Bidenomics : le pari risqué des Démocrates pour 2024

Joe Biden parie sur son bilan économique pour convaincre les électeurs en 2024. Mais ce bilan est-il si positif ?

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Joe Biden by Gage Skidmore (creative commons) (CC BY-SA 2.0)

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Bidenomics : le pari risqué des Démocrates pour 2024

Publié le 18 septembre 2023
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Y a-t-il vraiment de quoi se vanter ?

Normalement, les « succès » économiques d’un président servent à sa campagne électorale pour sa réélection ou l’élection de la personne qui lui succède. Trump l’avait fait en 2020, lorsqu’il avait fait des États-Unis un exportateur net de pétrole pour la première fois en 75 ans.

Joe Biden tente maintenant la même chose pour 2024. Sur tous les plateaux, lui et ses alliés tentent de vendre Bidenomics comme le point fort qui devrait charmer les électeurs au point de lui donner un dernier mandat.

 

Qu’en est-il vraiment ?

Tout d’abord, l’équipe Biden a du pain sur la planche – voire la boulangerie au complet – pour vendre le Bidenomics. Voilà presque un an que Biden n’a pas eu de taux d’approbation positif. Au moment d’écrire ces lignes, près de 54 % des sondés étaient insatisfaits de sa gouvernance.

Et quand on leur demande directement leur opinion sur sa gestion de l’économie, ils sont 64 % à être peu ou pas confiants. Dans son propre parti, à peine un quart a fortement confiance en sa gestion.

 

Une gestion désastreuse

On ne peut pas blâmer les électeurs pour leur grand scepticisme. Un coup d’œil rapide aux données économiques montrent que la pente sera très raide à remonter pour les Démocrates.

Le taux de participation de la population générale n’a toujours pas rattrapé celui d’avant la pandémie et celui des moins de 20 ans stagne, voire diminue. Chez les Blancs, ce taux est encore un point de pourcentage plus bas qu’en 2020 (il décline chez les jeunes) ; il est en baisse chez les Noirs (jeunes et vieux) et chez les Hispaniques, quoique les jeunes s’en tirent mieux. Seuls les Asiatiques s’en tirent à bon compte.

La création d’emplois est réellement de 2,5 millions comparé à février 2020 et non plus de douze millions, qui incluent les emplois « revenus » après l’ouverture de l’économie.

Oh, les salaires ont bel et bien augmenté depuis la pandémie : 16,8 % depuis mars 2020. Malheureusement, le salaire net a diminué parce que l’inflation 2020-2023 fut de 17,9 % – probablement plus si on utilisait la formule du début des années 1980. Elle serait présentement le triple de l’IPC publié par le gouvernement.

Toujours au sujet de l’inflation, la présente administration nous a donné une leçon de détournement cognitif qui devrait être enseignée dans tout cours de psychologie qui se respecte :

  • La secrétaire au Trésor, pourtant ancienne dirigeante de la Fed, a affirmé que l’orgie de dépenses n’allait pas augmenter l’inflation (après avoir dit le contraire la même journée).
  • Dès mai 2021, la Fed et l’administration Biden affirmaient que l’inflation serait « temporaire », « transitoire ». On a ri de nous en affirmant que le traditionnel BBQ du 4 juillet était moins cher. On a même tenté d’étirer au maximum un graphique pour faire paraître une baisse microscopique des prix de l’essence après leur hausse fulgurante.
  • On a ensuite affirmé que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’inflation est une  bonne chose !
  • Puis, on s’est mis à attaquer Big Viande, Big Pétrole et même Big Œuf comme étant des pingres augmentant volontairement les prix. Et les difficultés rencontrées par les chaînes d’approvisionnement, qui exacerbent le problème, sont l’apanage des riches – surtout les Blancs. Peu importe si votre manteau ne vient pas en 15 couleurs !
  • Une fois qu’on avait admis l’inflation, on a cru qu’encore plus de dépenses allait résoudre le problème. On affirmait même qu’on pouvait « se permettre » la hausse des prix à cause de l’épargne durant la pandémie.

 

Guerre à la modernité

Le détournement cognitif ne s’applique pas qu’à l’inflation et aux finances publiques – même les vérificateurs de faits ont dû débusquer les bobards de Biden. L’administration Biden s’est aussi jurée de détruire, via la bureaucratie si nécessaire, ce qui rend nos vies commodes tout en feignant ne pas le faire.

En tête de liste se trouve la cuisinière au gaz. Suite à la publication d’une étude négative venant d’un institut dont le but avoué est d’éliminer les énergies fossiles, le gouvernement s’est mis à contracter son muscle réglementaire. On nous promet qu’il n’y aura pas d’interdiction… pour l’instant.

Mais des États bleu foncé comme la Californie et New York interdisent ces cuisinières dans les nouvelles constructions, en plus de vouloir vérifier dans le détail nos habitudes alimentaires. Les problèmes climatiques pèsent aussi dans la balance, et on s’empresse de parler de propagande semblable à celle du tabac dans les années 1960 pour décrire la « résistance. » Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la soupe alphabet d’organisations à Washington bannisse les cuisinières au gaz.

Toujours au sujet du climat, l’administration Biden veut également s’attaquer à la clmatisation, particulièrement au HFC (gaz réfrigérants qui s’y trouvent) afin de « sauver » la planète. Nonobstant que la Chine et l’Inde construisent tellement d’usines à charbon qu’une telle action est futile, cette guerre aurait des effets désastreux pour tous.

Les nouvelles règles d’efficacité feraient augmenter les coûts des airs climatisés, affectant ainsi les plus pauvres. Pour des États comme le Mississippi et la Louisiane, tous deux au sud du 35e parallèle (comme la moitié sud de Chypre) et avec une humidité étouffante, les étés seront invivables pour beaucoup, particulièrement les Noirs que les Démocrates affirment vouloir protéger.

Et en plus de s’attaquer aux lave-vaisselle, lave -linge et réfrigérateurs, l’administration Biden veut achever l’industrie pétrolière une fois pour toutes. Il l’a confirmé lors d’une entrevue complaisante au Weather Channel (chaine météo), en affirmant vouloir mettre fin à toutes les exploitations pétrolières sur les terres fédérales.

Finalement, il veut étouffer toute croissance économique durable en créant un cartel fiscal avec, notamment, l’Union européenne.

Alors que les défenseurs du cartel jouent surtout avec la sémantique pour défendre l’oppression fiscale, l’économiste Daniel Mitchell montre à quel point c’est une mauvaise idée pour tout le monde : travailleurs, entrepreneurs et actionnaires. Même du point de vue des revenus, la courbe de Laffer tient toujours : trop d’impôt tue l’impôt.

Au bout du compte, des pays comme la Chine, avec un État déjà fort, et ceux qui ne font pas partie du cartel sortiront grandement gagnants de ce suicide économique.

Bref, les seules personnes qui devraient exposer de long en large le Bidenomics, ce sont les Républicains. S’ils réussissent à avoir une plateforme économique solide – et non pas seulement se plaindre de la corruption alléguée de Biden – alors ils pourront stopper cette force destructrice qui ferait Ayn Rand se retourner dans sa tombe.

Et Donald Trump n’est pas ce candidat. Sa gestion des finances publiques pré-covid fut désastreuse.

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