La grande convergence gaucho-lepéniste

Bizarrement, personne n’a protesté contre le protectionnisme brandi par les candidats à la primaire de gauche qui n’a rien à envier à celui proposé par le Front national.

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La grande convergence gaucho-lepéniste

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 janvier 2017
- A +

Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

La grande convergence gaucho-lepéniste
By: Rémi NoyonCC BY 2.0

La France est décidément un pays à part, et sa gauche un mouvement politique bien particulier. C’est le sentiment que nous avons ressenti suite aux débats entre les candidats à la primaire de la gauche. Tous font confiance à l’État et à l’Administration. Ils promettent à tout-va, du revenu universel à l’héritage universel. Ils se fichent du niveau confiscatoire de la fiscalité et des dépenses publiques qui dépassent largement les moyennes européennes. Ils veulent encore plus de fonctionnaires et de réglementations.

Cette gauche bien française est à des années lumière de la gauche britannique incarnée par Tony Blair ou de celle, allemande, de Schröder qui a réformé en profondeur le pays. Elle est aussi très éloignée des gauches suédoises ou canadiennes des années 1990 qui ont porté haut et fort les réformes libérales.

C’est en réalité une gauche qui se rapproche de l’extrême droite française. En plus de souhaiter un État encore plus fort et interventionniste, elle propose un protectionnisme radical. À chacun ses idées : taxer lourdement les importations qui seraient faites en « violation de notre modèle social », « protéger la France », « harmoniser les règles du jeu en Europe », « prôner une préférence française dans l’industrie », « nationaliser de temps en temps », « obliger les fournisseurs de l’armée à installer des usines en France », « faire une pause dans les accords internationaux », « consommer de la viande 100 % française dans nos cantines »… Qui dit mieux ?

Le protectionnisme commun à la gauche et à l’extrême-droite

Même le Front national et Mme Le Pen ne sont peut-être pas allés aussi loin ! D’ailleurs, l’étatisme et le protectionnisme sont bien les points communs entre la gauche et l’extrême droite. Si l’on remplace les immigrés d’un côté par les riches, de l’autre, les similitudes sont tellement fortes qu’ils pourraient fusionner en une grande formation « des patriotes étatistes ».

Comble de la situation, au moment où les candidats de gauche entonnaient leurs couplets protectionnistes, les émissions et les débats anti-Trump se multipliaient dans les médias. « L’inquiétant M. Trump » attaqué pour ses positions protectionnistes… Certes, à cet égard, M. Trump est inquiétant, mais alors pourquoi le copier en France sur ce terrain ?

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  • Bonjour, j’ai écrit un article sur un rapprochement du même type qui n’est pas à mon avis entre la gauche et l’extrême droite mais plutôt entre l’extrême gauche et l’extrême droite. Je vous invite à aller sur le blog pédagogique de Thierry : enigme-de-patricia.over-blog.com dubruly

  • Oui, l’étatisme (et donc l’antilibéralisme) est ce qui unit la gauche et l’extrême droite. Elles sont d’accord pour détruire Fillon qui se dit libéral.

  • Effectivement, le FN est complètement socialiste dans son approche, hormis le fait que le social ne s’applique pas à tous, et en fait un PS non républicain. Il est intéressant de remarquer que une bonne partie des électeurs du FN sont d’anciens socialistes ou communistes, on ne peut donc plus vraiment classer le FN à l’extrême droite, mais plutôt à gauche.

    • Le FN a même récupéré la rose pour son symbole de parti. La colorer en bleu est juste un signe d’appropriation globale du territoire historique des socialistes. La boucle est bouclée. Un parti ouvertement nationaliste et clairement socialiste. Tiens, tiens…

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