Méga-poulailler pour méga-mésinformation

Dans une France peuplée d’égoïstes forcenés, il est devenu de plus en plus difficile de monter un projet économique, surtout agricole, et encore plus en élevage.

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Méga-poulailler pour méga-mésinformation

Publié le 24 mai 2023
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Avec leur complaisance habituelle, les médias se sont empressés de relayer un « rapport » de Greenpeace sur les « fermes-usines » d’élevage, essentiellement concentrées dans l’Ouest de la France. Que se passe-t-il quand un groupe volailler veut se développer dans l’Yonne et qu’un agriculteur veut monter un poulailler de 39 600 places ; un petit poulailler si on se réfère à la situation chez nos voisins ?

Dans une France peuplée d’égoïstes forcenés (heureusement, tous ne le sont pas), il est devenu de plus en plus difficile de monter un projet économique, surtout agricole, et encore plus en élevage.

Même un petit élevage de vaches – pourtant bio et de race Bretonne Pie noire en danger d’extinction – dans une exploitation de 43 hectares est insupportable pour des résidents permanents, et même secondaires, à Adainville dans les Yvelines (voir ici et ici sur mon blog). Ah, les mouches ! Paraphrasons Jacques Chirac dans ce qui ne fut pas sa meilleure prestation : « Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le bobo français dans le village, il devient fou. Il devient fou. »

Que penser alors d’un poulailler d’un peu moins de 40 000 poules (par bande) ? Il se trouvera sans doute des adeptes du NIMBY (not in my backyard – pas dans mon jardin) pour faire du tapage. Et si on est bien organisé, ou simplement chanceux… on peut obtenir une audience nationale grâce à un journal télévisé.

C’est ce qui vient de se produire avec le journal de 20 heures de France 2 du jeudi 27 avril 2023.

La séquence de 5 minutes – sobrement (ironie) intitulée « l’enquête du 20 heures » – est plutôt de bonne facture… pour autant qu’on en reste au : « Il a dit, elle a dit ». Mais c’est sans recul, ni esprit critique. En fait, l’enquête avait déjà été largement faite, et de manière bien plus objective, par exemple par Wiki-Agri avec un article du 22 mars 2023, et un titre pas très heureux pour un journal agricole, « Vent de fronde contre les méga-poulaillers ».

Mais pour France 2, il fallait pouvoir titrer : « Polémique sur des poulaillers géants », ou encore « Yonne : des poulaillers géants créent la polémique » sur le site FranceTVInfo.

 

Monter un projet industriel intégré

Les Français consomment environ 1,9 million de tonnes de volaille par an, dont environ 75 % de poulet – l’équivalent de 15 poulets et 28 kilos par personne et par an. Près de la moitié (46 % au premier semestre 2021) est importée.

L’Yonne est un département céréalier qui, en outre, abrite le groupe volailler Duc (le siège social est à Chailley). Racheté par le néerlandais Plukon, il a des projets de développement importants dans un rayon de 150 kilomètres autour de Chailley.

Quoi de plus naturel ? Les céréales et les protéagineux (notamment la féverole) locaux alimentent des poulets qui font tourner l’abattoir… qui fournit des emplois et contribue à l’économie locale.

Sur l’ensemble de la France, la filière avicole compte environ 14 000 élevages et 15 000 entreprises liées. Ancrée au cœur des territoires, elle emploie environ 100 000 personnes, dont environ 34 000 dans les élevages. (Source)

Ajoutons que le solde de la balance commerciale des volailles est devenu déficitaire en 2016.

Le poulet a été un des exemples retenus par la mission d’information sénatoriale sur la compétitivité de la ferme France pilotée par MM. Laurent Duplomb, Pierre Louault et Serge Mérillou.

 

Un « méga-poulailler »

Mais…

… Un agriculteur a donc reçu une autorisation de construire à Sergines un poulailler de 39 600 places, soit en dessous de la barre de 40 000 qui déclenche l’obligation de produire une étude d’impact au titre des installations classées protection de l’environnement (ICPE). Et il a commencé les travaux.

Et donc…

… Comme dans le cas d’autres projets du même type, il y a des oppositions…

L’Association Sergines à contre vent – constituée à l’origine pour s’opposer à un projet d’implantation d’éoliennes – a lancé une pétition sur Change.org, il y a au moins un an (ce site est très transparent, ironie). « Non au poulailler industriel de Sergines dans l’Yonne ! » est forte de 41 947 signatures à l’heure où j’écris.

Bien sûr, le syndrome NIMBY prévaut : « La commune n’a rien à gagner : Sauf des nuisances sonores, olfactives, dégradations de voiries… ».

Voici un extrait de la prose :

« Pollution des sols et des eaux : épandage du fumier et des eaux de lavage. Impact sur la faune et la flore, risques pour la biodiversité. (station d’épuration à proximité).

Pollution de l’air et santé humaine : odeurs nauséabondes, odeurs d’ammoniac et d’hydrosulfure (œuf pourri) prolifération de mouches, rats, etc.

Souffrance animale : 22 poulets au m2, soit un poulet sur une feuille A4.

39 600 poussins avec une rotation de 7,5 fois par an, soit 296 800 poulets partiront de cet enfer vers l’abatoir (sic) sans jamais avoir vu la lumière du jour ! »

On se demande comment les gens ont pu (sur)vivre dans les régions de forte production de volailles…

 

Une méga-désinformation

Ces éléments se retrouvent évidemment pour l’essentiel dans « l’enquête du 20 heures » du journal de France 2.

On y a donné la parole à trois opposants, auxquels il faut ajouter l’élue de Michery qui s’inquiète pour la ressource en eau de la commune. Contre une seule personne qui opine notamment qu’il faut bien que tout le monde travaille ; ou une et demie, le premier intervenant, filmé en arrière-plan, servant de faire-valoir pour une habitante qui s’offusque de l’odeur du « caca de poule »…

Cette séquence s’ouvre avec une musique funèbre et un commentaire en voix off sépulcrale : « Des tonnes de terre retirés [pause] par des tractopelles… » Mais c’est grave, ça ! Cela doit impressionner les urbains qui n’ont jamais vu un chantier de construction en milieu rural, où on commence par égaliser le terrain et retirer la bonne terre.

Le magasin des superlatifs a été dévalisé, comme en témoignent : « son projet est colossal » de la minute 0:38 ; « un bâtiment long de 95 mètres, aussi grand qu’un terrain de football » de la minute 0:40 ; « le puissant industriel Duc » de la minute 1:15 ; et bien sûr « le méga-poulailler » de la minute 3:30 et de la minute 4:47.

Notre « service public » n’a pas omis de montrer quelques images de l’association antispéciste L214. Le poulailler n’est pas encore sorti de terre, mais on a déjà un aperçu de « ce que craignent les opposants » (minute 2:10). La séquence doublement choquante – par les images et par son caractère spéculatif – est déroulée sur pas moins de 15 secondes.

Le redimensionnement de l’abattoir de Chailley pour passer de 227 tonnes à 400 tonnes par jour est aussi mentionné, et ce, avec une voix qui incite à l’indignation.

On mettra toutefois au crédit de la chaîne le fait d’avoir mis en incrustation le commentaire d’un élu local.

 

Revenons sur Terre

Ce « céréalier [qui] n’a jamais élevé de poulets » produira des « poulets standards ». Comme il l’explique, « on fait ça parce que le marché le demande ». Et il le fera conformément aux normes européennes, dont les effets sur le bien-être animal sont les mêmes que le poulailler abrite 1000 ou 40 000 poulets.

Mais quel scandale ! Répondre à la demande du marché ! Produire ce qui se vend, et qui nourrit de nombreux Français au portefeuille plutôt mince !

Après le rachat par Plukon, Duc a arrêté de produire du poulet bio ? Mais quel scandale ! Mettre fin à une production qui ne se vend guère et qui est aujourd’hui en grande crise !

Le poulet standard est tout à fait mangeable – et certainement aussi consommé par ceux qui s’offusquent des conditions de sa production – et surtout abordable. Notamment parce qu’un poulet produit en une quarantaine de jours coûte beaucoup moins en alimentation qu’un poulet label produit en quelque 80 jours. (Source)

Comme le note Mme Marianne Ranque, conseillère élevage et bien-être paysan à la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, dans un roboratif fil Twitter :

« Et dès qu’il est en pièces détachées (ou en morceaux) l’origine et le mode d’élevage sont beaucoup moins importants que lorsque l’achat se fait sur un vrai poulet entier… le poulet est aussi très transformé : sandwich, pizza, etc. fast food, junk food, cantines… »

Il y a aussi le « méga-poulailler »…

Non, le préfixe méga – pour million – est tout à fait impropre pour un poulailler de 39 600 poules !

Pour arriver à cette dimension, il faut aller dans des pays comme le Brésil, la Chine, la Thaïlande, l’Ukraine… ou certains de nos voisins. Qui sait que la plus grande ferme de production d’œufs bio du Mecklenbourg compte 320 000 pondeuses et 134 000 « coqs frères » ?

Ces gens qui s’offusquent de la taille du poulailler en chantier, y compris à France 2, ont-ils conscience des réalités techniques et économiques, de la nécessité d’être concurrentiel sur un marché ouvert, en partie défini par l’épaisseur du porte-monnaie des consommateurs ?

Mme Marianne Ranque a ajouté un autre point intéressant :

« Autre avantage de l’élevage de volailles ici : l’apport de matière organique et donc la baisse de la dépendance aux engrais… mine de rien, ça compte aussi, et une diversification qui garantit un revenu aux agriculteurs et agricultrices locaux (pas mal de femmes en volailles). »

Bien sûr, les opposants agiteront le spectre de la Bretagne pour les excès de nitrates et de phosphore… sauf que l’Yonne offre beaucoup de terres où ce co-produit peut être valorisé sans atteinte à l’environnement.

Un autre intervenant de grande qualité sur Twitter est le docteur vétérinaire « Toudou ». Il pose notamment la question de l’évolution démographique et de la pérennité d’une filière avicole en France :

« Parallèlement, presque un éleveur sur deux va partir à la retraite très prochainement sans repreneur. Au sein de notre clientèle, l’hécatombe commence à se faire sentir, et tout le monde sert les fesses.

Ainsi, la question se pose de réussir à maintenir une production nationale, répondant aux normes de bien-être, sanitaires et environnementales qui nous conviennent, à nous Français.

C’est mathématique : moins d’éleveurs + demande importante = élevages plus grands. »

L’équation est sans doute trop complexe pour les esprits binaires. Mais peut-être arriveront-ils à comprendre cet autre propos :

« Pour ma part, je n’achète que du poulet de Janzé. La production label du coin.

Mais je fais partie des privilégiés qui ont le luxe de ne pas regarder le prix quand ils mettent les articles dans leur caddie.

Faut-il pour autant oublier ceux qui n’en n’ont pas le pouvoir ? »

 

L’impossible équation

Cela ne résoudra sans doute pas le problème du NIMBY.

Oui pour le poulet-frites, mais pas pour le poulailler !

Il faut « manger local », mais certaines productions locales ne sont pas bienvenues. Le poulet brésilien, beurk ! Et le poulet icaunois, pouah !

On s’inquiète de notre souveraineté alimentaire au plan national, mais pas question d’y contribuer au plan local.

Oui pour un autre « modèle agricole » avec moins d’engrais de synthèse… mais pas d’épandage de fientes de poulets dans mon voisinage !

Il faut « changer de modèle agricole », refaire de la polyculture-élevage, remettre de l’élevage dans les plaines céréalières, mais style Martine à la ferme !

En fait, même pas : souvenons-nous du coq Maurice !

Lui, au moins, avait reçu des marques de sympathie de la part de notre service public audiovisuel… contrairement aux poulaillers de l’Yonne.

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  • Ils ne veulent pas de 39000 poules ? Ils auront 39000 teufeurs à la place, et pourront comparer le bruit et les odeurs.

  • Il devrait être interdit la consommation aux opposants (ce serait difficile pratiquement mais tellement salvateur). J’en ai marre du NIMBY

    • Avatar
      jacques lemiere
      24 mai 2023 at 22 h 39 min

      on a le droit de ne pas vouloir ceci ou cela près de chez soi..
      le nimby sans des leviers réglementaires et légaux sans la tolerance envers des délinquants serait juste ..une désapprobation.
      j’ai plus de problème avec les spoliations qui accompagnent les projets jugés d’interet collectif.. si une route ne peut pas se faire parce que pépé ne veut pas vendre eh bien ça me va..

      faut pas se tromper de sujet… le sujet reste la loi.. et accessoirement le maintien de l’ordre.

  • Les écolos et leurs copains LFI veulent affamer les Français en supprimant culture et élevage. C’est quand même simple à constater. Lorsque ce but sera atteint, il y aura révolution. Et qui sera porté au pouvoir ? LFI et écolos.
    Il suffit de suivre la méthode révolutionnaire mise au point par Lénine pour arriver au pouvoir. Et c’est bien celle-la.

    • Avatar
      jacques lemiere
      24 mai 2023 at 22 h 45 min

      non la stupéfiante possibilité d’influence politique des écolos..

      ils n’ont pas eu le pouvoir les écolos ce ne sont pas eux qui ont voté ces lois.. mais des armées de crétins qui pensent qu’l’cologisme est necessaire et qui sont les « vrais écologistes »;.
      protéger ‘environnement ne peut se faire qu’ne arrêtant le développement humain…

      faut pas accuser les écolos de tout.. les français semblent « approuver la diminution des émissions de CO2 …ou autre neutralité carbone..

      on signe du blanc seing à la pelle.. faut pas s’étonner..

    • Bien vu, ce qui les intéresse c’est le pouvoir, la planète ils s’en moquent !

  • et on apprendra que ces opposants sont aussi clients de KFC ???

  • Je ne pense as que beaucoup de monde souhaite manger du poulet standard. Pareil pour les oeufs standard. Ils sont d’ailleurs assez difficile à trouver. Alors où sont ils? Dans tous les plats industriels, où comme il est bien dit dans l’article, la qualité du poulet compte moins car on se garde bien d’en informer l’usager de sa présence, et que face au prix attractif, l’usager ferme les yeux.
    C’est ainsi que personne ne veut de poulet standard, sauf quand il ne le sait pas. Remarquons que l’écologie fonctionne ainsi: on voit les dommages écologiques après s’être indigné, et tous les produits qui nous sont personnellement utiles ne font pas de dommages à l’environnement (c’est toujours dû aux produits consommés par les autres).

    -1
    • Qu’elle est la différence entre un poulet élevé dans une ferme de 39.600 places et un poulet élevé dans une ferme de 40.050 places ? À par la débilité des écolos et de l’État, je n’en vois pas à l’exception du prix du poulet qui sera plus cher dans la 1iere ferme. Mais autant écraser un peu plus celui qui n’a pas les moyens de finir le mois ; c’est vrai, le sans-dent n’a qu’à se serrer la ceinture.

    • Avatar
      jacques lemiere
      31 mai 2023 at 14 h 57 min

      celui qui doit penser que qui veut manger du poulet standard est celui qui investit dans le poulet standard !!!!
      vous…vous achetez ce que vous voulez…
      le problème est que de penser ça fait parfois = tolérer les petits tyranneaux qui veulent interdire ceci ou cela..

      un jour il viendront pour vous…

      le démontage du mac do par bové n’est jamais passé..

  • Avatar
    jacques lemiere
    24 mai 2023 at 22 h 34 min

    le baratin sur la qualité ou le gout hors sujet.. tu n’en veux pas tu n’en achètes pas..

    reste les nuisances, réelles..un vache ça beugle en effet.. une vache ça amener des mouches.. en réalité c’est pas si simple…

    le problème n’est pas le bobo ou les néoruraux le problème est l’existence de lois qui en pratique permettent de tout interdire.. surtout ce qui est nouveau.
    ces lois à la c;n sont souvent populaires et les agriculteurs sont une minorité….

  • Avatar
    Hyacinthe Herve
    25 mai 2023 at 17 h 34 min

    Je ne vois pas vraiment le rapport avec l’égoïsme… Mais si seulement plua de français étaient plus égoïstes justement au lieu d’êtré égocentrés, utilitaristes et faussement altruistes…

  • Un poulet sur une feuille A4….Cela seulement devrait faire bondir……
    Que sommes nous devenus pour imposer ces conditions aux animaux ?
    Nous qui chérissons à outrance nos chiens et chats…..
    Par ailleurs, je propose aux commentateurs de faire l’effort d’aller se promener aux alentours de ce type d’installations…Ils jugeront sur pièces les nuisances….

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