Les Français pour la baisse des charges sur les entreprises

Selon un sondage BVA, les Français sont favorables aux mesures contre le chômage favorisant les entreprises et limitant la dépense publique, notamment par la baisse des charges.

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Les Français pour la baisse des charges sur les entreprises

Publié le 21 mai 2016
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Par la Rédaction de Contrepoints.

By: U.S. Army Alaska (USARAK)CC BY 2.0

Un sondage BVA1 de mai 2016 pour Bertrand Chokrane Consulting s’intéresse à l’avis des Français sur la lutte contre le chômage.

La baisse des charges plébiscitée

Lorsque l’on interroge les Français sur les mesures qui leur paraîtraient efficaces pour la lutte contre le chômage, 75% d’entre eux pensent que l’allègement des charges pour les entreprises est une bonne solution. Chez les Français qui ont un niveau d’études inférieur au baccalauréat, ils sont même 81% à penser que cela fait partie des mesures pour l’emploi efficaces.

Une majorité, plus courte, de 53%, pense qu’il faut rendre le contrat de travail plus flexible. En revanche, augmenter la durée légale du travail ne parait pas pertinent pour 62% d’entre eux, ni faciliter le licenciement (66% sont contre). Si l’augmentation de la durée du travail ne fait pas recette, sa réduction n’est pas guère mieux estimée puisque 30% des Français seulement la considéreraient comme efficace pour la lutte contre le chômage.

L’ensemble de ces mesures rencontre moins de succès à gauche qu’à droite. Seule la réduction des charges conserve la majorité à gauche. C’est donc la droite qui porte les autres mesures de lutte contre le chômage à leur niveau. Le sujet le plus clivant reste de loin la durée légale du travail puisque les sympathisants de gauche sont farouchement opposés à son augmentation alors que les sympathisants de droite le sont tout autant à l’endroit de sa réduction.

Approbation des mesures de lutte contre le chômage selon l'orientation politique
Approbation des mesures de lutte contre le chômage selon l’orientation politique

L’approbation de la baisse des charges sociales pour les TPE est très forte : 93% des Français y sont favorables. L’accroissement des pouvoirs de la Cour des Comptes, souvent dans le juste mais peu entendue, rencontre 81% d’opinions favorables alors que l’apprentissage à partir de 14 ans est très bien accueilli avec 78% d’opinions favorables. Parmi les propositions citées, seules la réduction de la participation de l’État dans les entreprises publiques et la suppression du CICE ne parviennent pas à rassembler une majorité (respectivement 50% et 41%).

Approbation des mesures de lutte contre le chômage
Approbation des mesures de lutte contre le chômage

L’ensemble de ces mesures est plus volontiers porté par la droite que par la gauche, à l’exception de la suppression du CICE qui ne rencontre du succès qu’auprès d’EELV et du FN.

Mondialisation et nouvelles technologies

Considérant que la lutte contre le chômage passe par la mise en avant des nouvelles technologies, le sondage s’intéresse à l’avis des Français sur le positionnement du pays dans ce domaine par rapport à la Chine, aux reste de l’Union Européenne et aux États-Unis d’Amérique.

45% des Français pensent que la France est en retard par rapport à la Chine dans ce domaine alors que 30% pensent que la France est en avance. 22% considèrent que la France et la Chine sont au même niveau. Vis-à-vis de l’Union Européenne, cette dernière proportion passe à 53% et une égale part des Français voit la France en retard ou en avance (22%). Seuls 6% pensent que la France est en avance sur les Etats-Unis d’Amérique, alors que 28% pensent qu’elle est au même niveau et 64% en retard.

Si l’on s’intéresse aux détails par orientation politique, on constate que c’est à droite que l’on pense être le plus en retard et plus encore à l’extrême-droite. À gauche et plus encore au PS, on pense plus facilement, mais pas majoritairement, être en avance sur la Chine et l’Union Européenne. Reste à savoir ce que recouvre la notion d’avance pour les Français : pour les États-Unis d’Amérique, c’est EELV qui pense à 12%, le plus gros score, être en avance sur les nouvelles technologies. On peut alors supposer que la composante environnementale a pris le pas sur les autres composantes.

À ce sujet, 68% des Français pensent que l’écologie créera une nombre significatif d’emplois dans les cinq prochaines années. 88% d’entre eux pensent qu’il en sera de même pour les nouvelles technologies.

Avis des Français sur le potentiel de création d'emplois de l'écologie et des nouvelles technologies
Avis des Français sur le potentiel de création d’emplois de l’écologie et des nouvelles technologies

La lutte contre le chômage : des solutions connues mais inappliquées

La représentation nationale n’a jamais aussi mal porté son nom. Si l’on ne peut que déplorer l’utilisation du 49-3 pour faire passer une loi travail insuffisante, voire néfaste, force est de constater que la représentativité des parlementaires qui s’opposent à toute mesure de flexibilité, de réduction de charges ou encore de contrôle accru de la dépense publique est très faible.

De même, Nuit Debout et les syndicats les plus durs qui rencontrent beaucoup d’écho médiatique ces dernières semaines, plus pour la forme – dégradations et blocages – que pour le fond, ne semblent représenter qu’eux-mêmes dans ces luttes d’un autre âge.

On peut en revanche saluer l’évolution de l’opinion concernant les mesures de lutte contre le chômage. La tendance est dans l’ensemble assez favorable aux entreprises et plutôt défavorables à la dépense publique.

Malheureusement, si ces solutions sont connues et pour la plupart réclamées par les Français depuis longtemps, elles ne sont ni électoralement avantageuses, ni conformes à l’opinion des plus bruyants. Le principal défaut du personnel politique est d’être fort avec les faibles et faible avec les forts (et les plus bruyants). Les Français ne sont pas dupes : ils préfèrent compter sur l’écologie et les nouvelles technologies pour augmenter le potentiel de création d’emplois dans les prochaines années.

  1. Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet les 12 et 13 mai 2016. Echantillon de 1160 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
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  • Ca fait toujours bien rire ce genre de sondages. Un peu comme celui qui dit que 66% des jeunes francais sont pour le libéralisme.

    C’est surrement pour ca que la france nage dans le socialisme (de gauche ou de droite) et le collectivisme depuis 30 ans.

  • belle victoire pour nos démagos politiques , leurs scénario d’enfumage de la population à réussi , ils vont pouvoir continuer à s’engraisser à nos dépens.

    je n’ai pas compris la dernière phrase : « Les Français ne sont pas dupes : ils préfèrent compter sur l’écologie et les nouvelles technologies pour augmenter le potentiel de création d’emplois dans les prochaines années. »

    retour aux champs…..et nouvelles technologies…cela fait des siècles qu’il y a de nouvelles technologies et que le monde rural se désertifie , alors ,les français ne sont pas dupes ou sont des dupés ?

    • En France, on n’aime pas les indépendants.

      Beaucoup de dirigeants sont pommés dans le passé.

      Vas dire à un de ces fossiles qu’un se ses gars va bosser en remote d’un coin pommé de la cambrousse, où la vie est belle, pas chère, pas polluée, pas embouteillée, moins taxée.

      La réaction est souvent la même :
      a) je ne peux fliquer le travail du gars
      b) je ne peux plus fliquer ses horaires
      c) il est autonome à distance
      d) donc je ne sert plus à rien sur site. Stupeur, je suis démasqué.

      En attendant que ces usurpateurs soient à la retraite, on bosse sur site, bien fliqué, bien embouteillé, mais surtout bien fliqué.
      C’est débile, mais ça rassure. Mais c’est débile.

  • Encore un peu plus de la politique du MEDEF. Baisser les charges sociales, c’est baisser arbitrairement les salaires sans, en plus, avoir réglé le problème de la secu. Baisser les charges sociales des TPE-PME ca veut dire que leurs employés ont moins de retraites, de soins, d’allocations familiales ?

    Il y a un paquet d’impôts à supprimer pour les entreprises (tous en fait), les charges sociales n’en font pas partie. Le seul moyen du supprimer les charges sociales c’est 1)le salaire complet, 2) réformer/abolir la secu.

  • Baisser les charges … Cela ne veut absolument rien dire. Et s’il ne s’agit que d’un transfert de financement, l’impact pour l’emploi est faible…

    La création d’emploi n’est possible que sur l’innovation, la création d’entreprise et/ou une augmentation du pouvoir d’achat.

    – pour stimuler l’innovation, il suffit simplement de LIBERER la création d’entreprise, totalement.
    – pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut mettre fin à l’irresponsabilité TOTALE des dépenses sociales, publiques…

    Quelqu’un a t il calculé les effets sur l’embauche des jeunes, des mesures de report progressif de l’âge du depart en retraite, necessaire pour financer le systeme ponzi des actuels pensionnés ?

  • BVA a interrogé des martiens? Dans ce pays plus personne ne bosse. j’ai 52 ans et autour de moi ( voisinage) que des retraités et des préretraités 55 ans . La ville où je vis est un passage pour un lieu « touristique » belge . Ds les années 90 2000 les bouchons c’était le dimanche ,en 2016 les bouchons commencent le jeudi après midi . Le matin ds les magasins je n’ai jamais vu autant d’hommes en pleine forme pousser le caddie de maman. le probleme ce n’est pas les charges des entreprises . Le probleme de ce pays c’est que chacun veut sa part du gateau en occultant que c’est ceux qui bossent qui payent le gateau.

  • Déjà les sondages c’est des gens interrogés au dépourvu et ne doit pas faire office d’argument cette manie, au lieu de discuter, de dire ce que « pense » les français qui sont interroger au dépourvu (ils ont d’autre chose à faire) ne traduit que ce qu’ils entendent dans les médias (en bien ou en mal peut importe).

    Plus généralement; il faut aussi regarder surtout d’ailleurs ce que dit le sondage (qu’elle question pose til) car dans un cours laps de temps de réflexion c’est la question qui déterminera les réponses.

    Ainsi lorsque les français se disent favorable à une baisse des cotisations, il faudrait surtout demander où l’on doit baisser la dépense étatique car les belle parole qui a priori n’attaque pas notre mode de vie (baisser les impôts) c’est facile d’être pour !

    Mais quand on leur dira qu’à l’avenir il faudra payer l’école de la maternelle à bac+5 ou durant votre formation, ils verront que les faibles baisse d’impôt ne compenserons pas le manque à gagner (cf coût des études aux US).

    Donc voyons plutôt ou l’on peut taper dans le monstre étatique (le privée étant génial par nature) en premier: peut être déjà réformer l’administration et les politiques. Suis-jr bête ça se sera jamais fait ! La réforme c’est pour les autres.

  • Pourquoi le tableau inclut-il le Front National parmi les sympathisants de droite ?!!
    Il est désormais de notoriété publique que son programme est plus à gauche que la gauche !!

  • Les commentaires sont fermés.

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