Inciter les Français à avoir plus d’enfants serait rétrograde ? Il faut pourtant une politique nataliste si on ne veut pas disparaître demain !
J’entends partout : « n’ayez surtout pas enfants ». En effet, « il y a trop d’hommes sur Terre, c’est mauvais pour la planète », ou, de la part des féministes, « les femmes prennent le gros de la charge des enfants, cela nuit à leur physique, à leur carrière, et creuse les injustices par rapport aux hommes ». Ou encore « avec les robots et maintenant l’intelligence artificielle, on va vers un chômage de masse. Pourquoi avoir des enfants qui n’auront pas de travail ? »
Je suis démographe, et jusqu’à il y a environ deux ans, mon discours inverse était mal reçu : « le nombre d’enfants recule partout, et de ce fait, nous allons vers des problèmes aigus ».
Depuis, cette ignorance s’est atténuée, notamment quand le président chinois a constaté que la population de son pays diminuait. Les articles décrivant l’effondrement du nombre d’enfants, notamment en Asie orientale, ont commencé à gagner la presse grand public.
La confusion entre stock et flux : le cas de la Chine
Reprenons l’exemple de la Chine : depuis quelques générations, la politique de l’enfant unique était très durement imposée, avec notamment des sanctions envers les femmes soupçonnées d’être enceintes pour une deuxième fois. Heureusement pour les Chinois, cette politique n’a pas été complètement respectée du fait de la corruption, puisque son résultat fut d’environ 1,3 et non un enfant par femme.
Il y a donc longtemps que le nombre de jeunes Chinois diminue. Par contre, les générations précédentes, en gros les plus de 35 ans, sont toujours plus nombreuses que celles qu’elles remplacent. Et elles meurent moins, tout simplement du fait que la nourriture est maintenant en quantité suffisante, sans parler des progrès de la médecine.
C’est la raison pour laquelle, jusqu’au début des années 2020, l’augmentation du nombre de quadragénaires et de seniors cachait la diminution du nombre de jeunes.
Mais bientôt les quadragénaires vont se faire à leur tour plus rares, et le nombre réduit de parents fera diminuer encore plus le nombre d’enfants, si le ratio reste à 1,3 enfant par femme.
On comprend que le président Xi organise de grandes foires au mariage. La pression politique a beau multiplier les couples, ce n’est pas pour autant que la fécondité augmentera : les jeunes femmes interviewées parlent d’avoir zéro ou un enfant !
Et c’est pareil ailleurs dans le monde
Et si l’exemple de la Chine est le plus frappant, n’oublions pas que le Japon, Taïwan et la Corée sont encore pires, avec moins d’un enfant par femme en Corée du Sud. N’oublions pas non plus que l’Europe en est à 1,51 ; les États-Unis à 1,66 ; et l’Amérique latine, naguère considérée à démographie galopante à 1,78 (source INED).
On pense en général que les pays musulmans sont particulièrement féconds : c’est encore vrai pour les pays les moins développés, tels que le Niger (6,6) ou l’Afghanistan (4,29). Ce n’est plus vrai ailleurs, avec un taux de fécondité de 1,67 en Iran ; 1,85 en Turquie ; 2,12 en Indonésie ou 2,24 au Maroc.
Reste l’Inde, mais des derniers chiffres montrent que l’on y franchit en baisse le seuil de deux enfants par femme (1,98). Reste également l’Afrique subsaharienne où la croissance de la population est encore rapide, mais où la fécondité baisse nettement, même si elle reste très au-dessus du reste du monde : à 4 enfants par femme, il y a encore presque un doublement par génération, mais on vient d’un triplement et davantage.
Chute de la fécondité, catastrophe annoncée
Quand le nombre de jeunes commence à diminuer, peu de gens s’en aperçoivent, sauf dans l’Éducation nationale, qui voit se desserrer un peu les contraintes de moyens, et en général reste discrète pour éviter les fermetures de classe. Il peut donc se passer ainsi une vingtaine d’années. Puis la population active commence à diminuer.
Ce n’est que plus tard, lorsque le fait qu’il y ait moins de parents fait qu’il y a encore moins d’enfants, que les statistiques nationales de population commençaient à être bouleversées et que le grand public est mis face aux conséquences de la crise démographique.
Parallèlement, arrivent les problèmes de retraite, et le système politique met indirectement la pression sur les jeunes pour maintenir le niveau de vie des retraités, alors que le nombre de cotisants diminue.
Arrivent aussi les problèmes d’immigration : les employeurs font pression sur les politiques pour trouver les bras et les cerveaux qui leur manquent, mais ces mêmes politiques sont soumis à la pression de la partie traditionaliste des électeurs qui craignent cette immigration (il n’est pas dans l’objet de cet article de dire si cette crainte est justifiée ou non).
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Sortez vos calculettes !
Pour montrer l’ampleur du problème, prenons une population théorique où personne ne mourrait avant 90 ans, tout le monde décédant ensemble cette année-là . Autrement dit, toutes les promotions sont égales : les 1–25 ans pèsent 25, les 25–65 ans pèsent 40 et les 65–90 ans pèsent 25.
Grossièrement, 40 personnes, les adultes, doivent nourrir 25 enfants et 25 seniors.
Si la fécondité « normale » de 2,1 enfants par femme est divisée par deux, comme c’est le cas en Corée, on se retrouve 25 ans plus tard avec toujours 40 adultes, mais qui ne doivent nourrir que 12,5 enfants, et toujours 25 seniors. Donc tout va bien.
25 ans plus tard, alors que les femmes ont terminé leur vie féconde, il n’y a plus que 6 enfants (deux fois moins de parents n’ayant eu que un enfant par femme) et il aurait fallu que chaque femme ait quatre enfants pour revenir à la situation de départ… il n’y a plus que 37,5 adultes (faites le calcul vous-même pour ne pas alourdir), et toujours 25 seniors.
15 ans plus tard il n’y a pratiquement plus d’enfants, moins de 20 adultes… et toujours 25 seniors. Inutile de vous dire ce qui va se passer, ou, si vous manquez d’imagination, en voici une description littéraire.
Conclusion : l’urgence d’une politique nataliste
On voit que j’oppose la faible fécondité, qui est le fait important pour le futur, et la croissance actuelle de la population, qui est le reflet d’une situation passée, et qui ne va pas durer.
Une partie des responsables en reste cependant imprégnée, pour sauver la planète ou alléger la charge des femmes, comme dit plus haut. Il en résulte des erreurs de prévisions dramatiques.
Par ailleurs, les politiques natalistes qui devraient théoriquement être mises en œuvre pour limiter les dégâts de cette diminution du nombre de jeunes sont mal vues idéologiquement.
La presse « progressiste » s’indigne du rôle de « ventre » que les « traditionalistes » veulent faire jouer aux femmes. Les adjectifs « réactionnaires » et « nauséabonds » se multiplient, obscurcissant encore les enjeux.
Pourtant, autour de moi, bien des jeunes couples démontrent qu’il ne s’agit pas d’une « mise des femmes aux travaux forcés », chacun s’arrangeant au mieux pour répartir les tâches… et les plaisirs.
Enfin demandons à ceux qui sont effrayés par la surpopulation ce qu’ils feraient s’ils avaient un pouvoir absolu : interdire les enfants ? Exécuter une personne sur dix prise au hasard ? Euthanasier les vieux ?
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Démographie de la Russie : une jeunesse décimée ou en fuite
Y Montenay a une vision collectiviste. C’est vrai que la France baigne dans l’état providence et il est difficile de s’extraire intellectuellement de la tutelle de l’état. La plupart des français imagine que si l’assurance maladie n’existait pas, les français ne pourraient plus se soigner.
Car enfin, que proposent les libéraux? Uniquement que les citoyens soit responsables de leur vie (de leur retraite içi), à charge de chacun d’anticiper suivant l’environnement économique. Nous ne proposons pas un monde idéal, mais la retraite collectiviste est une mauvaise idée, et en plus entre les mains des politiques qui ne nous veulent pas du bien.
Je ne veux ni de politique nataliste (ni anti-nataliste), laissons les couples avoir le nombre d’enfants qu’ils veulent.
PS Le GIEC prédit la fin du monde, Montenay notre disparition. D’après lui l’urgence c’est une politique nataliste, pour moi l’urgence est de ne rien faire. 🙂
Exactement. La retraite collectivité ampute les revenus de la retraite pour les distribuer à ceux qui n’ont pas travaillé (rappel : 2 millions de RSA, femmes au foyer, etc.) ou ceux qui n’ont pas ou peu cotisé (fonctionnaires, artisans, etc).
L auteur de l article a un vision simplement réaliste mais aller a l encontre de ce puissant mouvement societal de baisse régulière de la natalité est voué a l échec
Les exemples hongrois russes chinois…… montrent que ces politiques pro natalité ont toutes largement échoué
Effectivement laissons les habitants décidés comment ils organisent leur vie……😇😇😇😇
“….laissons les couples avoir le nombre d’enfants qu’ils veulent” : si seulement c’était vrai et aussi simple. On ne fait pas autant d’enfants que l’on veut, beaucoup, un peu ou pas du tout. Il y un puissant facteur psychologique qui entre en ligne de compte. Autrefois on faisait des enfants pour qu’ils prennent en charge leurs parents. On prenait en considération l’intérêt général. Aujourd’hui on ne souhaite pas avoir des enfants ou très peu, à la fois par intérêt individuel (satisfaction immédiate des ses besoins et plaisirs et loisirs personnels) et par peur de l’avenir (on ne fait pas d’enfants ou même très peu) parce que l’on ne sait pas dans quel “monde” ils vont vivre. Autant avant on voulait pour ses enfants un “bon avenir ordinaire” plus positif que celui que l’on a connu soi même) autant aujourd’hui on redoute d’avoir des enfants même très peu parce que l’on n’arrive pas à les projeter dans tel ou tel avenir. Autrefois, au lendemain des “grandes guerres” mondiales il y a eu du baby-boom par instinct de survie de l’espèce, on était dans l’éros. Aujourd’hui rien n’indique que l’espèce aura raison de survivre parce que justement l’on a en tête l’idée que demain ne sera gai pour personne, on est dans le thanatos.
La peur de l avenir est une théorie fumeuse de nos pastèques qui ne repose sur aucune réalité tangible, juste un fantasme…..
A cela s ajoute nos médias qui nous vendent de la peur a tour de bras pour faire du buzz
Les couples ont moins d enfants parce qu ils sont conçus essentiellement par des trentenaires voir un peu plus….les femmes engendrent nettement plus tard avec les limites de la fécondité
La contraception a aussi nettement participé a cette baisse de la natalité
Ce mouvement va continuer inexorablement…..
Quand a t on fait des enfants dans l intérêt général ???
Les francais de 1945 était dans l eros…….🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣
“Les couples ont moins d enfants parce qu ils sont conçus essentiellement par des trentenaires voir un peu plus….les femmes engendrent nettement plus tard avec les limites de la fécondité” : il y a de plus en plus de couples qui ne veulent pas du tout d’enfant. C’est un mouvement nouveau qui s’ajoute pour en aggraver les effets à celui des couples qui veulent engendrer moins d’enfants. Résultats : au plan général c’est du thanatos, du suicide collectif à long terme. Dans le déroulement de ce phénomène il n’y a pas que le rôle de la contraception, il y a aussi celui de l’avortement à grande échelle, et ces deux rôles relèvent bien du thanatos.
Ce mouvement va continuer inexorablement…..
L avortement à grande échelle
a uniquement été pratique en chine avec la politique de l enfantunique
Je me suis amusé à faire une simulation excel en prenant mes cotisations retraites de ma fiche de paie, et en leur appliquant un rendement à 3% (ce qui est clairement rien du tout). Eh ben je peux vous garantir qu’à mon départ en retraite, j’aurai un sacré pécule qui me permettrait de vivre sans baisse de salaire actuel pendant… 30 ans supplémentaire (sans prendre en compte le fait que le rendement continu après la date de départ en retraite)…
J’ai fait avec les cotisations chômages aussi, mais j’ai arrêté, tellement j’ai été écoeuré…
Jusqu’à preuve du contraire, l’humanité est le cancer de la planète. C’est juste une question de temps pour savoir comment nous allons disparaitre, de notre fait ou pas : collision avec une météorite, épidémies, éruption d’un super-volcan, guerres, changement climatique extrême dont les prémisses s’annoncent déjà …
Il y a eu cinq extinctions, nous préparons la sixième. Celle-ci est la conséquence de l’homme lui-même, nous détruisons des écosystèmes qui engendrent des changements dans le climat, nos activités industrielles qui saccagent directement notre environnement, et que dire de la démographie galopante qui augmente d’autant plus notre empreinte carbone ?
De toutes les joyeusetés que vous nous proposez, il n’y en a qu’une de vraiment réaliste et de plus probable (encore que très faiblement) : la rencontre avec une météorite de plusieurs kms de diamètre.
Depuis qqes années, la NASA prend ce risque au sérieux et travaille à l’écarter (mission DART) – ce qui en creux révèle que les autres menaces liées à une extinction endogène de l’humanité, c’est pipo de chez pipo.
Encore une conséquence de la surchauffe des cerveaux du GIEC.
A force d’entendre que notre climat est foutu – ce discours étant largement relayé par les pouvoirs publics, les enseignants et les médias – il ne faut pas s’étonner que des enfants angoissés deviennent des jeunes adultes angoissés et aient peur de faire vivre un enfer à leur progéniture.
Cela fait plus de 100 ans qu’on nous annonce le ralentissement de la croissance démographique. En 1980, nous étions 4 milliards sur Terre et 55 millions en France. 40 ans plus tard nous sommes 8 milliards (+100%) sur Terre et 67 millions en France officiellement (plus les autres), soit +22%. C’est déjà plus d’habitants que la Terre ne peut supporter. Et surtout arrêter l’argument franco-français des retraites, le système actuel n’étant plus adapté.
Comme pour l’économie, il va falloir à apprendre à contrôler la croissance, on ne peut plus continuer dans la fuite en avant.
Le problème de la démographie, c’est que son unité de temps n’est pas celle que vous envisagez ici. Vous comparez 1980 et 2020 ? Vous êtes à peu près dans la bonne unité, à un bémol près : vous faites l’erreur que dénonce l’auteur en début d’article, la confusion entre le flux et le stock. En pratique, vous regardez le stock : aujourd’hui nous avons X, et c’est beaucoup trop. Sauf que vous oubliez de considérer l’état du stock : une entreprise qui a un stock de 1 million de pièces, elle est contente. Sauf si sur ce million, la moitié est périmée.
C’est le problème démographique sur lequel alerte l’auteur aujourd’hui : le “stock” de population mondiale est encore en augmentation, mais cette augmentation ralentit actuellement, et plus ou moins partout.
Qu’est-ce qui va se passer quand les personnes en âge de procréer seront moins nombreuses que les autres ? La situation ne s’est pas encore produite donc c’est l’inconnu. Mais on se doute bien que si on a significativement plus de personnes dépendantes que de personnes en âge de travailler, on risque d’avoir temporairement des soucis…
Vous faites l’erreur de Malthus ou de Meadows : ne pas penser en dehors du cadre – ou croire que l’avenir est une ligne droite – ou ne pas comprendre que d’autres ont des solutions extraordinaires à des problèmes ordinaires.
Eh oui, le puissant effet démographique. Incroyable la vitesse à laquelle la démographie évolue,et cela se constate à l échelle d une simple vie. Et c est tellement mesurable , tellement prévisible et pourtant, nos gouvernants n ont rien changé à notre système de retraite (ex le plus flagrant) . Certaines personnes les croient capables d influer sur le climat, c est à se tordre de rire .
Le déni de réalité est bien vivant chez tous nos populistes a droite comme a gauche avec le totem vénéré de la retraite a 60 ans
Les députés NFP et RN prêts à voter ce retour main dans la main ( du coup les anathèmes fascistes et gauchistes ont disparu comme par enchantement)
Nos gaulois sont bien responsables de cette pusillanimite face à l action…
Les gouvernements suivent les moutons de panurge…..🤣🤣🤣🤣🤣
Ceux qui prônent la baisse de la natalité sont des gauchistes écolos qui par ignorance ou conviction avalent les inepties débitées par les idéologues de la gauche aveugles devant les faits qui ont provoqué cette explosion de la population terrestre. Le capitalisme a permis d’augmenter la prospérité et le progrès scientifique celui des productions agricoles pour la nourir.