Par Nicolas Marques.
Une exclusivité de l’Institut économique Molinari
L’Union mutualiste retraite (UMR), héritière du CREF va mal. Elle doit faire face à un « trou » colossal. Il serait de 459 millions selon son rapport annuel 2013, construit avec un taux dérogatoire d’actualisation des engagements futurs de 3%. Dans les faits, la situation serait bien pire si l’on employait le mode de calcul standard, non dérogatoire, promu par les autorités de contrôle.
Selon l’ARCAF, l’Association nationale des fonctionnaires épargnant pour la retraite, il manquerait probablement plus de 2,5 milliards d’euros à l’UMR. L’union mutualiste devrait avoir 10,5 milliards d’euros de réserves pour faire face à ses engagements vis-à -vis de ses sociétaires, là où elle n’avait que 8 milliards d’euros de provisions fin 2013.
Bilan : l’UMR va proposer de diminuer de 30 à 35% les rentes servies aux 110 000 anciens sociétaires du CREF lors de son assemblée générale du 18 novembre 2014. Concrètement, l’adhérent moyen percevra autour de 790 € par an au lieu de 1 170 €. Cette nouvelle baisse pénalisera une fois de plus les ex-membres du CREF ayant subi une baisse de leur pension de 16% en 2002 et, depuis, des réévaluations bien en deçà de l’évolution du coût de la vie.
Quelques journaux se sont faits écho de cette triste actualité, qui touche plus particulièrement des retraités de l’Éducation nationale ayant eu le malheur de faire confiance à ce complément retraite mutualiste. Ils passent rapidement sur le caractère baroque de ce régime, qui avait la particularité de fonctionner à la fois en répartition et capitalisation. Ces articles font écho des difficultés de l’UMR à dégager des rendements en ligne avec le plan de redressement mis en place au début des années 2000, auxquelles s’ajoutent les difficultés à respecter les nouvelles règles prudentielles.
Pourtant le vrai problème est connu depuis bien longtemps, comme en atteste un rapport Sénatorial de 2006. Alors que CREF « aurait dû fonctionner intégralement par capitalisation, le régime fonctionnait à 60% par répartition et n’était pas correctement provisionné. »
C’est ce recours à la répartition qui explique, aujourd’hui comme hier, les déconvenues des ex-sociétaires de CREF. Une réalité à méditer, dans un pays qui a, avant tout, fait le choix de promouvoir la répartition.
Votre article date un peu. Les mesures ont été prises. -30%. Un membre de ma famille(on à tous un fonctionnaire dans sa famille)va en pâtir.
Pour ce qui est de l’ARGIC j’attends 2017.
Je ne vais pas pleurer pour les hommes de l’état fussent-ils retraités.
Lors de la réforme des retraites en 95 ils étaient massivement dans la rue.
La réforme n’a pas eu lieu. Maintenant qu’ils boivent le calice jusqu’à la lie.
D’autant plus qu’on va toutes et tous y passer. Employés, cadres, libéraux etc…
Les cotisations pour le régime de répartition vont toutes augmenter et les prestations diminuer. La seule solution c’est la capitalisation sauf que :
1) il faut pouvoir se la payer et on ne peut pas vu les taux de prélèvements obligatoires
2) très risqué car le Leviathan pourra changer les régles du jeu comme bon lui chante concernant la capitalisation.
« il faut pouvoir se la payer et on ne peut pas vu les taux de prélèvements obligatoires »
Pas dans le cas ou les salariés touchent leur salaire complet.
C’est une remarque pertinente.
Il s’agit bien d’un système optionnel, largement subventionné à coup de réduction fiscale.
Comme la prefond ?
Pour moi, il ne sagit que d’un produit financier mal conçu et mal géré. Une arnaque , dont les clients bien naïfs sont responsables.
Un peu comme ceux qui misent sur l’immobilier ou les assurances vie, en croisant les doigts que cela ne s’écroule pas, qu’ils ne soient pas surtaxés. Les promoteurs et les banquiers ont pris leurs grasses commissions.
A ce niveau-là , ça n’est plus de la naïveté mais de l’aveuglement idéologique. C’est sur la page d’accueil :
« La loi impose aux régimes mutualistes par points la couverture intégrale de leurs engagements de retraite. Conformément à la règlementation qui lui est applicable, l’Union Mutualiste Retraite, par dérogation à ce principe général, dispose d’un délai pour porter progressivement le niveau des provisions à 100%. Ce cheminement fait l’objet de comptes rendus annuels à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Au 31/12/2013, compte tenu des paramètres dérogatoires fixés par le décret 2002-331, les engagements de retraite du régime Corem, actualisés au taux de 3%, sont couverts par la Provision Technique Spéciale à hauteur de 100,3 %. En actualisant les engagements de retraite au taux réglementaire de 1,45%, ils sont couverts à hauteur de 73,5 %, (soit un niveau de couverture de 6,3 Mds € sur 8,5 Mds € d’engagement). »
Sans doute les souscripteurs ont-ils vu dans le terme « dérogatoire » le signe d’un avantage négocié pour eux-seuls en raison de leur statut…
+1
l’histoire du CREF mériterait tout un livre, mais fondamentalement c’est l’histoire d’un Ponzi conçu de bonne foi, mais une foi idéologique en les vertus de la répartition…
Le principal intérêt c’est que les victimes n’ont pas été abusées, le système était clairement présenté comme il était, et elles y adhérait par idéologie elles aussi. Par contre, quand il leur a fallu faire face aux conséquences sur leur portefeuille, ça a été la bronca …
C’est exact, et c’est comme ça qu’au lieu de 168,53 euros/ mois je vais en recevoir 112,24 ! (pour moi il s’agit de la réversion de mon défunt mari) alors qu’il avait cotisé pour une rente de 250 euros/mois. L’argent a été perdu mais par pour tout le monde….
Cela s’appelle « augmentation du pouvoir d’achat » sauce hollandaise !
Bof ! je ne jamais au restaurant, ni au cinéma, je m’habille dans les vide greniers (à mon age on n’a plus besoin de  » belles toilettes ») tous mes revenus passent en dépenses incompressibles alors, le superflu…….
l’argent n’a pas été perdu, il n’a jamais existé. C’était des promesses qui n’auraient pu se concrétiser que si d’autres gogos étaient rentrés dans le ponzi …
+1000
faire porter la responsabilité de la naiveté des clients sur le dos de Hollande ou Sarko est ridicule.
C’est la magie du socialisme : jamais responsables de leurs actes.
La France est un pays d’assistés…
Des pigeons se sont fait plumés, alors que l’insolvabilité du système n’était même pas caché aux souscripteurs.
Aujourd’hui, ils se plaignent… un peu comme le type qui met son chat dans le micro onde, et qui se plaint auprès de l’état comme quoi personne ne lui avait dit de ne pas mettre ne route le four quand un chat y est..
Et accuser le gouvernement d’aujourd’hui, et meme de l’époque puisque cela remonte à loin cette histoire.
le manque d’information est à tous les niveaux.
Pourquoi ne pas avoir dit de retirer l’argent et le placer ailleurs ,(banque ou assurance)
Parce que caveat emptor
le complément retraite est devenu un genre d’assurance vie
Fort à parier que si la décision prise avait été d’augmenter la cotisation, personne n’aurait bronché.
Je m’étonne quand même qu’un organisme créé en 2002 (à moins qu’il ait repris le passif du CREF?) ait pu en 12 ans creuser un trou aussi important.
Et je m’étonne encore plus qu’on créé des organismes ayant en charge le paiement de retraites mensuelles de l’ordre de 70-100 EUR par ayant doit avec tous les frais de gestion que cela implique, pas moyen de faire des économies d’échelle en regroupant le tout?
J’attends de voir pour l’agirc et l’arrco en 2017…