[Entretien] Nicolas Forissier : « Je ne supporte plus que l’on puisse dire que la France est un pays ultralibéral »

Dans ce grand entretien accordé à Contrepoints, le député LR Nicolas Forissier défend la nécessité de ressusciter la jambe libérale de la droite française. Dépenses publiques, retraites, éducation, institutions… les chantiers ne manquent pas.

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[Entretien] Nicolas Forissier : « Je ne supporte plus que l’on puisse dire que la France est un pays ultralibéral »

Publié le 27 juillet 2023
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Nicolas Forissier est député (deuxième circonscription de l’Indre) au sein du groupe Les Républicains.

Entretien réalisé par Baptiste Gauthey.

 

Contrepoints : Bonjour Nicolas Forissier. Vous êtes un représentant de l’aile libérale de la droite française. Mais la droite est-elle encore libérale ?

Nicolas Forissier : Je ne sais pas si elle l’est encore, mais je dirais qu’elle l’a été et qu’elle devra l’être dans le futur. Il ne faut pas oublier que la droite gaulliste et libérale a gouverné, à la louche, 65 % du temps de la Cinquième République. Et que, même si cela peut apparaître pour certains comme éminemment paradoxal, le plus grand libéral était peut-être de Gaulle ! On a tendance à oublier à quel point il a participé à libéraliser le pays et l’économie.

En tout cas, ce dont je suis sûr, c’est que la jambe libérale de la droite française a toujours été là, au côté d’une jambe régalienne. La droite française doit absolument marcher sur ses deux jambes pour être cohérente et efficace. Giscard, qui était un grand libéral, était très sourcilleux sur la question régalienne. Chirac également.

 

Pourtant, on a le sentiment que depuis quelques années, Les Républicains ont été amputé de leur jambe libérale…  

C’est une vraie question. Je me suis engagé, avec d’autres comme Jean-Louis Thiériot, à faire restaurer cette jambe libérale, par exemple à travers le think-tank des Hussards, que l’on essaye actuellement de relancer.

Éric Ciotti, avec qui je m’entretiens régulièrement, dit la même chose et est convaincu de la nécessité de marcher sur ses deux jambes.

Je ne supporte plus que l’on puisse dire, sans rougir, que la France est un pays ultralibéral. Vous en connaissez beaucoup des pays ultralibéraux qui sont à 58 % de dépenses publiques de leur PIB ? Vous en connaissez beaucoup qui sont à 45 % de prélèvements obligatoires ?

Comme disait l’autre, on est médaille d’or de la dépense publique, et médaille d’argent des prélèvements. Il faut sortir de cette addiction aux dépenses publiques, de ces milliards qui s’envolent.

 

Une fois ce diagnostic posé, que faudrait-il faire ?

Je pense que la mère des batailles est la réduction des dépenses publiques.

Quand on était à 1000 milliards d’euros en capital de dette, on pouvait avoir une certaine paresse intellectuelle et se dire « ça va passer ». Mais là, il y a urgence, on est à 3 200 milliards ! On ne peut pas aller au-delà.

La France est un pays qui est en train de s’étouffer, à cause de sa technocratie et de sa bureaucratie, qui accumule de la dette, de la dépense publique, du contrôle, de la norme… Donc il faut dire stop.

La maîtrise de la dépense publique et la réduction de la dette : voici ce qui devrait être notre priorité.

Pour ce faire, il faut d’abord réduire le poids de l’État. Il est évident que l’on a beaucoup trop de fonctionnaires. Quand on compare la France à l’Allemagne, on voit qu’il y a un million de fonctionnaires de plus en France à population identique ! Alors certes, la démographie est un peu différente car il y a plus de jeunes en France, donc nécessairement, on a besoin de plus de profs. Mais même si on fait cette correction à la marge, on se retrouve avec 800 000 fonctionnaires de plus !

La crise du covid a été révélatrice, mais personne n’en a tiré de conséquences. À nouveau, si l’on compare la France et l’Allemagne : à l’hôpital outre-Rhin, ils ont un administratif quand nous en avons deux, et ils ont deux soignants quand on en a un.

Ce n’est plus possible. Il y a ici un vrai besoin de pédagogie.

 

Comment peut-on efficacement véhiculer et promouvoir des valeurs libérales, alors que le mot « libéral » porte en lui-même une connotation si négative ? Et comment faire avancer ces idées dans un contexte culturel intrinsèquement peu réceptif au libéralisme ?

À titre personnel, je me reconnais dans un libéralisme humaniste, capable de concilier l’ordre et la liberté, la liberté d’entreprise et le fait de ne laisser personne sur le bord de la route.

On en revient aux deux jambes : il faut un État très fort dans ses missions régaliennes, et le désengager des autres aspects de l’existence afin de laisser toutes les libertés aux individus. Pour faire cela, il faut transférer et récupérer les moyens vers les missions régaliennes. C’est une condition essentielle si nous voulons nous libérer de notre dépendance aux dépenses publiques, et ainsi briser le cycle pernicieux où une augmentation des dépenses engendre toujours une nécessité de dépenses supplémentaires.

On a également besoin en France d’un grand moment de décentralisation, de déconcentration du pouvoir. Il faut faire confiance aux élus et leur redonner les moyens de leur autonomie. On a besoin, si l’on veut réformer l’éducation, de donner une vraie autonomie aux chefs d’établissements.

 

On imagine l’ampleur du mouvement social si une telle réforme de l’éducation était engagée…

Évidemment ! On courbe l’échine à chaque fois car nous avons un État hyper corporatiste, donc dès qu’on essaye de changer quelque chose ça hurle directement.

On vient de le voir avec la réforme des retraites, la difficulté avec laquelle elle est passée.

 

Vous avez, avec certains de vos collègues députés, déposé une proposition de loi « pour assurer la pérennité de notre système de retraites grâce à l’introduction d’une dose de capitalisation ». Vous assumez donc le terme de capitalisation !

Vous vous rendez compte ? Dans la retraite par capitalisation il y a le mot « capital » ! Quelle horreur !

Je pense qu’il y en a marre de se cacher et de ne pas dire les choses. C’est extraordinaire, dans ce pays qui est socialiste, les seuls qui ont le droit à la capitalisation ce sont 4,5 millions d’agents publics. Et il n’y a qu’eux, et ensuite on les retrouve dans les manifestations pour sauver la répartition, c’est quand même hallucinant de contradictions et d’hypocrisie !

La réalité, c’est qu’il est nécessaire d’adopter une part de capitalisation. De toute façon, que ça plaise ou non, on va y être contraint. D’abord, car on ne va pas pouvoir continuer à augmenter la durée de l’âge de départ à la retraite éternellement.

Cela montre d’ailleurs que le problème est bien plus large. Le véritable sujet, ce n’est pas l’âge de départ à la retraite, mais celui de l’organisation de la vie professionnelle.

En réalité, c’est ce que Emmanuel Macron aurait dû faire : une grande réforme de réorganisation de la vie professionnelle, des carrières, de la valeur du travail, afin de sortir les gens qui, volontairement ou involontairement sont coincés dans une forme d’assistanat…

 

On a le sentiment, avec cet épisode des retraites, d’un immense rendez-vous manqué, d’un grand gâchis. On se dit, tout ça pour ça ? 

Oui, mais la réforme actuelle était de toute manière nécessaire, car les marchés financiers, la Commission européenne et nos partenaires européens nous le demandent, et que la France est la seule à ne pas avoir fait le ménage sur ce sujet.

Il aurait mieux fallu d’ailleurs le dire clairement comme ça.

Mais la technocratie qui gouverne ce pays a peur du peuple. Les technocrates ont pris le pouvoir, ce ne sont plus les politiques qui gouvernent, et ça ne date pas de Macron malheureusement.

Pour observer cela, il suffit de constater qu’il existe 350 agences démembrées de l’État, qui échappent au contrôle parlementaire. C’est bien la preuve que nous sommes dans un système qui n’est plus contrôlé…

Dans la moindre collectivité locale, si le maire ou le président de la collectivité ne font pas autorité, ce sont les hauts fonctionnaires qui gouvernent.

Je ne critique pas la nature même de la fonction publique, je dis simplement qu’il faut que l’équilibre soit rétabli entre le rôle et les structures de l’État d’un côté, et le rôle du politique qui est le seul à avoir la légitimité. Je le dis souvent, c’est nous qui avons été élus, pas les fonctionnaires, c’est nous qui avons l’examen de passage tous les cinq ans !

Je crois que l’on touche là le cœur du problème de fonctionnement de notre pays. Nous sommes progressivement entrés dans une forme d’oligarchie technocratique, avec ses relais dans les médias, dans le monde de la culture, du sport…

Cette petite élite vit très confortablement, à Paris, dans des conditions qui n’ont rien à voir avec celles de la vie de 90 % des Français. Au-delà des revenus, certains vivent dans une bulle !

La déconnexion de ces deux mondes est un vrai sujet, et Emmanuel Macron, à son cœur et à son corps défendant, en est l’aboutissement.

 

N’y a-t-il pas également un problème institutionnel ? Je pense notamment à l’hyperprésidentialisme qui se caractérise par un dysfonctionnement de la diarchie censée caractériser le pouvoir exécutif, ou encore la faiblesse du pouvoir parlementaire ? 

Je pense que la Cinquième République avait plutôt un bon équilibre au départ. Mais cet équilibre s’est rompu peu à peu au profit du pouvoir exécutif. Était-ce le dessein secret de Debré, de De Gaulle etc ? Je n’en sais rien.

Sans doute voulaient-ils un pouvoir exécutif fort pour sortir des crises de la Quatrième République, même si je rappelle au passage qu’elle a été aussi une formidable période de croissance, avec de grandes réformes et de grandes avancées à ce moment-là. On a été très injuste avec la Quatrième République. Mais je ferme la parenthèse.

Après, ce qui est clair, c’est que le Parlement a très rapidement perdu du pouvoir face à l’exécutif. Sous Giscard déjà, c’était le cas.

Mais on respectait encore les codes, les règles de l’institution. Être élu député, c’était être élu du peuple, il y avait un respect de l’écharpe et de l’institution.

À cet égard, la fin du cumul des mandats décidée par monsieur Hollande est une erreur majeure car on crée des députés qui sont hors-sol. Ils ne sont plus vraiment représentatifs, et la population ne les considère plus comme tels. Dans ma circonscription, les gens me connaissaient comme maire, tandis que les nouveaux élus n’ont plus ce lien, ils ne sont plus ancrés.

Prenons également la suppression de la réserve parlementaire qui a largement participé à accentuer la déconnexion entre le député et les territoires et ses habitants.

L’empilement de ces petites choses aboutit, in fine, à ce que les politiques, et en particulier les parlementaires, soient bridés. Le gouvernement et l’administration font tout pour refuser la création d’une agence indépendante de l’État qui permettrait au Parlement d’avoir les moyens d’analyse, de recherche, d’audit… ils le refusent ! Donc on a un vrai problème de gouvernance dans notre pays.

 

Ce vaste programme libéral que vous esquissez a-t-il seulement une chance de remporter une élection en France ? Y a-t-il un plafond de verre ?

Quand vous parlez cash, vous gagnez. Regardez Sarkozy, il a toujours parlé cash et il a toujours assumé avoir une part de libéralisme en lui, et il a gagné ! Il faut assumer ce qu’on est, je suis très fier d’être libéral ! Dans le mot libéral, il y a liberté. Ça me suffit.

Alors, puisque la représentation commune du libéralisme aujourd’hui est très souvent faussée, perçue comme une doctrine essentiellement et d’abord économique, il peut être utile d’ajouter un adjectif. En ce sens, je me définirais comme un libéral-humaniste.

Donc il ne faut pas avoir honte de son libéralisme.

Mais il y a effectivement un travail d’explication, de pédagogie pour contrer les discours caricaturaux du libéralisme.

Il ne faut pas non plus que les libéraux rechignent à faire leur autocritique. Peut-être qu’à l’époque de Madelin, nous avons nous-mêmes participé, par une approche trop idéologue, à la construction de cette caricature qui a donc nui au message que nous portions. Peut-être qu’à cette époque-là, nous avons un peu simplifié le message libéral.

Aujourd’hui, je prône une approche pragmatique, et je refuse de m’enfermer dans une approche trop idéologique qui, à mon sens, nous a nui dans le passé. C’est toujours intéressant, entre nous, de discuter de l’idéologie libérale, mais sa présentation doit être pragmatique et pédagogique si l’on souhaite convaincre, et ainsi avoir une chance d’appliquer nos solutions.

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  • Vouloir rétablir la jambe libérale de la droite et la réserve parlementaire me semble assez contradictoire, la réserve parlementaire était une sorte de corruption destinée à faire comprendre aux maires que le député n’était pas que le représentant du peuple dans son entier mais également du maire, afin que ce dernier puisse se souvenir lors d’élections sénatoriales qui avait pensé à lui faire son petit cadeau.

    • Il y a aussi le fait que cet argent était le seul à être contrôlé exclusivement par le parlement. Tous les autres budgets sont, de fait, contrôlés par l’exécutif. La suppression a de fait, réduit encore le pouvoir du parlement.
      Même si en effet, cet argent n’était pas toujours utilisé pour de bonnes causes…

  • L’argument selon lequel la France emploie trop de fonctionnaires est contreproductif et faux en ce qui concerne les fonctionnaires « opérationnels », c’est à dire au contact réèl du public ou des usagers. Il faudrait au contraire transformer l’effectif surnuméraire de fonctionnaires « fonctionnels » en surnombre connu (mais rarement cité) dans les strates administratives (ex les bureaux, les cantines, les jardins, les centres de doc, les représentations de tous ordres, les académies etc etc) en opérationnels. Cela demande du courage, de la pugnacité, du sens de l’organisation, du réalisme et de la franchise. Donc aucun énarque ne s’y attellera.

    • Un fonctionnaire est une personne employée par un organisme public dans un emploi permanent, comme le définit le site « Vie Publique ».
      Qu’il soit fonctionnel ou opérationnel n’y change rien, le problème est la permanence de l’emploi.

    • Bien sûr, il faudrait au moins doubler le nombre de fonctionnaires qui délivrent les cartes d’identité, par exemple…
      Si un fonctionnaire était opérationnel, le privé lui ferait un pont d’or pour le recruter. Donc il n’est opérationnel que pour demander plus de moyens, plus de collègues à l’assister, plus de formalités administratives pour garantir la pérennité de son emploi.

    • Il y a même trois type de fonctionnaires
      -Celui qui travaille et son travail est utile
      -Celui qui travaille et son travail est inutile
      -Celui qui ne travaille pas.
      On discute beaucoup de la catégorie 3. Par mes observations, il y en a, mais pas tant que ça. Par contre la catégorie 2 est écrasante! Comme déjà dit, c’est de plus la catégorie la plus résistante aux changements: la 1 n’a pas peur car peut trouver un autre job, et la 3 essaye d’être discrète.

      • En fait c’est du reengineering de la fonction publique qu’il faut faire et essentiellement dans le non regalien.

      • Cette dichotomie n’est jamais débattue par les politiciens. Ils se gargarisent de grands mots qui nécessitent ensuite des débats de commentateurs pour nous expliquer ce que nous n’avons pas su comprendre. Rassurez-vous tous nous avons tout compris depuis longtemps et l’on attend ceux qui veulent les postes en nous expliquant clairement, comme déjà écrit, ce qu’ils vont faire par le détail avec un suivi, voire audité, pour nous démontrer qu’ils appliquent et que ça marche. À suivre

    • C’est exactement ce qu’il faut faire et que j’écris dans mon commentaire plus loin. Attention aux épouvantails qui deviennent des repoussoirs. Il faudra faire rêver les fonctionnaires sur d’autres futurs. On en reparle

  • « La France est un pays qui est en train de s’étouffer, à cause de sa technocratie et de sa bureaucratie, qui accumule de la dette, de la dépense publique, du contrôle, de la norme »
    Oui mais le mouvement s’est accéléré avec la bureaucratie de Bruxelles et le mille feuille administratif (5 niveaux avec budgets , gaspillages, absentéisme, doublons, règlements absurdes, etc)
    La mauvaise graisse anti libérale c’est dans cette bureaucratie de millions de fonctionnaires qu’il faut aller la chercher.

  • « Dans la moindre collectivité locale, si le maire ou le président de la collectivité ne font pas autorité, ce sont les hauts fonctionnaires qui gouvernent. »
    Une lecture essentielle pour comprendre: « Le clan des seigneurs » qui explique ce qui arrive quand ce sont des hauts fonctionnaires hors sol qui dirigent le pays! Il y a peut-être trop de fonctionnaires selon le statut, mais la véritable plaie ce sont tous ces hauts fonctionnaires totalement inutiles et improductifs qui vivent sur la bête!

  • Vous avez raison, il faut plus de libéralisme.
    Vous serez d’autant mieux entendu si vous expliquez aux Français que le libéralisme induit plus de libertés individuelles.
    Permettez-moi de vous rappeler que votre candidate à la présidentielle s’était prononcée pour l’enfermement des non vaccinés, ce qui ne me parait pas très libéral.
    Arrêter de voter les projets de loi de transition écologique qui auraient eu toute leur place dans un système soviétique.
    Dénoncez les multiples primes écologiques, les lois imposant notre moyen de chauffage ou de locomotion, l’inflation normative…
    Ne participez plus au grotesque « no pasaran » qu’on nous ressert à chaque élection et qui vous affaiblit à chaque fois un peu plus.
    Proposez-nous un marché honnête : moins de subventions en échange de moins de contraintes.
    Vous avez toutes les chances d’être entendu.

  • « Alors, puisque la représentation commune du libéralisme aujourd’hui est très souvent faussée, perçue comme une doctrine essentiellement et d’abord économique, il peut être utile d’ajouter un adjectif. »
    Certes. Mais de quoi nous a parlé ce monsieur depuis le début de l’entretien ? D’économie !
    Quand j’entendrai la droite française évoquer la dépénalisation du cannabis, la fin des misères qu’on fait aux prostitué.e.s, et plus généralement la mise au rebut des « crimes » sans victime alors peut-être je croirai à sa sincérité libérale.
    Mais aujourd’hui, la droite française me fait penser à cette sentence de Oscar Wilde :
    – Il ne faut pas se fier aux apparences. Beaucoup de gens n’ont pas l’air aussi bêtes qu’ils ne le sont réellement.

  • « La fin du cumul des mandats décidée par monsieur Hollande est une erreur majeure ».
    Si libéralisme marche avec subsidiarité, alors cela se discute.
    L’élu local défend son territoire en toute indépendance.
    Le député s’assure et contrôle si l’action locale va dans le sens de l’intérêt national. Si c’est le cas, il aide; si ce n’est pas le cas, il laisse faire.
    Un député « hors sol », c’est d’abord la traduction du conflit fréquent entre intérêts nationaux et intérêts locaux.

    • Et intérêt(s) du parti. En finir avec l’alignement du député sur la ligne du parti. Qu’il démontre par son attitude son libéralisme plutôt que sa soumission. Ce féodalisme politique s’apparente tout simplement à des clans mafieux.

  • Je pense que l’auteur de l’article commet deux monumentales erreurs :
    – Dire que le radsoc chirac était libéral est une profonde erreur. Il suffit de voir ce qu’il a fait et de se rappeler sa triste et monumentale erreur en inscrivant le « Principe de précaution » dans la Constitution.
    – Dire que, je cite : « La droite gaulliste et libérale a gouverné, à la louche, 65 % du temps de la Cinquième République » est une injure faite au Gaullisme, au vrai Gaullisme, celui de CDG. Je ne vois pas Giscard comme gaulliste et encore moins Sarkozy !
    Actuellement, chez les LR, il n’y a pas de « PUR GAULLISTE ». Tous les membres de LR ne sont que de mauvais ersatz du GAULLISME qui ne comprennent pas les fondamentaux sur lesquels CDG s’appuyait.
    Bref, si le gaullisme existait encore nous n’aurions pas une bande de pleutres pour nous gouverner.

    • Excellente(s) rectification(s), j’allais l’écrire. Dans le livre «  L’inconnu de l’Elysée » M Rocard pointait J Chirac plus à gauche que lui. Et l’usurpateur du « libéralisme » a été bien au-delà comme vous l’écrivez. Et les autres des opportunistes qui n’ont jamais croisé le libéralisme au vu de ce qu’ils ont fait et nous ont amené. Souvenir de F Hollande comment ce type a pu être président si ce n’est que par la médiocrité de ses prédécesseurs (je n’ai pas écrit mensonges ??)

    • Et dire que le Gaullisme c’est du libéralisme est une terrible confusion avec le Colbertisme .l’ENA a été crée par De Gaulle. le plan n’est pas du libéralisme . c’est juste des calicots pour conduire le troupeau vers ou le berger entend les mener et ça c’est le Gaullisme

      -2
      • Qui a dit que le Gaullisme était du libéralisme ? Pa moi en tout cas qui suis très proche des concepts défendus par Frédéric Bastiat.
        D’autre part, je regrette, l’ENA a été créée par Michel Debré et non par De Gaulle. Sans vouloir le défendre, il faut se remettre dans la période où Michel Debré l’a créée. En effet, La France manquait terriblement de hauts fonctionnaires d’état compétents, de véritables commissaires d’état.
        Par contre, résumer l’œuvre de De Gaulle à votre commentaire ne manque pas de sel. Je ne voudrais pas comparer les résultats de De Gaulle à ceux de ses successeurs :
        – Le droit de vote des femmes
        – La Sécurité Sociale
        – Le modernisateur de l’industrie
        – Les trente glorieuses
        – L’industrie spatiale
        – Le lancement des centrales nucléaires
        – Le lancement d’une politique dans l’aéronautique
        – etc, etc, etc…
        Il est vrai que « le mariage pour tous » est une grande avancée démocratique et participe activement au rayonnement de la France !!! LOL

        • et pourtant … si on fait la synthèse de Bastiat , Ayn rand , Hayek ,Orwell , je me demande ou vous trouvez que le Gaullisme c ‘est du libéralisme.. De Gaulle c’est l’abandon de l’Education Nationale et la Culture aux communistes .on voit le résultats aujourd’hui /De Gaulle ce sont , dans le monde du travail , les Conventions Collectives étendues a ceux qui ne l’avaient pas signées ,De Gaulle c’est le SERVICE D ACTION CIVIQUE De Gaulle c’est La Francafric et ses barbouzeries , De Gaulle c’est un anti américanisme primaire et viscéral, De Gaulle c’est le Plan économique , des Haut Fonctionnaires qui savent ce qu il faut faire et vont vous contraindre à le faire au à vous empêcher de. réaliser vos idées , De Gaulle, c’est le monsieur qui est arrivé au pouvoir avec la France de Dunkerque à Tamanrasset , tout en négociant les accords d’Evian en sous main et surtout en n’appliquant pas les protections écrites prévues t pour les pieds noirs . Ceux qui sont pas vécu , dans leurs chairs ,ces moments douloureux , bien plus jeunes, se délectent du machiavélisme du bonhomme, désolé, pas moi . et je ne parle pas de la jambe gauche le fameux Gaullisme de Gauche .. dont l’illustration la plus achevée fut celle de Chaban Delmas , l homme qui voulait plus de justice sociale MAIS qui ne payait pas d’impôts . Nous sommes en démocratie , vous avez le droit d’être Gaulliste mais ,pour la même raison , j’ai le droit de contester vos affirmations et celles de l’auteur . si le Gaullisme est libéral nous sommes en peine application de « l’orwellisme « 

      • Le gaullisme avait un côté colbertiste, mais il était plus libéral que tous ceux qui sont venus après. Il n’y a pas de « terrible confusion ». L’ENA et même la planification sont comme la langue d’Esope, la meilleure et la pire des choses selon ce qu’on en fait. Elles n’ont en essence aucune contradiction avec le libéralisme. Le libéralisme n’a aucun avenir si, à un moment donné, un type qui en a une paire ne se lève pas pour assumer un choix, en particulier quand il s’agit de forcer à laisser faire et laisser passer. Ce n’est pas le berger qui fait le troupeau, ce sont les moutons.

        • Ben si, le planisme est en contradiction totale avec le libéralisme.
          Ne pas le comprendre c’est ne pas connaitre le libéralisme.

          • Confondre le planisme avec la planification telle qu’elle existait sous le gaullisme ne fait pas de vous un enseignant crédible du libéralisme.
            « Le plan n’est pas une coercition. Il est une orientation » — Charles de Gaulle.

            • « Pour moi, à mon échelon, il s’agit du Plan, parce qu’il embrasse l’ensemble, fixe les objectifs, établit une hiérarchie des urgences et des importances, introduit parmi les responsables et même dans l’esprit public le sens de ce qui est global, ordonné et continu, compense l’inconvénient de la liberté sans en perdre l’avantage » — Charles de Gaulle, Mémoires d’Espoir.
              sans en perdre l’avantage

              • Merci d’apporter de l’eau à mon moulin : citation typiquement gaullienne qui n’a rien de libéral.
                L’Etat planificateur qui vient compenser les inconvénients de la liberté…
                Un Keynes par exemple raconte exactement le même genre de salade.

            • Merci de m’avoir épargné de répondre !!! Certains commentateurs devraient lire ou relire CDG, cela nous épargnerait de lire des idioties !

    • Oui le libéralisme en France s’est clairement arrêté à la fin du mandat de Georges Pompidou ensuite on a eu des sociaux-démocrates des socialistes des rois fainéants des manipulateurs et cetera et cetera

  • Le libéralisme c’est le respect et la conservation des Droits naturels, imprescriptibles et fondamentaux des citoyens : Liberté, Propriété, Sûreté ET Résistance à l’oppression. Des citoyens libres ne rendent pas de compte à l’Etat, ni au gouvernement, ni aux députés, ni aux sénateurs, ni à l’Administration mais seulement à la Justice quand nécessaire. Toutes ces institutions sont au service des citoyens et de l’intérêt commun qui est la conservation et le respect des Droits des citoyens.

    Le Préambule de la DDHC donne une définition par opposition du « bien public » en définissant les causes des ‘malheurs publics ». Nous y sommes en plein dedans.

  • Si ce discours est servi comme je viens de le lire le résultat est connu d’avance. Je n’ai rien lu qui me donne envie de libéralisme ou de libéralisme humaniste. Ce sont des mots. Les 54 % de Français qui sont devenus socialistes ne comprendront rien à ces saufs les épouvantails qui vont avec. Il faut leurs donner des exemples dans la vie de tous les jours. Pour les retraites il faut des exemples chiffrés sans jamais prononcer les mots capitalisation et répartition, il faut donner des situations comparatives et laisser les professionnels parler et répondre aux objections et surtout pas aux politiciens qui vont s’engager comme toujours dans les voies de garages c’est à dire dans les repoussoirs idéologiques des socialistes et des médias paresseux CQFD

    • « Les 54 % de Français qui sont devenus socialistes « ……… à l’insu de leur plein gré!
      Comme ils n’ont rien compris de ce qui s’est passé, ils auraient aussi bien pu devenir libéraux ( où le rester? si tant est qu’ils l’aient été un jour?), mais maintenant que le (mauvais) pli est pris, difficile de revenir en arrière car c’est difficile de reconnaître que l’on s’est fait rouler dans la farine, tromper par naïveté, paresse intellectuelle, bêtise etc….

  • C’est avec grande attention que. j’ai lu vos Propos , le Gaullisme serait libéral

    Moi, qui suis assez vieux pour l avoir vécu , je me dis que votre définition du libéralisme est très loin de celle de Fredric Bastiat … l’inconnu de la pensée française . Dans libéral j’entends d ‘ abord le mot LIBERTE , ce n’est pas ainsi que jai vécu le Gaullisme. qui était extrêmement primaire , puisque ,si vous n’étiez pas Gaulliste,vous étiez anti Français .. ( un, préfet. c’est permis de me qualifier ainsi ,au seul motif que je dénonçais la politique économique qu il menait à l’époque au nom du Grand Charles .)
    Au niveau économique c’était l’ardente obligation du Plan ( j’ai participe au moins une fois à l’élaboration d un plan…. quelle supercherie ) , c’était la période du capitalisme de connivence qui désormais est devenue la base de l’enrichissement de certains ; la Republique des copains et des coquins chère à Poniatowski ne se cachait même pas … D’ailleurs en France pour faire de l’immobilier ,il faut avoir des relations capables de transformer des champs de patates en terrains constructible / et maintenant plus que jamais :les maires en savent quelque chose ;non?
    je partage votre opinion il y a trop de fonctionnaires par rapport aux autres pays de même niveau de développement économique .Par contre tous les candidats dits. de Droite racontent cette belle histoire mais dés qu ils sont au Pouvoir que font ils ?au mieux …pas grand chose et au pire ils continuent d aggraver la situation pour de basses raisons électorales .Une fois dit cela., pourriez vous me dire comment faites vous pour supprimer. le trop-plein fonctionnaires ou leurs réorientations, vu le statut général des fonctionnaires;les statuts particuliers . En clair, l’impossibilté de licencier, sec, les inutiles …déjà , dans le prive sauver une entreprise malade qui a trop d’employés improductifs est un parcours du combattant qui aboutit trop souvent à la fermeture finale de l’entreprise ,mais, dans le public c’est iMPOSSIBLE …. Sarkozy avai t essaye de ne pas remplacer les partants en retraite.si j’écoute les commentaires actuels , tout s’effondre,, dans nos services publics , à cause de cette. politique .et qu il faut desormais recruter massivement, partout ,au nom du grand service Public à la française… je ‘serais tente de dire que les gens qui ont conseille sarko l ont ma l conseillé , en faisant disparaitre des postes utiles ou en organisant des numerus clausus stupides . Sarko d’ailleurs n a pas réussi ) faire descendre la dépense publique sur chapitre.De plus il ne faut Jamais oublier , qu un fonctionnaire ,non remplacé ,va alors émarger à 80 % de son traitement actif pendant 15/20 ans., donc le gain potentiel est de 20% sur une génération …..;pas de quoi équilibrer les comptes rapidement

    et enfin vous suggérez ( et c’est très tendance) plus de décentralisation pour plus d’efficacité de la dépense publique .Sachant ,que la décentralisation actuelle a recruté plus d un million de fonctionnaires , vous me permettrez de vous demander, pourquoi,cette nouvelle décentralisation avec nouveaux roitelets,encore plus puissants ,serait plus vertueuses et plus efficace ? sauf réponse des votre part je garderai l’opinion que j’aie de votre texte: juste un document électoral usé jusqu à la corde .Désolé, mais la France crève non libéralisme, mais les français sont tellement formatés à l’assistanat permanent qu ils réclament encore et toujours plus d’assistanat et nous allons en mourir

    • La décentralisation actuelle ? Vous parlez de quoi, là ? Il n’y a plus, dans nos villes et villages, de décideur qui ne soit le bras robotisé d’une administration des plus lointaines.

      • Oui, mais le « bras » prend les coups quand l’administration LOINTAINE n’assume pas. Voir les récents évènements avec des maires qu’on a laissé seuls face aux problèmes (im)posés par cette même administration.

    • Excellent commentaire car même si le gaullisme est le moins anti libéral des différents régimes que nous avons pu voir en France ça reste très loin du libéralisme pur de Frédéric Bastia dont vous parlez et qui malheureusement pour ce beau pays n’a jamais été appliqué

  • Les commentaires sont fermés.

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