La surveillance devient le prix à payer pour vivre en France

Entre nécessité sécuritaire et respect de la vie privée, l’État français semble avoir choisi. La surveillance s’intensifie, mais à quel prix pour la liberté individuelle ?

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La surveillance devient le prix à payer pour vivre en France

Publié le 16 décembre 2023
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Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties.

Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion.

J’ai déjà longuement commenté cette dérive à travers les dernières actualités comme la volonté d’interdire les VPN, de mettre un mouchard dans nos navigateurs, d’interdire le chiffrement, de l’égaliser la reconnaissance faciale, d’interdire les cryptomonnaies.

Tous ces abandons de nos droits ont été faits en 2023, vous pouvez constater l’imagination sans limites de nos bureaucrates dans nos privations de liberté.

 

Une nouvelle dérive de surveillance à la française

Aujourd’hui j’aimerais porter l’attention sur une nouvelle dérive de surveillance à la française. L’État français profite de nos nombreux impôts, taxes, redevances, cotisations, charges pour justifier une surveillance afin d’éviter les fraudes.

D’un côté, on va créer un impôt inquisiteur, pour de l’autre mettre en place une surveillance pour cet impôt. Double punition pour le citoyen.

L’impôt sur le revenu permet de légitimer une surveillance de notre train de vie sur les réseaux sociaux par le fisc.

La taxe sur les piscines permet de légitimer une surveillance par satellite des maisons françaises par le fisc.

L’URSAFF peut demander vos conversations de votre téléphone professionnel, si elle juge son usage trop personnel, votre téléphone devient un avantage en nature dissimulé, et vous êtes bon pour un redressement.

L’impôt sur la fortune permet à l’État de connaître tous nos comptes bancaires y compris à l’étranger, ainsi que tous nos biens immobiliers et mobiliers.

Vous devez maintenant déclarer les occupants de vos logements, directement aux impôts, pour vérifier l’impôt sur le revenu de l’immobilier.

Et si par miracle, toute cette surveillance ne suffit pas, je rappelle que le fisc analyse toute transaction supérieure à 1000 euros à travers tracfin, sachant que l’État a par ailleurs rendu illégale toute transaction en espèces supérieure à 1000 euros. L’État interdit donc toute transaction non traçable par lui au-dessus de cette somme.

 

Deux poids, deux mesures

Fort heureusement, il existe encore des moyens d’éviter la surveillance.

Si vous continuez de louer une HLM alors que vous ne remplissez plus les critères, vous pouvez dormir tranquille. L’État ne semble pas inquiet, d’ailleurs il souhaite 25 % de HLM partout, plutôt que de réguler l’existant.

Si vous réclamez votre chômage depuis vos vacances à l’étranger, là aussi, soyez rassuré, il ne se passera rien.

L’État est capable de repérer les piscines par intelligence artificielle depuis l’espace, mais ne parvient pas à bloquer le site pôle-emploi aux adresses IP en dehors de France.

Si vous fraudez la sécurité sociale, ne vous troublez pas. Aux dernières nouvelles, il y a 2,6 millions de cartes vitales actives de plus qu’il y a d’inscrits à la sécurité sociale.

Le mieux est encore d’être dans l’État. Mon patrimoine intrigue le fisc, mais après avoir été banquier d’affaires durant quatre années, le maigrichon patrimoine de Macron n’a déclenché aucune investigation.

Savoir quel locataire habite chez moi semble hautement important. Mais Cahuzac, qui proposait ses services de consultant à BigPharma à travers son EURL Cahuzac Conseil, tout en travaillant au ministère de la Santé, ne semble pas choquer. Cette double activité, en plein conflit d’intérêts, ne lui a pas été reprochée, seul un compte en banque suisse alimenté par ses « missions » auprès de BigPharma lui a valu condamnation. Il n’a passé qu’un an en prison, il est à l’heure actuelle médecin en Corse.

En résumé, être innocent ou coupable ne dépend plus de vos agissements. Vous serez constamment innocent si vous participez au pillage de l’État.

Mais si vous vous tenez à l’écart de l’État, alors vous voilà un citoyen présumé coupable à perpétuité. Afin de vous disculper du terroriste, pédophile, trafiquant, fraudeur qui sommeille en vous, une surveillance de tous vos faits et gestes devient nécessaire.

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  • Et comme nos impôts sont justifiés pour redistribuer du social par nos socialistes, Monsieur holland, lorsqu’il était Secrétaire du P. S. puis président de la République, déclarait sa maison secondaire à Mougins 200.000€ alors qu’à cette époque, c’était le prix d’un 2 pièces. Tout ça pour ne pas payer l’impôt sur la fortune. C’est vrai que quand on est socialiste, on partage l’argent des autres et pas le sien…

  • Les réseaux sociaux ne sont pas obligatoires… si vous n’ en faites pas partie une petite partie de votre privacité est assurée…

    • De toute façon, ça n’est pas de conserver notre vie privée le problème, c’est qu’il faut être malhonnête pour être bien traité. Si vous êtes honnête, vous serez traité déloyalement (à moins de vous cacher)…

  • Courage fuyons…
    L’expatriation hors France a un coût économique, social, familial voire parfois psychologique.
    L’augmentation des pertes de liberté, du flicage étatique, de la folie taxatoire, de la dégradation économique voire de l’insécurité finit par rendre ce coût rentable pour une part de plus en plus importante de nos concitoyens. Les expatriations ne sont pas prêtes à baisser.
    Pour ceux qui ne sont pas d’accord avec l’évolution de la société française mais qui ne souhaitent partir hors de France (quelqu’en soit les raisons), il ne reste que deux solutions: participer au système de pillage en devenant assistés ou faire une expatriation « interne » càd faire sécession en se mettant au maximum en dehors des réseaux sociaux et économiques. Ce n’est pas facile. Cela a aussi un coût économique et social et c’est tjrs à la mercie d’une nouvelle décision gouvernementale entraînant une perte de liberté ou une taxation supplémentaire. Pas simple.

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  • Et, au-delà d’une certaine somme, si un résident français alimente un de ses comptes bancaires français par l’un de ses comptes dans une autre banque française, donc sans mutation de propriété ni frontière, il doit justifier le mouvement auprès de chacune des deux banques, par formulaire et preuve d’origine et de destination.
    Pendant que les administrés-assujettis bancaires font le secrétariat de Bercy et des banques affidées, les blanchisseurs et terroristes professionnels rigolent off-shore.

  • Les commentaires sont fermés.

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