Ces fondateurs du politiquement correct français : Karl Marx et Friedrich Engels

Si l’on en croit la haine des riches, le mépris de la réussite et le ressentiment général qu’il dégage, le politiquement correct français a certainement payé un lourd tribut à la pensée de Karl Marx. Ces traits saillants de la mentalité française semblent sortir tout droit des fondements du marxisme.

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Ces fondateurs du politiquement correct français : Karl Marx et Friedrich Engels

Publié le 29 juin 2012
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Par Claude Robert.

Karl Marx

Si l’on en croit la haine des riches, le mépris de la réussite et  le ressentiment général qu’il dégage, le politiquement correct français a certainement payé un lourd tribut à la pensée marxiste. Ces traits saillants de la mentalité française, qui font d’ailleurs déclarer au philosophe allemand Peter Sloterdijk qu’en France « les riches sont en danger » (c’est quand même nouveau, en général on dit le contraire), semblent sortir tout droit des fondements du marxisme, dont on peut admirer les principales composantes dans ces quelques morceaux choisis :

 « Dans le développement des forces productives, il arrive un stade où naissent des forces productives et des moyens de circulation qui ne peuvent être que néfastes dans le cadre des apports existants et ne sont plus des forces productives, mais des forces destructrices (le machinisme et l’argent), et, fait lié au précédent, il naît une classe qui supporte toutes les charges de la société, sans jouir de ses avantages, qui est expulsée de la société et se trouve, de force, dans l’opposition la plus ouverte à toutes les autres classes…/… La révolution communiste par contre est dirigée contre le ‘mode’ d’activité antérieur, elle supprime le ‘travail’ et abolit la domination de toutes les classes en abolissant les classes » (L’idéologie allemande, Marx et Engels)

« Tous les mouvements historiques ont été, jusqu’ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l’immense majorité au profit de l’immense majorité » (Manifeste du parti communiste, Marx et Engels).

Que nous indiquent ces extraits on ne peut plus explicites ? Les choses suivantes :

– il existerait des classes sociales organisées, dont l’une est dominante et ne doit plus l’être : cette affirmation est de nature paranoïaque car elle postule que les classes ont conscience de leur existence, et qu’elles sont organisées et gérées comme si elles étaient des ensembles vivants et  homogènes qui interagissent comme tels. Par ailleurs, quand bien même ces classes auraient été de véritables organismes conscients de leur existence et de leur pouvoir, militer pour une révolution consistant à casser la domination de la plus forte (puisqu’elle domine) pour asseoir la domination de la plus faible (puisqu’elle est dominée) n’est rien d’autre que faire l’apologie de la guerre civile continuelle, en recommandant l’entropie (forcément sanglante) comme une fin en soi.  Enfin, quand bien même la situation se stabiliserait avec la domination du prolétariat, il faut alors se demander en quoi cette domination serait-elle meilleure que la précédente ? Et par quel miracle, cette domination serait-elle pérenne ? Car si le « prolétariat » devait « dominer » de façon naturelle, pourquoi ne l’aurait-il pas fait jusqu’à présent ? Et s’il avait une mission historique, pourquoi ne s’en serait-il toujours pas rendu compte ?

– l’argent et le machinisme seraient abjects : ils sont d’ailleurs liés, l’argent étant l’étalon du machinisme. Pourtant, l’argent est apparu bien avant ce dernier. Retour au troc ? Suppression des machines ? Une telle posture est incroyablement naïve.

– on pourrait supprimer les différences entre les dominants et les dominés : la société sans classes exprime en filigrane la promesse d’une société égalitaire, uniquement peuplée de citoyens égaux, et donc dépourvue de citoyens inégaux, c’est à dire « différents », ni « meilleurs » ni « moins bons » que les autres. Il n’y a donc plus de réussite relative, ni de mérite, ni même de différences à la naissance… Cette incroyable promesse est digne d’une religion qui, du fait de sa détestation de l’humain, aurait décidé son « ré engineering » en niant ses inégalités innées (génotype) tout comme acquises (phénotype), puis en cautérisant, excusez du peu, ses tendances narcissiques, sa soif de connaissance, son besoin de reconnaissance, son ambition de dépasser ses semblables, tout ce qui fait finalement la différence entre les hommes et les animaux. Cela signifie tout simplement la fin de l’émulation, la mort de la motivation individuelle, et par conséquent rien moins que l’euthanasie du moteur du Progrès. La société doit tout à la liberté individuelle car celle-ci a permis l’expression de la créativité de chacun. Sans cette liberté, il n’y a plus de motivation, plus d’émulation, plus d’inventivité, plus de désir d’accumulation (du savoir comme du reste), et donc plus de progrès. Le marxisme est suicidaire.

Au vu des similitudes qui existent entre le politiquement correct français et les idées marxistes, on peut hélas craindre que la lecture de « l’Opium des intellectuels » de Raymond Aron soit un remède insuffisamment puissant pour désenvouter ceux qui ont été touchés par la foi…

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  • J’aime beaucoup contrepoints. Je trouve que là c’est moyen… il y a vraiment un pas entre Marx et le marxisme et là, l’article est un peu simpliste, c’est dommage pour la crédibilité. Disons que les économistes savent bien que Marx a apporté pas mal de choses en éco, et qu’on ne peut pas tout résumer comme ça. Pour certains Marx était un « libéral »… Bref, article de bas niveau, il en faut, mais peut être pas à ce point…

    • Pourtant, cet article cite les briques essentielles du marxisme. C’est sans doute désagréable de les mettre à nu comme cela, mais ce n’est pas l’article qui les a caricaturé, il n’a fait que les choisir et les analyser il me semble…

    • @ Nicolas :

      il y a vraiment un pas entre Marx et le marxisme ??? vosu vous rendez compte de ce que vous écrivez ?
      Marx n’a rie napporté en éco, il s’est trompé sur tout, les économistes lesavent bien, les économistes de son temp encore mieux, relisez Guyot (sophismes socialistes et faits économiques).
      Marx « libéral » mais qui donc ces « certains » ??? vous êtes manifestement mal renseigné, en tout cas bien moins qude l’auteur de cet article, qui aurait pu (du) citer aussi le manifeste du parti communiste, bie nplus éclairant encore sur cette énormité qu’est le marxisme.

    • S’il faut critiquer ce billet alors il faut dénoncer son manque de virulence envers une utopie criminelle qui a tout tué, outre les individus, l’intelligence et même l’espoir.
      Marx a pris pied en Allemagne grâce à une formule : « le capital se concentrera mécaniquement dans un nombre de mains de plus en plus réduit. » Après des statistiques orientées sur cette affirmation, faux, c’est le contraire qui a été constaté, et le socialisme allemand a abandonné le marxisme.
      L’ouvrier producteur n’aura jamais accès au capital, il restera prolétaire, encore tout faux, d’où le déni de réalité de nos socialistes qui vaut pour eux, argument.
      « Le capital mort » – Quand le capitaliste vend une production 100 et qu’il rénumère 33, il se met 67 dans la poche. On veut bien admettre qu’il existe quelques frais de production annexes dans les 33 mais c’est toujours 44 d’exploitation. Pour corriger cette injustice il faut réduire le temps de travail ou augmenter le salaire, ou les deux. (je n’aborde pas le sujet des actionnaires pour ne pas trop fâcher)
      Marx n’a donc rien compris à l’investissement et au capital, salaires de demain.
      La méthode pour comprendre : Lire le capital, version qui se veut scientifique par rapport au manifeste (à lire aussi, c’est la même chose en version philosophique) puis comme on n’a rien compris, si esprit critique, lire Bastiat, Say, Hazlitt (pour l’actualisation des précédents), Charles Gave, Hernando de Soto (liste minimale), puis relire le capital et là on comprend tout, tout en se bidonnant, le capital de Marx est hilarant sauf quand on l’applique.
      Il ne faut pas sous-estimer la théorie du capital mort car elle est appliquée stricto sensu par les marxistes.
      Une relation professionnelle me rendait visite chaque année à la même époque et il était chaque année de plus en plus furieux. « Ces connards de cégétistes… ». Son rôle était de négocier les augmentations de salaire des ouvriers de chez Renault, outre le coût de la vie, ils invoquaient le capital mort entre une 4cv de l’époque à la R14 de l’époque de négociation. Naturellement, pour eux, la différence de prix actualisé était un enrichissement sans cause ou justifiée par l’exploitation des capitalistes qui cependant était l’état ! Pour contrer, il devait réaliser des calculs alambiqués de matières premières, du coût des innovations à ajouter à la 4cv de l’époque qui en était dépourvue, des essuie-glaces, le chauffage etc… et il en avait conclu qu’il fallait réduire l’augmentation des salaires… et que si exploitation il y a, il faut voir du côté du consommateur qui ne consacrait plus que 6 mois au lieu de 12, malgré les améliorations, pour se payer une Renault ! Quoi qu’il en soit, cette magnifique entreprise, ce laboratoire social comme ils l’appelaient, ne payait pas d’IS ni d’Urssaf puis a fait faillite malgré qu’une année j’ai du payer un impôt révolutionnaire d’un montant égal à une R5, en plus bien évidemment de l’impôt révolutionnaire « normal ».

      • D’accord avec vous. Le marxisme appliqué a tout tué. Il suffit de voir ce qu’est devenue la Russie sous les Bolcheviks : une non société. Ils ont réussi l’exploit d’anéantir l’agriculture en envoyant au Goulag quasiment tous les paysans et leurs savoir-faire ancestraux. Malgré toues les bonnes volontés, on a voulu recréer une agriculture sans paysans ni savoirs-faire, l’URSS sous Gorbatchev a frisé la famine alors que les récoltes de blé étaient exceptionnelles. Mais faute de moyens pour les récoltes, le transport et le stockage, la moitié de la récolte a été perdue.

        Ce qui me fait « marrer » avec Marx, c’est que ce type est venu bassiner les gens avec sa valeur travail alors que lui n’a jamais travaillé de sa vie en vivant en bon parasite de l’héritage d’Engels et qu’il est allé finir sa vie dans la patrie du capitalisme.

  • De manière amusante, si on accepte l’idée de classe, celle qui a actuellement le plus conscience de son existence et qui fonctionne dans une logique de défense de cette classe, ce sont… « les riches »! 😉

    • J’y vois plutôt les socialistes dans leur nid de coucou bien douillet.

    • Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon, Les Ghettos du Gotha : comment la bourgeoisie défend ses espaces, Payot, Paris, 2009

      • Que l’élite de l’élite défende ses positions, cela semble tout à fait logique lorsque l’on parle de la centaine des grands capitaines d’industries tous actionnaires ou membres des conseils d’administration des grandes capitalisations. Ils ne sont pas plus idiots que les autres. Mais de là à en tirer une régle générale sur la classe bourgeoise, il y a un immense pas, de nature paranoïde, comme ce qui est décrié dans cet article. Le bottin mondain ne fait pas une classe dominante…

  • Le vecteur dominant de cette pensée est « France Culture ». Je me souviens en effet d’un « Les Matins » (on devrait tous les relire à la loupe), où Henri Weber éléphant du PS disait qu’il avait fait ses humanités dans l’école trotskiste, l’une des meilleures formations en France renchérissait Demorrand

  • Marx et Engels,les Bouvard et Pécuchet de l’économie politique !
    Jusqu’à l’engrossement de la bonne y est !
    Flaubert devait être bien renseigné !

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