L’ignorance économique des Français : pourquoi ?

C’est bien connu, les Français sont fâchés avec l’économie. Un coup d’œil vers le passé permet d’en comprendre les raisons.

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L’ignorance économique des Français : pourquoi ?

Publié le 21 septembre 2023
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Un article de la Nouvelle Lettre

 

L’ignorance économique des Français est d’une triste évidence, mesurée par de nombreuses comparaisons internationales.

Par exemple, les Français qui pensent que l’économie de marché est un bon système économique ne représentaient en 2020 que 29 % de la population adulte, le record du monde étant détenu… par les Chinois, avec 82 %. Chez nos voisins allemands le taux était de 78 %1.

Si l’on en croit leurs discours et leurs programmes, les politiciens français seraient encore plus minoritaires, la somme des NUPES, Rassemblement national, un bon quart de la majorité présidentielle, et quelques leaders Républicains pensent qu’il faut changer de système. Ils estiment d’ailleurs que nous vivons sous le règne de l’ultralibéralisme, ce qui laisse penser qu’ils ne savent ni ce qu’est le libéralisme ni ce qu’est le PIB, dont 58 % de la valeur passe en prélèvements obligatoires.

Cette évidence est triste, parce qu’elle masque la seule solution aux déclassements et éclatements de la France : rompre avec le socialisme et l’étatisme, et restaurer la libre entreprise et le libre-échange.

La solution n’est pas compréhensible pour trois quarts des électeurs, elle n’a fait l’objet d’aucune offre politique significative depuis 19662. Je pense que l’histoire des faits économiques explique en grande partie l’ignorance française, mais c’est l’histoire des idées politiques qui nous dit le reste.

De la sorte je vous aurai peut-être prouvé qu’il est urgent d’éclairer la société civile et, grâce à ce nouveau savoir, de l’amener à faire pression sur nos élites actuellement au pouvoir.

 

Labourage et pâturage : mais où est la poule au pot ?

« Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » – Sully, en 1638.

Il compare cette richesse agricole et naturelle à l’artifice des politiques mercantilistes pratiquées à l’époque par les Espagnols : la France n’a pas à s’occuper de l’« or et argent du Pérou ».

Il avait certainement raison de blâmer ces pauvres Espagnols qui ont pensé que la richesse venait de la masse de métaux précieux importés d’Amérique (chryso-hédonisme), de sorte qu’ils interdisaient toute transaction avec d’autres pays qui devrait les amener à payer en or ou en argent, diminuant ainsi leur propre richesse. L’Espagne sera ruinée définitivement, et pour des siècles.

Mais Sully n’a jamais regardé dans d’autres directions : en ce début de XVIIe siècle, Anglais et Hollandais avaient organisé le commerce mondial, les « marchands aventuriers » avaient installé des comptoirs en Afrique et en Asie. Quant aux Italiens, voilà quatre siècles et demi qu’ils avaient découvert les titres financiers qui pouvaient éviter les transports de métaux, et garantissaient les contrats à long terme.

Je pourrais conclure de façon schématique : la France pays de l’agriculture n’avait besoin ni du commerce ni de la finance pour assurer sa richesse. À l’époque, pays au sol le plus fertile du monde, elle n’avait pas à s’occuper de commerce pour bien vivre. Parallèlement, la libre entreprise n’existait pas, les corporations imposaient aux artisans des matériaux et des modes de production, et la concurrence s’entendait par l’obligation de faire comme le voisin, et le voisin de s’installer dans la rue aux côtés des autres.

Il y a deux vérités dans ce schéma.

La première, c’est que la France n’a jamais cessé d’être un pays agricole jusqu’au milieu du XXe siècle. Le traité créant la Communauté Économique Européenne en 1957 est fondé sur un échange de bonnes manières : les Allemands protègent l’agriculture française, et les Français donnent le feu vert à l’industrie allemande. Aujourd’hui, la population agricole représente moins de 3 % de la population active. De nouveaux paysans sont apparus, y compris des Hollandais et des Allemands qui n’avaient pas d’agriculture locale, mais surtout Espagne, États-Unis, Canada, Amérique latine. Aujourd’hui, ce ne sont pas l’or et l’argent qui sont importés du Pérou, ce sont les mangues et les avocats.

La deuxième, c’est que les Français, peuple de paysans et d’artisans, ont pendant des siècles considéré les autres activités comme spéculatives, voire immorales. Les commerçants prendraient des marges spoliatrices, les seules productions seraient agricoles ou industrielles, les biens ont de la valeur, mais pas les services. Alors qu’en Angleterre les marchands enrichis achetaient des terres nobiliaires et les titres afférents, les nobles français sont déchus de leurs titres s’ils se livrent à des activités économiques, quelles qu’elles soient, sauf s’ils obtiennent le privilège de ne pas déroger. Tandis qu’au Parlement anglais on parle business, les états généraux français n’ont que mépris pour le tiers état, cette caste richissime dont on ne connaît pas les affaires (sans doute louches) qu’elle pratique.3 Il n’est pas jusqu’au catholicisme de la « fille aînée de l’Église » qui, aux yeux de certains, expliquerait cette dichotomie, mais le degré de liberté économique a été assez inégal dans les pays protestants, entre luthériens, calvinistes et anglicans4.

 

À ces deux vérités s’ajoute cependant une erreur grossière : les mamelles de la France ne rapportent rien, et les paysans meurent de faim dans la plupart des régions de France, saint Vincent de Paul est atterré : « Le pauvre peuple des champs meurt de faim et se damne ». Il crée un ordre de charité pour secourir ces malheureux.

L’ambassadeur d’Angleterre en France, Sir George Carew, écrit en 1609 :

« On tient les paysans en France dans une telle sujétion qu’on n’ose pas leur donner des armes […] On leur laisse à peine de quoi se nourrir. »

Voilà qui est curieux dans un pays où le bon roi Henri IV, dont Sully était ministre, avait promis :

« Je veux qu’il n’y ait si pauvre paysan en mon royaume qu’il n’ait tous les dimanches sa poule au pot ».

Comment un pays si généreusement pourvu par la nature peut-il engendrer la misère ?

Il y a une première raison : les produits agricoles de base, comme les céréales, ne peuvent circuler. Il faudra attendre en pratique vraiment Turgot pour envisager la suppression de la « loi sur les grains ». Mais, contrairement à Turgot, les économistes de l’Encyclopédie professeront que la nature est la seule source de la richesse : les physiocrates sont toujours dans la lignée de Sully5.

 

On manque la révolution industrielle

En fait, ce n’est pas une révolution, mais un progrès étalé sur un siècle, et elle n’est pas industrielle, elle est juridique. Mais il est commode de dire que la France a manqué la révolution industrielle, et d’expliquer pourquoi.

Deux prix Nobel d’économie nous ont appris comment les choses se sont passées.

Douglass North (Nobel 1993) voit l’origine de ladite révolution industrielle dans la généralisation des enclosures en Angleterre dès le XVIe siècle.

Enclore, c’est modifier le droit rural de l’époque, fondé sur le principe de la « propriété commune ». Nul ne sait en réalité à qui appartiennent les terres, res nullius res ullius. La productivité agricole est nulle, et cela ne convient pas aux marchands ennoblis qui veulent rentabiliser leur investissement. Par exemple, pour faire le commerce de la laine ils ont besoin de moutons bien-portants et bien nombreux, ce qui ne se voyait guère.

Donc, progressivement, ils ont obtenu des autorités la reconnaissance de leur droit à clore. Installer des haies a plusieurs avantages : éviter les bêtes errantes qui détruisent tout sur leur passage, filtrer et humidifier l’air, limiter les propriétés avec des arbres fruitiers. 6

Juridiquement, la loi des enclosures met fin au droit d’usage, à la liberté qu’avaient les paysans de faire paître leurs animaux sur des terres communes. Les « nouveaux riches » propriétaires privent ainsi les paysans de leurs pauvres ressources. Les enclosures provoquent la « rébellion de Kette » à Norfolk dès 15497 et tout au long du XVIIe siècle les paysans manifesteront leur colère.

Fort heureusement, des cultures intensives de nouveaux légumes (dont le navet) permettent de mieux se nourrir, mais la vie est désormais plus dure.

Il faudra attendre 1793 pour que le Parlement anglais règlemente les enclosures. Pour Marx, les enclosures marquent le début du capitalisme, c’est-à-dire pour lui un système économique d’exploitation des travailleurs par les propriétaires du capital, foncier d’abord, industriel ensuite8.

Mais Marx ne connaît pas la réalité, celle qui est décrite par un autre prix Nobel, Ronald Coase (1991) avec son célèbre article sur la naissance de la firme.

Comme pour les enclosures, il s’agit à nouveau d’un changement institutionnel. Les Anglais, Hollandais, les ports autonomes comme Hambourg, Venise, Gênes, Trieste, sont depuis plus d’un siècle les acteurs d’un commerce mondial, ils ont acquis des talents de gestionnaires. Ces commerçants ont besoin de produits en grande quantité, mais peut-être pas de première qualité pour l’exportation. Ces produits artisanaux seront monnaie d’échange pour rapporter en Europe ceux estimés de grande valeur.

Mais il n’est pas question de faire appel à des artisans, ni même à des paysans au chômage pendant l’hiver. Les transactions pour obtenir d’eux des livraisons régulières avec des prix garantis sont trop aléatoires.

Coase introduit ainsi le concept de « coût de transaction ».

Ainsi va naître la firme, c’est-à-dire une entreprise qui va embaucher des personnes (en général des paysans qui fuient la misère) suivant un contrat de travail fixant un salaire et l’obligation de se soumettre à la hiérarchie de l’employeur.

Ces coûts dits de hiérarchie sont moindres que les coûts de transaction, car la main-d’œuvre disponible est prête à embaucher. Contrairement à ce que prétend Marx, les salariés ne sont pas exploités, Hayek a démontré que le salaire des ouvriers était très supérieur à ce qu’ils pouvaient gagner sur leurs terres, et ne cessera globalement d’augmenter tout au long des XVIIIe et XIXe siècles9.

D’ailleurs, nombreux sont les gens de la campagne qui qualifient ces salariés de fainéants, car le travail en manufacture leur paraissait bien moins pénible que les travaux des champs.10

Mais l’histoire n’est pas finie.

Quel rapport entre les enclosures, la firme et la révolution industrielle ?

Est-ce la découverte de la machine à vapeur ou les nouveaux procédés de fonte, ou l’usage de la pile qui font révolution ?

Rien de tout ça, selon Coase.

La vérité est que nous avons désormais des entreprises qui peuvent avoir une main-d’œuvre importante et concentrée. Il est donc plus facile d’appliquer des découvertes très antérieures qui n’avaient pas trouvé le cadre juridique et humain de nature à diffuser le savoir et à multiplier les progrès dans tous les domaines, et notamment l’industrie.

C’est donc bien une révolution institutionnelle, concernant le droit de propriété et le contrat de travail, qui a permis la révolution industrielle.

Les Anglais auront été les premiers à mettre ce nouveau dispositif économique en place, et c’est bien l’incitation du commerce international et les possibilités nouvelles d’organisation qui ont fait faire aux Anglais d’abord, puis à d’autres pays européens, ce pas de géant économique, que la France aura manqué.

Mais pourquoi cette incurie française ?

 

Richelieu, Colbert, Necker : souverainisme et étatisme

Place maintenant à l’histoire politique.

Comme le rappelle avec talent et précision Jean-Philippe Feldman, depuis l’Ancien Régime jusqu’à Emmanuel Macron, la France n’a pas cessé de connaître un pouvoir politique centralisé et totalitaire11.

Le royaume français s’est constitué par absorption des provinces françaises, de la Flandre à la Bourgogne, de la Bretagne à la Provence, de l’Occitanie à la Franche-Comté, de la Savoie à l’Alsace. Les particularités et libertés régionales et locales ont été broyées par le pouvoir parisien.

En outre, ce pouvoir a entendu s’occuper de toutes choses, depuis le droit civil jusqu’à la monnaie. L’économie est donc devenue l’économie politique. Mais puisque nous étions au XVIIe siècle au départ de la révolution industrielle en Angleterre par exemple, voyons comment Richelieu d’abord, Colbert ensuite, ont bloqué tout progrès.

Richelieu a été le grand théoricien et praticien du despotisme en avançant le concept de souveraineté. La souveraineté, c’est celle de l’État, elle est à l’image du haut d’une toiture d’où s’écoule naturellement toute l’eau qui vient du ciel. Toute vie dans le pays découle (au sens strict) de ce que décide le souverain. Une dimension intéressante de la souveraineté est d’ailleurs reprise par beaucoup de ténors du populisme actuel : l’étranger ne peut pas imposer au pays ce dont le souverain ne veut pas. Ainsi le protectionnisme s’impose-t-il : tous les échanges doivent être contrôlés par la puissance publique. Il n’est donc pas pensable que les impératifs commerciaux perturbent l’activité économique de la France.

Colbert est décalé d’un demi-siècle, et il a bien compris que le commerce va se développer, que des entreprises vont se créer. Mais ne serait-ce pas à la gloire de son roi Louis XIV que d’être le promoteur du progrès, l’organisateur de la production ?

Ainsi se créent les manufactures royales, répliques de la firme décrite par Coase, à cela près qu’elles sont à l’initiative et au bénéfice de Sa Majesté. Certaines de ces manufactures ont résisté au temps (Saint-Gobain, Aubusson, Sèvres). Mais elles n’ont rien de commun avec les diverses entreprises qui se sont créées dans notre pays.

Colbert aimerait bien que ces marchands se placent sous la coupe royale :

« Que puis-je faire pour vous ? », demande-t-il à une délégation de commerçants drapiers venus de Rouen. Legendre, porte-parole de la délégation lui répond : « Laissez-nous faire ». Les marchands demandent moins d’impôts, et moins de réglementations.

Colbert aimait le progrès, mais il doit être sous le contrôle de l’État.

Il demande aux artisans marseillais de construire un bateau en un jour, capable de naviguer sur la pièce d’eau de Versailles pour montrer que la France peut créer une flotte. Il réglemente les forêts et fait planter des chênes pour la construction navale. Il donne des lettres de course à Jean Bart et aux corsaires malouins. Il prend des ordonnances pour la navigation et la pêche. Il s’intéresse aussi aux premières banques créées à Marseille par la famille Roux, qui ont le mérite de ne pas être inféodées aux Juifs, protestants ou Florentins.

Cependant, la pétition de libre entreprise et de libre-échange sera sans cesse la même jusqu’à la Révolution française, les Girondins et Turgot feront tout pour libérer l’économie française, en vain.

Les choses iront toujours en empirant.

En dépit d’une pression fiscale intolérable, les caisses du Trésor royal sont vides à cause des guerres menées par Louis XIV, et à la fin du XVIIe siècle, Boisguilbert fait le compte de la dette publique.

Du temps de la Régence, l’État croit s’en tirer avec la création de la Banque royale, suivant une idée de John Law, mais cela se termine en banqueroute.

Heureusement, Necker va venir tout arranger : ce keynésien avant la lettre persuade la cour et le peuple que la dette publique n’aura pas à être remboursée. D’ailleurs, il en minimise le montant (déjà)  et cela permettra à l’Assemblée de lancer l’opération « assignats », titres de crédit émis en contrepartie de la vente des « biens nationaux », patrimoines immobiliers du clergé (et des émigrés quelques mois plus tard).

L’hyperinflation se déclenchera quand les assignats deviendront monnaie sans valeur, et Robespierre va la stopper énergiquement en décrétant le contrôle général des prix (loi sur « le maximum »).

Sur le web

  1. Cf.Bertrand Lemennicier
  2. Le Parti républicain de François Léotard obtient le tiers de la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale en 1986
  3. D’ailleurs les états généraux ne seront pas réunis de 1614 à 1789. On dit tiers état pour désigner un groupe qui n’est ni la noblesse ni le clergé.
  4. En fait la position de Luther lui-même a varié : violemment hostile à l’enrichissement et au taux d’intérêt, il bâtira ensuite sa popularité sur l’hostilité qui habite seigneurs et marchands contre le Vatican et le Saint-Empire Romain. Les calvinistes voient dans la richesse un effet de la grâce divine, mais l’argent gagné ne peut autoriser le luxe personnel, il doit être réinvesti dans l’activité productive.
  5. On voit renaître en France un grand intérêt pour la physiocratie : surprenant, surtout de la part d’économistes qui se disent ou se croient libéraux.
  6. Les haies jouent le rôle de mégabassines, on sait d’ailleurs que beaucoup de paysans se sont dressés contre l’interdiction de l’administration française de planter des haies.
  7. 16 000 paysans s’emparent de la ville de Norwich (deuxième ville d’Angleterre à l’époque) Robert Kett et son frère instigateurs de la rébellion seront pendus
  8. C’est le concept de rente, revenu sans travail, concept lancé par Ricardo, dont Marx s’est directement inspiré. Sur ce point Cf. mon article « Le vrai sens de la valeur travail »
  9. F.Hayek Capitalism and the Historians éd. 1974 Uny of Chicago Press Cf. L’article de T.S.Ashton pp.127 ssq.
  10. Il s’agit évidemment du salaire, tout différent peut être le coût sentimental : quitter son village et sa famille. C’est de cette insatisfaction psychologique que le socialisme va naître, comme une religion de substitut « la prière de la ville » dit Lefèbvre.
  11. J. Ph. Feldman L’exception française histoire d’une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel MacronOdile Jacob, éd. septembre 2020
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  • l’ignorance économique…

    Un problème est que des tas de gens prospèrent sur la manipulation de la monnaie…donc un certain niveau d’ignorance leur est nécessaire …

  • La France est un pays d’esprit militaire (ordre, unité et grandeur), pas un pays d’esprit marchand. Les anglais furent les deux.
    La géographie a joué un rôlé important comme cité dans l’article, la France beau pays de cocagne.

  • Je ne suis pas tout à fait d’accord. Si la France a été, comme l’Angleterre un grand pays colonialiste, c’est bien pour des raisons de commerce et non d’agriculture. Ensuite, contrairement à l’Angleterre, la France était un pays autosuffisant pour nourrir ses habitants qui ne voulaient donc pas s’expatrier (comme les Italiens, les irlandais, etc) et donc chercher ailleurs ce qu’ils avaient chez eux. Donc le problème historique est plus compliqué que ce qui est dit dans l’article.
    Néanmoins, à partir de 1981, sous les extrêmes gauchistes (grands adeptes du marxisme-léninisme) Jospin puis Chevènement ministres de l’éducation nationale, vont inculquer aux enfants une seule vision de l’économie qui doit être : le socialisme. Et depuis, rien n’a changé. Cela a même créé des extrémistes dont la NUPES est le porte-parole. Mme Rousseau, enseignante chercheur en économie en est l’aboutissement.
    Pour que les Français apprennent la vraie économie, il faut privatiser l’éducation nationale et virer les professeurs non objectifs qui enseignent le socialisme et non l’économie.

    • Non le problème c’est le capitalisme !
      Non le problème c’est le socialisme !
      Non le problème c’est d’être borgne !

  • Garello magistral… comme toujours!

  • Les Français sont nuls en économie, ce qui est un obstacle à une vraie démocratie, car les campagnes électorales n’abordent pas les vrais sujets , et qu’ainsi les électeurs se prononcent sans vrais débats, dans le brouillard. Mais plus grave, c’est que les dirigeants politiques le soient aussi, à un niveau de nullité inimaginable , ce d’autant plus que l’idéologie et la démagogie viennent complètement obscurcir les raisonnements. Pour diriger une entreprise on vous demande des compétences prouvées, . Pour diriger l’Etat ou les collectivités publiques qui gèrent des milliards RIEN

  • « Ils ne savent ni ce qu’est le libéralisme ni ce qu’est le PIB, dont 58 % de la valeur passe en prélèvements obligatoires. »
    Je fais sans doute partie de ces ignorants en matière économique, mais il me semblait que le taux de prélèvements obligatoires en France (par rapoort au PIB) était de l’ordre de 45/46% !!
    N’y a-t-il pas confusion avec le taux de dépenses publiques françaises ?

    Cette erreur serait tout de même ennuyeuse pour un article concernant l’ignorance économique des français !
    Ma mémoire me joue-t-elle des tours ?

    • Exact. Cela signifie que l’Etat dépense environ 25% de plus que ce qu’il gagne. Et un jour ou l’autre il faudra rembourser ou faire défaut.

      • Non, puisque le déficit public n’est en gros que de 10% ! L’Etat ne dépense donc que 10% de plus que ce qu’il gagne…
        Maintenant, je ne suis pas très calé là-dessus, mais je crois me rappeler que TOUT prélèvement obligatoire est bien une recette publique, mais que l’inverse n’est pas vrai : cela implique qu’il n’y a pas que les prélèvements obligatoires comme recettes publiques !! D’où la différence entre 10% et votre chiffre (25%)…
        Je ne me souviens plus d’exemples de recettes publiques non considérées comme prélèvement obligatoire, mais on doit trouver cela sur le site de l’INSEE ou gouv.fr !

        -1
        • Les recettes non fiscales de l’Etat viennent des revenus de son patrimoine et de son activité industrielle et commerciale.

        • Le déficit budgétaire est matérialisé par l’émission d’obligations à faible taux fixe (si la note reste bonne) et à longue échéance dont le remboursement sera atténué par les effets de l’inflation que le gouvernement s’efforce d’amplifier au détriment de ses successeurs.
          (L’inflation rogne la dette et ruine le peuple).

    • A ce que je comprends, la pression fiscale est de 48%, elle passe à 52 quand on lui ajoute la pression des cotisations sociales. Mais en fait, la dépense publique est de 58% : il y a 6% qui ne sont pas explicitement prélevés, mais sont ou seront bien payés d’une manière ou de l’autre par les Français, puisque le temps où « l’Allemagne paiera » est révolu.

      • Bien entendu, on peut comprendre que les prélèvements obligatoires (ou pression fiscale) soient rapportés au PIB, production totale en France, mais comment comprendre qu’on rapporte les dépenses publiques à ce même PIB alors que dans toute entreprise les dépenses sont rapportées aux recettes !!
        Évidemment, en France, cela ferait mauvais genre : en 2022, 1.540 G€ (milliards d’Euros) de dépenses contre 1.410 G€ de recettes, cela donne un déficit de -125G€ (soit -9% du CA – chiffre d’affaires – en langage libéral : source INSEE https://www.insee.fr/fr/statistiques/7623628)… Une entreprise en bourse avec ces résultats se verrait immédiatement accéder à une baisse vertigineuse du cours de son titre !

  • Avatar
    Alain Cohen-Dumouchel
    21 septembre 2023 at 19 h 55 min

    Très bon article. On attend la suite.

  • article un peu caricatural à mon goût. A le lire, la France est une enclave soviétoïde paranormale depuis le fond des âges, voisinant avec des paradis du succès économique, du doux commerce et de la clairvoyance… On s’en sort pas mal depuis 1000 ans, pour un pays soviétoïde ! Si on libérait nos entraves, il faut donc croire que la France rachèterait le monde. Plus sérieusement, l’Angleterre suit en fait un trajectoire économique voisine de la France avec des populations comparables. Quant aux Pays-Bas, sans doute l’auteur n’a-t-il pas eu à connaître la misère de ses campagnes au XIXème siècle. Cessons donc les caricatures. La France a un libéralisme qui lui est propre et ancien. C’est en suivant ses propres manières que l’on parvient au meilleur de soi-même. Singer qui les Anglais, qui les Allemands, ne nous mènera à rien. Quant aux Etats-Unis actuels, ils suivent en vérité une politique absolument colbertiste (dont les GAFAM sont un prototype). Hors de ses géants colbertistes, le reste du tissus économique américain se morfond dans une crise profonde. Sans la puissance du dollar (hérité de l’inertie de l’Histoire), les USA seraient en fâcheuse posture. Par contre, je rejoins l’auteur sur un point essentiel : oui, il y a une trop forte ignorance économique en France, mais c’est surtout lié au gauchisme mondain de 50 dernières années.

    -2
  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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