Immigration : la rupture avec le peuple

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Immigration : la rupture avec le peuple

Publié le 6 juillet 2024
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Le droit des étrangers immigrés s’est construit depuis cinquante ans à l’abri du regard des peuples. Les gouvernants se sont totalement coupés de la population sur ce sujet.

 

La campagne pour les élections législatives de 2024 en France est un reflet saisissant du fossé qui sépare l’élite dirigeante de la population. La question migratoire révèle tout particulièrement cette rupture. Elle n’est pas la seule, mais le sujet est si émotionnel qu’il joue un rôle important dans le rejet de la classe politique par les citoyens.

 

Comme jamais depuis le commencement du monde

La problématique globale concernant l’immigration est liée à la démographie mondiale. Le problème est simple dans son principe, mais ses conséquences sont particulièrement complexes. L’évolution démographique majeure en cours dans l’espèce humaine crée des difficultés économiques nouvelles que les dirigeants politiques ne maîtrisent pas.

Les indices de fécondité diminuent comme jamais depuis le commencement du monde. Pour l’humanité entière, la banque mondiale donne les chiffres suivants : le nombre de naissances par femme était en moyenne de 5 en 1960 ; il est descendu à 2,3 en 2022 ; il faut 2,1 enfants par femme pour assurer la stabilité de la population.

Dans les pays riches, la situation est beaucoup plus préoccupante. Pour s’en tenir à l’Europe, voici quelques taux de fertilité fournis par la Banque mondiale pour 2022 : Allemagne (1,5), Autriche (1,4), Belgique (1,5), Espagne (1,2), France (1,8), Italie (1,2), Portugal (1,4), moyenne Union européenne (1,5).

On comprend que, dans ces conditions, des séries télévisées comme La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale) puisse fasciner le grand public en liant la question démographique et le totalitarisme.

 

Laisser faire et régulariser

La baisse du taux de fertilité (ou indice de fécondité) au-dessous du seuil de renouvellement de la population pose évidemment des problèmes, aussi bien du côté des actifs (pénuries de main-d’œuvre) que des inactifs (vieillissement de la population et charges inhérentes).

Sur ce dernier point, quel doit être le statut des personnes âgées dans une population où elles deviennent de plus en plus nombreuses ? Revenus des retraités, maladies et soins, décès et accompagnement de la fin de vie induisent des questions à la fois économiques et philosophiques d’une vertigineuse complexité.

Concernant les pénuries de main-d’œuvre, au moins à partir de la décennie 1960, la classe dirigeante européenne a recouru à l’immigration. Dans la décennie 1970, les usines d’automobiles tournaient à plein en France, et les travailleurs immigrés comblaient le manque de salariés français. Il en allait de même dans le bâtiment, les ordures ménagères, etc. Le besoin de travailleurs immigrés n’a pas fait l’objet de débats politiques à cette époque. La solution de l’immigration, inéluctable pour maintenir le niveau de croissance économique, a été adoptée pragmatiquement, presque clandestinement.

Il en résulte qu’aucune politique de l’immigration n’a été définie. Les politiciens ont laissé faire, puis ont adopté des plans de régularisations juridiques massives d’immigrés clandestins à partir de 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Le statut des travailleurs étrangers a été peu à peu aligné sur celui des travailleurs nationaux, avec tous les droits sociaux inhérents. Le droit au rapprochement familial a été mis en œuvre dans le courant de la décennie 1970, alors qu’auparavant, concernant l’immigration africaine, seuls les hommes venaient travailler, laissant femmes et enfants dans leur pays d’origine.

Cette évolution très pragmatique et parfois laxiste était observée avec défiance par la population française. Les gouvernants se sont peu à peu coupés des gouvernés sur ce sujet. En colmatant les brèches ouvertes par le déclin démographique à l’aide d’une immigration non contrôlée, l’élite politico-économique a fait jaillir la question identitaire. La thèse du « grand remplacement » a fait florès. Le choc des civilisations était vécu à l’intérieur même des pays d’Europe.

À lire aussi : 

Les conséquences du vieillissement en Chine et en France

Postures morales et contraintes juridiques

C’est alors que les postures moralisatrices apparaissent. La main sur le cœur, les gouvernants expliquent que l’ouverture à l’autre est une richesse, que l’accueil est un devoir. Certains extrémistes vont plus loin en considérant que la liberté de circulation des travailleurs est le pendant de la liberté des échanges de biens et de services. Le contrôle des frontières n’est qu’un archaïsme pour réactionnaire fascisant.

Tous ceux qui déroulent ce catéchisme hyper-altruiste ont une conscience aiguë de la problématique démographique et économique, mais ils cachent soigneusement cette réalité sous le masque de la moraline humanitariste. Ils peuvent ainsi apparaître dans les médias comme les défenseurs du bien. L’hypocrisie gouverne.

Le droit des étrangers s’est ainsi construit à l’abri du regard des peuples. Des jurisprudences ont été élaborées (Conseil d’État, Conseil constitutionnel, Cour européenne des droits de l’homme) et s’imposent désormais à l’administration, parfois même au législateur. Tout cela par la volonté d’une caste dirigeante, et sans le consentement des électeurs, non avertis de la situation.

 

Islamo-gauchisme et combinaisons politiciennes

Après un demi-siècle de laisser-faire, d’approximations normatives et de matraquage éthique, la rupture est consommée entre le peuple et ses gouvernants.

La crainte du « grand remplacement » se répand. Les enfants d’immigrés les plus mal intégrés deviennent manipulables. Les filles portent le voile que leur mère avait abandonné. Les fondamentalistes religieux liés aux autocraties politico-religieuses (Iran, Arabie saoudite, etc.) manipulent les jeunes musulmans français pour les orienter vers le terrorisme et affaiblir ainsi la démocratie. Fort heureusement, cela ne concerne qu’une faible minorité de nos compatriotes musulmans.

Mais chacun peut percevoir que nos libertés sont les ennemies des archaïsmes religieux manipulés par des dictatures. Des politiciens de talent, perdus pour la démocratie, utilisent l’islamo-gauchisme comme tremplin électoral. Le plus connu d’entre eux en France, Jean-Luc Mélenchon, issu de la social-démocratie, joue au révolutionnaire en se rendant parfaitement compte que ses propositions conduiraient le pays à la catastrophe. Mais il n’en a cure, le virus des combinaisons politiciennes l’a contaminé et les tentatives de conquête du pouvoir constituent son passe-temps addictif.

 

La gauche a refusé toute politique de l’immigration

La responsabilité des gouvernants français est écrasante dans cet échec.

L’immigration était une nécessité démographique et économique, et elle le reste. Le déclin démographique est implacable. Quiconque a observé par lui-même ce dernier demi-siècle sait qu’une véritable politique de l’immigration, autrement dit une immigration choisie et gérée dans l’intérêt de notre pays, avec accords bilatéraux internationaux, sélection des entrants et retour des clandestins, était possible. Mais toute la gauche s’y est opposé avec acharnement. Elle porte l’écrasante responsabilité historique de la situation actuelle.

Voir les commentaires (12)

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Créer un compte Tous les commentaires (12)
  • Qu’un pays ait une “politique migratoire” semble aller de soi…
    c’est typiquement un domaine pour lequel la démocratie est légitime…

    l’ue pose problème à cet égard..

    ceci dit si “ouh les fasciste” a marché… ce n’est la faute de personne d’autre que ceux qui on marché…

  • L’immigration n’est pas un problème en soit. Le problème vient de l’origine des migrants. Lorsqu’italiens, espagnols, polonais, russes, etc immigraient en France, peu de problèmes se posaient puisqu’ils s’intégraient dans la République. De plus, comme il n’y avait pas d’aide sociale, seuls ceux qui travaillaient restaient.
    C’est exactement la situation opposée qui se passe actuellement. L’immigration ne s’intègre pas et elle s’installe pour profiter des aides sociales.
    Et a-t-on besoin en France de l’immigration ? Dans un pays qui compte 7,2% de chômeurs sans travail + 5% de chômeurs occasionnels + 2 millions d’allocataires du RSA et qui est désindustrialisé, que vont faire nos immigrés clandestins ?

    • Les immigrés occupent tous les jobs que les français refusent catégoriquement : dans l agriculture le btp, le nettoyage, les transports la santé…..
      Dites nous comme vous remettez au boulot nos millions de chômeurs et bénéficiaires du RSA……..
      Le constat est simple….les solutions beaucoup moins……

  • Oh je crois que la responsabilité de la gauche et de la droite -enfin- ce que l’on appelle droite , parce que chez nous … la droite n’existe pas . Tout va dépendre de notre jeunesse (toutes origines confondues) . Va t ‘elle être capable de s’unir pour le pays , ou va t elle se déchirer violement ?

    • Ne rêvez pas. En France on évite soigneusement toute étude du problème. Mais les Allemands en ont réalisé une dont voici les résultats:
      Seuls 460.000 des Syriens, Afghans, Somaliens ou Irakiens entrés dans le pays ont actuellement un emploi, et la plupart d’entre eux n’occupent que des postes sous-qualifiés. Parmi les autres, 235.000 sont au chômage et 437.000 autres sont à la recherche d’un emploi… rien d’étonnant à cela, 88 % n’ont pas de diplôme professionnel. Seuls environ 4 % ont une formation professionnelle, 7 % une formation universitaire. La formation des réfugiés est également décevante ; sur les 25.000 candidats (issus des huit principaux pays d’origine des demandeurs d’asile) à une place d’apprentissage 15.000 (60 %) n’ont pas été retenus en raison de leur trop faible niveau.
      Venant de pays du Tiers monde pauvres, ils se retrouvent dans une société numérique et industrielle dont ils n’avaient aucune idée, et n’ont pas l’instruction nécessaire pour s’y intégrer ainsi que l’on peut le constater.

      10
  • Personne ne sait vraiment si l’immigration est bonne ou non pour les pays d’accueil, leurs habitants ou leur économie. Personne ne sait si réellement une française lambda préfère avoir une famille gambienne à l’appart d’à coté, de la délinquance et du mal à trouver un travail bien payé que rester à la maison à s’occuper de 4 enfants. Chacun ou chacune a des préférences qu’il est compliqué d’énoncer (surtout dans un contexte politisé à outrance puisque désormais la politique se mêle de tout) et plus encore d’agréger.

    Ainsi sur cette question comme sur tant d’autres la solution n’est ni celle choisie d’un groupe d’experts plus ou moins auto-sélectionnés qui dirait le “bon” (pour qui ?), ni du vote démocratique (trop figé dans le temps, emprunt de biais puisqu’ “un adulte une voix” trop uniforme empêche l’expression des subtiles différences)… mais bien du marché libre.

    Gary Becker l’avait bien suggéré, mais peut être de façon “incomplète”. Une solution serait qu’à chaque fois que la population baisse ou qu’il semble au gouvernement nécessaire de l’augmenter par immigration, des “droits à immigrer” dont le total serait ce que le gouvernement souhaite (mettons 200 000 personnes l’année x) soient distribués à TOUS les français quelque soit leur âge (donc, mettons toujours, un 200 000/67 millionième de droit par personne). Libre à eux ensuite de le garder, le vendre sur le marché au prix qu’il leur conviendra ou le détruire. Les immigrants potentiels ou leurs réseaux pourront alors aller sur le marché et acheter ces droits de sorte qu’il y ait 1 droit complet par immigré arrivant.

    On verrait ainsi à quel prix s’établit le transfert s’il y a des marchés séparés et donc si le prix d’un droit à immigrer est le même pour, au hasard, un Finlandais avec un doctorat en informatique et un gardien de chèvre Soudanais. On verra aussi si les “anti immigration” le sont toujours avec des droits valant 10 000€ où si les “amis des peuples du monde” sont prêts à lâcher ces même 10 000€ pour permettre à un “damné de la terre” de venir en France…

    Tant que cela n’est pas mis en place, on décide toujours “au nom du peuple” sans laisser aux membres de ce peuple le choix véritable.

  • Comme l’article l’explique, l’immigration résout les problèmes que la démographie ne veut ou peut plus résoudre. Cela étant, et comme l’article l’indique aussi, la situation actuelle s’est établie sans que l’électeur n’ait jamais été consulté sur le sujet.
    C’est cette anomalie qu’il conviendrait de corriger. Mais la réforme prévue devrait être précédée par des explications complètes et nécessairement longues et couteuses. Cela s’appellerait la démocratie. Est-ce seulement possible, ou est-ce une utopie ?

    • Nous avons 5 millions de chômeurs, donc l’immigration est inutile. De nombreux métiers ne trouvent pas preneurs malgré elle. En 1945 la France comportait 45 millions d’habitants. La baisse de la population sera compensée par le progrès technologique qui va libérer des centaines de milliers de gens!

  • L Opium des intellectuels
    17 mars 2025 at 22 h 13 min

    l’immigration de masse c’est un peu comme le protectionnisme ou la dette… cela consiste à faire venir de nombreux travailleurs à bas-coût afin de rentabiliser des secteurs sous-productifs. Si nous sommes contraints à importer des immigrés c’est que nos secteurs économiques sont sous-performants. Bref, l’immigration est une prime accordée aux capitaux les moins performants et cela maintient nos pays dans une stagnation économique que l’on peut observer depuis des décennies (à peine compensée par la dette massive). Si nous n’avions pas d’immigration, nous serions obligés d’être innovants. On parle beaucoup de dégraisser l’état mais il faudrait aussi dégraisser le capitalisme soviétoïde sous-performant gavé de redistribution et de main-d’oeuvre low-cost d’importation. C’est une véritable révolution libérale qui nous remettra sur les rails à tous points-de-vue.

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