Selon la dernière Étude économique OCDE de la République tchèque, les résultats économiques sont demeurés médiocres pendant plus longtemps que dans de nombreux autres pays de l’OCDE. Il se dessine une reprise hésitante, entraînée par les exportations, mais il est peu probable que l’écart de production se réduise fortement à court terme, ce qui suscite un risque de déflation. En outre, le processus de convergence des revenus avec la zone euro s’est essoufflé, sous l’effet de la récession et d’une baisse de la croissance potentielle, reflétant la décélération de l’investissement et de la productivité. Les principaux défis à relever par les pouvoirs publics consistent à soutenir la reprise et à augmenter la croissance potentielle, ce qui semble imposer un renforcement de la concurrence dans le secteur des services et une amélioration de la transition de l’école à la vie active.
Favoriser la concurrence
Renforcer la concurrence dans le secteur des services est un facteur décisif pour accroître la valeur ajoutée de la production, stimuler l’innovation et tirer parti des sources intérieures de croissance. Dans ce secteur, la concurrence est freinée par les lourdeurs administratives, l’intervention de l’État dans les domaines soumis à la concurrence et une application inégale de la politique de la concurrence. Depuis que le pays est entré dans l’Union européenne, de grands progrès ont été accomplis vers l’élimination de ces obstacles. Le cadre de la concurrence est au niveau des meilleures pratiques, mais les ententes injustifiables ont rarement été poursuivies en justice. En outre, la réglementation de la vente au détail des produits alimentaires mobilise les rares ressources disponibles. La réglementation des industries de réseau, pour sa part, reste déficiente, même si elle s’améliore dans certains secteurs. Dans ces conditions, la progression vers l’instauration d’industries de réseau plus concurrentielles a été plus lente que dans les autres pays européens, ce qui se traduit par des prix relativement élevés et freine l’adoption des nouvelles technologies.
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Renforcer l’utilisation des compétences et faciliter le passage de l’école à la vie active
Les mutations structurelles en cours dans l’économie ont modifié profondément la demande de main‑d’œuvre, nécessitant un redéploiement des ressources disponibles ainsi que des travailleurs dotés de qualifications nouvelles et différentes. Malheureusement, le système éducatif n’a pas été suffisamment réactif, exception faite d’une forte augmentation des diplômés de l’enseignement supérieur. Les élèves qui finissent leurs études sans diplôme ont des difficultés à trouver un emploi, tandis qu’un grand nombre de ceux ayant suivi une formation professionnelle constatent que leurs qualifications ne sont pas recherchées sur le marché, ou alors qu’elles ne sont pas adaptées aux pratiques de travail modernes. La forte expansion de l’enseignement supérieur reflète avant tout l’entrée d’un plus grand nombre d’étudiants dans le système public, mais aussi l’apparition d’établissements privés dynamiques. Le système public n’a pas vu ses ressources augmenter en conséquence, ce qui pourrait conduire à des goulets d’étranglement et suscite des préoccupations quant à la manière d’assurer une qualité d’éducation qui soutienne la comparaison internationale. Les écarts de salaires entre hommes et femmes sont larges, et le taux d’activité des mères de jeunes enfants est relativement faible, accentuant les pénuries de main-d’œuvre dans une société à la population vieillissante.
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