France en « faillite aggravée » : le gouvernement veut étouffer la phrase de Vallaud-Belkacem

L’Elysée et le gouvernement français veulent faire oublier la faillite aggravée de la France, rendue publique par Najat Vallaud-Belkacem.

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Najat Vallaud-Belkacem (Crédits Ségolène Royal, licence Creative Commons)

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France en « faillite aggravée » : le gouvernement veut étouffer la phrase de Vallaud-Belkacem

Publié le 15 octobre 2012
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Le gouvernement français tenterait-il d’intervenir sur le travail de journalistes, Suisses de surcroît ? On est en droit de se poser la question lorsqu’on découvre, au détour d’une dépêche, que ses services ont tout tenté pour la faire retirer.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits de la femme (photo : JDD).

L’affaire commence comme bien souvent par l’une de ces petites phrases qui semble faire mouche : jeudi 11 octobre dernier, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a sèchement répliqué à François Fillon qui avait précédemment accusé le président Hollande « d’amateurisme », en le renvoyant au bilan de son action gouvernementale. Pour rappel, dans une interview du même jour aux Échos, l’ex-premier ministre avait en effet estimé que le projet de budget pour 2013 était « un monument d’amateurisme, d’irresponsabilité et de mauvaise foi ». Pensant probablement moucher l’impétrant, la porte-parole a alors déclaré à l’AFP :

« M. Fillon est-il vraiment le mieux placé pour donner des leçons, lui qui a commencé son mandat de Premier ministre à la tête d’un État en faillite et l’a laissé en état de faillite aggravée ? »

Le mot était lâché et la nouvelle reprise : selon la porte-parole du gouvernement, la France se trouvait donc en situation de faillite aggravée. Cette nouvelle n’est pas passée inaperçue en Suisse où le site Romandie.com a fait rapidement paraître une dépêche titrée « Bien que notée AAA, la France serait en ‘état de faillite aggravée' » Très manifestement, cette nouvelle n’était pas du tout du goût ni du gouvernement, ni de l’Élysée qui s’est ensuite empressé de rappeler la rédaction pour faire retirer l’article. Les coups de téléphone entre la rédaction suisse et le palais présidentiel français ont été dévoilés notamment par P. Chappaz sur son blog.

L’affaire ne s’arrête pas là puisque malgré les pressions, Romandie.com a conservé son article et maintenu sa version :

Romandie.com maintient la teneur de son article, à savoir qu’il n’est à priori pas cohérent de déclarer la France dans un « état de faillite aggravée » tout en défendant une note AAA auprès des agences de notation.

Mieux, le site d’information a confirmé avoir été contacté directement par le gouvernement français ; la rédaction a même posté une capture d’écran du mail reçu à ce sujet :

mail Elysee Romandie(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

On est en droit de se poser la question : pourquoi la presse française, pourtant si prompte à relayer les débordement de l’Élysée lorsqu’il était sous la direction de Sarkozy, ne s’est pas encore emparée de l’affaire ? Pourquoi, du reste, ne commente-t-elle pas plus la phrase de Najat Vallaud-Belkacem, lourde d’implications ?

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  • République Bananière quand tu nous tiens ?

  • Finalement, Najat Vallaud-Belkacem n’est-elle pas celle qui a tout simplement dit la vérité ?

  • C’est festivals avec les socialistes…
    Eux au moins ont le gouffre festifs !

  • La Suisse n’est pas la France, avec une presse aux ordres.

  • Ce qui se passe actuellement est un jeu de dupe entre marché est états et dire la vérité n’arrange personne…les marchés comme les états!

  • Mignonne cette ministre. Elle dit la vérité, et met les socialistes dans l’embarras. Bien, bien… Elle a presque tout pour plaire… 😀

  • L’Etat français semble bien aux aguets pour éviter que sa réputation ne se dégrade à l’étranger. Après tout c’est cette confiance de l’étranger qui le finance en partie.

    Mais alors un petit buzz international sur l’état réèl de ses finances publiques, serait ce suffisant pour le précipiter dans une situation de une cessation de paiement ?

    • « serait ce suffisant pour le précipiter dans une situation de une cessation de paiement ? »

      Je pense que oui, la finance dépend totalement de ce que croient leurs millions d’acteurs.

      Par contre si on veut éviter une psychose générale un jour ou l’autre il faut régler la base du problème et ce n’est pas du tout ce qui ce passe.

      La chance éventuellement c’est que d’autres pètent avant et détournent l’attention. (l’Amérique est *très* contente de la crise de l’euro)

  • Ils sont embêtant ces médias étrangers qui ne sont pas clientélisés par un demi-milliards de subventions annuels …

    • Avec ses jambes, pas étonnant que Madame la Ministre ait durci la position des médias.

    • 2.2 milliards au total si on compte toutes les niches et privilèges fiscaux. Mais ce n’est pas tout: il y a les budgets de France 2, France 3, France 4, France 5, TV 5, France 24, France Ô, j’en passe et des meilleures, et de France Inter, France Un Faux, France Culture, France Bleue, Le Mouv, toutes les RF régions etc. etc. Et n’oublions pas les marchés passés à Bouygues, Dassault, Lagardère …

  • Donc, si j’ai bien compris, l’information aurait été confirmée par P. Chappaz (fondateur de la société Ebuzzing) et le site Romandie.com lui même, à travers ce mail qui se termine par un somptueux « je vous écris au nom de Najat VB »… ça fait un peu léger niveau source.

    • le courriel a un auteur, publier son nom ne serait pas correct mais vous pouvez le demander à romandie.com et téléphoner ensuite au PM en demandant à parler à cette personne. Qui vous confirmera qu’elle a bien écrit à Romandie.com (mais pas pour faire pression non non non bien sûr)

  • ben ça nous prouve au moins une chose : que ce soit la droite ou la gauche qui dirige la france , aucun de ces 2 partie ne vaut mieux que l’autre puisque tout 2 ont activement participé à la faillite de ce pays , tout en s’engraissant sur notre dos bien sur ;

  • Dire « ça fait un peu léger niveau sources » est hallucinant.. Les media ne sont pas censés divulguer leurs sources, c’est de la déontologie journalistique de base.

  • Si elle nous la joue « basic instinct « elle peut dire n’importe quoi

  • « Vs nous avez laisser une dette de 600 milliards d’euro de dette suplémentaire » argumente le gouvernement Hollande sur le bilan catastrophique de Sarkosy! Alors qd on suit pas on se tait! … Et Garry avant qu’un journaliste ne sorte l’info avant les agence de notation (Moodyse…etc) tu m’appellera! ^^

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