Les inégalités sociales ne sont pas des injustices

Notre société moderne se caractérise par une grande mobilité sociale. Les inégalités sociales résultent d’une méritocratie fluide et dynamique liée à l’intelligence.

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Les inégalités sociales ne sont pas des injustices

Publié le 26 avril 2013
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Contrairement aux idées reçues, notre société moderne se caractérise par une grande mobilité sociale. Et, s’il existe des inégalités sociales, celles-ci résultent d’une méritocratie fluide et dynamique fondée sur l’intelligence. Analyses.

Par Cincinnatus.
Un article d’Emploi 2017.

 

Le débat sur les inégalités qui s’est instauré et exacerbé récemment laisse penser que nous vivons dans un monde d’une injustice sociale criante. Cette recrudescence de dénonciation est portée par une mouvance intellectuelle que nous désignons par le terme de néo-égalitarisme.

Elle possède ses champions (tel que Stiglitz), et même en France son Évangile : un ouvrage intitulé Pour une révolution fiscale, de Piketty, Landais et Saez. Il s’agit d’un petit opuscule rouge de propagande égalitariste tout aussi déprimant à lire que l’autre petit Livre rouge, le fameux et fumeux appel à la révolution maoïste. Cette dernière y est d’ailleurs définie ainsi :

« La révolution, c’est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre. »

Le concept de lutte des classes révolutionnaire affiche plusieurs dizaines de millions de morts au compteur, ce qui nécessite tout un travail de rafraîchissement lexical à ses thuriféraires pour rendre possible sa funeste résurrection. Le prolétariat (trop dépeuplé) laisse place à la multitude. L’indécente sous-rémunération de la valeur travail (trop décente) laisse place à l’obscène sur-rémunération de la valeur capital. Mais surtout : la classe (trop floue) devient plus prosaïquement le fractile de revenu, le décile ou de préférence le centile, plus clivant. La révolution, c’est un soulèvement, un acte de violence par lequel un décile en renverse un autre.

Attiser la haine de classe-fractile ne passe donc plus par le vomissement de la bourgeoisie, mais la dénonciation de statistiques. Un agenda devenu moins emphatique, moins glorieux, mais le Grand Timonier chinois avait prévenu dans son recueil que la lutte ne serait pas une sinécure :

« Le régime socialiste nous a ouvert la voie vers la société idéale de demain, mais pour que celle-ci devienne une réalité, il nous faut travailler dur. »

Hollande 2013 ? Non : Mao 1957.

Le génie universel bienveillant de ce dernier avait détecté l’importance de l’analyse statistique pour l’éducation des masses (et l’utilité des rapports pour former les opinions, sport actuellement très à la mode en France) :

« Aujourd’hui encore, beaucoup de nos camarades ne savent pas qu’ils doivent prêter attention à l’aspect quantitatif des choses — aux statistiques fondamentales, aux principaux pourcentages et aux limites quantitatives qui déterminent les qualités des choses… »

L’appel des néo-égalitaristes aux « principaux pourcentages » a résonné haut et fort, et a été immédiatement adopté par des hommes politiques en plein désemparement idéologique depuis la chute piteuse du mur de Berlin : les fractiles du bas doivent se lancer à l’assaut (médiatique, législatif, fiscal) de ceux du haut.

Mais qu’est-ce qui a contraint un tel repackaging du discours socialiste historique ? La réponse est si simple : la faillite du concept de classe en raison de l’ampleur de… la mobilité sociale.

 

Du franchissement des barrières infranchissables

Pourfendeur assidu des inepties marxistes, Schumpeter n’avait pas manqué de noter que la doxa en question nécessitait des « barrières infranchissables » entre classes [1]. Marx ne laisse pas la moindre ambiguïté dans ce passage [2] :

La classe devient à son tour indépendante à l’égard des individus, de sorte que ces derniers trouvent leurs conditions de vie établies d’avance, reçoivent de leur classe, toute tracée, leur position dans la vie et du même coup leur développement personnel […] ce phénomène ne peut être supprimé que si l’on supprime la propriété privée.

L’association suppression de classe-suppression de propriété privée est au cœur du dispositif idéologique et d’une complète actualité.

La suppression de propriété privée prend aujourd’hui la forme de niveaux de taxation confiscatoires : Gérard Depardieu a ainsi clamé avoir subi un taux d’imposition de 85 % sur ses revenus de 2011, un taux très proche du taux marginal maximum qu’avaient mis en place les régimes communistes totalitaires de l’URSS ou de la RDA (90 %).

Comparons cette dérive soviétique avec la protection qu’offre l’Allemagne à ses citoyens en interdisant constitutionnellement une taxation supérieure à 50 %. Notre voisine manifeste ainsi l’exigence éthique du plus haut ordre que représente dorénavant pour elle le droit individuel à la conservation des fruits de son travail, et la limitation constitutionnelle de l’emprise étatique. Pauvres Français épris de liberté, serfs désormais nés du mauvais côté du Rhin.

Le dogme d’étanchéité des classes constitue un argument si crucial à l’idéologie marxiste qu’un simple contremaître se voit avili au rang de « déserteur de classe » s’il exprime la moindre sympathie pour son patron, pour reprendre l’expression célèbre d’Engels. Jamais à court de paranoïa conspirationniste, le marxisme considère que tout exemple, forcément peu fréquent, de promotion d’un individu de classe modeste n’est que la manifestation d’un pillage de talent, un kidnapping par une classe dominante qui veut enlever ses leaders naturels au mouvement prolétaire.

En sens inverse, la bourgeoisie se déchargera de ses rebuts/ratés sociaux par déchéance dans la classe prolétaire. La méritocratie ne saurait exister puisque, comme l’écrit sinistrement Marx : « La société ne se compose pas d’individus. » Le dénigrement de toute mobilité sociale, un des aspects intellectuels les plus originaux du marxisme pour Schumpeter, cautionne donc le recours à la seule issue, par là même légitimée : la guerre des classes et la violence.

Heureusement, en dépit de ses prétentions dérisoires de scientificité, le marxisme n’est qu’une confection théorique enragée et pathétiquement détachée de la réalité : deux Français sur trois n’héritent pas de la classe de leurs pères.

 

De la très admirable mobilité sociale contemporaine

Mesurer la mobilité sociale avec rigueur n’est pas une simple affaire.

Comme pour toute physique de flux, l’exercice se prête mal à la simplification, et encore moins à la réduction unidimensionnelle qui permet de manipuler l’imagination des masses avec des slogans populistes du type : « 1 % des Français accapare X % des revenus ! ».

La seule délimitation des classes pose un problème insoluble de stratification. Capturer statistiquement et avec fiabilité la mobilité, dans le temps et dans l’espace, sur les longues périodes idéalement requises, n’est devenu une possibilité que récemment. Il nous faut donc rétropédaler un peu après notre tonitruant et provocateur « deux tiers des Français n’héritent pas de la classe de leurs pères » pour réintroduire le minimum de complexité et de perspective qu’exige l’étude du sujet.

Tout commence assez mal car deux disciplines académiques se disputent l’analyse quantitative de la mobilité sociale :

  1. L’économie qui tend à se concentrer sur les revenus
  2. La sociologie qui parle plutôt de classes

 

Les différentes approches engendrent de multiples et subtiles différences de conclusions. Une opportunité de fertilisation croisée et de collaboration fructueuse ? Une souhaitable passerelle interdisciplinaire ? La compétition est si féroce entre universitaires que les passerelles en question ne sont le plus souvent que batailles de pont d’Arcole où les camps s’affrontent avec la dernière agressivité à grands coups de démonstrations, réfutations, démolitions, décrédibilisations, voire diffamations, ou pire (comme la très vicieuse oblitération des budgets de recherche)… La concurrence académique a ce défaut regrettable d’être en bonne part réputationnelle, ce qui ne favorise pas l’irénisme des débats. Nous nous concentrerons ici sur l’approche sociologique, plus proche des notions marxistes de classes.

Le second point à relever n’est guère plus encourageant.

Le lecteur aura noté notre admiration et notre reconnaissance pour la contribution durable du marxisme au bien-être général. Elles n’ont d’égal que notre émerveillement de constater la survivance et la surreprésentation massive de ses héritiers et propagandistes dans les milieux académiques. Dans son Histoire de la Sociologie en Grande-Bretagne [3], A.H. Hasley indique ainsi que seulement 3 % des sociologues de son pays votent conservateur. Neuf sociologues sur dix se réclament de la gauche modérée, ou dure. Un domaine complexe offrant une grande variabilité interprétative se retrouve donc entre les mains d’acteurs fortement et très asymétriquement politisés. Cette situation n’inspire pas une grande confiance dans l’objectivité des débats, loin de là.

C’est seulement après cette double mise en garde que nous pouvons introduire la pièce maîtresse de toute analyse : la table de mobilité sociale en France, telle que produite par l’INSEE, organisme dont la neutralité idéologique est au-dessus de tout soupçon [4] :

L’INSE. ne prend en compte que les fils (nous y reviendrons car ce n’est pas neutre), que ceux âgés de 40 ans et plus (nous y reviendrons car ce n’est pas neutre) en utilisant une stratification à six classes (nous y reviendrons, car ce n’est pas neutre).

Si l’on additionne les nombres en rouge, on obtient le pourcentage de Français qui se trouvent dans la même classe que leurs pères : 35 %. D’où notre slogan : deux Français sur trois n’héritent pas de la classe de leurs pères. Ce n’est pas l’ascenseur social, mais la reproduction sociale de Bourdieu qui est en panne.

 

Deux tiers de mobilité sociale, mais c’est énorme !

En fait, ce pourcentage est difficile à interpréter, car une société parfaitement fluide n’aurait pas une mobilité de 100 % en raison de la définition mathématique de cet indicateur.

Si la classe de destination des fils est totalement aléatoire, un certain nombre d’entre eux finiront malgré tout dans la même classe que leurs pères. Les pourcentages qui traduisent une absence totale de causalité entre la classe du père et du fils sont donc en fait inférieurs à 100 %. Ils sont fournis par une table dite « de mobilité parfaite » [5].

À partir du tableau ci-dessus, le calcul de la mobilité parfaite donne un résultat de 79 %. La mobilité de 65% des fils français représente donc 65/79 = 82 % de la perfection mobile, sans aucun déterminisme parental ! 82 % ! Apoplexie du faussaire Karl Marx car, de fait, la société contemporaine française est remarquablement fluide.

De surcroît, cette fluidité est en fait sous-estimée par construction :

Elle ignore la mobilité sociale d’un individu au cours de sa carrière en ne relevant qu’un état des lieux à une date donnée. Pour limiter ce souci méthodologique, l’étude de l’INSEE ne prend en compte les adultes qu’à partir de 40 ans, date à laquelle on espère que la catégorie socio-professionnelle est plus ou moins stabilisée. Le seuil est largement arbitraire, et le choix français minimise la mesure de mobilité : par exemple, nos amis canadiens le fixent à 25 ans pour leurs études nationales.

Les femmes sont ignorées par l’INSEE dans un papier typique comme celui de Stéphanie Dupays alors qu’elles méritent une analyse à part entière. Le Canada étudie ainsi la mobilité intergénérationnelle entre pères et filles en détail. On y découvre que les filles y affichent une mobilité bien supérieure aux fils : 87 % contre 74 % [6]. Se cantonner à la mobilité masculine minimise donc la perception de fluidité.

Un constat similaire au Royaume-Uni et les recherches récentes ont amené un sociologue britannique, Peter Saunders, à recenser 4 mythes de la mobilité sociale [7] :

  • Le mythe que vos chances de réussite dans la vie sont fortement prédéterminées par la classe dans laquelle vous êtes nés.
  • Le mythe que la mobilité sociale se dégrade par rapport au passé.
  • Le mythe que les différences d’aptitude soit n’existent pas, soit n’expliquent pas les différences de réussite.
  • Le mythe que le gouvernement améliore sensiblement la mobilité sociale par constructivisme éducatif ou par une politique de redistribution.

 

Ces conclusions l’ont conforté dans une conviction fort bien résumée par le titre de l’un de ses ouvrages précédents : Unequal But Fair (Inégal Mais Juste).

Nous ne reviendrons pas sur tous ces points dans le détail : la sociologie gauchiste n’en concède et n’en concèdera jamais aucun. En revanche, nous souhaitons attirer l’attention du lecteur sur une hypothèse étudiée quantitativement par Saunders de manière originale car c’est une ligne de recherche systématiquement censurée en France : le lien très fort entre mobilité sociale et intelligence.

 

Mobilité sociale et intelligence

Est-il nécessaire de rappeler à quel point la notion d’intelligence innée est l’objet d’une exécration hystérique en France ? Tous les enfants de la République ont le même potentiel intellectuel ex cathedra, et seules des injustices sociales inadmissibles expliquent la confondante dispersion des résultats obtenus par une Éducation nationale dévouée et admirable.

Saunders a pourtant l’outrecuidance de rappeler la preuve simple et imparable que l’intelligence est en bonne partie génétiquement héréditaire : il suffit d’étudier la corrélation de quotient intellectuel entre jumeaux au patrimoine génétique 100 % identique (dits monozygotes), 50 % identique (hétérozygotes) ou différent (enfant adopté).

Citant les travaux de synthèse du psychologue Hans Eysenck [8], il rappelle à ceux qui ont le courage de regarder les chiffres suivants :

Notre propos n’est pas de discuter les répercussions de tels résultats dans le détail, mais de poursuivre l’hypothèse d’héritabilité génétique partielle de l’intelligence, que ces chiffres appuient solidement, pour éclairer une dynamique cruciale de la mobilité sociale : l’aptitude cognitive.

Rappelons tout d’abord un truisme : les professions sont largement stratifiées par quotient intellectuel. Eysenck indique un QI moyen de 128 pour un avocat américain, 122 pour un enseignant, 96 pour un chauffeur de camion, 91 pour un mineur, etc.

Saunders décompose donc la société britannique en trois classes (supérieure, moyenne, inférieure) [9] qu’il suppose ordonnées par QI décroissant.

Au regard de la distribution gaussienne des QI dans la population en général, il en déduit le QI de la classe supérieure des pères (14 % des effectifs) : 116. Celui de la classe inférieure des pères (55 % des effectifs) est de 102. Pour les fils, la classe supérieure (27 % du total) a un QI de 109, la classe inférieure (44 % du total) 98 [10]. Saunders utilise maintenant un paramètre connu et non controversé des sociologues, la corrélation de 0,50 entre les QI des parents et enfants [11] pour tester une hypothèse : le niveau de corrélation d’intelligence entre parents et enfants explique-t-il la mobilité sociale intergénérationnelle ?

Simuler une distribution aléatoire des QI des enfants en maintenant seulement une corrélation de 0,50 avec les parents conserve ainsi une bonne partie des enfants de classe supérieure en classe supérieure (c’est-à-dire dans le top des QI de la population). Cependant, malgré l’inertie introduite par la corrélation de 0,5, un certain nombre d’enfants sera déclassé par effet de retour à la moyenne. Le même processus aspirera des enfants de classe inférieure vers le haut, mais avec un biais de probabilité à rester en bas. Saunders obtient ainsi une simulation de mobilité sociale (ici définie comme migration de classe) qu’il peut comparer à la réalité mesurée par les sociologues :

Les hypothèses de simulation sont incroyablement simples et restrictives :

  • les classes sont des classes de QI
  • le QI est le seul facteur de mobilité sociale
  • la corrélation intergénérationnelle de QI est de 0,5

 

Saunders obtient pourtant une réplique remarquable de la mobilité réelle, qui colle spectaculairement à la réalité. En d’autres termes, le pouvoir explicatif de l’intelligence comme facteur déterminant de la mobilité sociale est une hypothèse massivement convaincante.

Et comme les chiffres sur les jumeaux présentés ci-dessus lient indubitablement (mais partiellement, bien entendu) cette intelligence au patrimoine génétique des parents, on imagine mal comment vivre dans une société dont la mobilité sociale atteint 82 % de la mobilité théorique parfaite – donc sans aucun effet d’hérédité, ce qui est impossible – pourrait justifier les dénonciations incessantes d’injustice sociale criante qui inondent les médias.

Allant dans le même sens, une autre étude citée par Saunders, effectuée par un sociologue estonien, Tarmo Strenze, en 2007 a regroupé les résultats de 49 analyses dans le monde pour déterminer le meilleur prédicteur de réussite dans la vie : l’intelligence y précède et la classe des parents et la qualification professionnelle comme facteur de succès.

Ces travaux confirment certes une inégalité sociale, mais ils posent la question de son injustice. Unequal but fair, suggère Saunders : la société contemporaine ressort essentiellement comme une méritocratie fluide et dynamique de l’intelligence, inégale au sens où une loterie génétique impacte fortement les destinées, mais juste au sens où les individus semblent grandement y circuler et s’y reclasser en fonction de leurs aptitudes relatives.

 

Exemple de lavage de cerveau français

Pour l’édification de nos lecteurs, voici comment le sujet de la mobilité sociale est traité dans les révisions du Bac proposées en ligne par le journal Le Monde.

L’essai offert à la sagacité de l’étudiant de Terminale n’est pas formulé en termes particulièrement neutres : « Les inégalités économiques sont-elles le seul obstacle à la mobilité sociale ? »

Un œil entraîné, ou peut-être devrions-nous dire un candidat bachelier correctement conditionné, reconnaîtra instantanément l’appel du pied bourdieusien, ce que confirme amplement la lecture du corrigé. Capital culturel, capital social, reproduction sociale, hérédité sociale : tout le catéchisme y est religieusement récité. La conclusion insiste fortement sur la nécessité « d’attaquer les inégalités ». Parmi la documentation fournie pour assister (téléguider ?) la réflexion de l’étudiant, un graphique d’un livre français de sociologie liste cinq facteurs déterminant la position sociale du fils :

  1. Catégorie socio-professionnelle des parents
  2. Milieu familial
  3. Revenus du père
  4. Contexte socio-économique
  5. Diplôme du fils

 

Comparez cette liste « constructiviste » avec ce qu’écrit Daniel Nettle, psychologue britannique, dans un article publié en 2003 dans le British Journal of Psychology :

« Intelligence is the strongest single factor causing class mobility in contemporary societies that has been identified » (l’intelligence est le facteur isolé de mobilité sociale le plus important qui ait été identifié dans les sociétés contemporaines).

L’obscurantisme et le sectarisme intellectuel invisible qui sont à l’origine du processus de manipulation psychologique de nos enfants que nous illustrons et dénonçons ici sont à nos yeux une honte et une malédiction pour la France : il en résulte un pessimisme et une amertume chez notre jeunesse qui empoisonnent dès le départ de leur vie professionnelle les rapports de confiance cruciaux pour une vie adulte épanouissante.

Nous ne pouvons que chaudement recommander la lecture de La fabrique de la défiance de Yann Algan, Pierre Cahuc et André Zylberberg [12] au lecteur qui souhaiterait prendre plus ample conscience à la fois de la gravité du négativisme ambiant, de son prix en termes de bonheur et de sa consternante spécificité française : un héritage marxiste devenu une exception culturelle nationale nuisible dont on ne peut que se lamenter.

 

Méritocratie, oui, médiocratie, non

Il n’y a aucune évidence que nos sociétés contemporaines ne soient pas principalement et très largement méritocratiques, au grand dam des anathèmes des Marx ou Bourdieu.

Le misérabilisme larmoyant qui anime une grande partie de l’intelligentsia française interdit la reconnaissance d’une réalité dont tous devraient se féliciter, et dont la prise de conscience participerait sans aucun doute à l’élévation du bien-être de nos concitoyens. Cette reconnaissance d’une société d’opportunité, aussi réelle qu’actuelle, semble bien préférable au choix de s’enferrer dans la perpétuation d’un discours inepte d’injustice criante et de haine de classe qui ne fera pas plus le bonheur de la France au XXIe siècle qu’il ne l’a fait de l’humanité au XXe : la méritocratie, oui, et elle est largement en place ; une médiocratie égalitariste et son concert de jérémiades incessantes, non merci.

Une fois n’est pas coutume, suivons le conseil du petit Livre rouge de Mao : Éliminons les conceptions erronées.


Sur le web.

Notes :

  1. Dans Impérialisme et classes sociales.
  2. Dans L’idéologie allemande.
  3. Oxford University Press, 2004.
  4. Sarcasme : nous tenons en fait l’INSEE pour partial, étatiste, constructiviste, égalitariste et gauchiste.
  5. Pour nos lecteurs à la fibre mathématique, la mobilité parfaite de chaque case du tableau de mobilité présenté ci-dessus est obtenue en faisant le produit des sous-totaux de la rangée et de la colonne de la case concernée.
  6. Statistique Canada, Enquête sociale générale 1986.
  7. Dans Social Mobility Myths, Civitas, 2010.
  8. Hans Eysenck, décédé en 1997, était l’un des psychologues contemporains les plus éminents de sa profession, n’étant dépassé en nombre de citations dans les revues professionnelles que par Freud et Piaget, selon une enquête de Review of General Psychology.
  9. Le nombre de classes retenues pour l’analyse de la mobilité sociale a un impact mathématique très fort et pas toujours trivial sur les résultats obtenus, la probabilité de changer de classe augmentant avec le nombre de classes choisies. Les égalitaristes, dont l’auteur de l’étude sur laquelle Saunders s’appuie, ont une forte préférence pour une division en seulement trois strates, qui minimise les migrations et augmente la compatibilité apparente avec la doctrine marxiste.
  10. Le lecteur vérifiera que le QI de la classe supérieure baisse parce qu’elle est plus nombreuse, alors que celui de la classe inférieure baisse parce qu’elle l’est moins.
  11. Cette corrélation ne présuppose pas de causalité biologique plutôt que sociétale.
  12. Chez Albin Michel, 2012.
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  • La justice sociale, c’est tout simplement une égalité de moyens (l’école pour tous) et non une égalité garantie de résultats.

    Pour prendre un exemple sportif, l’accès aux stades est libre pour chacun, mais les petits gros ne sauteront jamais les mêmes haies que les athlètes aux jambes de gazelles … Faut-il charger les seconds de plomb pour ne pas vexer les premiers ?

    Le résultat serait rapide : plus de classement international, plus de monde dans les stades, et leur fermeture. Tout le monde y perdrait.

    Sur le plan sociétal, il y aura toujours des gens passionnés, qui ne comptent pas leurs heures, et songent encore à leurs affaires en s’endormant. Tandis que d’autres ferment leur esprit après 35 heures (s’ils l’ont jamais ouvert !). Il y aura toujours des cigales, qui claquent leurs petites économies au fur et à mesure, et des fourmis qui amassent et se privent de tout, en vue d’un grand projet à long terme.

    Tout le reste n’est que masturbations cérébrales …

    • OK pour l’égalité devant la loi, mais pas d’égalité de moyens !

      L’école doit être un marché libre, le Bien Commun ne justifie par la chimère égalitariste, ruineuse et destructrice d’une école identique pour tous.

      Il justifie en revanche quelques contraintes de contenu culturel et des examens nationaux ; des dispositions d’aide pour les pauvres pouvant aller jusqu’à des écoles publiques, mais préférablement libérales (bons scolaires, bourses, prêts); et bien entendu des administrations peuvent recruter sur concours des étudiants pour les former à des disciplines qui leur sont propres (langues mortes par exemple).

      Même confiné aux moyens l’égalitarisme est insatiable et peut tout détruire.

  • Si les inégalités sociales ne sont pas injustes c’est surtout c’est qu’elles ne sont pas le produit délibérer de décision humaine, mais le produit involontaire de règles justes. Je ne peux que renvoyer à Hayek.

    L’argument du mérite est particulièrement faible car pour le soutenir il faut admettre :

    1) que le mérite peut-être évalué objectivement (je me demande bien par qui et comment)

    2) qu’il peut justifier l’héritage (institution indispensable à une économie libre)

    3) qu’il peut justifier des différences de revenus de plusieurs ordres de grandeurs (produit inévitable d’une économie capitaliste)

    4) que la distribution des richesses selon le mérite est la plus morale (par rapport par exemple à une distribution selon le principe « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins »).

    Alors que le point sur lequel il faudrait insister c’est que justement les revenus ne sont pas « distribuée ». Vouloir distribuer les richesses selon le mérite peut-être un objectif socialiste tout aussi dangereux que de les distribuer selon les besoins.

  • Bravo pour cet article. J’ai moi-même creusé le sujet et abouti à des conclusions similaires: c’est effectivement l’intelligence générale (« g », approchée par le QI) qui permet le mieux de prédire la trajectoire professionnelle et donc sociale d’une personne.

    Or « g » est génétiquement héritable, c’est-à-dire conditionné par l’héritage génétique, dans un facteur qui est sans doute proche des 3/4 (le 1/4 restant dépendant de facteurs dits « environnementaux », comme l’alimentation, par exemple).

    La sélection naturelle, à l’oeuvre depuis toujours, et, ne l’oublions pas, toujours à l’oeuvre, interdit donc l’égalité entre les individus: car leur potentiel intellectuel est, au départ, très dissemblable.

    La grande erreur de nos sociétés occidentales (certaines plus que d’autres) est de ne pas prendre en compte cette donnée de base. On peut décréter que les humains sont égaux devant la loi et ont droit à une égalité des chances (ce qui est socialement apaisant), mais on ne peut rien changer au fait qu’ils naissent et grandissent avec des potentiels cérébraux différents, et que c’est ce potentiel qui détermine bien des choses dans le déroulement de leur vie.

    • L’obscurantisme est le refus de savoir, et de laisser savoir, à cause de conséquences politiques.

      Les libéraux ne sont pas obscurantistes parce que leur vision de la politique, et même leur anthropologie, est telle que le savoir ne peut pas avoir de conséquences.

      Il est facile de comprendre pourquoi les socialistes refusent de savoir que l’intelligence est héréditaire: Dans leur mode de pensée, ce constat se traduit nécessairement par l’eugénisme.
      Comme J-F Revel le soulignait, leur esprit est prisonnier de l’esprit de système, incapable de raisonner autrement qu’en termes d’ingénierie anthropologique.

      La gauche est étrangère à la vérité, à l’esprit critique, au bien commun. L’égalitarisme lui est tout, la bureaucratie le remède à toutes les différences.

  • Quand on considère le domaine du logement par exemple, l’égalité pronée par l’etatisme est tellement exacerbée que les gens ( dont la pensée a été ravagée par le socialisme d’etat) trouvent normal

    1. que les gens qui ont de bons revenus payent leur logement au prix fort et soient sévèrement imposés et taxés du fait de la possesiion de ce bien immobilier
    2. que les gens, qui ont de moindre revenus, aient DROIT pratiquement au même type de logement, que le loyer soit très faible car payé en partie par de la subvention, que les occupants soient exonérés de tout impot taxes et charges sur ce logement.

    Voilà les injustices générées par l’égalitarisme.totalitaire

  • Pas que ce soit complètement ininteressant mais je perçois de nombreux biais et raccourcis… Quelques uns en vrac:
    1- QI pas égal à intelligence mais à compétences cognitives spécifiques (des principes de fonctionnement quoi).
    2- Que le QI soit corrélé à la « réussite sociale » (je ne parle même pas de la pertinence très relative du truc m’enfin) est un truisme puisque les qualités demandés pour les postes dit de « classe élevée » sont sont grosso modo les même que pour un test de QI en moyenne. Il est aussi à noter que nombre de postes relativement « élevés » socialement ne sont accessible qu’après un test de QI ou assimilé, on nage donc en pleine prophétie autoréalisatrice…
    3- Le QI moyen d’une population varie beaucoup en fonction de l’acces à l’éducation scolaire (30% d’augmentation moyenne environ au 20e siecle dans les pays industrialisés). C’est un test dont le résultat peut évoluer avec le temps pour une même personne.
    4- Le truc des jumeaux posent au moins quatre problèmes:
    a) d’abord je doute que l’échantillon soit suffisant pour être représentatif, pour une raison assez simple qui est que les vrais jumeaux non élevés ensemble (à partir de quand d’ailleurs?) ne courent pas les rues et sont, s’ils sont adoptés,légalement assez « protégés » comme tous les enfants de fratrie adoptés séparément
    b) Ensuite je rappelle que le cerveau a déjà un vécu in utero lors de la naissance ce qui a une influence sur sa construction. c’est un facteur à prendre en compte pour les vrais et faux jumeaux (avec vécu intra-utérin assez semblable)
    c) Dans un contexte socio culturel proche, même si élevé séparément, l’interaction complexe entre la génétique et l’environnement va être très proche. Exemple bateau: des jumeaux graçon blondinets plutôt mignons selon les standards du moment auront un vécu relativement proche à contexte socioculturel proche (identification physique aux mêmes modèles, comportement des gens de l’environnement.
    d) Etablir un lien de causalité uniquement à partir d’une corrélation statistique est une erreur grossière.

    5- Le tableau et les trucs sur la mobilité …
    Déjà bon, la mobilité de classe quand un gars passe de ouvrier à employé ou agriculteur, peut-on réellement parler de « changement »… m’enfin admettons…
    Ensuite les offres en terme d’emploi évoluent, il y a par exemple moins d’ouvriers qu’avant, ben ui, vu que beauoup de la production en usine s’est délocalisée au profit d’autres emplois. Alors, les « fils de » s’il y a moins de possibilité dans la mm branche que leur père, forcément il vont avoir tendance à aller ailleurs…
    De plus Le degré d’instruction moyen ayant augmenté, ben ça se traduit dans le changement de type de poste…

    bref, beaucoup, beaucoup d’erreurs dans cet article selon moi…

    • Commentaire 1 – Oui et ? Chipotage qui ne change rien au raisonnement et aux conclusions.

      Commentaire 2 – Vous confirmez donc que ce qui est dit dans l’article est juste.

      Commentaire 3 – Le QI est corrélé avec le niveau d’étude réalisé. Non, vous croyez ? Et j’imagine que selon vous la causalité se fait dans le sens « plus d’études » => « plus de QI » ?

      Commentaire 4 – Si vous doutez que l’échantillon soit représentatif, nous, nous doutons que vous ayez pris la peine de lire l’étude en question. Avouez que ce serait une sacrée cuistrerie que de critiquer la méthode d’une étude que vous n’avez pas lu.

      Commentaire 5 – Vous confirmez donc que ce qui est dit dans l’article est juste.

      bref, vous prétendez voir beaucoup d’erreurs, mais il va falloir être beaucoup plus convaincant dans vos critiques, hein…

    • L’important pour un libéral est de tenir en échec les prétentions à l’ingénierie anthropologique d’État.
      Que l’hérédité joue un rôle est ici un argument contre les politiques fondées sur la négation de ce fait.
      Mais ces politiques sont avant tout illégitimes parce qu’illibérales.

      Quelle que soit la cause des inégalités,
      – Les différences de revenu sont justes
      – L’école doit être un marché libre

  • Le problème de la méritocratie est que l’héritage de classe permet à de parfaits incompétents de bénéficier d’un contexte social très favorable, dès la naissance, qui biaise la sélection naturelle vantée par beaucoup. Ce type de « réussites » devrait être remis en question car pour cette catégorie de population il n’y a point de mobilité sociale vers le bas. Article très intéressant toutefois.
    Me semble-t-il.

    • On connait tous le cas médiatisé de Jean Sarkozy., un parmi tants d’autres comme Arnaud Lagardère, parfait incompétent, prétentieux qui a provoqué un ouf de soulagement dans les milieux financiers en quittant le conseil d’administration d’EADS….. pour investir dans la télé.

  • Avoir fait passer les inégalités pour des injustices est un des succés du socialisme! Malheureusement.

  • Comme la complexité du travail augmente et que le pouvoir d’achat diminue on peut parler d’évolution, mais il s’agit de dévalorisation.

    C’est comme faire de la politique de bistrot.

  • « la classe (trop floue) devient plus prosaïquement le fractile de revenu, le décile ou de préférence le centile, plus clivant. »

    Supposons qu’un étudiant de 20 ans, vivant chez Papa Maman (ce qui ne fait de lui ni un riche ni un pauvre), a gagné environ 3000 euros durant ses jobs d’été. Il s’agit de la totalité de son revenu annuel.

    Indignons-nous ! En déclarant ses impôts, il est statistiquement dénombré dans le premier décile des revenus dont se gargarisent les socialistes, celui des « plus pauvres », écrasés par le vil capital sanguinaire, laminés par les marchés scandaleusement « inégalitaires » dont il faudrait corriger les abus.

    Et ne parlons pas de son patrimoine égal à 0 alors que, paraît-il, les plus de 60 ans détiennent 80% du patrimoine des Français ! Comme c’est étonnant ! Quand on a passé 40 ans à épargner, à rembourser ses dettes, il ne fait aucun doute qu’on possède mécaniquement un patrimoine légèrement supérieur à un jeune qui entre dans la vie active.

  • Si on part du principe héréditaire du QI et du fait que la mobilité sociale est relativement récente, c’est à dire sur seulement 2 à 3 générations; par le principe de décantation on devrait donc voir apparaître à l’avenir des strates avec une forte baisse de la mobilité.

    Ce phénomène sera d’autant plus vrais que les couples se forment généralement entre personnes de même groupe ou niveau social.

      • Certes, mais le niveau social était-il autant lié au QI il y a un siècle et plus ?

        • Il y a un siècle, je dirais, pas loin. Mais ça n’est qu’une estimation. Pour moi votre question est pertinente. L’informatique accroit vraissemblablement la prime au QI. Plus on remonte dans le passé, peut-être, moins ça jouait. Mais attention, dans des métiers anciens comme chasseur ou guerrier, l’agilité mentale, numérique, et la capacité à se représenter l’espace, sont aussi de grands avantages. On peut aussi imaginer qu’un paysan intellectuellement afûté peut tirer plus d’un terrain équivalent. Ça mériterait des études sérieuses.

          • Nick, Vous posez en même temps dans votre commentaire la question de la définition de l’intelligence : repérage dans l’espace, capacité d’abstraction, intuition, capacité de communication, charisme etc

  • Si on part du principe héréditaire du QI et du fait que la possibilité de mobilité sociale est relativement récente, c’est à dire sur seulement 2 à 3 générations; par le principe de décantation on devrait donc voir apparaître à l’avenir des strates avec une forte baisse de la mobilité.

    Ce phénomène sera d’autant plus vrais que les couples se forment généralement entre personnes de même groupe ou niveau social.

    • « principe héréditaire du QI  »
      « par le principe de décantation on devrait donc voir apparaître à l’avenir des strates avec une forte baisse de la mobilité »
      « les couples se forment généralement entre personnes de même groupe ou niveau social »

      ——-

      OMG ! Comment est-il possible de débiter autant de conneries en aussi peu de mots ? Un véritable exploit olympique !

      • « Et comme les chiffres sur les jumeaux présentés ci-dessus lient indubitablement (mais partiellement, bien entendu) cette intelligence au patrimoine génétique des parents, on imagine mal comment vivre dans une société dont la mobilité sociale atteint 82% »

        C’est à ce demander si Cavaignac à vraiment lu l’article.

        • Comme d’habitude, Citoyen est incapable de faire sien le bénéfice qu’on peut retirer de la lecture d’un article, des questionnement qu’il propose, des perspectives de recherches nouvelles auxquelles il invite, obsédé qu’il est d’interpréter tout ce qui lui tombe sous les yeux pour justifier son idéologie préalable ne souffrant aucune contradiction. Au-delà de l’héritabilité du QI, y aurait-il une héritabilité de l’obsession idéologique ? Un gène de l’entêtement stupide ? Un gène de l’obstination butée ? Le gène du socialisme qu’on pourrait soigner ? Heureuse perspective pour toutes ces pauvres victimes !

          • Votre argumentaire est édifiant, je comprend donc que vous me voyez comme un challenger au jeu du plus….idéologue.
            Il est connu qu’il ne faut jamais mépriser son adversaire mais, dans votre cas, vous le pouvez, vu les longueurs d’avance que vous prenez à chacun de vos commentaires.

          • Lol ! Détendez-vous, petit Citoyen ! Il n’existe probablement pas plus de gène de l’idiotie socialiste qu’il n’existe de gène du QI (cf Robert Plomin, 2001 et 2004).

          • J’adore le « petit Citoyen », le mépris dépasse votre raison. C’est parce-que condescendance rime avec intelligence qu’il vont de paire 😉

  • L’article est très bien. Cela dit, il part lui-même d’un biais, qui considère que l’intelligence est un critère juste de discrimination.

    Je suis de cet avis aussi, cela dit on aurait tort de prendre l’hypothèse comme acquise. Il y a un biais reproductif dans cette hypothèse : les personnes intelligentes sont celles aux meilleures postes parce qu’on juge qu’elles sont les plus aptes, et le système tourne en rond sur cette hypothèse grâce aux Universités et à un préjugé qui conduit à offrir les postes aux personnes jugées les plus intelligentes.

    Or, il y a beaucoup d’autres critères. D’ailleurs historiquement, l’intelligence n’a pas toujours été le critère dominant : force physique, beauté, sens de l’honneur, charisme, courage, sens de l’effort et j’en passe…

    Si on considère un critère héréditaire comme l’intelligence comme le critère déterminant, alors on rendre dans un système qui à la fois tourne sur lui-même, et qui s’auto-justifie par l’hypothèse sur laquelle il repose : les intelligents aux meilleures places.

    Mais nulle part l’hypothèse fondamentale a été discutée, et bien qu’elle soit autoprédictive, qu’elle tourne en boucle, et qu’il nous semble qu’il s’agisse d’un critère important, rien ne prouve qu’elle doive être le seul critère de hiérarchisation, ni d’un point de vue moral, ni d’un point de vue pratique.

    Pire elle peut cacher autre chose. Reprenons l’hypothèse populaire des élites qui se cooptent. Et acceptons l’hypothèse que cette seule cooptation désigne les élites. Alors on est accepté à l’X car on est intelligent, puis parce qu’on est diplômé de l’X on obtient un bon poste et un bon salaire. Alors on observa une forte corrélation entre intelligence et position sociale, mais cette corrélation sera totalement fabriquée et cacherait l’effet cooptation.

    C’est pas vraiment ma position, mais je voulais souligner l’aspect complexe du problème posé.

    • « d’un biais, qui considère que l’intelligence est un critère juste de discrimination. »
      «  » : les personnes intelligentes sont celles aux meilleures postes parce qu’on juge qu’elles sont les plus aptes,  »
      Elles y sont simplement parce qu’elles ont prouvé par leur intelligence qu’elles pouvaient l’occuper

  • « Neuf sociologues sur dix se réclament de la gauche modérée ou… dure. (…) Cette situation n’inspire pas une grande confiance dans l’objectivité des débats, loin de là. »

    Certes ! Quel débat, quand l’essentiel des experts autoproclamés milite en faveur de la justification scientiste de l’imaginaire lutte des classes !

  • Ce texte est tout simplement une suite d’inepties creuses, d’erreurs dignes d’un dernier de la classe, de propagande foireuse… Comment pouvez-vous écrire ce genre de propos ? Vous dites que la méritocratie fonctionne ? Vous dites que seul le QI est un facteur rigoureux d’explication de la mobilité sociale ? Alors, soyez honnête : dites simplement que les pauvres sont pauvres uniquement parce qu’ils sont bêtes. Vous confondez corrélation et causalité, vous confondez classes sociales et catégories sociales, vous confondez mobilité sociale et répartition du revenu par déciles, vous insultez l’ensemble du corps enseignant, vous n’avez pas lu ne serait-ce qu’une ligne de Marx, de Bourdieu, voire de Schumpeter… Vous pensez sincèrement que le chômage, la pauvreté, les inégalités, la crise n’ont aucun impact sur le pessimisme, l’amertume et le bonheur des Français, que seule la « manipulation obscurantiste et sectaire » des professeurs est responsable ?
    J’ai eu du mal à ne pas vomir en vous lisant. Je me suis retenu, mais l’envie était grande.
    J’ai une question importante : que voulez-vous démontrer ? Quel est votre but ?

    • Quel article rafraichissant de bêtise ! En lisant tous les charmants petits commentaires, on a envie de supprimer l’école républicaine et obligatoire et de réinstaurer l’école religieuse… si tu as les moyens de payer, bien sûr.
      Que les enfants de gueux retournent travailler la terre avec leurs gueux de parents ! De toute façon, ils sont trop bêtes pour pouvoir apprendre à lire !
      Ah, Jules Ferry, ce sale communiste !

      • Bel homme de paille.
        C’est plutôt vous qui vous moquez des pauvres en suggérant qu’ils sont besoin de cette école républicaine qui dans les fait fabrique des idiots et coute un bras aux plus démunis.

      • « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. »
        Jules Ferry, répondant à Camille Pelletan le 28 juillet 1885.

  • Je viens de relire ma critique (http://reflexionsdactualite.unblog.fr/2013/04/29/les-inegalites-expliquees-par-le-qi-ou-comment-les-liberaux-se-tirent-une-balle-dans-le-pied/) à ce papier inepte, et vient ajouter un commentaire à quelque chose qui m’avait échappé.
    En effet, l’énigmatique Cincinnatus (mais ayez le courage de vos opinions !) écrit : « Le concept de lutte des classes révolutionnaire affiche plusieurs dizaines de millions de morts au compteur, ce qui nécessite tout un travail de rafraîchissement lexical à ses thuriféraires pour rendre possible sa funeste résurrection. » Par là, vous laissez entendre que le communisme est derechef disqualifié par le totalitarisme des régimes dits communistes. Mais j’ai une question : que faites-vous des juntes militaires (Chili, Argentine, Brésil, Uruguay) des années 1970 et leur régime de terreur, alors même qu’il s’accompagnait d’un régime économique néolibéral ???

  • De la propagande libérale ni plus ni moins.
    Vous ne faite qu’entretenir avec un mépris certain , que les injustice sont le fruit de l’individu est pas du système..
    En clair ,vous défendais votre modèle libérale qui à échouer depuis sont retour au début des année 80..
    La pauvreté n’est pas un chois, le talent et les capacité scolaire sont en grande parti du à votre enfance et du relationnel avec votre famille.
    Tant que notre société sera basé sur la compétition le mal perdurera et vous le savez très bien au fond de vous;( ces valable pour toute la clique libérale et bourgeoise qui ont tendance à défendre un modelè criminelle : ( le libéralisme économique) . C’est comme ceux qui parle d’assistanat (culpabilisé la victime pauvre pour qu’elle accepte d’être exploité) Alors arrêter de vous donner bonne conscience en disant que l’injustice est lier à intelligence: pour être bon dans un domaine il faut pouvoir l’apprendre sans pression et injustice! L’ouvrier il ne baigne pas dans un environnement culturel favorable pour vivre sans compter alors le bourgeois privilégier oui. Et après c’est toujours le même discours » moi je me suis battu pour en arriver là, si il est SDF ou pauvre c’est ça faute » bande ce c… !

  • Superbe article.
    C’est tout de même triste de devoir faire ce genre d’article.
    La charge de la preuve ne devrait pas être à celui qui tente d’expliquer que la richesse qu’il possède est méritée, mais à celui qui prend la richesse d’autrui en arguant que ce dernier ne la mérite pas.

  • Si cela intéresse, vous avez un article sur la mobilité sociale et la courbe de Gatsby, par ici. Au delà du rôle effectivement important du QI et sa corrélation génétique avec le statut social et le revenu, il est des choses à savoir sur les études empiriques qui touchent à la mobilité sociale (des revenus) et celles-ci sont loin d’être parfaites d’un point de vue méthodologiques.

    Concernant la possibilité que les scores de QI soient causés par l’éducation et non l’inverse, il y a plusieurs façons de répondre à la question. Vous pouvez, par l’intermédiaire des « path analyses » et « structural equation modeling » tenter une approche longitudinale avec des variables mesurées à divers points temporels. Cela répondra directement à la question du sens de la causalité, et il semble qu’il parte d’abord du QI. Voir « Psychometric intelligence and achievement: A cross-lagged panel analysis ». L’autre manière est d’étudier expérimentalement l’effet des programmes éducatifs sur le QI et comparer les groupes de contrôles et expérimentaux. Quand cela est fait, on voit que les gains de QI sont temporaires, ne persistent pas à l’âge adulte. La dernière possibilité consiste à examiner les « effets de transferts » des gains de QI. S’il s’avère que le gain de QI est « domain-specific » au lieu d’être générale, alors il faudra conclure que le gains de QI n’est pas lié au facteur g de l’intelligence. Voir ci dessous :

    1. Education Is Associated With Higher Later Life IQ Scores, but Not With Faster Cognitive Processing Speed
    2. School tracking and development of cognitive skills

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