Réunion de l’OPEP du 5 juin : un coup pour rien ?

Mais c’est vrai, qu’y avait-il à discuter ? Peut-on changer de politique 6 mois après avoir déclenché une guerre des prix alors qu’elle n’a pas encore porté tous ses fruits ?

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Pumpjack Pétrole en Californie (Crédits Justin Vidamo, licence Creative Commons)

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Réunion de l’OPEP du 5 juin : un coup pour rien ?

Publié le 9 juin 2015
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Une réunion pour rien ? On peut se poser la question. Mais c’est vrai, qu’y avait-il à discuter ? Peut-on changer de politique 6 mois après avoir déclenché une guerre des prix alors qu’elle n’a pas encore porté tous ses fruits ?
Certes le nombre de rigs aux États-Unis a drastiquement chuté mais force est de constater qu’à 60-65$/baril pour le Brent, un certain équilibre s’est effectué. Le rebond de la production américaine de fin mai peut laisser anticiper une guerre plus longue…

Par Aymeric de Villaret.

Pumpjack Pétrole en Californie (Crédits Justin Vidamo, licence Creative Commons)
Pumpjack Pétrole en Californie (Crédits Justin Vidamo, licence Creative Commons)

Réunion OPEP du 5 juin : on continue…

Un communiqué mettant en avant certes la volatilité des marchés, mais notant après la forte baisse des cours du baril, la remontée de ceux-ci.
Au niveau de l’offre, une année 2015 avec une hausse de la part des pays non-OPEP du tiers de celle de 2014. Et cela, alors que la croissance mondiale s’est stabilisée et que la demande de pétrole devrait s’accélérer au second semestre 2015 et en 2016 grâce aux pays non-OCDE.

On comprend donc qu’avec des perspectives de hausse de la demande et de moins de concurrence, l’OPEP ait une vision du futur plus optimiste que fin novembre.
Certes les stocks sont élevés… D’où une nécessité de « respecter » le plafond de 30 Mb/j… Même si tout le monde sait que ce plafond n’est pas respecté, notamment par l’Arabie Saoudite qui n’a jamais autant produit. Selon les dernières sources (Reuters), la production de l’OPEP aurait été en mai de 31,22 Mb/j.

Les cours du Brent se sont stabilisés depuis 2 mois dans une zone 60-65$/baril

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De manière très nette et comme l’a dit l’OPEP le 5 juin, les cours du Brent se sont maintenant stabilisés depuis la mi-avril (bientôt deux mois) dans une zone de 60 à 65$/b

Le nombre de rigs aux US continue de baisser alors que fin mai, certains les voyaient remonter

Alors que certains escomptaient un arrêt dans la chute du nombre de rigs aux États-Unis, avec le rebond du baril et ainsi que le laissaient montrer les statistiques de mai :
– baisse de 123 en avril
– baisse de 29 du 1er au 15 mai puis baisse de 1 pour semaine du 15 au 22 mai…
… la semaine du 22 au 29 a vu une nouvelle petite dégradation (moins 13) poursuivie la semaine du 29 mai au 5 juin (moins 4).

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Certes, la baisse est nettement moindre et on est en droit de s’interroger sur un arrêt de cette baisse.
Aux cours actuels du baril, il existe des productions profitables et une stabilité du baril peut inciter à relancer certains forages.

La production américaine remonte…

Certains puits ont été forés mais les opérations de fracturation non effectuées en attente d’une amélioration des prix incitent à être prudents sur l’arrêt définitif de la hausse de la production américaine.

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La meilleure preuve en a été donnée avec les chiffres de production de fin mai montrant un rebond de la production.

Conclusion

Le rebond récent de la production américaine peut inciter à la prudence quant au succès définitif de la guerre des prix déclenchée par l’Arabie Saoudite.
L’OPEP, le 7 juin, a décidé unanimement de la continuer.

Il est vrai que la demande de pétrole repart et que même si les États-Unis produisent de nouveau plus, les espoirs de croissance pour le futur sont moindres qu’avant.
Une fois la guerre déclarée, autant aller jusqu’au bout et attendre les fruits des efforts accomplis car les fortes réductions des dépenses d’investissements effectuées depuis plus de 6 mois alliées à la hausse de la demande ne pourront pas ne pas avoir d’influences sur les prix.
Aussi la prochaine réunion de l’OPEP n’aura-t-elle lieu que le 4 décembre prochain…
« Wait and see » comme diraient les Anglo-saxons…

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