Croissance où es-tu ?

Le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu’il faut pour l’assassiner.

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Croissance où es-tu ?

Publié le 1 mars 2013
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Le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu’il faut pour l’assassiner.

Par Michel de Poncins.

Si ce n’était tragique, ce serait vraiment un spectacle du plus grand comique. Chacun des acteurs plus ou moins officiels brandit son chiffre au sujet de la croissance. C’est l’occasion d’un nouveau couac dans le gouvernement. Laurent Fabius, dont personne ne comprend ce qu’il vient faire dans cette galère, minore les chiffres du gouvernement. Moscovici bien dans son rôle proteste vigoureusement. Décidément, le chef d’orchestre Jean-Marc Ayrault a bien du mal avec ses musiciens. La Cour des Comptes s’en mêle et affiche son pessimisme. Quant à l’Europe, elle a communiqué ses prévisions le 22 février et elle écrase tous les chiffres avec mépris : son pouvoir en extension permanente lui permet de jouer les gendarmes. Comme la France aux yeux de tout le monde ne se réforme pas, elle la menace de sanctions financières ce qui est aberrant et insupportable. Ces péripéties montrent une fois de plus que l’adhésion à l’UE conduit à  une destruction lente mais régulière des nations, ce que beaucoup de peuples ne veulent pas malgré les votes plus ou moins truqués ici ou là.

De toute façon et quelles que soient les nuances tous les chiffres annoncés sont ridiculement bas. La sainte croissance disparaît sous le tapis. L’Europe, dans son ensemble, est presque en récession et cela montre aussi son rôle négatif sur le plan économique sans parler du reste. Un vrai gendarme doit être au-dessus de tout soupçon. Or la situation est si grave que les autres continents qui sont plus prospères se plaignent de la faiblesse du nôtre. Pendant ce temps plusieurs pays sont l’objet d’émeutes. Personne ne comprend l’austérité imposée par l’Europe et la rigueur qui s’ensuit. Des dirigeants corrompus échappent eux-mêmes à la rigueur et le fossé se creuse entre les classes politiques et les simples citoyens.

La folie taxative

Le pire si l’on peut dire est que le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu’il faut pour l’assassiner. Dès la préparation du tsunami fiscal que ce pouvoir avant l’élection avait promis, chacun des acteurs, que ce soit une entreprise ou un particulier, a commencé à lever le pied. Ensuite quand la menace est passée dans les faits ce fut terrifiant ; malheur aux riches, chasse aux entrepreneurs, actionnaires punis, retraites rognées, classe moyenne étranglée. S’ajoute une inventivité fiscale délirante. En dernière nouvelle, il est question d’attaquer les familles. Le Président, en visite au salon de l’agriculture, a prévu un nouveau tour de vis fiscal pour 2014 !

Globalement la chasse aux riches fabrique des pauvres et la paupérisation est bien le signe de la faible croissance. Le prétexte invoqué est qu’il faut équilibrer les comptes ou au moins revenir dans la règle du 3%. Bien que ce 3% soit un objectif très insuffisant, nous l’enregistrons. Croire que l’ouragan fiscal équilibrera les comptes est une funeste illusion : trop d’impôts tue l’impôt. En outre, le Président et son entourage sont drogués à la dépense publique et ils volatilisent l’argent de tous côtés contrairement à leur objectif prétendu.

Dans cette situation délétère et tout soudain, le même pouvoir se réveille sentant le parquet qui s’effondre et il commande un rapport. L’auteur, Louis Gallois, est un haut fonctionnaire socialiste n’ayant pas l’expérience de la direction d’entreprises capitalistes, mais uniquement d’entreprises publiques comme la SNCF. Il ne peut donc connaître le fonctionnement réel des entreprises privées. Il a, d’ailleurs, montré son incompétence en brandissant son rapport sur le perron de l’Élysée avec 22 mesures. Ces  22 mesures ne sont que du copié-colleé de nombreux rapports antérieurs sur le même sujet et ressemblent toutes à des usines à gaz. Elles ne peuvent remédier à la désindustrialisation, au chômage et à la paupérisation.

Sans rire du tout, le pouvoir a proposé 35 mesures pour restaurer la compétitivité perdue ! Il n’est plus question de choc : les principales mesures concernent le budget 2013. Alors que des entreprises meurent tous les jours, on leur promet des lendemains qui chanteront en 2014 ! L’illisibilité est totale dans un nuage d’usines à gaz, le nuage voguant selon le vent des déclarations et des votes.

La solution

La solution pour restaurer la croissance perdue et la compétitivité des entreprises, uniques créatrices de richesses, est connue des économistes.

Il faut pour l’essentiel libérer fiscalement ces entreprises par la suppression totale de deux ou trois grands impôts. Pour au minimum équilibrer les comptes, il s’impose de faire des économies. Celles-ci ne doivent pas se limiter à des mesurettes. Elles doivent être liquides, immédiates et massives. Dans un pays socialisé à 75% le champ est immense.

Très rapidement alors le peuple français retrouvera la prospérité à laquelle il a droit au lieu d’une austérité qui lui est imposée par la force.

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  • … et ne pas transférer quoi que ce soit sur la TVA, non, tailler dans les DEPENSES.

  • Boarf encore un vieux avec un logiciel des années 70.

    La France a perdu 1 point de croissance par decennie depuis les années 70. Au lieu d’invoquer le dieu croissance il serait de bon ton de changer la facon de penser et de planifier des budgets d’états avec une croissance 0 (et ce constat vaut pour tout les pays occidentaux).

    • Peut être car progressivement le prélèvement publique en % du PIB a régulièrement augmenté sur cette période ?

      Au lieu de toujours parler des détails, un vrai homme politique avec une vision regarderait les chiffres macro-économiques caractérisant la France et son système pour s’attaquer à la racine du mal. Le % de prélèvement du PIB serait une référence ainsi que la taille de la loi et des réglementations.

  • Une autre possibilité de choc de compétitivité pour les entreprises serait d’augmenter de façon importante tous les seuils en personnels leur imposant des contraintes administratives supplémentaires.

    • Je pense qu’une mesure facile à adopter immédiatement (et qui ne l’a jamais été depuis des dizaines d’années) c’est de diminuer de moitié les charges patronales ( cotisations pour la maladie, pour l’assurance chomage , pour les allocations familiales etc…) en responsabilisant les syndicats patronaux.
      Eventuellement ré-equilibrer un peu les comptes sociaux en remontant modérément les cotisations à la charge du salarié

      Ensuite faire le bilan au bout d’un an avec le patronat.
      .
      – voir si la compétitivité des entreprises a été dynamisé
      – voir si ça a réellement permis des creations d’emplois
      Puis
      – Prendre en compte, le bilan forcément negatif du au manque de recettes pour la securité sociale ,les caisses de retraites, assedic et autres et compenser par une hausse de l’IR ou leur reverser une partie des taxes sur le tabac l’alcool ou les produits petroliers.

      En revanche si c’est un echec comme la baisse de la TVA pour la restauration et que cette la baisse de moitié des charges patronales se traduit seulement par de plus gros dividendes versés aux actionnaires, Mettre les syndicats patronaux devant leur carences, arrêtez tout de suite le processus et revenir aux anciens taux de prélèvement.

      • Quand le chien a les dents plantés dans l’os il est impossible de lui faire desserrer la mâchoire. La fonction publique et assimilé ne renoncera jamais aux prélèvements déjà mis en place. Nos politiques n’envisagent une baisse de charge que comme un transfert vers une autre victime. Pour eux, une diminution des dépenses est quelques chose d’inimaginable, une sorte de régression vers la préhistoire, car cela reviendrait à admettre qu’une partie de la fonction publique est inefficace voire inutile …

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