De plus en plus de travailleurs et d’entrepreneurs veulent quitter l’Allemagne

L’Allemagne a un problème : de plus en plus de personnes très performantes envisagent de quitter le pays.

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Photo de Maheshkumar Painam sur Unsplash

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De plus en plus de travailleurs et d’entrepreneurs veulent quitter l’Allemagne

Publié le 26 mars 2023
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Le taux d’émigration en Allemagne est déjà le troisième plus élevé des 38 principales nations industrielles – et les trois quarts de ceux qui partent sont titulaires d’un diplôme universitaire.

La semaine dernière, j’ai organisé un séminaire pour les entrepreneurs à Berlin. Ils venaient tous de différents secteurs de l’économie – l’un était un négociant en vin, l’autre un grand fabricant de jouets, un autre encore travaillait dans le secteur de l’énergie. J’ai demandé qui avait déjà sérieusement envisagé l’émigration. Ce qui m’a choqué, c’est que presque tous ont levé la main.

Quelques jours plus tard, j’ai organisé un autre événement intitulé « Plan B – Que faire si l’Allemagne va dans le mur ? ». Là encore, le public était essentiellement composé d’entrepreneurs.

Un agriculteur a déclaré : « Les politiciens n’ont aucune idée de ce qu’est l’agriculture et nous ennuient chaque jour avec de nouvelles réglementations toujours plus absurdes. J’en ai assez. Je m’en vais ! »

Bien entendu, tous ces entrepreneurs ne finiront pas par quitter le pays, d’autant plus que les politiciens utilisent tous les moyens à leur disposition pour leur compliquer la tâche. L’un de ces moyens est ce que l’on appelle la « taxe de sortie ».

Lorsque les entrepreneurs partent, ils sont traités comme s’ils avaient vendu leur entreprise ou leurs actions et le « bénéfice », qui en réalité n’existe pas, est taxé. Cette taxe de sortie a récemment été rendue encore plus stricte pour les Allemands qui s’installent dans d’autres pays de l’UE. En fait, il s’agit d’un « mur fiscal » destiné à empêcher les entrepreneurs de quitter l’Allemagne.

Mais ce serait une grave erreur de penser que beaucoup de ceux qui envisagent d’émigrer ne le feront pas un jour ou l’autre. Actuellement, 3,8 millions d’Allemands vivent hors d’Allemagne. Avec un taux d’émigration de 5,1 %, l’Allemagne se classe au troisième rang de l’OCDE, l’association des 38 principales nations industrielles du monde. Une autre étude de l’OCDE a conclu que l’Allemagne a la charge fiscale et sociale la plus élevée au monde. Il n’est donc pas surprenant que le salaire annuel net des émigrants augmente au cours de la première année passée à l’étranger malgré certains obstacles (compétences linguistiques, etc.).

Et ce sont surtout les personnes hautement qualifiées qui quittent l’Allemagne. Une étude de l’Institut fédéral de recherche démographique (BiB) a montré dès 2019 que l’émigrant allemand moyen a moins de quarante ans, qu’il a réussi professionnellement et qu’il est titulaire d’un diplôme universitaire. Près des trois quarts des émigrants ont un diplôme universitaire, ce qui contraste fortement avec ceux qui viennent en Allemagne, qui sont en grande majorité des personnes peu qualifiées, dont certaines veulent avant tout profiter des avantages du généreux système d’aide sociale allemand.

Selon l’étude mentionnée ci-dessus, environ 180 000 Allemands s’installent dans un autre pays chaque année. Selon l’étude « German Emigration and Remigration Panel », publiée par l’Institut fédéral en coopération avec des sociologues de l’université de Duisburg-Essen, une grande partie des émigrants quittent l’Allemagne pour des raisons professionnelles – et gagnent nettement plus dans leur nouveau pays. En moyenne, les salariés à temps plein gagnent environ 1200 euros de plus par mois qu’en Allemagne.

 

Mais les motivations financières ne sont pas les seules à jouer un rôle

De nombreuses personnes sont mécontentes de la situation politique en Allemagne et beaucoup sont également gênées par le niveau élevé d’envie à l’égard des personnes les plus prospères du pays. Presque chaque jour, les politiciens de gauche en Allemagne appellent les « hauts revenus » à « enfin contribuer ». Or, le fait est que le premier pour cent des plus hauts revenus en Allemagne paie déjà plus de 20 % de l’impôt sur le revenu.

Le seul endroit où l’envie des « riches » est plus forte qu’en Allemagne est la France, comme le montre une enquête représentative menée par Ipsos MORI dans 13 pays. Les données de cette enquête ont été utilisées pour calculer un coefficient d’envie sociale, qui décrit le rapport entre les personnes envieuses et non envieuses dans chaque pays. Plus le coefficient d’envie sociale est élevé, plus celle-ci est répandue dans un pays donné.

Coefficient d’envie sociale – Une comparaison internationale

Sources : Zitelmann, Allensbach, Ipsos MORI

 

La situation est encore plus dramatique pour les entreprises. L’Association allemande de l’automobile a récemment indiqué que plus d’un cinquième de ses membres délocalisaient à l’étranger. La plus grande entreprise chimique du monde, BASF, a récemment fait la Une des journaux pour avoir délocalisé une partie de sa production de l’Allemagne vers la Chine. La raison : trop de paperasserie et de réglementation en Allemagne et des coûts énergétiques trop élevés.

Les politiciens allemands attribuent ces coûts énergétiques élevés à la guerre en Ukraine. En réalité, les fabricants allemands payaient leur électricité environ 50 % plus cher que les entreprises américaines bien avant le début de la guerre. Au cours des douze derniers mois, la situation s’est encore aggravée, conséquence de l’échec total de la transition énergétique allemande, initiée par Angela Merkel et perpétuée aujourd’hui par le parti des Verts.

 

Rainer Zitelmann est l’auteur du livre In Defense of Capitalism

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  • À force d’énergie éolienne et solaire hors de prix, les entreprises allemandes s’expatrient pour rester compétitives. Et avec elles, leurs cadres. Le nucléaire aurait été la solution pour conserver ces entreprises.
    Comme en France, wokisme et écologie détruisent les entreprises du pays.
    Mais contrairement à la France, ses dirigeants sont capables d’influer sur l’Europe pour protéger leur pays, même au détriment des autres pays européens, comme le montre leur combat pour les moteurs thermiques.

  • Pas seulement les allemands hautement qualifiés quittent l’ Allemagne. Des immigrants ayant acquis la nationalité allemande et qui ont réussi dans les secteurs les plus divers du service s’ en vont et retournent dans leur pays d’ origine pour y investir avec le motto « l’ Allemagne s’ est fini! » Politique migratoire abhérante, politique énergétique suicidaire, pensée géopolitique inexistante, ministres d’ une nullité égalant celle du government voisin, idéologie verte menant à une atmosphère de prison, même les moins qualifiés finiront par s’ en aller et le tissu économique sera plus que chancelant. Quand à la taxe de sortie, elle n’ a pas empêché des entrpreneurs de quitter l’ Allemagne pendant la crise Covid.

  • Et ce n’est pas avec la casserole que va trainer leur chancelier sur l’attentat des nord stream 1 et 2 que la situation politique va s’arranger , la trahison est dans l’air et la démission va suivre .

    • Avatar
      epidermiquement
      26 mars 2023 at 13 h 15 min

      finalement, ce n’est pas mieux qu’en France avec les mêmes problèmes et les mêmes réactions des forces vives face à une suradministration omnipotente et omniprésente……

  • L’ envie et la jalousie sont des passions vieilles comme l’ humanité et je ne pense pas que le français soit plus ou moins envieux que le suédois ou l’ espagnol, et si c’ est le cas c’ est marginal. Par contre une autre raison ( qui n’ a pas bonne presse) pour laquelle les allemands émigrent c’ est le multiculturalsime à marche forcé qui leur a été imposé.

    • Je peux témoigner que l’envie n’est pas la même selon les pays, et selon les cultures. Je vis en Thaïlande : ici les riches attire beaucoup de respect pour leur réussite que l’envie. Si vous avez une voiture, un peu luxueuse, personne ne va vous la rayer.

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