Par Alain Goetzmann
Deux réflexions de Seth Godin m’ont interpellé, par leur caractère quasi philosophique.
Intérêt et argent
Quand vous y réfléchissez, vous appréhendez qu’il n’y a généralement aucune corrélation entre le coût de quelque chose et l’intérêt qu’il suscite.
Il y a des films dont le budget est de 100 M€ et qui sont de véritables navets alors que le simple gazouillement d’un bébé dans la pièce d’à côté éveille votre attention, provoque l’émotion et ne coûte rien. Une vidéo gratuite peut être vue des millions de fois sur Internet alors que nous ignorons superbement une campagne de publicité extrêmement coûteuse.
C’est la démonstration que l’intérêt n’est pas nécessairement lié à l’argent. Il ne sert donc à rien d’investir massivement sur une mauvaise campagne de publicité. Cela ne la rendra pas meilleure. C’est sur le fond de la communication elle-même qu’il faut s’investir et montrer de la créativité. Une histoire intéressante et pertinente est bien plus importante qu’un gros budget.
Action et changement
Les choix difficiles que vous aviez faits, en son temps, reposaient, à la fois, sur ce que vous saviez et de l’état du monde, tel qu’il était. Mais aujourd’hui, vous en savez plus et le monde a changé. Alors pourquoi dépenser tant d’énergie à défendre ces choix anciens ?
De ce fait, l’essentiel de notre temps est consacré à agir et non à choisir et, si le monde ne change pas et si nous ne changeons pas, nous pensons que c’est parfait ainsi.
Les difficultés commencent lorsque nous nous figeons dans un statu quo et nous complaisons dans l’anxiété de devoir faire un autre choix, choix qui, lui, pourrait s’avérer mauvais. Nous avions raison à l’époque, mais aujourd’hui, nous ne sommes plus « à l’époque ».
Si le monde n’a pas changé, au fond, ce n’est pas la peine de prendre une nouvelle décision. La seule vraie question est alors la suivante : « le monde est-il différent aujourd’hui ? ».
Ces deux réflexions montrent, une fois de plus, que c’est le talent de l’homme et non les moyens financiers ou l’inertie d’une organisation qui font son succès. Ce n’est pas la voie la plus confortable car il faut sans cesse créer et se remettre en question mais c’est incontestablement la plus efficace. Un leader ne peut, en définitive, agir que dans le défi permanent.
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