Les délocalisations : évolution naturelle du concept de la division du travail

Une étude montre que les délocalisations, loin d’affaiblir l’économie, améliorent la productivité des entreprises.

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Les délocalisations : évolution naturelle du concept de la division du travail

Publié le 27 juillet 2015
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Par Serge Rouleau, depuis le Québec

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Au Québec, il est de bon ton de dénoncer les délocalisations. Sous prétexte de protéger les emplois et l’environnement, les politiciens et autres étatistes, de gauche comme de droite, militent activement contre toute forme de délocalisation. Nos grands médias, alimentés par des journalistes syndiqués, pour la plupart ardents défenseurs de l’interventionnisme étatique, se font un plaisir de rapporter bêtement les affirmations de tout un chacun sans analyse critique comme le commanderait un minimum d’éthique journalistique. Mais lorsque l’information explique les avantages du libre marché et va à l’encontre du protectionnisme si cher aux étatistes, personne n’en parle.

C’est sûrement pour cette raison que l’étude de Statistique Canada, « La productivité de l’industrie dans le secteur de la fabrication : le rôle de la délocalisation », est passé à peu près inaperçue au Québec. En effet, cette étude conclut que les délocalisations, loin d’affaiblir l’économie comme le prétendent les promoteurs du protectionnisme, améliorent la productivité des entreprises.

Le terme « délocalisation » désigne des biens importés directement par les fabricants et utilisés localement dans la fabrication de produits destinés aux consommateurs ou à d’autres entreprises manufacturières. Ce n’est, en définitive, que l’évolution naturelle du concept de la division du travail. Imaginez ce que serait notre vie si nous devions tous produire notre propre nourriture ? Nous devrions travailler 15 heures par jour pour produire à peine ce qu’il nous faut pour survivre. Grâce à la division du travail, je peux œuvrer comme programmeur et échanger le fruit de mon travail pour me procurer les biens essentiels dont j’ai besoin. Le boulanger, l’agriculteur, le plombier, etc. en font autant. De surcroît, l’amélioration de la productivité découlant de la spécialisation des métiers me laisse suffisamment d’argent pour payer des impôts et contribuer au bien-être de l’ensemble de la société.

Selon les auteurs de l’étude, Lydia Couture, Aaron Sydor, et Jianmin Tang, une entreprise manufacturière qui importe des biens de l’étranger pour fabriquer ses propres produits, augmente la valeur ajoutée du travail de ses employés, devient plus concurrentielle, gagne de nouvelles parts de marché et conquièrent de nouveaux marchés. Le succès de ces entreprises contribue à la croissance économique et ainsi, au bien-être de la population.

Les délocalisations permettent aux entreprises de se spécialiser dans les tâches qu’elles accomplissent le mieux. Les auteurs de l’étude notent aussi que la délocalisation favorise la réaffectation des ressources des entreprises moins productives vers les entreprises plus productives d’une même industrie. De plus, elle expose les entreprises à la concurrence internationale et lui donne accès aux meilleures pratiques et technologies de l’industrie. Enfin, la multiplication des fournisseurs potentiels augmente les chances de trouver les meilleurs intrants au meilleur prix et permet de raffiner les processus de production. Tous ces facteurs contribuent à l’amélioration de la productivité. Donc, contrairement aux croyances répandues par les étatistes et largement diffusées par les médias québécois, le commerce ne fait pas que partager un volume fixe de richesse, mais par la magie de la productivité, augmente la richesse totale au bénéfice de tous.

L’étude conclut que les gains de productivité des entreprises canadiennes qui importent une partie de leurs intrants sont en moyenne de 7% par rapport à leurs concurrentes. Plus on délocalise, plus l’avantage de productivité est significatif. Ces gains de productivité augmentent les profits de l’entreprise pour le plus grand bien des actionnaires, des employés et des consommateurs.

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  • Dans un monde vraiment libéral, j’imagine que la fluidité du monde du travail permettrait aux producteurs remerciés suite à une délocalisation de retrouver rapidement un emploi. Ce monde n’existe pas, il est pour le moment parfaitement théorique (notamment en France) donc question: que faire? quoi répondre à ceux et celles qui légitimement s’inquiètent de voir leur ville, leur région sinistrée suite à la délocalisation de l’entreprise où ils ont travaillé pendant des années, voire des décennies. Quels arguments opposer aux solutions le plus souvent étatistes et subventionnées proposées aussi bien par les élus de droite ou de gauche en pareils cas?

  • Pour nous une « délocalisation » c’est quand l’entreprise s’en va voir ailleurs, comme je viens de le faire le 25 Juillet. Pour vous au Québec : c’est un apport à l’entreprise de parties, sous-traitées à l’étranger, dans ce sens on peut comprendre l’enrichissement pour l’entreprise du Québec.

    Dans le cas Français, la délocalisation avec personnel : c’est une perte pour l’économie locale : fournisseurs de matière première, de papeterie et matériel de bureau, 3 machines à café en moins, service de nettoyage, les transporteurs… Mais on n’a pas de choix : soit on reste et on se fait sucer le dernier centime jusqu’à la fermeture… Soit on part et on peut embaucher 48 personnes de plus et se développer rapidement..

    • Mon hobby est la musique et j’ai construit mes enceintes Le facteur d’enceinte Athom n’emploie que 4 salaries en France Le bureau d’etudes est en France le tout est delocalise en Chine selon un cahier des charges precis. Dans les annees 1980 un facteur d’enseinte comme Cabasse concevait de A à Z ces enceintes Impossible aujourd’hui puisque la concurrence est aigue et que les charges ne le permettent plus J’ai cite cet exemple mais il est evident que tous les secteurs de l’industrie sont affectes Mais que l ‘auteur ce rassure parce que demain ce sera sa profession qui sera aussi touche l Inde la Chine preparent une generation de bons ingenieurs et se seront les projets qui seront delocalises

      • Tant mieux. Les enceintes seront donc encore moins chères.

      • Il est intéressant de voir que Focal JMlab produit la plus grande partie de sa gamme en France à Saint Etienne … Comme quoi quand le produit est de qualité, la délocalisation n’est pas une nécessité.

        • Mais avec quels intrants?
          Des pièces fabriquées à l’étranger?
          Si la main-d’œuvre pour assembler est un pourcentage négligeable du coût de revient du produit… y a pas photo!

        • il est vrai que Focal est un cas a part. Cette entreprise a su se développer en ne negligeant pas la recherche et developpement et propose une gamme etendue d’enceintes de bonne qualite tout en restant en france Mais neanmoins son CA est inferieur a son concurrent anglais B & W et je souhaite a cette entreprise une longue pérennité . Ce n’est pas le cas des autres produits manufactures francais qui ne peuvent plus etre competitifs . Il est a noter que notre production industrielle par habitant nous place derriere l Italie et tres loin de la Suisse et du Canada C’est une constatation

  • En France en tout cas, personne ne conteste que la délocalisation améliore la productivité des entreprises. En revanche ce que tout le monde regrette c’est la perte d’emplois concomitante. Les salariés devenus chômeurs n’ont pas d’espoir de retrouver un emploi puisqu’ils sont en concurrence directe avec les Asiatiques payés 100 euros par mois. De plus tous ces gens sont désormais exclus de la société de consommation : ils n’ont plus d’argent pour ce qui n’est pas essentiel. A terme que deviennent les entreprises s’il n’y a plus de consommateurs solvables dans le pays ?
    On nous dit « qu’ils se forment, qu’ils changent de métier, qu’ils s’approprient la civilisation de la connaissance ». Mais je ne crois pas que tous les ouvriers aient les qualités intellectuelles pour se reconvertir dans les emplois du futur, qui de toute façon n’existent pas encore et qu’il faudrait créer…
    J’ai bien peur que la mondialisation porte en elle la fin de la civilisation occidentale.

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