Démographie chinoise : histoire d’un déclin annoncé

Comme ailleurs dans le monde, la Chine fait face à un problème très classique, facilement chiffrable et prévisible, mais qu’on se refuse à voir en face.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Photo by Jerry Wang on Unsplash - https://unsplash.com/photos/jfnUC7s3iuw

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Démographie chinoise : histoire d’un déclin annoncé

Publié le 10 juin 2021
- A +

Par Yves Montenay.

À l’inverse du courant dominant des admirateurs du miracle chinois, je vous écris depuis plus de 10 ans que l’évolution de ce pays est certes méritoire, mais n’a rien de miraculeux et qu’elle va même être entravée par des faiblesses profondes qui se révéleront progressivement. Parmi celles-là il y a la démographie.

Au début, mon analyse tombait dans le vide, mais petit à petit elle est sortie du cercle étroit des démographes et l’actualité lui a donné brusquement toute son importance.

Mais commençons par un rappel historique.

L’histoire chinoise sous le signe du (grand) nombre

La Chine a toujours eu la réputation d’être surpeuplée. Les empereurs sérieux construisaient ainsi des digues pour gagner ou protéger des terres arables pour nourrir la multitude.

Les Européens arrivent au XIXe siècle sans avoir la moindre idée de l’importance de la population chinoise mais le grouillement dans les villes et dans les campagnes leur donnent l’impression d’un réservoir inépuisable. On parlait alors du « péril jaune ».

Il faut dire que nous étions avant la révolution démographique de la deuxième partie du XXe siècle, qui a vu la multiplication de l’humanité grâce à l’hygiène et aux vaccins. L’Égypte avait peut-être trois millions d’habitants, mais l’Afrique était vide. Donc la Chine et l’Inde symbolisaient le trop-plein pour le reste du monde.

Mao au pouvoir lança un recensement qui révéla que la population était passée de 415 millions d’habitants en 1900 à 500 millions en 1953. Ce chiffre effraya la Terre entière et Mao lui-même. Bien sûr nous sommes loin des 1,4 milliard d’aujourd’hui, mais entretemps nous nous sommes habitués à voir par exemple une centaine de millions d’habitants en Égypte comme au Vietnam ou au Maghreb.

C’est dans ce contexte que fut lancée la campagne pour le contrôle des naissances en 1956-1957 et l’administration fut chargée d’imposer un enfant unique à tous les Chinois pour endiguer cette marée.

Ces fonctionnaires avaient de grands pouvoirs et surveillaient par exemple les règles des femmes employées (il n’y avait que des entreprises d’État à l’époque). Les femmes illégalement enceintes étaient punies financièrement et devaient avorter. La seule issue était la corruption ou la clandestinité, qui expliquent que le nombre d’enfants par femme n’est jamais tombé à un.

Mais les foyers qui n’avaient qu’une fille risquaient de mourir de faim dans leur vieillesse, tandis que leur enfant nourrirait la famille de leur mari. Il n’y avait bien sûr pas de retraite.

Résultat : l’avortement dès qu’une fille était annoncée, et il fallut interdire aux médecins d’indiquer le sexe de l’enfant avant la naissance. Du coup se multiplièrent les infanticides et la population d’aujourd’hui manque de femmes surtout en bas de l’échelle sociale. Une inégalité de plus entre les riches et les pauvres dans ce pays théoriquement communiste.

La multiplication de la population fut stoppée, tout en nous offrant une belle illustration de l’inertie démographique : des parents nombreux nés avant la limitation des naissances donnèrent naissance à une foule d’enfants uniques, ce qui nous a conduit aux 1,4 milliard actuels.

Il y a quelques années, on se rendit compte de l’absurdité de la situation et de l’inévitable écroulement démographique futur.

Mais cette administration de contrôle se révéla extrêmement puissante et il fallut des années pour autoriser les parents à avoir un deuxième enfant si le premier était une fille, puis à tout le monde d’avoir deux enfants, puis, depuis le mois de mai 2021, à en avoir trois.

Vous avez bien lu : le nombre d’enfants demeure défini par la réglementation !

Pas question que le parti lâche ce levier permettant d’intervenir dans la vie privée.

La population chinoise : une actualité devenue brusquement brûlante

Or, en mai 2021, le retard de la publication des résultats du recensement chinois de 2020 prévus pour avril 2021 a brusquement attiré l’attention du monde. Pourquoi ce retard apparemment suite à une consigne de Pékin ? Probablement parce que les résultats étaient embarrassants.

Je vais commencer par rappeler les résultats officiels, que certains sceptiques disent arrangés, ce qui, à mon avis, est possible mais pas si simple, parce qu’il faut veiller à ce que tous les résultats partiels soient cohérents. Cela alors que la hiérarchie des responsables, un maire par exemple, doit connaître les chiffres réels.

Je vais donc dans ce qui suit supposer que ces chiffres officiels sont justes et vous je vous informerai d’éventuelles rectifications.

Voici les principaux :

  • La population totale est passée de 1,339 milliard en 2010 à 1,412 milliard en 2020, tandis que l’Inde n’aurait que 1,366 milliard d’habitants.
  • Le nombre de naissances est tombé à 12 millions contre 14,65 en 2019.
  • Les démographes ont l’habitude de parler du nombre d’enfants par femme, ce qui permet les comparaisons internationales. Je n’ai pas trouvé ce chiffre, mais si on applique la baisse des naissances au taux généralement signalé auparavant, soit 1,5, on arrive à 1,2.

Ayant quelques doutes sur la base de 1,5, je pense que le chiffre réel est nettement inférieur à 1,2. Deux pays à population largement chinoise, Taiwan et Singapour en sont respectivement à 1,13 et 1,25, ce qui donne une meilleure idée de la base réelle.

Démographie chinoise : quand le recensement 2020 signe une humiliation nationale

Le petit monde des démographes s’attendait à ce que la population chinoise baisse légèrement en dessous des 1,4 milliard et abandonne bientôt la première place mondiale au bénéfice de l’Inde.

Finalement, l’honneur est sauf avec un peu plus de 1,4 milliard et une augmentation par rapport au recensement de 2010… repère probablement plus favorable que 2019 qui aurait probablement fait apparaître une baisse du fait de la structure de la pyramide des âges (diminution du nombre de parents) et de la pandémie.

On a donc évité l’humiliation nationale, mais tout le monde est bien conscient qu’elle n’est que retardée.

Par contre l’avenir est inquiétant avec une fécondité tombée en dessous de 1,2 enfant par femme venant du chiffre de 1,5 souvent cité sans source précise et qui servait de base aux pyramides des âges, y compris dans mes précédents articles.

Il est vrai que 2020 était l’année de la pandémie, mais le pays était justement très fier de l’avoir officiellement jugulée rapidement.

Ce qui a frappé d’abord les observateurs, dont probablement le président Xi, c’est la baisse du nombre de naissances.

C’est une catastrophe nationale, mais dont les effets ne seront pas immédiats puisqu’il faudra 25 à 65 ans pour que les conséquences s’en fassent progressivement sentir dans la population active.

Et surtout il y a un autre facteur qui, lui, n’est pas psychologique et a un impact immédiat.

Déjà moins de jeunes actifs, et ça va s’aggraver

Voici comment se présente la pyramide des âges chinoise en 2019 :

démographie chinoise

Malgré la fin de la politique de l’enfant unique, on voit que la chute de la natalité se poursuit et même s’accélère.

démographie chinoise

À mon habitude, je vais prendre des chiffres simples et arrondis pour illustrer mon raisonnement, et non les chiffres officiels détaillés légèrement différents, mais d’une exactitude discutable.

La population des 30-34 ans est d’environ 64 millions pour les hommes. Celle des 15-19 ans de 43 millions. La différence est de 21 millions : c’est environ le tiers de la population active masculine qui est potentiellement en voie de disparition !

Ce chiffre appliqué aux 20-30 ans (approximation grossière, mais simple) donne un déficit de 42 millions.

Et cela ne fait que s’aggraver : tous les 5 ans, vous enlevez 21 millions d’actifs de plus.

Cela signifie que la Chine va de plus en plus manquer de bras.

Moins de jeunes actifs, puis moins d’actifs tout court

On objectera que la productivité monte rapidement. Effectivement.

Supposons à titre très indicatif que l’impact négatif est proportionnel au nombre d’actifs manquants, on voit qu’il va falloir chaque année compenser une diminution de 4 millions, soit environ 1 % (toujours de la population masculine active, en chiffres très arrondis).

Si l’augmentation nationale de la productivité était de 5 à 6 % par an, vous me direz qu’une baisse de 1 % laisse un niveau de progrès impressionnant.

Mais il y a plus grave : ce phénomène va se cumuler avec un autre. Une grande partie de l’augmentation de la productivité chinoise venait du fait que de nombreux jeunes quittaient l’exploitation agricole ou artisanale pour travailler dans une entreprise moderne en ville, ce qui remplaçait une productivité individuelle faible par une beaucoup plus importante.

Or ce nombre de jeunes transplantés vers des secteurs beaucoup plus productifs va diminuer non seulement du fait de la baisse de la fécondité, mais aussi et surtout du fait de la baisse du réservoir des campagnes. Il n’y aurait pratiquement plus de paysans « en trop », car ceux qui restent sont indispensables pour nourrir (incomplètement) la population, ou ce sont des grands-parents qui n’iront pas en ville, comme expliqué ci-après.

Cela sans parler du fait qu’il y aura moins d’usines ou de services à très haute productivité, et davantage, par exemple, de soins à la personne, à moindre productivité, du fait du vieillissement de la population.

En effet, les investisseurs étrangers, voire parfois chinois, vont par prudence mettre une partie de leurs nouvelles implantations hors de Chine.

Sans parler du problème des entreprises publiques moins productives mais toujours largement protégées.

Bref, la productivité nationale va probablement fortement diminuer, ce qui sera bien sûr camouflé au maximum.

Cela peut donner en quelques années des différences considérables, par exemple sur la date à laquelle le poids global de l’économie chinoise dépasserait celui des États-Unis.

Démographie chinoise : des femmes actives ou des mères au foyer ?

Nous n’avons jusqu’à présent parlé que des hommes. Si le parcours professionnel des femmes était identique à celui des hommes, ça ne changerait rien au raisonnement ci-dessus : il suffirait de multiplier tous les chiffres par deux et on trouverait le même poids sur la productivité.

Mais hommes et femmes ne sont pas interchangeables pour tout.

Et le pouvoir fait face à un dilemme : le virage actuel vers une politique nataliste suppose (du moins pour le président Xi) des mères de famille à la maison, notamment du fait de l’objectif de trois enfants par femme.

Mais en parallèle le creux de la pyramide des âges pousse les partisans du développement économique à employer le maximum de femmes, d’autant que le nombre de femmes instruites se multiplie, ainsi que leur désir d’être actives.

Au vu du péril démographique, le président XI a arbitré, en décidant le retour à Confucius, c’est-à-dire à des mères de famille dociles consacrées à leurs enfants. Et plus généralement au respect de la hiérarchie par tous : obéissance du chef de famille à l’empereur, de la femme au mari, des enfants aux parents. Et s’il n’en va pas de même en Occident, c’est pour lui une preuve de sa décadence. L’enseignement de Confucius est devenu un impératif scolaire.

Rappelons que rares sont les pays qui, comme la France, sont organisés pour que les mères de famille travaillent, souvent d’ailleurs en le payant par un emploi du temps surchargé.

Mais un autre problème social va probablement s’ajouter aux données démographiques.

Les « houkous » se laisseront-ils encore exploiter ?

Le phénomène sera encore aggravé par la situation des « Houkous ».

Le houkou est le passeport intérieur, et par extension, son titulaire. Ce dernier est rattaché par ce document à son village d’origine.

Ainsi des centaines de millions de personnes travaillant en ville restent néanmoins étrangères à cette dernière, et donc n’ont pas les mêmes droits que les citoyens de cette même ville. Cela par exemple pour les prestations sociales, scolaires comprises.

Les enfants des Houkous doivent être scolarisés dans leur village d’origine et peuvent suivre leurs parents en ville. Ils restent donc élevés par leurs grands-parents, en général paysans, ce qui est terriblement frustrant pour leurs parents.

Cela deviendra de plus en plus intenable et il en est résultera soit des réaménagements, soit des tensions intérieures s’ajoutant à toutes les autres, et qui peuvent mener à des changements à la tête du régime.

Par ailleurs, ces éventuels réaménagements devraient permettre l’extension des services à la personne aux Houkous, services qui n’ont en général pas la productivité d’une usine moderne.

Les observateurs ont déjà noté à quel point les citadins, surtout des très grandes villes, étaient favorisés pour l’accès à l’enseignement supérieur. Cela pérennise les fractures sociales déjà considérables et mal supportées, d’autant qu’elles sont souvent attribuées à la corruption.

L’immigration pour compenser la faible fécondité ?

Mathématiquement, comme dans tous les pays du Nord, la solution à la baisse de la fécondité est l’immigration. Le choc culturel qui en résulte semble insupportable à une partie des populations locales qui oublient les données fondamentales et s’en tiennent au rejet.

Rappelons que l’Allemagne, la France, l’Angleterre, le Canada et les États-Unis sont des pays d’assez forte immigration, malgré les réticences d’une partie de leur électorat, et que par contre l’Italie, le Japon, les pays d’Europe orientale et bien d’autres préfèrent se fermer à toute immigration, quitte à mourir démographiquement en quelques dizaines d’années.

 

Cela dit, les besoins théoriques en immigrants d’une démographie chinoise de 1,4 milliard d’habitants sont gigantesques et il n’y a que deux régions qui pourraient  fournir : l’Inde et l’Afrique.

Or les Chinois sont hostiles à l’immigration, surtout si elle est physiquement différente. C’est donc une question qui ne sera pas abordée avant un certain temps.

Il y a néanmoins une petite exception : le manque de femmes génère un trafic de femmes asiatiques, vietnamiennes ou birmanes paraît-il, vers les célibataires chinois. Mais comme ces derniers ne sont pas les plus socialement favorisés, les élues ou leur parents finissent par savoir que ces mariages lointains ne seront pas forcément le paradis vanté par les passeurs.

Signalons une petite immigration interne : celle des « beaux-fils ». Dans les familles n’ayant qu’une fille, on adopte un garçon méritant, c’est-à-dire pauvre mais ayant de bons résultats scolaires qui aura vocation à se marier à la fille et à maintenir la cellule familiale au bénéfice des parents.

Démographie chinoise : le recul de l’âge de la retraite ?

À moyen terme, et toujours mathématiquement, une alternative à l’immigration est un fort recul de l’âge de la retraite, actuellement de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. À comparer à l’objectif européen de 67 ans, donc dans une région également vieillissante et réticente à l’immigration… âge qui est très loin d’être validé en France.

Ce recul devrait donc être la prochaine étape de la question démographique.

Pékin a techniquement le pouvoir de l’imposer. Mais politiquement, cela pourrait être considéré comme un accroc au contrat implicite : « nous renonçons à la liberté en contrepartie du succès économique ». Argument puissant pour les générations ayant connu la pauvreté, mais peut-être moins fort aujourd’hui dans les zones urbaines favorisées.

Mais attention, le report de l’âge de la retraite, s’il a un impact financier important, ne résout pas le problème démographique, c’est-à-dire la diminution de plus en plus rapide de la population, au fur et à mesure que les générations de parents sont remplacées par des générations moins nombreuses.

Voici un essai très grossier de quantification : retarder de 5 ans l’âge de la retraite augmente la population active masculine d’environ 55 millions (voir la pyramide des âges). C’est-à-dire compense environ 15 ans de baisse de la fécondité sur la base du calcul ci-dessus… du moins tant que des générations de seniors sont nombreuses, car ensuite (dans 25 ans environ) la diminution des générations aura atteint les sexagénaires.

Les financiers nous diront que retarder l’âge de la retraite de 5 ans amène un gain de 10 ans pour les caisses (5 ans de cotisations en plus + 5 ans de pensions en moins). Mais le disciple de Sauvy et de Fourastié que je suis répond que c’est la production nationale « physique » à se partager qui compte et non les flux financiers, et là, le calcul se complique.

Et, encore une fois, améliorer le financement des retraites ne supprime pas les autres conséquences de la baisse de la population.

De toute façon cela va au-delà de l’espérance de vie politique des dirigeants tant chinois qu’européens, et c’est donc dans cette voie qu’ils iront plutôt que de s’opposer à leurs peuples et d’affronter les effets de l’immigration.

Nous faisons tous la même erreur que les Chinois

Comme ailleurs dans le monde, la Chine fait face à un problème très classique, facilement chiffrable et prévisible, mais qu’on se refuse à voir en face.

Comme il est lent à produire ses effets, ce sera toujours l’an prochain qu’on l’examinera. Jusqu’au jour où c’est trop tard et c’est le cas de la Chine aujourd’hui.

Ne jetons pas la pierre aux Chinois pour leur imprévoyance : le monde entier fait de même, à commencer par les populations des pays du Nord.

Quand on ne veut pas d’enfants ni adopter les enfants des autres (ce qui objectivement est toujours difficile) on est condamné à disparaître, probablement dans la disette et l’oppression par ceux qui finiront par venir, et que l’on aurait pu « adopter », c’est-à-dire encadrer et assimiler quelques décennies plus tôt.

Sur le web

Voir les commentaires (42)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (42)
  • La baisse de la fécondité est un phénomène mondial. La taux de fécondité mondial va passer sous le seuil critique des 2.1 sous peu. Et il faut avouer que les grands réservoirs de population sont à la traine: L’Inde la Chine , mais aussi l’Asie du sud est, tous ces pays, ont tendance à voir leur natalité baisser en même temps qu’ils s’enrichissent. Et c’est normal:
    L’Humain est un animal plus rationnel que l’on ne veut bien le croire. Si navoir beaucoup d’enfants est une garantie d’avoir beaucoup de bras pour travailler les terres et beaucoup de niarres pour assurer les vieux jours des parents, alorsil y aura beaucoup d’enfants. Si la mortalité infantile est élevée on en fait un ou deux de plus pour avoir un « backup ».
    Si les enfants coûtent un bras pendant 25 ans, ne meurent que rarement en bas âge, et de toute façon la retraite est soit une épargne soit un montage ponzi national, les enfants deviennent un fardeau.
    Or, dans une économie à forte productivité, les enfants improductifs sont un fardeau financier. Et personne ne veut être pauvre. Le résultat c’est que les pays qui ont une natalité élevée sont les pays qui investissent le moins dans l’éducation et forment leurs moutards à être des pauvres hères qui vivent sous la coupe de leur tribu agricole, avec peu d’investissement éducatif, et des sociétés hyper traditionnelles voire obscurantistes.

    En gros, le scénario du film dystopique « Idiocracy » qui se voulait être une comédie, vire de plus en plus au documentaire animalier avec l’espèces Homo Sapiens en guise de sujet d’étude.

    • Toujours la même erreur que j’entends depuis la sixième, il y a longtemps. On confond systématiquement qualité et quantité en démographie. Les vraies clés sont la médecine préventive, qui permet de garder des personnes plus âgées actives et créatives, et la formation des jeunes. Voilà où il faut investir! Et bien entendu aussi dans le contrôle strict des frontières. Nous n’avons pas à assumer les délires natalistes suicidaires d’autres continents, De toutes façon toute personne qui a un peu voyagé réalise que le monde est globalement surpeuplé, et même l’Europe. En France il y a probablement 10 millions de personnes en trop et du coup ça « bétonnise » à tout va! La croissance n’est pas un argument très solide, ce qui compte c’est la croissance par habitant, quantitative mais aussi qualitative!

      • Ah vous aussi ? Personne ne semble prendre en compte le fait que des bras il y en a, il suffit de voir les statistiques du chômage. Le problème est qu’ils sont difficilement employable. Alors en engendrer quelques millions de plus, comment dire…

      • Et les personnes en trop, qu’en faites-vous ???

        et la planète est surtout vide !

  • Toujours cette obsession nataliste. Le bon niveau de natalité est individuel. Ce n’est pas aux individus de s’adapter, mais à l’état.m

    • Mais en fait un Etat minimaliste s’en fout de la natalité sauf du point de vue militaire. La natalité est un problème pour l’Etat quand celui ci a la prétention de se charger de l’éducation, des retraites, de la santé etc… S’il ne fait rien de tout ça, c’est aux entreprises privées de s’adapter. Et elle le feront de gré ou de force.

      • au final, la dénatalité, c’est la mort ou l’invasion, tout simplement.

        • Je ne suis pas aussi certain que vous sur ce point. Ca va forcément créer des troubles quand des armées de vieux grabataires vont vouloir bouffer sans produire. Mais regardez au Japon: certes des villes se vident, certes ils ont des difficultés économiques, mais le pays n’est pas du tout l’enfer sur terre.
          C’est une situation assez nouvelle pour l’humanité. On ne sait concrètement pas où on va. Catastrophe? Bénédiction? Probablement un peu des deux selon le point de vue.

        • @breizh
          probablement que le balancier repartira dans l autre sens a un moment ou un autre
          Actuellement on a une politique anti jeune qui fait qu avoir des enfants coute cher et ceux qui peuvent etre parents gagnent pas enormement voire sont au chomage
          Avec une baisse massive de la natalité, on va par ex avoir un effondrement du prix de l immobilier et donc il sera plus facile d avoir des enfants

          apres il y a evidement le risque que les bac -5 africains envahissent l eden faiblement defendu par des croulants de 70 ans ou des mercenaires africains (un peu comme l empire romain etait defendu par les federés)

          • L’empire Romain n’avait pas l’arme atomique.

            • Oui mais il faut se rendre compte que l’arme atomique a 80 ans. Elle sera bientôt accessible à beaucoup de monde y compris des gouvernements africains.

            • @Gerard
              deja il faut etre sur que l arme sera utilisée. On piurra avoir un president qui hesitera
              Ensuite elle ne peut etre utilisee que contre un ennemi identifié. Pas contre des islamistes qui operent caché dans la population par ex

            • l’arme atomique sur des migrants qui arrivent en zodiac…

              eh puis, encore faut-il avoir les moyens industriels pour la mettre en oeuvre (on n’arrive plus à construire un EPR…).

              • Je réagissais aux conversations précédentes qui faisait du nombre de potentiels combattant un facteur de puissance en cas de conflit.
                La bombe atomique est le point d’orgue d’une évolution qui a vu la technologie supplanter le nombre de soldats comme facteur principal de victoire.
                Quand à la volonté de vivre , si effectivement on peux légitiment se demander si l’Occident l’a encore, je n’ai pas le moindre doute que les civilisations Asiatiques n’hésiterons pas un instant à employer tous les moyens nécessaires pour assurer leur avenir.

  • Votre article part d’emblée d’une antipathie criante envers la Chine.
    La démographie de la Chine est de 1,7 enfant par femme. 1,8 aux USA qui eux font beaucoup d’immigration à leur corps défendant ! La Corée du Sud, 1,2, la Japon, 1,4, plusieurs pays d’Europe au niveau de la Corée ! La population mondiale a commencée sa décrue et ce sera difficile à arrêter mais le pays le mieux armé contre cela est…la Chine, grâce à l’IA et à la robotisation.
    Enfin, la Chine n’est pas plus endettée que les pays occidentaux mais toute sa dette est…chinoise et toute sa dette est due à des investissements (en infrastructures) très rentables, contrairement à la notre qui paye…d’autres dettes.
    J’en ai marre que CONTREPOINT ait un point de vue aussi anti chinois. Arrêtez de pointer la grande Amérique qui pour moi est pitoyable et pas du tout démocratique et regardez la Chine avec l’admiration qui convient !
    Quand ce Monsieur dit que la croissance chinoise n’est pas aussi étonnante que cela, comparez à l’Inde et fermez votre gu…!

    • La plupart des chinois que je connais qui ont quitté la Chine sont anti chinois et ils ont des arguments.
      La dette chinois est chinoise, certes mais leurs actifs sont des souvent des dettes pourries. (I.E les bons du trésor américain).
      Les investissements chinois ne sont PAS tous rentables loin de là. Certaines de leur villes créées de toute pièce ont du mal à trouver preneur, les entreprises nationalisées de force par le banal racket de hauts fonctionnaires tendent à péricliter, et investir dans des camps de concentration pour génocider Ouïgours ne me semble pas être l’investissement le plus rentable qui soit.
      Par ailleurs les investissements dans la surveillance totale de la population et le coût salarié induit est aussi un « investissement » dont le seul produit est le maintient de Xi au pouvoir. Peut on vraiment parler de richesse?

      • il me semble que beaucoup d’équipements (infrastructures) quoique neufs restent sous-employés, voire inutilisés ?

        • En fait c’est difficile à dire puisque les infos de Chine sont de plus en plus sujettes à caution. Néanmoins, il semblerait que ça s’améliore et que les infrastructures sont mieux utilisées qu’avant. On est un peu dans le flou sur ce sujet.

      • @Mitch
        Sur un plan tres cynique, genocider les ouigours est probablement rentable si ca vous permet de mettre la mains sur leurs terres et de controler le territoire (une grosse peur des chinois etaient que ceux ci fasse sécession (a l epoque avec l aide de l URSS))

        • En écrivant le commentaire je me suis demandé si vu sous l’angle que vous mentionnez cet investissement n’est pas plus rentable que la nouvelle route de la soie. Et il faut encore rajouter les pantagruéliques profits du trafic d’organe sur le dos des Ouïgours. En revanche je maintiens que la mise sous surveillance de la population chinoise est un coût exorbitant pour juste maintenir Xi et sa bande de tortionnaires du PCC en place.

      • La totalité des chinois que je connais et qui ont quitté la Chine ont gardé une vraie admiration et un véritable amour pour leur pays – ce qui ne les empêche pas d’être parfois critiques par rapport aux nouvelles qui en viennent.
        Et des chinois expatriés, j’en connais très bien un certain nombre.

    • Je ne suis pas trop d’accord. Les articles sur la Chine sont rares et je ne sens pas de parti pris dans celui la. Ce sont les chinois eux mêmes qui ont ses inquiétudes tout comme les gouvernants en Europe. Mais le choc, d’après cet article devrait être plus violent en Chine qu’ailleurs au vu de sa plus grande rigidité.

    • @milrem : vous n’êtes pas obligé de lire…

      Pour ma part, je ne vois pas d’antipathie, juste de la lucidité de la part de monsieur Montenay

    • C’est effectivement un discours que ne cautionnera pas le PCC, dans la mesure où il va à l’encontre de l’objectif affiché de remettre la Chine au sommet du jeu mondial pour les 1000 prochaines années en 2049 au plus tard.
      C’est pourtant un article qui part plutôt sur des tendances longues, vérifiables ou retrouvables assea facilement, et sur une véritable connaissance de la démographie. Il est plutôt objectif et, s’il est critique vis-à-vis du PCC et de son discours officiel, est très loin d’être « anti-chinois » – contrairement à bon nombre d’autres articles qu’on peut trouver dans la presse française.
      Essayez d’enlever vos oeillères, vous verrez, on voit mieux sans !

  • Je suis sur que le patronat chinois dans les solutions préconise qu’il faut travailler 70 heures…

    Pourquoi la baisse de la natalité est forcément une mauvaise chose au vu des progrès techniques ?

    • les machines ne peuvent pas tout.

      • C’est vrai mais les progrès vont de plus en plus rapidement.

        La robotisation a déjà remplacé beaucoup d’ouvriers. Et maintenant c’est l’IA qui est en train de bouleverser les métiers à valeur ajoutée. Certaines décisions ne sont plus prises par des humains.

      • C’est grâce aux machines que nous sommes 6 ou 7 milliards..

        • J’aime beaucoup la comparaison de Jancovici qui explique que nous consommons en terme d’énergie en occident, la production de 200 esclaves par personne… Ca laisse songeur.

          • comment fait-il son calcul ?

            • Sur la base des watts. Ce qu’on consomme en general est in fine entièrement réductible à des watts. C’est pas forcément hyper exacte ca ne prend pas forcément toute la complexité en jeu mais ça donnes les grandes lignes.

  • Les Chinois sont parfaitement conscient de la situation.
    Ils ont commencé à agir, il y a 3-4 ans, le fardeau étant principalement financier, le cout de l’education pour la maternelle de ma fille est de 455 euros/mois, 3500 yuans, toutes les écoles privées sont a ce cout, la concurrence ne fonctionne pas. Nous pouvons déduire 1000 yuans/mois des impôts.
    La Chine a donc décidé de construire des écoles publiques par les promoteurs immobiliers en meme temps qu’ils construisent des habitations.
    Dans le meme temps, seul celui qui travaillait avait la sécurité sociale, a la fin de l’annne et dans les 3 prochaines années, la sécurité sociale du travailleur seront etendue a tout le foyer, femme et enfant seront couvert.

    • ces mesures peuvent aider, mais rien d’assuré.

      la société humaine n’est pas une machine où il suffit de trouver le bon bouton.
      On ne sait toujours pas pourquoi les françaises à partir de 1942 se sont mises à avoir des enfants.

  • Le déclin de la Chine…. Ce n’est pas vraiment un truc qui doit nous inquiéter, cela donnera plus de boulot au monde entier… Si ils n’imposent pas le 3 enfants obligatoire en cas de besoin, l’avantage d’avoir un état autoritaire.

    • Pour les gamins obligatoires, j’hésite… J’en suis à me demander si c’est trop farfelu ou au contraire, probable. Xi est tellement remué du bocal que tel Coluche je finis par me poser la question « Jusqu’où s’arrêteront ils? »

  • la politique de l enfant unique date de Deng: 1979. Pas 1956-57
    au contraire pour Mao, le nombre etait un avantage. Le slogan de l epoque « une bouche, 2 bras »
    Ou plus prosaiquement Mao pensait sortir vainqueur d une guerre meme nucleaire grace au nombre (on ne peut pas tuer tous les chinois). Ca a d ailleurs marché en Coree ou les « volontaires » chinois ont fait reculer les USA

    Pour le reste de l article, l auteur reste dans son optique d une croissance infinie de la population (comme Bayrou en france).
    Discutable dans le cas de la France, mais encore plus dans le cas de la chine !
    Le gros de la chine est encore arriéré (allez faire un tour dans les provinces du nord comme le Liaoning). Vous pouvez faire des gains de productivité enorme juste en modernisant le pays et donc supporter une population declinante

    PS: meme si la population decroit, on est pas pret de voir la chine (1.4 millards) ou meme la RFA (80 millions) disparaitre. La France a ma naissance comptait 50 millions d habitants.
    Il faudrait qu on en perde 17 pour revenir a ce chiffre. Combien de temps pour en arriver là ? 100 ans ?

    En sus, l idee de l auteur de favoriser l immigration a plus de chance de detruire le pays que la baisse de natalité. Le seul endroit qui a de la population a « exporter » massivement est l afrique.
    Vu les resultats chez nous, je comprends bien que les chinois n aient pas envie de tenter l experience d importer des bac -5 africains

  • Que la Chine décline n’est absolument pas un problème pour nous autres occidentaux…

    • Ben si. Le monde n’est pas une tarte de taille finie, et à part quelques vicelards, personne ne tire son bien-être du mal-être des autres.

  • « On parle de la surpopulation et de ses effets néfastes en termes de pollution. »

    c’est la phobie des écologistes, mais cela ne correspond pas à la réalité.

  • Comme partout, l’amélioration du niveau de vie entraîne une baisse de la natalité.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

7
Sauvegarder cet article

Les milieux financiers découvrent tardivement les faiblesses du modèle chinois, pourtant perceptibles depuis une décennie. C’était prévisible pour tout observateur de la démographie, des mécanismes de développement et du communisme.

On peut penser notamment aux dettes souscrites en contrepartie de faux actifs, par exemple pour la construction de logements, alors qu’il y a de moins en moins de jeunes pour les occuper ou d’infrastructures redondantes, faisant momentanément la joie des bâtisseurs. Je me doutais bien que ces dettes sortira... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles