Ne blâmez pas le capitalisme pour le consumérisme. Blâmez le gouvernement

Dans un marché libre, le prix est bien plus qu’une simple étiquette. Découvrez comment il guide, informe et façonne notre économie.

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Ne blâmez pas le capitalisme pour le consumérisme. Blâmez le gouvernement

Publié le 2 octobre 2023
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Dans un marché libre, le prix élevé d’un produit est généralement une fonction de la dynamique de l’offre et de la demande et non le résultat d’un « capitaliste cupide » qui fixe le prix de manière arbitraire.

Le prix reflète la rareté relative du produit et ce que les consommateurs sont prêts à payer pour l’acquérir. Les consommateurs acceptent de payer ce prix parce qu’ils accordent davantage de valeur au produit qu’à l’argent auquel ils doivent renoncer pour l’acquérir. Si l’offre d’un produit augmente, le prix diminuera jusqu’à ce qu’il soit égal à la demande. De même, si le produit devient plus rare, son prix augmentera jusqu’à ce que la demande soit en équilibre avec l’offre.

Non seulement les prix informent les consommateurs sur la rareté, mais ils influencent également les habitudes de consommation. Les consommateurs reportent leur consommation lorsqu’ils estiment que les biens sont « trop chers ». Ils accordent subjectivement plus de valeur à l’argent qu’ils devraient dépenser qu’aux biens eux-mêmes. Tout cela semble évident, mais la plupart des gens n’en mesurent pas les implications.

Les participants au marché se communiquent leurs préférences et conditions changeantes en effectuant des achats, ou en s’abstenant d’acheter à des points de prix spécifiques. Les prix servent donc de mécanisme de coordination de l’allocation et de l’utilisation des ressources sur un marché. En reflétant avec précision la rareté relative des ressources, ils incitent les producteurs et les consommateurs à les utiliser plus efficacement.

Dans un système capitaliste, les prix sont des signaux pour les entrepreneurs et les consommateurs, déterminés par l’offre et la demande. Des prix élevés dus à la rareté des ressources limitent la consommation et encouragent l’épargne et l’investissement.

Comme son nom l’indique, le capitalisme vise avant tout à accumuler du capital et à le faire fructifier. Notamment, il n’est pas possible d’y parvenir en consommant des richesses. Au contraire, c’est le renoncement à la consommation qui permet d’épargner et d’investir, et donc d’accumuler du capital.

Alors, si le capitalisme décourage systématiquement la consommation, quelles sont les causes du consumérisme ?

Tout d’abord, il faut souligner que le consumérisme est un attribut culturel, distinct du système économique en place. Une société capitaliste est libre d’être aussi consumériste ou non consumériste que les individus qui y vivent le souhaitent. De même, rien n’empêche nécessairement une société communiste d’être consumériste. Les personnes vivant sous le régime communiste sont soumises aux caprices des planificateurs centraux, et il ne faut pas en déduire que cela ne pourrait jamais conduire à une société consumériste.

Au moins, le capitalisme ne prive pas les gens de leur choix !

Il est intéressant de noter que ceux qui reprochent au capitalisme de promouvoir le consumérisme sont souvent ceux qui affirment que la consommation est le moteur de l’économie. Ils sont donc littéralement ceux qui plaident pour davantage de consommation.

Je fais référence à l’argument keynésien, malheureusement trop populaire, selon lequel « la consommation est la clé d’une économie saine ». En réalité, la production précède la consommation et est donc responsable du dynamisme de l’économie et de la création de richesses.

En 2010, alors que les économistes traditionnels reprochaient aux riches de ne pas dépenser assez, Lew Rockwell a succinctement résumé ce point :

Le problème, c’est que les dépenses ne sont pas la cause de la croissance économique. L’investissement, qui commence par l’épargne, est à l’origine de la croissance économique. Peu importe que la consommation représente un certain pourcentage de l’activité économique. Ce n’est que la surface que vous regardez. Dépenser et consommer sans épargner ni investir, c’est s’exposer à voir s’envoler les perspectives de prospérité. Dans ce cas, la meilleure chose que les riches puissent faire pour assurer la croissance économique future n’est pas de dépenser, mais d’épargner pour investir.

L’une des raisons de l’existence d’une société consumériste pourrait être simplement que ses membres aiment acheter des biens matériels qui leur procurent un sentiment de confort ou de fierté. Le manque d’éducation financière contribue probablement à leurs tendances matérialistes. Toutefois, les gouvernements peuvent contribuer à cette tendance en affaiblissant les signaux fiables basés sur le marché mentionnés précédemment.

Pour « stimuler » l’activité économique, par exemple, le gouvernement abaisse artificiellement les taux d’intérêt qui incitent les consommateurs à épargner ou à dépenser. Des taux d’intérêt élevés conduisent à une moindre actualisation de l’avenir et à une plus grande épargne, tandis que des taux bas favorisent la consommation immédiate de biens. Pour encourager les dépenses de consommation à court terme, le gouvernement perturbe cet équilibre en forçant les taux d’intérêt à la baisse. Cela conduit à des dépenses de consommation insoutenables en raison de la distorsion de ces signaux de prix vitaux.

Ironiquement, le comportement induit par l’intervention du gouvernement est qualifié de « consumérisme », alors que le capitalisme et les marchés libres sont souvent blâmés à tort.

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  • Pour épargner dans le but d’investir, il faut être sûr que si on prend des risques, l’investissement va rapporter. Or en France, si l’investissement rapporte, c’est 30% pour l’état qui n’a rien fait et 70% pour l’investisseur dans le meilleur des cas (cas s’il se verse un salaire sur son investissement, il payera aussi les taxes et impôts). Et si l’investissement fait un bide, alors c’est 100% de perte pour l’investisseur, et parfois l’État va lui demander quelques arriérés de taxes en plus. Ce qui fera une perte supérieure à 100%.
    Qui veut investir en France sachant cela ?
    Donc l’épargne n’est pas dirigée dans l’investissement productif mais dans des assurances vie qui couvrent les dettes de notre état. Cherchez l’erreur…

    • Alors que ça ne sert à rien d’imposer les entreprises qui ne sont que des intermédiaires et répercutent leurs charges dans les prix

  • Le consumérisme – nouveau nom de la société de consommation, concept inepte de la gauche des années 70 – n’existe pas.
    Pas en tant que philosophie politique, comme le capitalisme ou le communisme. Qui font des choix de société.
    On consomme comme on respire. Par besoin. Certains ont de gros besoins, d’autres non. C’est la constitution de chacun, ou son rythme qui donne le ton.
    Comment donc le gouvernement ou le marché pourraient générer un phénomène qui n’existe pas ?

    • @Abon Neabcent-Pour le gouvernement c’est sûr, par contre le marché est le lieu de confrontation des offres et des demandes; je n’aurais pas employé le mot phénomène dans ce dernier cas mais manifestation de volontés.

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