bénévole est TRES difficile à diriger … donc les coûts induits peuvent monter rapidement.

      Une des activités bénévoles les plus connues est celle de Wikipédia, qui a pourtant besoin de fonds pour financer son infrastructure technique et organisationnelle … et garantir le fonctionnement du travail des bénévoles …

      Amitiés,

      Pierre

  • Concernant la 1ere caste de ceux « condamnés » à ne pouvoir profiter que du gratuit, je pense qu’ils s’ennuiront profondément, et arriveront quand même à créer quelque chose, à leurs niveaux.

    • Bonsoir AxS, Bonsoir à toutes et à tous,

      Il faut compter sur le système d’éducation pour permettre au maximum de la population de créér … sinon la « création » risque de se limiter à boire des bières (gratuites) devant la TV 4 Pi stéradian (gratuite) … dans une maison tout aussi gratuite …

      Amitiés,

      Pierre

  • « la diffusion de musique ou de vidéos par Internet, même largement gratuites pour le client final, a un coût »

    Le coût de la diffusion des œuvres de l’esprit est marginal. Le coût de la création de ces mêmes œuvres est sans commune mesure, proprement infini. Que vaut la création d’un Bach ? S’il fallait réellement payer cette œuvre à son vrai prix, absolument personne ne pourrait la payer. Heureusement, le marché libre permet à chacun d’accéder à la culture, en rendant accessibles à tous des coûts qui sans lui seraient infinis. Comment est-ce possible ? En ne rémunérant pas les externalités positives des produits dont la valeur est limitée à leur valeur d’échange instantanée.

    • Bonsoir Cavaignac, Bonsoir à toutes et à tous,
      Le coût de diffusion d’une oeuvre de Bach – ou de la musique en général – est très loin d’être « marginal » … Il faut l’enregistrer (ce qui n’est pas gratuit …) et disposer de l’infrastructure de diffusion (aujourd’hui Internet) également loin d’être « gratuite » !
      Ce qui est vrai, c’est que le « coût marginal » d’une diffusion supplémentaire pour UN client particulier est très faible. Mais il existe. Il se trouve qu’il est financé d’une autre façon, donc « apparemment nul » pour le client. Mais ce client doit tout de même payer sa propre infrastructure (son terminal, ordinateur ou smartphone, ses accessoires, enceintes …) et son droit d’usage de l’infrastructure commune (abonnement Internet).
      On est encore très loin d’une production totalement automatisée de l’énergie et des machines qui permettent tout cela. Mais, « vu du client », on est bien dans un « coût nul », enfin, plus précisément le coût marginal pour lui est nul …
      Amitiés,

      Pierre

    • L’œuvre de Bach n’a pas de « vrai prix ». Et le prix en question n’a rien d’infini’ d’ailleurs, une grande partie de nos « grands » musiciens étaient rémunérés pour leur « travail », mais pas pour leur « créativité » ou leurs « créations ».
      Plaquer à posteriori un prisme utilitariste sur la création esthétique, culturelle ou même scientifique n’est pas pertinent.
      Une idée, une musique, un poème, une œuvre culturelle ou intellectuelle quelconque n’ont aucune valeur intrinsèque…

      • Bonsoir PukuraTane, Bonsoir à toutes et à tous,
        En effet : soit ces oeuvres sont « reproductibles » (musique, littérature, …) et elles n’ont AUCUNE valeur intrinsèque, soit elles ne sont pas reproductibles à l’identique (peinture, sculpture) et elles ont une « valeur de marché » infiniment variable, soit encore elles sont immobiles par nature (bâtiments) et là encore, elles valent très peu, puisque « classées » et quasi-inutilisables par leurs « propriétaires » du moment … sans compter les autres cas envisageables (interprétation d’une oeuvre musicale par un artiste, par exemple, aujourd’hui conservable et reproductible grâce à la technologie …).
        Amitiés,
        Pierre

  • Merci Pierre pour votre reponse mais j’avais compris démarche, cependant rien que d’evoquer cette possibilité de production á cout nul renforce une vision utopique du future oú le RU autait sa place. Quand bien même tout serait automatisé, il aura toujours des contraintes (espace pour la production, acheminement, matière première. … ) donc un prix. De plus, le prix evite surconsomation et gaspillage (ie. bonne gestion des ressources). Enfin, dans un monde où tout est recyclé, il faut encore que les vieux objets soit envoyé au recyclage et non stocké à droite ou à gauche donc la aussi un mecanisme de prix qui renforcera celui du prix de l’objet neuf…
    le second problème est au niveau des capacités des robot/ordinatreurs : ils gèrent de l’information qu’ils utilisent soit pour du divertissement (pas de sortie) soit pour automatiser un processsus (au sense large, eg. Word evite de retaper le texte á chaque fautes) soit sert de base à l’apprentissage. Le dernier point est sujet à beaucoup de fantasmes mais les gens oublient que apprentissage insinue des erreurs à répétition (les conséquences pouraient être désatreuses si la machine à des responsabilités ) pire encore il n’y a pas qu’une seul verité pour beaucoup de sujets ( il y a des millers des coupe de cheveux « au carré ») alors comment la machine se ferait un qavis sur la question…

    • Bonjour Patrick, Bonjour à toutes et à tous,

      Vous avez raison, et vos questions ouvrent un débat qui reste à conduire …

      Tout d’abord, la « production à coût nul » n’est plus du tout une « utopie » : j’ai présenté rapidement les aspects de production de biens, mais pensons à certains services que nous savons (saurions) dès aujourd’hui assurer à coût quasi-nul avec les robots existants … Je pense par exemple à toute l’économie dite « paritaire » (calcul et versements des retraites et autres prestations sociales) aujourd’hui assurées par des milliers de gens. On cherchera longtemps quelles informations ce organismes créent. Les cas sont nombreux dans les « services ».

      Acheminement et matières premières ne sont plus que des contraintes dans le « cahier des charges » de l’appareil de production automatique (toujours établi par des hommes mais en nombre très limité) dès que l’on sait produire de l’énergie à volonté (un des très grands enjeux du XXIe siècle) et remplacer les matières premières contingentées par d’autres (par exemple issues d’une biomasse totalement régulée dans des « réacteurs »). Vous avez raison à propos de l’espace (l’article parle des « terrains ») mais l’essentiel des activités de production peut tout à fait – par exemple – être souterraine, avec là aussi des contraintes issues de cahiers des charges.

      La coupe de cheveux est certainement parmi les actes artisanaux les plus difficiles à automatiser – puisqu’aujourd’hui elle ne l’est pas du tout …

      J’ai plus de mal avec votre point sur l’apprentissage. Si vous parlez de celui des machines, il existe des moyens de supprimer les « erreurs ». Si vous parlez de l’apprentissage des humains, il est hors de mon propos – étant entendu que le « papier » considère comme hors champ l’émergence d’une éventuelle future « conscience des machines ». Donc on peut difficilement parler de « responsabilité » à leur égard.

      Reste le sujet des comportements humains, que le « papier » ne traite pas. Pour être clair, je n’ai aucune idée précise sur le sujet – et il me semble que personne n’en a …

      Amitiés,

      Pierre

      • Votre approche du « simple éléments de plus dans le cahier des charges » en viable sur le papier mais pas dans
        la vie réel, une chose complexe sans abstraction (eg. Livraison via service X ou Y) est voué à l’échec (coût, réaction pas bien prévu … )et le meilleur moyen de choisir entre X et Y passe par un mécanisme de prix. Quant à l’énergie je vous prie de vous renseigner car je ne connais aucune qui peut être gratuite (et surtout pas le solaire, qui a beaucoup des défauts pour l’alimentation de zone urbaine) et cela même si on découvre des superconducteurs à température ambiante pour le transport; le diable de cache dans les détails….

        Pour l’informatique, on peut éviter les erreurs des systèmes déterministes (et c’est pas simple pour les systemes complexe) mais ce n’est pas possible pour des systèmes non déterministe (leur comportement dépend de leur expérience), car les concepteurs ne peuvent pas tout prévoir (un peu comme les hommes politiques ne peuvent pas savoir ce qu’est le mieux pour une société)

        • Bonjour Patrick, Bonjour à toutes et à tous,
          Vous avez raison sur le « mécanisme de prix » nécessaire aux choix … sachant qu’un système de production automatisé peut très bien avoir son propre mécanisme de prix interne (par exemple, choisir la solution qui nécessite « le moins » d’énergie et de consommation de MP par rapport à un problème donné) …
          L’énergie « solaire » est bel et bien gratuite si vous cherchez à chauffer une tasse d’eau à l’aide d’une loupe. Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’elle l’est beaucoup moins selon le mode d’emploi choisi (thermosolaire ou photovoltaïque, problèmes de stockage, …) mais ce qui n’est pas « gratuit » dans ce cas, ce sont les matériels nécessaires à son exploitation. L’énergie elle-même est disponible en permanence et de façon « à peu près égale » partout dans le monde. La notion d' »à peu près » se comptant par rapport au réserves d’hydrocarbones fossiles, beaucoup plus « localisées » (tout au moins celles qui sont « faciles à exploiter ») et qui nécessitent des matériels plus ou moins complexes pour y accéder (par forage). En outre, les conditions d’accès et de répartition de l’énergie solaire sont « fixes » sur des durées importantes – et de fait, c’est une énergie « infinie » à l’échelle humaine. L’énergie nucléaire des prochaines générations technologiques se rapprochera sans doute aussi de l' »infini à l’échelle humaine ».
          Enfin, vous avez raison pour le comportement des systèmes « non déterministes » … auxquels il est me semble-t-il toujours possible de fixer des limites, sauf à imaginer l’émergence d’une très hypothétique « conscience des robots » qui n’entre pas dans mon propos …
          Amitiés,

          Pierre

  • Très bien raisonné et expliqué, dès 1931 Aldous Huxley en décrivait les prémices in
    « Brave New World ».
    Encore qlq décennies nous y sommes.

    • Bonsoir Jacques, Bonsoir à toutes et à tous,

      Oh ! Là, c’est un autre sujet ! Le « meilleur des mondes » traite surtout d’une société qui fabrique des humains à la chaîne.
      Aujourd’hui, c’est toujours ce dont rêvent un certain nombre d’authentiques tarés, les fanatiques de l’ectogenèse et autres eugénisme et euthanasie obligatoire ; on en trouve à l’extrême-gauche aussi bien qu’à l’extrême-droite …
      Pour ma part, déjà « cyborg » avec mes deux cristallins artificiels qui m’ont fait découvrir un nouveau monde à 60 ans (vision binoculaire corrigée passée de 6/10e à 11/10e, ça change la vie …) je pense plutôt que les « biotechs » et la médecine vont « exploser » au XXIe siècle, en posant au passage des problèmes moraux redoutables. Même si je ne crois pas du tout au rêve transhumaniste de la « conscience des robots », les résultats dans ce domaine seront certainement bluffants … J’espère que les solutions trouvées aux problèmes moraux seront transcendantes et échapperont aux apprentis-sorciers susdits – qui en France tout au moins se situent surtout « à gauche » …
      Amitiés,
      Pierre

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