Annoncés en grande fanfare au moment où l’État interventionniste sarkozyste triomphant « sauvait » les constructeurs automobiles, le développement et la production de batteries pour véhicule électriques sur le site Renault de Flins sont finalement abandonnés.
Il y a quelques années, un ami m’avait fait savoir qu’il envisageait de rejoindre Renault pour un nouveau projet de recherche-développement afin de mettre au point des batteries pour véhicules électriques. Il m’avait semblé judicieux de lui donner une réponse dubitative : Renault étant en alliance avec Nissan, entreprise Japonaise, c’est-à-dire d’un pays leader dans les batteries, et très en avance sur Renault dans la commercialisation de la voiture électrique, et nombre d’entreprises étant déjà très avancées dans la production à grande échelle de ces composants clés, je m’étais demandé ce que Renault pouvait bien espérer en réinventant la roue, dans un pays qui n’a pas d’expertise particulière de ce domaine précis, avec des années de retard sur la concurrence.
Je m’étais même avancé à me demander s’il ne s’agissait pas plutôt, plus simplement, d’un moyen d’obtenir des subventions, ce projet étant, à l’époque, en partie financé par le Fond Stratégique d’Investissement (FSI).
Quelques années plus tard, tristement, je ne peux que constater que mes doutes étaient pleinement justifiés.
Dans un premier temps, le FSI a du revoir ses calculs et les perspectives réelles du projet. Se rendant alors à l’évidence, il en a alors retiré ses billes, il y a de cela un an presque jour pour jour. S’agissant d’un organisme public, on ne peut que se féliciter qu’il ait changé d’avis, puisque le projet ne lui paraissait pas viable.
Aujourd’hui, le deuxième volet est tombé : c’est l’entreprise Renault elle-même qui est arrivée à la conclusion qu’il valait mieux acquérir les composants pour lesquels on n’a pas d’expertise en interne, chez un fournisseur leader de son domaine.
Et c’est ainsi qu’est arrivée l’annonce que Renault allait finalement s’adresser au Coréen LG Chem, déjà fournisseur pour la Chevrolet Volt (Opel Ampera) et la Ford Focus Electric. La Nissan Leaf, cousine des voitures Renault, utilise elle des batteries de AESC, une joint-venture entre Nissan et NEC.
Dans ce contexte de quête tous azimuts de réduction des coûts, on peut s’étonner de la persistance de l’optimisme du chef de Renault, M. Carlos Ghosn, sur les perspectives de la voiture électrique.
Je ne peux que partager cet avis, ayant moi-même émis les plus grandesréserves sur ce type de véhicules. La France étant par ailleurs totalement absente de la pile à combustible, on peut s’interroger sur l’avenir de la construction hexagonale en matière automobile pour l’avenir. Nos chers énarques auront réussi en 50 ans à plier l’industrie française en passant du travail au social.
Le moteur à combustion interne a tout de même encore de très belles décennies devant lui.
« dans un pays qui n’a pas d’expertise particulière de ce domaine précis ».
Attention à vos écrits fondés sur des préjugés sans connaissances précises dans le domaine: SAFT fait parti des constructeurs d’accumulateurs électriques (batteries) les plus importants au monde.