Par la rédaction de Contrepoints.

Le vendredi 20 janvier 2017, Donald Trump a été investi 45e président des États-Unis d’Amérique. Au terme d’une campagne contre Hillary Clinton émaillée de bassesses de part et d’autre, il reste à voir ce qui se cachait vraiment derrière les discours populistes du candidat élu.
Cette prudence face à l’écart couramment observé entre discours et actes ne semble pas partagée par la plupart des médias français.
Investiture de Donald Trump : échantillon d’articles et de titres
Le Figaro choisit de rester assez factuel, évoquant le discours et les projets du candidat, davantage que les manifestations de rejet.
En revanche, avec un ton parfois péjoratif, Le Monde rapporte les réactions des citoyens soutenant Trump, venus assister à son investiture. Trump y est toujours appelé “le milliardaire” et le quotidien semble avoir un grand pouvoir de prévision, parlant de “difficultés à venir”, comme si elles étaient déjà acquises. La foule est d’ailleurs “presque exclusivement blanche” comme le nouveau gouvernement. Le reste de l’article est essentiellement consacré aux opposants, mais se termine avec un étonnement perceptible sur l’hommage rendu par Trump à son prédécesseur et à la candidate adverse.
Derrière un article assez factuel, Libération titre sur la Women’s march, relaie l’avis d’une philosophe, Judith Butler, selon laquelle “Trump n’est pas légitime pour représenter le peuple” ou écrit encore : “Un président et deux Amériques”. On ne peut pas dire que le journal soit particulièrement favorable au président investi.
En haut de page, L’Obs nous gratifie d’un « 60 bonnes raisons de détester Trump », d’un article sur la colère anti-Trump et d’une revue du scepticisme des économistes sur les projets du président.
Le Point se montre raisonnablement pessimiste sur l’avenir avec Donald Trump aux commandes.
Les Échos sont restés très factuels.
Enfin, L’Humanité titre sur “le Président de tous les dangers” ou encore la “pente dangereuse” de sa politique de “national-libéralisme”, notion curieusement indéfinissable. Le protectionnisme vanté en chœur par le nouveau président américain et le Parti communiste ne semble pas émouvoir le journal…
Un parti pris difficilement compréhensible
À chaque élection américaine, la plupart des médias français se répandent en enthousiasme démesuré pour les Démocrates, ou en déception presque haineuse pour les Républicains. Rien de nouveau de ce côté-là. Aussi déplacée pour la France et le monde qu’était l’espoir suscité par l’élection de Barack Obama, il y aura probablement l’inquiétude partiale que semble déclencher l’élection de Donald Trump.
D’un point de vue libéral, la quasi-totalité des points du programme de Donald Trump sont indéfendables. On y trouve, pêle-mêle une société fermée, le retour du nationalisme, le protectionnisme à tout crin, ou encore la désignation de boucs émissaires faciles (Mexicains, musulmans) pour éviter de régler les problèmes.
C’est une décrédibilisation du discours politique et l’acceptation que la réalité n’a aucune importance, que pour être élu il suffit de dire n’importe quoi en flattant les plus bas instincts. Ce n’est pas moins d’État mais l’État aux mains des “bonnes” personnes. C’est aussi entretenir l’illusion dangereuse que l’État peut décider de l’endroit où une entreprise doit s’implanter. C’est enfin, une remise en cause radicale de nombreux éléments libéraux du Parti républicain américain, libre-échange au premier chef.
Au final, s’il est évident que la politique américaine influence le reste du monde, l’élection qui vient de se jouer n’est que nationale, et les remparts aux excès de l’exécutif américain (de n’importe quel bord) sont nombreux dans les institutions. Pour l’heure, il conviendrait de ne pas faire de procès d’intention et d’admettre qu’il est probable que, comme pour toutes les élections précédentes, les espoirs et les craintes soient au final à la hauteur des déceptions et des soulagements qui suivront. Pour l’heure, sur le plan des idées, la plus grande victime de l’opposition entre Clinton et Trump reste le libéralisme.
L’obs est vraiment le plus con, mais on le savait déjà.
Trump est vulgaire, inculte, vaguement inquiétant, mais les américains l’ont élu sans nous demander notre avis.
Il faut faire avec.
Dans ce panorama mondial qui change très vite, Hollande ne fera et ne dira rien d’intelligent.
J’espère qu’avec notre nouveau président, on sera avares dans nos paroles, forts et déterminés dans nos actes.
Dominogris ,
Les américains sont stupides , manifestement …pourquoi n’ont ils pas adopté notre constitution du 04.10.1958 ( avec ses modifications successives , naturelly y of course ) , constitution qui contient ou permet des avancées majeures comme la cohabitation ou l’art 27 de la constitution ( jamais modifié ( you bet !!!) et qui explique que les belles promesses des candidats n’engagent que ceux qui veulent bien y croire ( Article 27
Tout mandat impératif est nul.)…
C’est juger en bloc 300 millions de personnes réparties dans 50 états sur un continent qui est stupide.
Surtout quand on ne connaît strictement rien de rien ni à leurs mentalités ni à leur système politique parce que les seules informations dont on dispose viennent des médias et “penseurs” français qui jugent tout à l’aulne de leur vision idéologique socialo-étatiste.
Pour remettre les choses en perspective, la France est plus petite que le Texas avec un PIB inférieur a la seule Californie qui ne contient pourtant que 39 millions d’habitants. En fait, 47 des 50 états américains ont un PIB par habitant supérieur à celui de la France.
Pour des gens “stupides” ils s’en sortent plutôt bien.
Parce que le système politique français est un de pires qui soit parmi les pays développés. Arriver à faire dégringoler un pays prospère de cette manière avec des contre-pouvoirs totalement inexistants pendant que des médias, institutions et politiques complètement déconnectés se félicitent de leurs “performances”, c’est un exploit.
On ne peut que saluer les médias qui sont restés factuels par rapport à ceux qui nous imposent systématiquement leur opinion.
Mais n’êtes-vous pas influencé par ces derniers dans votre analyse du programme de Trump? Il me semble qu’en réalité, il est beaucoup plus pragmatique. “America first” ne veut las dire “America alone”…
Vous avez entièrement raison. Trump est un homme d’affaire né, sans aucune idéologie, seul le pragmatisme définit ses actions. Pour lui le résultat prime sur tout autre concept.