Selon la dernière Évaluation économique intermédiaire de l’OCDE, la reprise est bien engagée aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais elle est plus inégale au Japon et dans la zone euro qui reste à la traîne. Divers facteurs ponctuels – la rigueur de l’hiver en Amérique du Nord et l’anticipation de la hausse de la taxe sur la consommation du 1er avril au Japon – ont débouché sur une croissance irrégulière.
Certaines grandes économies émergentes se caractérisent toujours par une expansion rapide, notamment la Chine, mais d’autres connaissent une baisse de régime. Le durcissement des conditions financières accentue le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes. La reprise progressive observée dans les économies avancées est encourageante, même si des facteurs temporaires ont fait baisser les taux de croissance au cours des premiers mois de cette année, tandis que le ralentissement de l’activité dans les économies émergentes va sans doute être un frein à la croissance mondiale.
Étant donné que des fragilités perdurent dans la zone euro, que le Japon commence seulement à s’atteler à la tâche redoutable qui l’attend en matière budgétaire, et que subsiste la possibilité d’un ralentissement en Chine, il est crucial que les économies avancées comme les économies émergentes reconnaissent l’importance grandissante que revêtent les réformes structurelles pour relancer la croissance et stimuler la création d’emplois.
Selon les prévisions de l’OCDE, la croissance aux États-Unis devrait atteindre 3,1% en rythme annualisé au deuxième trimestre de 2014, après avoir été affectée négativement par les températures exceptionnellement basses du premier trimestre. Ces conditions météorologiques extrêmes ont également eu des répercussions sur le Canada, dont la croissance devrait présenter une irrégularité similaire au premier trimestre, avant de rebondir à 2,4%.au deuxième trimestre.
Au Japon, l’assainissement budgétaire prévu devrait entamer la croissance à court terme. La hausse du taux de la taxe sur la consommation qui entrera en vigueur le 1er avril devrait doper l’activité au premier trimestre, les consommateurs procédant à des achats par anticipation, et faire monter le taux de croissance à 3,9% en rythme annualisé. Ce phénomène sera contrebalancé par une contraction de l’activité au deuxième trimestre, avant que la reprise ne revienne sur une trajectoire plus normale.
Le Royaume-Uni devrait enregistrer une expansion économique de 3% en rythme annualisé tant au premier qu’au deuxième trimestre, mais le taux de croissance de la zone euro – bien qu’en voie d’amélioration – reste inférieur à celui des autres économies avancées.
De fortes disparités persistent en Europe, où les trois principales économies (l’Allemagne, la France et l’Italie) considérées dans leur ensemble enregistreront une croissance moyenne pondérée de 1,9% au premier trimestre et de 1,4% au deuxième. L’Allemagne devrait connaître une expansion économique d’environ 3,7% en rythme annualisé au premier trimestre et de 2,5% au second, tandis que le taux de croissance annualisé de l’économie française oscillera autour de 1% et que celui de l’Italie restera en deçà de 1% au premier comme au deuxième trimestre.
Sans la Fed, les USA n’ont plus de croissance. La Chine tripatouille sans honte ses statistiques pour dissimuler l’essoufflement de sa croissance, bien différente d’une « expansion rapide ». Le Japon injecte à tours de bras, en pure perte. L’Inde, la Russie ou le Brésil sont en difficulté pour diverses raisons. Malgré une monnaie mieux gérée qu’ailleurs, l’Europe tente son troisième suicide historique en se complaisant dans les illusions socialistes, avec le risque de plus en plus prégnant de voir les social-démocraties glisser vers leur forme ultime, le fascisme.
L’optimisme de l’OCDE paraît incongru quand on observe le tableau de l’économie mondiale.