La duplicité des politiciens signe-t-elle l’échec des démocraties ?

En feignant d’être responsables de tout, ils obtenaient des moyens sans cesse croissants. Mais comme il est impossible de trouver des solutions pour tout, ils ont promis l’impossible.

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La duplicité des politiciens signe-t-elle l’échec des démocraties ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 avril 2015
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Par Patrick Aulnas.

Napo xilografia credits Esculapio Perez (CC BY-NC-SA 2.0)
Napo xilografia credits Esculapio Perez (CC BY-NC-SA 2.0)

 

Les politiciens sont aujourd’hui totalement déconsidérés. Ils ne le doivent qu’à leur soif d’accumuler du pouvoir et corrélativement de priver les individus de la capacité de décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes. La construction de l’État-providence a été l’occasion pour les professionnels de la politique de répondre à des demandes sociales multiples en se posant en détenteurs de toutes les solutions. En feignant d’être responsables de tout, ils obtenaient des moyens sans cesse croissants. Mais comme il est impossible de trouver des solutions politiques pour tout problème, ils ont promis l’impossible et n’ont plus désormais la confiance de personne.

Des exemples récents illustrent cette démesure des politiciens : le transport de personnes et la collectivisation totale de la santé. Il s’agit toujours d’interdire, de réglementer finement, d’accumuler du pouvoir au détriment du libre choix individuel.

Le maquis règlementaire du transport de personnes

En France, la saga du transport de personnes contre rémunération, avec d’un côté les taxis, de l’autre les VTC (voitures de tourisme avec chauffeurs), enfin le système UberPOP, a pu laisser pantois bon nombre d’observateurs ne connaissant pas initialement le maquis réglementaire dans ce domaine. Quoi ! Il était interdit de transporter librement des personnes contre rémunération ! Il était même interdit de mettre en relation une personne souhaitant transporter et une personne souhaitant être transportée. Impossible même, avant la loi Macron, de créer une société privée de transport collectif de personnes car il fallait protéger le monopole de la SNCF. Nombreux sont ceux qui ont découvert avec sidération que notre liberté n’est qu’une fiction, un slogan pour tribune politique, et qu’en réalité nous sommes emprisonnés dans un filet réglementaire aux mailles de plus en plus serrées. Le bon sens le plus élémentaire conduit d’ailleurs à penser qu’à plus ou moins long terme, toute cette réglementation archaïque, destinée à protéger des professions monopolistiques, va s’effondrer, quelles que soient les pitoyables gesticulations des politiques.

Comment en effet pourrait-on brider à ce point les moyens de communication modernes sans sortir totalement de la démocratie ? Comment interdire le rapprochement offre-demande en toute liberté par internet (UberPOP) ? On s’aperçoit que le web gêne de plus en plus les politiciens car il est facteur de liberté. Les dictatures tentent de le censurer et les démocraties essaient de le réglementer. Pas pour protéger les citoyens, mais pour conserver la mainmise sur l’organisation de la société par de multiples normes juridiques. Cette mainmise est l’apanage d’un tout petit groupe de politiciens professionnels qui tirent de l’élection une légitimité de plus en plus chancelante. Car la pathologie réglementariste dont ils sont atteints les coupe de plus en plus de la société. Ils construisent un pays légal dont ils maîtrisent tous les ressorts, mais qui est rejeté par le pays réel.

L’illusion des soins de santé gratuits

Dans le domaine de la santé, une loi récente vise à généraliser le tiers-payant et à imposer aux médecins de nouvelles contraintes réglementaires liées à sa mise en œuvre. Pourquoi diable généraliser le tiers-payant ? La réponse officielle est qu’il permet aux plus modestes de ne pas faire l’avance du prix de la consultation médicale et qu’il constitue une meilleure solution organisationnelle en diminuant les flux financiers. Mais ce ne sont là qu’arguments invoqués par des personnes appartenant à la superstructure du système de santé actuel (cadres de la Sécurité sociale, technocrates d’État). En réalité, ne jamais payer pour se faire soigner induit une mentalité collectiviste. La santé est présentée comme gratuite, entièrement prise en charge par la collectivité étatique qui, par conséquent, doit aussi en assumer la responsabilité. Une telle solution est une dérive évidente vers une dépossession totale des individus en matière de santé. On voit bien, à plus ou moins long terme, se profiler une société dans laquelle la santé d’une personne sera entièrement prise en charge par le groupe sans que l’individu puisse même donner son avis. Si l’on croit que la liberté individuelle ne peut être éradiquée à ce point, il en résulte que cette orientation est encore une erreur politique majeure visant à confisquer à terme la liberté de choix pour permettre aux politiciens d’accumuler du pouvoir.

Bien sûr, cela n’aura pas lieu pour des raisons financières. Le système public de santé est financièrement à bout de souffle. Des mesures drastiques de rééquilibrage dépenses-recettes devront être adoptées, sinon le système explosera dans quelques décennies. On peut donc penser qu’à long terme, le monopole de la Sécurité sociale disparaîtra car seule la concurrence peut induire une gestion efficace. Mais visiblement, pour l’instant, le court terme a le vent en poupe : accroître encore le degré d’irresponsabilité par le tiers-payant ne peut conduire qu’à creuser davantage les déficits et à accélérer la chute. Nos politiques n’en ont cure puisque ce sont leurs successeurs qui en supporteront les conséquences. Il suffit donc de susurrer à l’oreille des électeurs : « Laissez-nous faire, votre santé c’est notre problème ».

La dissipation du mirage politique

Il y a une duplicité inhérente à la fonction politique dans toutes les démocraties. Si les dictatures sont brutales et annihilent toute liberté, les démocraties sont douces et promettent un monde meilleur. Mais elles étouffent la liberté par la réglementation tous azimuts et les prélèvements obligatoires croissants. Savante manœuvre des politiciens, dont peu de citoyens ont une claire conscience mais qu’ils ressentent désormais de plus en plus. Quand il n’est plus possible de prendre la moindre initiative sans déposer au préalable un dossier dans une administration, les individus commencent à se poser des questions sur leur marge de liberté. Quand les impôts et les cotisations ne cessent d’augmenter pour un service public qui se dégrade, nombreux sont ceux qui pensent pouvoir faire un meilleur usage de leur argent.

Le subtil discours qui consistait à prétendre que seul le politique détient les solutions, qu’il est seul légitime du fait de son élection, ce discours prend l’eau de toutes parts. La médiocrité éthique de nos dirigeants, impliqués dans de multiples affaires, financières ou non, a permis aux yeux de se déciller : le ministre du budget fraudeur fiscal, le président-candidat aux prises avec les mystères du financement de sa campagne électorale, l’ancien ministre de l’économie et directeur général du FMI menotté à New York. Et la liste pourrait être longuement poursuivie. Comment pourraient-ils encore feindre d’agir pour le bien public ? Chacun a désormais senti ou compris qu’ils n’agissent que pour conquérir le pouvoir à tout prix.

La démocratie en tant que régime politique a-t-elle échoué ? Peut-on encore parler de démocratie lorsque les espaces de liberté se réduisent de décennie en décennie. Plus exactement, la liberté sociétale s’accroit (contraception, IVG, mariage homosexuel) mais la liberté économique et sociale s’estompe. Sous couvert de justice sociale, la démocratie sacrifie l’individu au collectif, la liberté à l’ambition de quelques-uns. Le risque est aujourd’hui considérable car nous ne disposons pas de solution de rechange. Comment concilier politique et liberté ? S’il existe des théories dans ce domaine, l’expérience manque et les démagogues assoiffés de pouvoir rôdent.

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  • ils veulent tout , les dirigeants , ces malhonnêtes , menteurs comme des arracheurs de dents ; le beurre , l’argent du beurre et le sourire de la crémière ; le beurre et l’argent du beurre ils l’ont déjà puisque ils nous prennent notre argent et nos libertés , en revanche ils n’auront pas le sourire de la crémière mais un de ces quatre ce sont des fourches dans le cul qu’ils vont recevoir et ce ne sera que justice ;

    • bonjour marie , sans compter leurs graves lacunes dans tous les domaines ,les abus de droit perpétrés par nos élus sont innombrables ! petit exemple : pour caréner mon modeste voilier (7m ) il faut ,outre le sortir de l’eau ,gratter poncer la coque ,l’enduire si besoin est de sous-couche y passer de l’antifouling *. Tous ces actes et matériaux/peinture sont Polluants ;il est donc normal de s’entourer de précautions .
      Or donc ,j’avais demandé au Ministère concerné de m’indiquer la réglementation : plus de 10 pages ! Pages au bout desquelles il s’avère que je dois me rendre dans des chantiers idoines ,sinon consulter les édits et interdictions promulgués par des élus locaux, qui bien sûr n’ont pas cru bon d’accorder leurs violons .
      * Il s’agit d’un revêtement qui durcit au contact de l’eau . Ce produit à l’état liquide est nocif pour la faune et la flore .

  • sur le papier la liberté n’a pas de prix mais dans la réalité elle a un cout énorme : la pauvreté.

  • « la liberté sociétale s’accroit (contraception, IVG, mariage homosexuel) ».

    Oui et non : ce qui était interdit par une loi est accordée par une autre. La liberté au sens de moins d’intervention de l’état ne pas être exprimée ici. Au contraire, il y a une extension de l’état sur le privé.

    • D’ailleurs, la contraception n’a rien à voir avec un quelconque bienfait de Etat mais tout avec les progrès de la biochimie. C’est la chimie qui libère, pas l’Etat. Vive la chimie libre !

      L’IVG est un tout autre problème, bien plus complexe et fort, de conscience personnelle dans l’intimité de la famille, du rapport des parents avec leur progéniture. L’intrusion pseudo moraliste des Obèses immoraux dans ce domaine est tout à fait scandaleuse, avec pour conséquence un nombre élevé tout à fait anormal d’IVG alors que la contraception n’a jamais été aussi performante.

      Enfin, le mariage homo est tout le contraire d’une liberté puisque c’est une contrainte sociale, l’obligation faite à ceux qui ne le reconnaissent pas légitime de l’accepter comme tel.

      Dommage que l’auteur se mange avec violence le mur de l’idéologie avec cette phrase déconsidérant une démonstration qui était pourtant intéressante.

      • Toujours cette histoire d’obliger les autres à accepter une liberté… c’est fatiguant. Pourquoi y a-t-il des gens qui veulent empêcher d’autres gens de se marier ? ça leur casse les pieds de savoir que des gens qu’ils ne connaissent pas puissent faire ce qu’ils veulent de leur côté, c’est idiot.
        On peut critiquer le fait que le mariage ouvre des droits spécifiques, c’est tout. Personne ne vit plus mal du fait de savoir que peut-être, quelque part, quelqu’un fait quelque chose qui n’a absolument aucune incidence sur notre vie.

        • « Accepter une liberté » : ce qui est vraiment idiot, c’est de confondre le mariage avec la vie en couple (ou en triplette et plus pour les volontaires). Tout couple est bien libre de vivre comme il l’entend sans avoir à participer à la pathétique bouffonnerie devant le maire pour exiger de la Société qu’elle reconnaisse un ersatz de mariage mensonger, ce qui n’est pas autre chose qu’une violence. Le faux mariage n’est pas une liberté, c’est une violence. Dans ce cas, l’association des deux mots est tout simplement ridicule, comme toujours avec les idéologies.

          L’attachement de faux droits au mariage (niche fiscale notamment) est un autre sujet et nul n’ignore que les faux droits des uns sont en réalité des contraintes imposées aux autres. Il serait tellement plus simple de baisser les impôts pour tout le monde. Mais la bureaucratie qui vit grassement de la complexité artificielle construite par l’Obèse serait au chômage.

    • en attaquant ainsi l’état , vous oubliez un peu vite que dans la société, il n’ y a pas que l ‘ ETAT et les citoyens : prenons par exemple le cas décris dans l’article concernant les taxis . croyez vous vraiment que c’est l’état et lui seul qui cherche à interdire uber et les VTC ? surement pas … c’est les syndicats de taxi , nouvelle jurande , qui réclament à corps et à cris , que l’état intervienne pour défendre les privilèges de leurs adhérents.
      pour les avancées sociétales , l’intervention de l’état ce comprend également souvent en un arbitrage entre le peuple et les corps intermédiaire que sont les religions …
      le rôle de l’état peut ce concevoir comme un arbitrage et un décideur en dernier recours .
      ainsi, le problème actuelle de la société française, et bien plus l’excroissance du secteur tertiaire ( dont les élus font partie … ) sur les débris des secteurs primaire et secondaire, qui pousse à multiplier les textes de lois et la réglementation pour lui donner un semblant de légitimité, que l’excroissance de l’état .

      je bénirais l’état le jour ou il aura écrasé le syndicalisme !

      • « prenons par exemple le cas décris dans l’article concernant les taxis … »
        Je suis d’accord avec vous sur le corporatisme actuel mais je crois que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg.
        Pendant des décennies l’état a ajouté règles sur règles dans la profession de transporteur de personne et un beau jour on introduit une nouvelle règle (light) pour transporter les personnes dont les taxis n’ont pas accès. Les VTC sont arrivés.
        Tout fier de concurrencer les taxis sur un terrain totalement inégalitaire. Mais pourquoi pas si l’état avait joué son rôle en ouvrant le transport de personne à tous mais non !!
        Voici maintenant que les VTC se mettent à râler sur leur propre fournisseur lorsqu’UberPop est apparu, c’est le serpent qui se mort la queue. Que fait l’état ? il a évidemment un train de retard en sur réglementant de nouveau les taxis et les VTC pendant que de simples particuliers font le boulot sans règles.

        Voyez; le problème n’est pas vraiment le corporatisme, beaucoup croit qu’il est la cause mais c’est simplement la conséquence d’un état qui ne sait pas libérer l’économie. Et c’est le même problème dans tous les domaines de la société, le syndicalisme et le corporatisme est une conséquence d’un état qui veut tout contrôler, tout diriger, tout régler. Supprimer l’obèse supprimera le corporatisme.

        • ou  » supprimer le corporatisme et l’obèse se dégonflera comme une baudruche …  »

          pour moi qui suis agriculteur , le problème , c’est bien le corporatisme …

  • Les américains ont toujours dit que les français étaient communistes. Ce n’est que la vérité.
    Et aujourd’hui encore ils le sont. Pourquoi, direz-vous? il y a tellement d’exemples de la faillite du système communiste qu’il devrait être haï.

    Seulement voila, la France qui aurait dû basculer dans le communisme après la guerre de 39/45, y a heureusement (ou malheureusement?) échappé alors que Staline avait tout prévu et mis en place pour cela. De Gaulle n’a pû résister que pendant deux ans, au prix de concessions inimaginables faites au PCF.
    Puis les vieilles habitudes magouillardes des politiciens français ont repris le dessus, le clientélisme et la corruption sont devenus un mode de gouvernement, et les socialistes, frères jumeaux du communisme, ont rassuré ou endormi les français jusqu’en 81, date à laquelle Mitterrand entérine l’alliance officielle entre les deux partis.

    Et depuis ces dates, les socialo-communistes n’ont cessé de mettre en place les mailles du filet collectiviste qui aujourd’hui étouffe les français, alors que la droite n’a jamais eu le courage de réagir ou remettre en cause les décisions prises, quand la gauche ne s’embarrasse d’aucun scrupule.

    En 45/46, le ministre communiste Thorez crée l’école des hauts-fonctionnaires, en assurant mettre en place les moyens d’attirer les élites vers le service du pays. Aujourd’hui, ces employés de l’Etat ont pris et squattent le pouvoir, avec l’apothéose de la promotion Voltaire.

    Sont créées également les entreprises nationalisées, indispensables pour relancer le pays après la guerre, et devenues au fil du temps des boulets économiques insupportables qui ont sclérosé le pays et accentué les inégalités.

    La CGT, véritable courroie de transmission du PCF, a dicté sa loi dans les entreprises françaises, avec une autre apothéose de 81 à 83 où elle a complètement démantibulé le tissu industriel et économique de la France.

    Le gouvernement de Jospin qui réforme le statut de la fonction publique. Depuis, ce qui faisait l’esprit même de ce statut, la disponibilité des agents au service de l’Etat suivant ses besoins, a été supprimé. Les fonctionnaires gardent tous leurs avantages, mais n’ont plus d’obligations en retour. Avec pas mal de situations ubuesques.

    L’Ecole du Journalisme, sans laquelle un journaliste n’a pas de carte de presse, est un organisme dirigé par le PC, avec les endoctrinements y afférent.

    L’AFP, est passée du PC au PS, et filtre le formatage des informations.

    Après 81, Mitterrand s’empresse de réformer l’Ecole de la Magistrature, et virant tous les enseignents y place des socialistes et des communistes. A ce jour, le syndicat du mur de cons fait la loi, et constitue le cabinet officiel de la Garde des Sceaux. Et nous voyons toutes les dérives politiciennes que cela entraine, avec les scandales politiques et financiers qui apparaissent miraculeusement au moment des élections, documents transmis, presque officiellement, par les services de l’Elysée à la presse.

    Et pour continuer ce maillage, le gouvernement sort une loi d’exception circonstancielle, votée par 35 députés, pour mettre sous surveillance la totalité de la population française. Qui peut préjuger de l’usage qu’ils en feront? Qui va définir les algorithmes? Qui va les utiliser?
    C’est pour nous protéger des terroristes, disent-ils. Foutage de gueule, les criminels comme Merah, ceux de Charlie Hebdo, ainsi que tous ceux mis en cause dernièrement étaient depuis longtemps connus, répertoriés, fiche&s par les renseignements généraux, la police et la justice. Et le nombre de candidats français au djihad est également bien connu.
    Alors pourquoi cette loi? Question de gènes à gauche, sûrement, réminiscences du KGB, de la Stasi et autres services spéciaux. La gauche n’oublie pas d’où elle vient.

    • @Winch
      Les éléments que vous citez : les manoeuvres communistes, puis les entourloupes socialistes sont réélles, mais il y a quelque chose de plus gënant : ni la droite, ni la bourgeoisie française, ne se sont battues pour préserver nos libertés, elles ont aussi le culte de l’Etat.

      Si l’élite ne contribue pas au bien commun, tout peu advenir !

      • @populo
        La droite française ne serait elle pas un peu communiste ?

      • La bourgeoisie Française n’est pas de droite, mais de gauche : c’est la bourgeoisie qui s’est opposé au véto du Roi et qui a fait capoter la monarchie parlementaire de 1789, contrairement à ce qui s’est produit dans les pays anglo-saxons où la bourgeoisie s’est rangée à droite.

        • Il n’y a pas une gauche éternelle et une droite inébranlable. Les appartenances ne sont pas immuables et sont d’ailleurs de plus en plus versatiles. Les positions politiques ne s’héritent pas de manière certaine. Je pense que les catégorisations sectorielles et sociologiques ont une valeur dans l’analyse, mais pas illimitée d’une part, et d’autre part à un moment donné.
          La gauche elle était où au moment de Jules César ? je ne suis vraiment pas certain de la validité de la formulation de cette question. La bourgeoisie de 1789 n’est pas celle de 2015, et la droite de 1789 n’est pas celle de 2015. On peut même se douter que les conservateurs étaient au PC en URSS en 1980 alors qu’ils étaient sans doute tsaristes en Russie en 1905.

          • Vos avez entièrement raison.

            Ce que je voulais dire est qu’en France, la bourgeoisie est depuis longtemps opposée au pouvoir en place, alors qu’elle est plutôt conservatrice et défendant le pouvoir en place dans les pays anglo-saxons.

            Je pense que cela vient de la réforme qui place les valeurs morales protestantes plus favorables à la bourgeoisie alors que le catholicisme place des valeurs plus chevaleresques : la noblesse d’épée des pays catholiques, face à la noblesse de robe des pays protestants.

            • Je trouve que le modèle d’Emmanuel Todd sur les structures familiales est intéressant. Éventuellement on peut considérer que la bourgeoisie s’est construite en France dans une stratégie de remplacement de la noblesse, alors que la bourgeoisie anglaise s’est construite de manière agoniste.

              Je ne crois pas du tout en une « noblesse d’épée » qui s’est faite massacrée au début de la Guerre de Cent ans qui ne débouche pas du tout sur 1789 : la noblesse après la Guerre de Cent Ans prend en compte les réorganisations hiérarchiques et économiques (sinon elle n’aurait pas réussi à se maintenir, et justement elle a écrasé toute velléité de rébellion en se positionnant comme actrice incontournable des dynamiques contingentes de l’époque).

  • Je suis très dubitatif sur la notion de démocratie en tant que régime politique. On pourrait parler de structure sociale, personnellement je parlerais plutôt de dynamique. En l’occurrence notre régime politique est en voie d’obsolescence relativement à de nouvelles exigences démocratiques, relativement à des changements d’organisation hiérarchique à peu près à tous les échelons dans la société (entreprise, famille, communauté, association…).
    Au niveau politique nous avons besoin de prendre en compte le fait que les compétences et les moyens de gestion et d’action se sont démocratisées dans les faits, que de plus en plus l’incarnation républicaine se limite à une gesticulation télévisuelle sans réelle prise sur les évènements… autre que par la nocivité.

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