La débâcle de la planification écologique

L’Allemagne tire profit de la vente de concessions éoliennes en mer du Nord, encaissant 12,6 milliards d’euros du jour au lendemain. Cependant, les coûts de construction et les défaillances techniques pourraient engloutir les bénéfices promis par ces géants de l’énergie.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 2

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La débâcle de la planification écologique

Publié le 20 juillet 2023
- A +

L’Allemagne vient de mettre en enchère des concessions en mer du Nord pour des parcs d’éoliennes.

Le gouvernement allemand touche un pactole sur la vente des droits ! Les géants BP et TotalEnergies ont chacun acheté environ la moitié des concessions, pour un total de 12,6 milliards d’euros pour le Trésor allemand !

Les sommes ne prennent pas en compte les coûts de construction des parcs.

L’estimation de ESFC Investment Group est d’un coût de construction de 4 à 5 millions d’euros par MW de capacité en mer du Nord. Les parcs en perspective doivent atteindre une capacité de 7 GW. Ainsi, en plus du coût des droits, les entreprises paieront peut-être de l’ordre de 30 milliards d’euros pour la construction des éoliennes.

En contrepartie de la mobilisation de tant de capitaux, BP estime générer des rentes de l’ordre de 6 à 8 % sur le projet. En théorie, donc, la vente de l’électricité des parcs au réseau allemand doit rapporter environ 3 à 3,5 milliards d’euros par an.

Néanmoins, la manne des éoliennes ne provient pas de simples ventes d’électricité. Le secteur compte sur la promesse de subventions et garanties d’achat.

 

118 milliards d’investissements 

En France, selon le gouvernement, les dépenses sur les renouvelables et projets en lien avec l’écologie ou la réduction du carbone doivent atteindre 118 milliards d’euros cette année. Le contribuable, disent-ils, porte seulement 20 % de la charge.

En effet, la majorité provient des dépenses des particuliers et entreprises privées.

Ainsi, les sociétés d’énergies comme TotalEnergies construisent davantage d’éoliennes.

Engie, le distributeur d’électricité et de gaz prévoit 13 à 14 milliards d’euros d’investissements dans l’éolien avant 2025. Il mène le projet d’éoliennes au large de l’Île d’Yeu et de Noirmoutier.

De la même façon, le gouvernement compte les dépenses des propriétaires sur la rénovation des logements.

Les travaux comptent dans les objectifs de dépenses pour l’environnement. Néanmoins, l’argent provient des particuliers – en réaction aux lois ou incitations du gouvernement.

Le gouvernement compte aussi les achats de voitures électriques. De même, le particulier paie le gros du prix de la voiture. Néanmoins, le gouvernement attribue jusqu’à 7000 euros en aide à l’achat.

Il compte de plus sur la promesse de soutiens pour accroître d’environ 60 milliards d’euros les investissements et dépenses sur les renouvelables en 2024.

Il promet 7 milliards d’euros d’incitations.

Ainsi, il transforme des lois et garanties de revenus en dizaines de milliards d’investissements par des entreprises ou particuliers.

 

Retour de la planification

La planification de l’économie revient au goût du jour.

Les dépenses du gouvernement – qui forment 58 % du PIB en France – ne représentent même pas la totalité de l’emprise des élus sur l’économie.

Les directives induisent la mobilisation de grandes quantités de capitaux dans le privé.

Le Ellen McArthur Foundation, une ONG, explique comment améliorer l’économie grâce à la planification :

« Une économie circulaire est une approche systémique au développement économique, qui est prévue pour profiter aux entreprises, à la société, et à l’environnement. À l’inverse du modèle prendre-fabriquer-gâcher qui est linéaire, une économie circulaire est régénérative par conception, et vise à découpler la croissance de la consommation de ressources finies. »

Le projet revient à réduire des gâchis de surface.

Les élus interdisent les couverts jetables, sacs plastiques, ou la destruction d’invendus.

Cependant, elle crée par conséquence des gâchis de capitaux, de temps, et de talent. Des ingénieurs travaillent sur des éoliennes en mer du Nord, plutôt que sur une autre manière de générer l’électricité.

Des capitaux vont à la fabrication de panneaux solaires, ou éoliennes, plutôt qu’à un autre usage.

La planification dissuade les gens de trouver de meilleures manières de gérer les ressources, et les pousse à suivre la directive d’un groupe de puissants – dont ils peuvent tirer des subventions.

Néanmoins, la déformation profite beaucoup à certains…

Dans le domaine des startups – la French Tech – les levées de fonds chutent au cours de l’année.

Malgré tout, la cleantech – le domaine des renouvelables et du circulaire – tire son épingle du jeu. Il affiche même une hausse des levées de fonds, pour atteindre 1,17 milliard sur les six premiers mois de l’année, contre 926 millions sur la même période l’année dernière.

 

Le problème des imprévus

La planification réduit la prospérité d’un pays puisqu’elle empêche les particuliers d’exploiter les ressources selon leurs propres jugements.

Des comités et ministres ne disposant pas du savoir ni de la connaissance pour diriger des millions de personnes prennent néanmoins des décisions à la place des individus.

Par exemple, les éoliennes vont demander sans doute davantage de subventions que prévu. En effet, les experts du secteur révèlent qu’elles connaissent des défaillances et des pannes dès leurs premières années d’opération.

L’action de la société de renouvelables Siemens Energy vient de plonger en Bourse d’un tiers, en une journée ! En effet, le 23 juin, elle a révélé des problèmes de pannes de composants, qui vont générer des pertes sur les parcs d’éoliennes.

Dit un expert interrogé par les médias :

« Nous sommes au courant depuis un certain temps que les pannes de génération électrique affectent l’industrie [des éoliennes] plus qu’il n’est généralement admis. »

Les élus continuent d’augmenter les incitations pour les renouvelables. L’UE vient de voter un Pacte vert qui tendra à mener à plus de directives en faveur d’industries comme les renouvelables et les voitures électriques, aux dépens d’autres formes d’activité et d’industries.

Les tentatives de planification génèrent des désastres. L’imposition des renouvelables et des véhicules électriques contient beaucoup de surprises et d’imprévus à l’avenir.

La débâcle pourrait mener à plus de subventions et déficits (à l’instar du bouclier tarifaire)

Pour suivre les conseils et analyses de mon équipe sur la Bourse et les placements, cliquez ici.

Voir les commentaires (13)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (13)
  • « Pour suivre les conseils et analyses de mon équipe sur la Bourse et les placements »
    Merci mais non merci ! Je tiens trop à mon pognon…

  • La transition écologique ressemble de plus en plus à la « campagne des quatre nuisibles » . Pourquoi déployer des dispositifs qui réchauffent l’atmosphère (panneaux solaires) ou qui perturbent l’écoulement des basses couches de l’atmosphère (éoliennes) ? Ces dispositifs sont installés sans étude d’impact, au motif qu’il sont « neutres » , renouvelables et infinis….. et le malus, c’est l’impact financier qui plombera nos économies. Toutes ces installations n’existeraient pas sans subventions…. planifiées…

    • Pourtant la création de cisaillements dans les champs de vent par les éoliennes est difficile à innocenter dans la multiplication des tornades. Sans parler de la vorticité du fait qu’elles tournent toutes dans le même sens.

      • Yaka produire 50% d’éoliennes contrarotatives, ça fera sûrement disparaître les tornades 🤭

        • Ca ne ferait pas disparaître les tornades, parce que le cisaillement est très certainement plus important dans leur apparition que la vorticité, mais ça mériterait au moins d’être étudié.

      • «  » la vorticité du fait qu’elles tournent toutes dans le même sens. » » je suppose que si elles ne tournaient pas toutes dans le même sens les turbulences en aval seraient pire car le flux généré augmenterait les effets aérodynamiques « bouchons » perturbant le « flux de fuite » qui se crée à leur suite

    • Hé oui, l’écologie actuelle ce n’est pas la science de environnemental mais l’intuition, sentimentale, de la « Nature »… Donc si ça « à l’air » « écolo » alors on subventionne et on applaudit, si ça « a l’air » « sale » alors on condamne. Et on paye des « chercheurs » (à 99% financés par l’État et ses chapelles) pour tenter de prouver l’intuition. S’ils disent (c’est encore assez souvent le cas) que ça ne marche pas, on les fait taire et on ne les publie pas, s’ils disent, même en faisant objectivement n’importe quoi, que c’est vrai, on leur donne des financement et des chaires.

      La nocivité des éoliennes est évidente, celle des panneaux solaires itou, et même le grand public commence à réaliser que la voiture électrique n’est pas environnementalement mieux que le bon vieux diesel, même pour le CO2 émis en cycle de vie total, pour ne rien dire des pollutions plus lourdes liées à la construction et la destruction/recyclage des batteries… Mais intuitivement… pour une politicienne qui a étudié l’administration et le droit… évidemment…

    • Il faut relativiser la planification écologique. Cette année, l’état à dépenser 5 fois plus d’argent en chèque énergie carbonées qu’en rénovation du bâtiment et énergies renouvelables. Et la moitié de ces chèques a été financé par les bénéfices des parcs renouvelables.

  • Pourquoi parler de débacle quand c’est une réussite absolue ? L’écologie n’est qu’un prétexte pour donner le champ libre à l’Etat et ni les partis politique et ni les médias n’y trouvent à redire.

  • Voici la phrase importante : « Néanmoins, la manne des éoliennes ne provient pas de simples ventes d’électricité. Le secteur compte sur la promesse de subventions et garanties d’achat. » Dit plus clairement : quand le vent souffle l’état garantit l achat et le prix d’achat . On est bien loin de « l incitation » on est dans un marché faussé . Et aux frais de qui ? de vous et moi en bons dindons farcis . C’est un peu long mais beaucoup est dit dans l’interview de H Proglio à l’assemblée sur LCP

  • « Hitler was a central planner’s central planner. not only did he have a plan for anything – each was a disaster of course – but he was also a modern economist. He saw a problem. he had a solution »
    « Whether global warming will cause a disaster or not, I can’t say. But I can make a bet with fair odds: if a sweeping centrally planned program is put in place to prevent global warming, it will almost certainly lead to a disaster of its own. »
    Source : Hormegeddon – Bill Bonner

    • Facile à dire, mais rappelez-nous donc combien ça a coûté de se débarrasser d’Hitler, et combien de pays au monde vivent à la remorque d’une planification d’Etat.

  • Tout ça par ce que « Le climat se réchauffe, c’est mauvais pour la nature, et c’est la faute des humains ». Si la première proposition est objectivement juste (conditionnellement au point de référence et à l’échelle de temps choisis, qui étrangement prennent comme référence un point -1850- où la terre était la plus froide sur les 10 000 dernière année, à la louche, et une échelle de temps -quelques décennies- qui n’ont aucun rapport avec ce que l’on sait du climat de la planète sur le dernier milliard d’années), les deux autres sont totalement faux (le deuxième, il suffit de voir comme la nature est tellement plus foisonnante au niveau du cercle polaire que des tropiques, et combien de grecs et d’italiens viennent passer leur retraite en écosse, sans même parler de l’étude de la préhistoire) ou impossible à prouver (le dernier, à défaut d’avoir une planète Terre bis mais sans humains, on ne peut pas distinguer ni même attribuer la part d’origine humaine de façon certaine, ou alors en posant que tel ou tel modèle est vrai… alors que par définition il ne l’est pas, c’est un modèle).

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles