L’État n’est pas l’allié des travailleurs

Peut-on croire les gouvernements quand ils prétendent protéger les salariés via le droit du travail tout en entravant les entrepreneurs ?

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L’État n’est pas l’allié des travailleurs

Publié le 25 mai 2015
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Par Ferghane Azihari

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Salarié ouvrier industrie – Public Domain

La libre concurrence ainsi que l’égal accès au marché et à l’entrepreneuriat sont les seuls outils à la fois pacifiques et efficaces pour lutter contre les rapports de domination dans les espaces de travail, et plus largement sur le marché de l’emploi en démocratisant les moyens et les circuits de production.

Peut-on dans ces conditions prendre les gouvernements au sérieux quand ils prétendent protéger les classes subordonnées via le droit du travail, tout en entravant les outils susmentionnés qui éroderaient le salariat  ?

 

Le double jeu de la puissance publique à l’égard des travailleurs

La puissance publique prétend être le cadre nécessaire à l’épanouissement des travailleurs. Elle affirme que ses interférences, lesquelles brident volontairement la liberté contractuelle, permettent de lutter contre les rapports de domination qui découleraient naturellement des logiques du marché de l’emploi.

C’est dans cette perspective qu’elle met en place un certain nombre de droits-créances qu’elle aime présenter comme l’aboutissement d’une lutte acharnée contre les puissants.

Cette vision est certes romantique, mais n’en reste pas moins totalement mensongère. Et pour cause, ces droits-créances (congés payés, cotisations « patronales » etc.) sont en vérité supportés par les salariés à qui on ampute unilatéralement les revenus pour financer une protection sociale corporatiste hors de prix.

Toujours dans la même perspective, la puissance publique met en place une politique de contrôle des prix (le salaire minimum) dont les modalités d’application engendrent un débat totalement impertinent au regard des impératifs d’émancipation des travailleurs.

La gauche dirigiste se plaît à faire croire que la puissance publique peut unilatéralement déterminer le prix d’une prestation quand celui-ci est une construction sociale subjective qui ne peut être justement déterminé que dans un marché non entravé par la violence, laquelle engendre nécessairement des effets pervers.

La droite conservatrice tend à remettre en cause certains aspects du droit du travail en s’érigeant faussement en gardienne d’une libre entreprise qu’elle agresse sans cesse en fonction des intérêts de son électorat. En témoigne le soutien qu’elle a apporté aux professions réglementées lors du débat sur la loi Macron. Celles-ci ont hélas pu conserver leurs monopoles en échappant justement à la libre entreprise.

Notons également que cette droite « pro-entreprise » s’abstient de dénoncer les nombreuses autres interférences dont bénéficient les diverses corporations qui gangrènent la société. Or, ce sont bien ces privilèges qu’il faut combattre pour favoriser l’égal accès à l’entrepreneuriat et éroder le système qui déconnecte la propriété, le contrôle et la mise en oeuvre des moyens de production.

 

Abolir les privilèges qui entretiennent les structures productives hiérarchiques

La déconnexion de la propriété, du contrôle et de la mise en œuvre des moyens de production est la définition du salariat.

Les marxistes confondent – à tort ou à raison en fonction des querelles sémantiques – cette déconnexion et le capitalisme. Ils ont fait l’erreur de penser qu’il fallait combattre ces rapports sociaux verticaux… en concentrant davantage le pouvoir entre les mains d’une élite politique.

Sans surprise, celle-ci n’a rien fait d’autre que reproduire ces rapports sociaux à son profit. C’est le capitalisme d’État que l’on retrouvait dans les pays soviétiques, et qui n’a pas totalement disparu dans les États-providences modernes.

Les libéraux classiques ont quant à eux fait l’erreur de légitimer un mode de production qui a bénéficié de toutes les distorsions possibles et imaginables pour se maintenir. Ce manque de critique vis-à-vis du salariat de la part des libéraux est probablement ce qui a conduit certains auteurs, dont la pensée était pourtant parfaitement soluble dans le libre-marché, à rejeter le terme capitalisme pour revendiquer une étiquette socialiste, voire communiste. Les libéraux et libertariens sincères gagneraient donc à dépasser la querelle sémantique socialisme/capitalisme – laquelle est sans intérêt dans la mesure où ces deux termes ont été dévoyés de manière égale par leurs partisans autoproclamés respectifs – pour intégrer ces penseurs dans leur panthéon.

Pourquoi est-il effectivement justifié d’énoncer que les modes de production hiérarchiques ont bénéficié des distorsions étatiques pour se maintenir ?

Le fait est que ces distorsions anti-concurrentielles ont plusieurs effets spoliateurs vis-à-vis de la société.

Les premières victimes sont sans doute les consommateurs privés du rapport qualité/prix qui découlerait de la diversité et de l’abondance des offres.

Les secondes victimes sont probablement les salariés (également consommateurs de biens de consommation, d’actifs immobiliers et éventuellement de  moyens de production) qui ne sont plus rémunérés en fonction du libre-jeu de l’offre et la demande. Leur rémunération ne dépend au contraire que de prix imposés par des volontés centralisées auxquelles il est difficile d’échapper en allant voir ailleurs, quitte à plébisciter d’autres alternatives plus horizontales et décentralisées comme le travail indépendant, l’auto-entrepreunariat ou les coopératives quand les besoins d’efficience économique et d’accumulation du capital se font sentir.

En fait, dans un marché libre, nul doute que le recours à ces modes de production horizontaux agirait comme des mécanismes d’auto-régulation face à des pratiques patronales abusives.

 

La libre concurrence passe, les hiérarchies trépassent

Le problème tient à ce que ces mécanismes d’autorégulation sont aujourd’hui complètement neutralisés par des monopoles qui agissent en interdisant juridiquement l’accès aux activités économiques, et en renchérissant artificiellement le coût de l’accès aux moyens et aux circuits de production.

Ces barrières peuvent prendre des formes diverses et variées, ce qui rend vaine toute prétention à l’exhaustivité.

Mais il est possible de lister les interférences les plus évidentes :

  • professions à statuts particuliers
  • agréments
  • licences
  • numerus clausus
  • diplômes d’État
  • barrières douanières et migratoires
  • techniques de zonage
  • expropriations
  • subventions
  • standards sanitaires, agricoles, industriels et commerciaux politiquement déterminés
  • monopoles bancaires et monétaires

 

Sans oublier la soi-disant propriété intellectuelle, laquelle semble couvrir, non sans danger, des domaines de plus en plus larges. C’est en éliminant toutes ces interférences que l’on rendrait au fur et à mesure la déconnexion du capital et du travail improbable.

Ceci n’est ni une énième fantaisie collectiviste aux antipodes des réalités économiques ni une escroquerie « ultra-libérale » destinée à séduire des travailleurs et des gauchistes pour mieux les manger.

Les exemples ne manquent pas.

Qui peut nier le fait que les technologies au service de l’économie collaborative et du peer-to-peer sur le marché des taxis que le gouvernement essaie d’assassiner (Uber, Djump, Heetch & Cie) neutralisent la plupart des coûts d’entrée et rendent le salariat obsolète dans ce secteur en voie de libéralisation ?

Qui peut nier le fait qu’une start-up comme Ornikar a la potentialité de neutraliser les mêmes formes de hiérarchie en libéralisant le marché de l’apprentissage de la conduite (voir le témoignage d’une salariée qui se félicite de l’affaiblissement des monopoles des auto-écoles par la Loi Macron) ?

Qui peut nier le fait que la planification, les subventions et les règlementations anticoncurrentielles concentrent et verticalisent le marché de l’agroalimentaire en y faussant les rapports de force ?

Qui peut nier que la règlementation urbanistique a rendu l’accès au foncier plus difficile, ce qui a dramatiquement cartellisé le secteur de la grande distribution entre autres choses ?

Qui peut nier que l’abolition de la soi-disant propriété intellectuelle doperait le crowdsourcing, faciliterait l’abondance des technologies et des matériels libres & open source, démocratiserait l’accès aux machines-outils et aux circuits de distribution dans la quasi-totalité des industries, décentraliserait la propriété des moyens de production, les profits ainsi que les gains de productivité ?

Qui peut nier que l’abolition des monopoles bancaire et monétaire démocratiserait l’investissement, doperait le crowdfunding sous toutes ses formes (dons, prêts, microcrédits, actionnariat) et priverait les cartels financiers de la possibilité d’appauvrir la majorité du corps social via le processus de création monétaire ?

Qui peut nier, en somme, que l’État n’est rien d’autre qu’une puissance de concentration au service d’une petite élite, là où la liberté individuelle est une force de décentralisation ?

En définitive, les relations entre l’État et les classes subordonnées sont parfaitement descriptibles via la métaphore suivante : le gouvernement vous casse les genoux, vous « offre » des béquilles – produites par un monopoleur –  avec votre argent et se plaît à raconter que sans son intervention, vous ne vous déplaceriez pas aussi facilement.

Dans ces conditions, force est de constater que l’idéal autogestionnaire qui se manifeste par des relations économiques et sociales les plus horizontales possibles ne peut s’épanouir que dans un marché libre. Le clivage politique pertinent n’est donc pas entre une gauche dirigiste aux velléités marxistes et une droite conservatrice qui ne connait rien d’autre que le capitalisme de connivence. Il réside entre les adeptes d’une collectivité autoritaire et hiérarchisée et les partisans d’une société caractérisée par des coopérations émancipées de toutes les formes de violence.

Conclusion : l’autogestion comme aboutissement logique du libre-marché

« Associer libéralisme et autogestion sous l’égide de l’anarchisme individualiste peut sembler à notre époque une gageure, un paradoxe, une provocation ; l’air du temps associe, en effet, tout au moins en France, l’autogestion exclusivement au socialisme.1

Pourtant, loin d’être complémentaires, les deux termes s’excluent en réalité. Les deux notions s’opposent par leur conception respective du pouvoir. Le socialisme confie la totalité des moyens de production au prince collectif qu’est l’État, tout au moins jusqu’à l’avènement de plus en plus hypothétique du communisme, donnant ainsi au pouvoir des dimensions inconnues jusqu’alors ; l’autogestion réclame au contraire l’éclatement du pouvoir et son partage équitable entre tous. Le socialisme éloigne le pouvoir de ceux qui le subissent, l’autogestion cherche à le rapprocher d’eux, espérant ainsi alléger, voire supprimer la distance qui existe dans nos sociétés entre le commandement et l’exécution.

Le dessein fondamental du libéralisme, en revanche, qui consiste à vouloir établir des relations horizontales entre citoyens égaux et souverains, appelle en quelque sorte le projet autogestionnaire qui envisage les moyens nécessaires de sa réalisation. Incorporée au régime libéral dont elle élargit le principe de liberté aux dimensions de la vie humaine tout entière, l’autogestion cesse d’être ce concept caméléon et souvent contradictoire que le jumelage contre-nature avec le socialisme fait d’elle, pour devenir la plus merveilleuse discipline d’éveil d’une société désireuse d’être authentiquement libérale. » Henri Arvon, 1983

« Nous, producteurs associés, nous n’avons pas besoin de l’État […] L’exploitation par l’État, c’est toujours la monarchie, toujours du salariat[…] Nous ne voulons pas plus du gouvernement de l’Homme par l’Homme que de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Le socialisme2 est le contraire du gouvernementalisme. »  Pierre-Joseph Proudhon, 1848

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Sur le web

  1. Comprendre ici le socialisme comme l’idéologie qui confond la société et l’État et qui s’attache à confier les moyens de production à ce dernier
  2. Comprendre ici le socialisme comme l’idéologie qui aspire à abolir la déconnexion de la propriété, du contrôle et de la mise en oeuvre des moyens de production
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  • Très intéressant merci. Mais nuançons les vertus théoriques de l’autogestion. Gare à ne pas remplacer les raisonnements théoriques creux du socialisme par leurs opposés libéraux!

  • Mais pourquoi l’homme est il aussi obtu et persévérant dans la recherche morbide de l’Ordre parfait.

    L’anarchisme est le nihilisme le plus aboutit : l’esclavage volontaire, l’Ordre sans Maître donc sans possibilité de s’en soustraire, sans possibilité de résister a l’oppression.

    Vous faites fausse route ou vous essayer comme tous les socialisres de faire un hold up sur la liberté.

    • La liberté c’est l’esclavage.

      Plus sérieusement, cet article traite plus de la libre-ocncurrence que de l’anarchisme.

      • Il y a deux définition de la liberté :

        La première, socialiste, rationaliste, légaliste, est que la liberté se gagne ou se perd : l’esclavage est la perte de la liberté.

        La seconde, libérale, est que la liberté est indissociable de l’homme conscient : tout homme est libre, y compris un esclave et rien ne peut le changer.

        La liberté de l’esclave est contrainte, torturée, meurtrie, emprisonnée, mais ne change pas : la douleur qu’il ressentira de l’esclavage sera d’autant plus importante que sa foi en la liberté est forte.

        Un esclave qui ne croit pas en la liberté se contentera de son sort. Combien de Français ne croient pas en la liberté et se contentent de leur sort, esclaves qu’ils sont de leur travail, de l’Etat, de leur relations, des conventions sociales ?

        Ce n’est pas en tuant le maitre que l’on devient libre, c’est exactement le contraire : on devient alors esclave de soi-même, du reflet dans le miroir.

        On ne devient libre qu’en ayant conscience de sa liberté, et de celle des autres.

    • Oui, le couplet sur l’autogestion jure un peu… manque plus que les SCOP !

  • bonjour ,Pour l’Anglo-Saxon ,l’état est le peuple ,le parlement sa voix ,la bureaucratie son exécutif . Mais pour nous français ,l’état est la chose publique qui n’a pas de rapport avec le peuple . Ainsi le gendarme n’est pas son serviteur * ,mais l’intermédiaire de son maître .
    Cela provient du fait avéré ,que ledit état se conduit comme une voyou ,il à grugé ,floué ,trompé tant de fois ces citoyens qu’il a perdu toute crédibilité !
    * Ce bien que le gendarme lambda ,penses qu’il est là pour faire respecter les lois et protéger le citoyen .Ce qui bien entendu est faux .

  • L’existence d’entreprises à structure hiérarchique au sein des marchés libres n’est pas le fruit d’un malheureux hasard ou un projet visant à réduire la concurrence sur certains marchés. Il existe une demande naturelle légitime pour les structures hiérarchiques, motivée avant tout par la propriété privée, ensuite par les coûts d’accès à l’information, enfin par le désir d’une forme de sécurité (régularité des revenus notamment). Le tort de l’Etat obèse est d’imposer le modèle du salariat au plus grand nombre, dans un but d’assujettissement social (et surtout fiscal), alors que l’Etat régalien minimal se limite à constater son apparition ou sa disparition spontanée lorsque c’est nécessaire, c’est-à-dire quand le marché libre en décide.

    Il existe divers degrés dans la définition de l’autogestion, dont certains politisés à l’extrême sont au mieux utopiques, pour le dire gentiment. Pour qu’un groupe puisse s’organiser avec un objectif commun, il est illusoire d’espérer effacer toute distinction de compétence entre décideurs et exécutants. Vis-à-vis des exécutants, c’est même une forme de perversité de leur faire croire qu’il n’y a pas de hiérarchie quand la réalité du pouvoir leur est seulement occultée, ceci afin de les manipuler plus aisément.

    Enfin, que vient encore faire dans cette démonstration l’injustifiable revendication, parfaitement illibérale, de spoliation de la propriété (intellectuelle) ? Quelle désagréable obsession !

    • Vous pouvez me rappeler votre position sur la propriété intellectuelle ? J’ai du mal à m’en souvenir. Peut-être pourrais-je comprendre votre commentaire sous l’article sur le système de santé.

      • Qu’est-ce qui n’est pas clair dans « parfaitement illibéral » ? On se le demande. La propriété privée n’est pas soluble dans le vol décontracté d’autrui. Bref, le libertaire (Proudhon) ne peut être confondu avec le libéral (Bastiat évidemment). Je ne doute pas une seconde que vous l’aviez parfaitement compris lors des précédents commentaires. Mais tout espoir n’est pas perdu car même Proudhon finira par comprendre s’être gravement fourvoyé…

        • Ah d’accord. Vous faites donc partie de ces étatistes qui confondent la propriété privée et la propriété intellectuelle. Je comprends mieux 🙂

          • Etatiste au sens de l’Etat régalien minimal, parfaitement ! Anti-socialiste primaire comme devoir de l’honnête citoyen correctement éduqué, je le clame commentaire après commentaire sur ce site. Feignez-vous la surprise ?

            • C’est bien connu. La propriété intellectuelle relève du domaine de l’Etat régalien minimal ! Cessez de vouloir renverser les rôles. Ça en devient presque tordant.

              https://www.youtube.com/watch?v=GVZqFtQMf6g

              Ecoutez donc cet ultra-socialiste qu’est Jeffrey Tucker préciser que la propriété intellectuelle est une attaque contre la propriété privée contrairement aux sophismes que vous propagez à chaque fois que j’évoque ce sujet 😀 On pourra reparler de votre « anti-socialisme » primaire après ça si vous le volez bien.

              • Si vous le voulez bien* Ahlala, les lapsus, décidément !

              • La propriété intellectuelle (comme la propriété privée) n’a absolument rien à voir avec l’Etat régalien. C’est un holdup socialiste de décréter que seul l’Etat est capable de protéger la propriété (quelle qu’elle soit).

                La propriété intellectuelle est comme la propriété, un droit naturel, un fait naturel : être le producteur d’une idée ou d’un bien est exactement la même chose : la valeur apportée est identique et la seule chose qui compte pour un libéral est le respect de la valeur portée aux choses.

                Si une personne porte de la valeur à une chose (quel qu’elle soit), ou que le marché donne de la valeur à une chose, cette valeur doit être respectée, nul n’a le droit de décréter pour autrui la valeur portée à une chose : ce droit n’existe pas, comme tout ‘pseudo’ droit qui décide pour autrui.

                Une personne qui nie la propriété intellectuelle, nie la valeur portée aux idées, nie la tolérance, nie la liberté.

                l’Etat, la collectivité, le groupe ou l’idéologie sont prompt à nier la propriété, mais cela se fait toujours sous un prétexte fallacieux.

                • Même si je suis plus nuancé que vous sur les droits intellectuels je ne comprends pas trop que ce sujet revienne 1 fois sur 2 dans les billets de l’auteur. C’est inutile et clivant et ça détourne ici et ailleurs du sujet principal de l’article.

                  • Bah, des veilles marottes gauchistes : l’éducation, l’éveil du Peuple par le savoir, la révélation de la vérité universelle … Monétiser la connaissance, voir même la valoriser tout simplement et on casse l’utopie d’égalité de condition, l’idéal démocratique ou plutôt démocrate, voir social-démocrate, socialiste en somme.

                  • Parce que cette escroquerie fait partie des dispositifs spoliateurs les plus redoutables peut-être. Et dans la mesure où elle est présente dans la quasi-totalité des aspects économiques, sociaux et culturels, on y échappe pas. C’est aussi simple que ça.

                    • Bof bof, on n’a pas le même sens des priorités. Le jour où on n’aura plus que ce sujet à discuter c’est qu’on aura déjà fait un grand pas vers le libéralisme.

                    • Vous confondez propriété intellectuelle et régulation de la propriété intellectuelle faite par l’Etat et la clique de capitalistes de connivence.

                      Vous faites la meme erreur que Proudhon quand il fustige la propriété sous prétexte d’exploitation de l’homme par l’homme.

                      Ce sont les règles sociales qui régissent la propriété qui asservissent l’homme, parce qu’elles sont émises en droit positif qui restreint la liberté.

                      Vous n’avez jamais lu l’épisode de Lucky Luke : des barbelés sur la prairie ?

                    • Vous voyez, cher ami (GameOver), la doctrine libérale est diabolisée de toute part dans la mesure où certains considèrent qu’elle se désintéresse de l’inégal accès aux moyens et aux circuits de production, entre autres choses. Je me dis simplement qu’il faut s’attacher à démontrer que ce sont les idéologies dirigistes qui sont la cause de ces distorsions. Et le fait est que la propriété intellectuelle, que certains se plaisent faussement à légitimer en évoquant le droit naturel, fait indéniablement partie de ces distorsions là.

                    • @ ferghane :

                      Vous ne démontrerez jamais que le libéralisme ne restreint pas l’accès aux moyens et outils de production, pour la simple raison que c’est le cas.

                      Le sophisme est plus en amont : un haricot que l’on mange s’appelle un bien de consommation, un haricot que l’on sème s’appelle un capital.

                      Combattre la propriété intellectuelle est absolument contre productif et dessert profondement le libéralisme : si dans l’esprit des gens, il est impossible de devenir propriétaire d’une usine de 1000 personne, il est tout à fait possible de devenir riche et de faire le bonheur autour de soi en devenant artiste, geek génial, footballeur etc…

                      Toutes ses réussites procedent de la liberté intellectuelle et du libéralisme : Facebook ou Twitter n’ont aucun capital concret, uniquement de la propriété intellectuelle. Ce n’est que grâce a la propriété intellectuelle que les retransmissions tele paient les footballeurs, etc …

                      Tuer la propriété intellectuelle, s’est collectiviser la société.

                    • Cher Stephane,

                      Libre à vous de me traiter de sophiste. Les « libéraux » en faveur de la propriété intellectuelle admettent généralement que ce dispositif constitue une distorsion d’origine gouvernementale. Sauf qu’ils la justifient au nom de considérations utilitaristes.

                      Alors, par pitié, cessez de me dire que l’abolition de la propriété intellectuelle relèverait du collectivisme autoritaire. N’inversons pas les rôles.

                    • @ ferghane :

                      Je ne vous traite pas de sophiste, le sophisme sur le capital est bien plus ancien que nous tous : la différenciation entre ‘outils de production’ et ‘bien de consommation’ est complétement artificielle et date de la naissance de l’économisme. Ce sophisme empoisonne les discussions économiques et politiques depuis au moins 2 siècles.

                      Arrêtez de croire qu’un haricot est un bien de consommation ou un outil de production et il redeviendra un haricot.

                      La propriété intellectuelle n’a absolument pas besoin de l’Etat

                      Que la conservation, la protection de la propriété intellectuelle ait été approprié par l’Etat, je suis entièrement d’accord là dessus, mais cela est également vrai pour la propriété des choses, voir même pour la propriété de soi-même.

                      Désolé d’essayer de vous faire changer d’avis sur le sujet, mais si vous niez la propriété intellectuelle, vous devez également nier le contrat qui relève entièrement et intégralement de la propriété intellectuelle, donc vous ouvrez la porte au collectivisme : le contrat devient un bien collectif.

                      Nier la propriété intellectuelle, c’est nier : les reconnaissances de dettes, les contrats privés, les chèques, les déclarations sur l’honneur, les statuts et le capital social, les testaments, les actes de propriétés, etc, etc, etc…

                      Et je ne parle pas des logiciels, des œuvres littéraires, des recherches scientifiques, voir même des insultes ….

                      Je vous insulte et hop, un coup de disparition de la propriété intellectuelle : je n’ai rien dit, vu que je ne peut me réclamer (et on ne peut me proclamer) propriétaire des insultes.

                      A partir du moment où une création intellectuelle n’a plus de propriétaire, la propriété n’existe plus.

                    • @Stephane

                      Pouvez-vous me dire comment, dans un marché libre, il serait possible d’empêcher des individus de se copier mutuellement ?

                    • @Ferghane :

                      Quelques petites clarification, pour voir si nous parlons bien de la même chose :

                      1 – Il ne peut y avoir propriété intellectuelle que si celle-ci est établie : il ne peut y avoir de propriété que quand celle-ci est identifié et identifiable et que la propriété n’est pas contestable.

                      Un bien intellectuel doit être identifiable et sa copie également. Sinon, il ne peut y avoir de propriété intellectuelle, on ne peut revendiquer d’être le propriétaire du concept de crayon par exemple, mais on peut être propriétaire d’un logiciel, d’une chanson, d’une photo, d’un contrat, d’un chèque, d’une méthode … Propriété pouvant venir de la création ou de la session.

                      2 – Un marché libre signifie que le propriétaire est le seul à fixer la valeur d’une propriété lui appartenant, que se soit pour l’usus, le fructus ou l’abusus. Le marché proposant des sommes pour ces usages, et cette proposition est libre de toute entrave, taxe, régulation … le propriétaire étant le seul en capacité d’accepter ou non le ou les offres proposées.

                      3 – A partir du moment ou un quelconque usage (usus, fructus ou abusus) d’une propriété intervient à l’insu du propriétaire, celui-ci est en droit de demander un recours en justice pour cet usage. Là on entre dans plusieurs cas de figure : soit la justice est régalienne, soit elle est libéralisée, mais cela ne change en rien le débat.

                      N’hésitez pas à demander mon email à la rédaction si vous souhaitez continuer le débat.

  • Le fait est qu’on ne règlera pas encore aujourd’hui cette question du droit de propriété intellectuelle. C’est pour cela que je propose aussi de la mettre de côté pour l’instant et de concentrer nos efforts sur d’autres points et ce n’est pas le taf qui manque.

    Notre ami Ferghane nous propose encore un article joliment troussé pour faire réfléchir dans les rangs des sans-dents. J’ai toujours trouvé que Proudhon était un cousin pas si éloigné de Bastiat, et qu’il a écrit, d’une plume bien affutée qui plus est, des pages qu’un libéral ne renierait pas. En plus on peut le citer sans crainte de passer pour un infâme suppôt du capitalisme ce qui est très pratique d’un point de vue propagande. En prime les socialistes n’aiment pas les anars, qui n’on aucune place dans une république socialiste. C’est dire si ce sont des copains.

    • Mouais, la carpe et le lapin, de Gaule et Maurice Thorez, Aiguillon et Robespierre.

      Pas sûr que ce soit dans le bon sens de donner du vent aux Anonymous, Chouard, Podemos, Syriza et autres indignés qui en fin de compte ne font que pousser pour plus de socialie.

      • Je crois que ce que vous écrivez là est injuste. Proudhon a eu droit à son volume dans la Collection « Bibliothèque Classique de la Liberté », aux Belles Lettres (Liberté, toujours et partout, textes choisis) et je vous en suggère la lecture. Quand à ranger Maurice Thorez, l’apparatchik communiste, parmi les fidèles de Proudhon, c’est assez osé. L’un et l’autre ne s’en seraient-ils pas offusqué ?

        • L’anarchisme et le communisme sont absolument identiques : la négation totale de l’autorité et l’ordre, la justice parfaite. Seuls les chemins pour y arriver sont différents.

          Les deux procèdent du même thème : c’est la société parfaite qui rendra l’homme libre.

          Ce qui est complètement faux. Les théologiens chrétiens ont même un nom pour cette croyance : le péché originel – cf Thomas d’Aquin ou Augustin.

    • En sus : je pense que mettre en avant des pratiques libérales peu répandues en France dans les entreprises peut avoir un effet bien plus impactant que rependre les slogans gauchistes populistes.

      Une hiérarchie dans l’entreprise, quand elle est notée par la satisfaction des employés vis a vis de leur supérieur hierarchique qui se retrouve ainsi comparé à ses pairs par la note obtenue est à la fois bien plus efficace et plus ‘démocratique’ que l’autogestion.

      Je pense que c’est le manque de concret qui manque au libéralisme en France qui essaie de trouver des compromis et des solutions miracles au lieu de trouver des solutions.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

Au travers des interactions entre entreprise et territoire, un ancrage se construit dans le temps. Celui-ci apparaît particulièrement fort pour les entreprises familiales qui restent sur le même territoire pendant des années, parfois des générations. Le territoire donne une certaine couleur à l’identité d’une entreprise comme à l’identité des individus qui la composent. L’ancrage territorial s’expr... Poursuivre la lecture

Le monde du management est noyé sous les mots-valises, les expressions à la mode et les concepts creux. C’est un problème parce que mal nommer un phénomène, c’est s’empêcher de pouvoir l’appréhender correctement, et donc de pouvoir le gérer.

Un bon exemple est celui de l’expression technologie de rupture, très trompeur.

Je discutais récemment avec le responsable innovation d’une grande institution, qui me confiait : « La grande difficulté que nous avons est d’identifier parmi toutes les technologies nouvelles celles qui sont vra... Poursuivre la lecture

C’est la question que tout le monde se pose :

les associations de consommateurs qui soupçonnent les producteurs, mais aussi les grandes surfaces de s’enrichir en période de crise ; les producteurs, intermédiaires et distributeurs qui ne cessent de se réunir au moins mensuellement pour ajuster le taux ; la classe politique qui se partage entre ceux qui pensent que le pouvoir fait tout pour sauvegarder le pouvoir d’achat (par exemple en contrôlant les prix des produits de première nécessité) ; ceux qui se révoltent contre les politiques fi... Poursuivre la lecture
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