Commerce international : Biden contre Bastiat

Le projet de loi “Buy American” présente tous les méfaits des politiques protectionnistes : hausse des prix, détournement des ressources…

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Joe Biden by Gage Skidmore (creative commons) (CC BY-SA 2.0)

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Commerce international : Biden contre Bastiat

Publié le 18 septembre 2023
- A +

 

Qu’elle soit bien intentionnée ou non, l’interdiction du Made in China pour les matériaux de construction des projets d’infrastructure financés par le gouvernement fédéral profitera à une classe politique choisie au détriment de tous les autres.

Par Daniel Moule.

“Ce rival, qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre sans merci […] Nous vous demandons d’avoir la bonté de voter une loi obligeant la fermeture de toutes les fenêtres, lucarnes, lanterneaux.”

La satire cinglante de Frédéric Bastiat sur l’absurdité des politiques protectionnistes, écrite il y a plus de 170 ans, enfonce le clou : la lumière du soleil est gratuite, il n’est donc pas étonnant que les fabricants de bougies aient besoin d’une réglementation pour concurrencer le soleil.

Il semblerait que les conseillers économiques du président Joe Biden aient non seulement ignoré Bastiat mais aussi les idées économiques fondamentales vieilles de plusieurs siècles que sont la spécialisation et les bénéfices du commerce. Le projet de l’administration Biden d’obliger tous les projets d’infrastructure fédéraux à n’utiliser que des matériaux fabriqués aux États-Unis doit être appelé pour ce qu’il est : pas vraiment possible.

 

Un choix politique contraire aux objectifs…

Une fois de plus, une politique au nom indéniablement patriotique comme Buy American fait exactement le contraire de son objectif. Si seulement l’administration Biden essayait d’encourager, d’attirer, de séduire, de traiter, voire de négocier avec le secteur de la construction. Peut-être l’administration pense-t-elle qu’un tel comportement est dépassé.

Les conséquences involontaires de la “prospérité par décret” sont aussi variées que la rationalité est homogène.

Voici quelques-uns des résultats attendus du plan dans le secteur de la construction :

Des prix plus élevés

Si les Américains fabriquaient les matériaux pour moins cher, alors les entreprises américaines utiliseraient déjà ces matériaux.

Découpage ou affichage Sold Out

Les États-Unis ont besoin de matériaux de construction fabriqués à l’étranger. Dans le monde, chaque industrie de la construction a besoin de matériaux importés pour éviter un scénario de “tracteurs sans essence”. Sans eux, il peut y avoir des pénuries car la fabrication locale est obligée de réinventer la roue pour construire ladite roue.

Ressources détournées

L’économie ne dispose que d’un nombre limité de ressources à un moment donné, de sorte que certaines devront être détournées de fabricants et d’exportateurs américains déjà compétitifs au niveau international pour répondre à la nouvelle demande de matériaux fabriqués aux États-Unis.

Une production plus faible

La hausse des prix signifie que moins de matériaux peuvent être achetés. Les entrepreneurs publics de construction ne peuvent pas utiliser des gadgets allemands. Les gadgets Made in the US coûtent plus cher. Les entrepreneurs doivent construire avec moins de gadgets.

 

… et espérons de courte durée

Nous pourrions espérer que ceux qui exécutent les marchés de construction publics sont tous des partisans du laissez-faire dans l’âme et décident de s’opposer à cette politique absurde à leur niveau opérationnel.

Les bureaucrates, avocats, ingénieurs, architectes, électriciens, constructeurs et plombiers pourraient tous ignorer les ordres. Ce n’est pas une réponse réaliste, et les incitations sont importantes. Des entrepreneurs fournissent des emplois et aident leurs travailleurs à essayer de survivre à la crise du coût de la vie. Ils n’ont pas lu L’Action humaine. Qui peut les en blâmer ? Il y en a peut-être d’autres qui sont près des robinets ; la soupe est trop bonne pour eux.

Ne vous inquiétez pas. Les idées de l’école autrichienne ont mis fin à ces politiques protectionnistes à maintes reprises. Nous prions simplement pour que ces politiques destructrices de richesse soient de courte durée.

 

Article publié initialement le 11 mars 2023.

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Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Sauf qu’en imposant du made in USA, les entreprises étrangères vont fabriquer des usines aux USA.
    La théorie de Batista repose sur une compétition à armes égales. Mais la Chine triche. À partir de là, le protectionnisme se justifie. Il n’y a qu’à voir comment la Chine a exercé un dumping sur les panneaux solaires, a volé les technologies occidentales, etc. Je ne pense pas que les théories de Batista promeuvent le dumping et le vol de technologies.

    -4
    • la chine triche, c’est à dire? en fait les chinois “payent” pour assoir une dominance dans des secteurs…..

      il n’en reste pas moins vrai que le consommateur en bénéficie.. comme le consommateur africain bénéficie des subventions agricoles européennes..

      le problème est que la chine a des vues qui vont au delà de la dominance économique.. et le chinois le “paye”…sans s’en apercevoir bien souvent..

      l’economie outil politique et stratégique…

      mais parfois l’argument stratégique est “valide”…

      Le protectionnisme..est parfois “justifié” SI la survie de la nation en tant qu’entité politique est en jeu et si possible souhaitée par le peuple…

    • “volé les technologies occidentales” ???
      La porcelaine, la soie, le papier, la boussole, les caractères d’imprimerie, la brouette, le harnais, les étriers, l’acier, la poudre à canon, les allumettes, …
      Comment peut-on voler une technologie ? A part chez les protectionnistes purs et durs, qui peut croire qu’une technologie serait la propriété d’une nation ?

      • Ce dont vous parlez est tombé dans le domaine publique depuis des décennies. Mais à ce jeu, on peut aussi descendre aussi loin que l’âge du bronze. Voire avant…

    • Détrompez vous.
      Au début, ils ont bien copié sans se gêner.
      Maintenant, c’est nous qui allons les copier. Si nous le pouvons…

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