Doit-on promouvoir l’abstinence énergétique ?

La société semble plus que jamais confrontée au dilemme suivant : choisir ou non de provoquer la récession économique par une décroissance énergétique volontaire.

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Doit-on promouvoir l’abstinence énergétique ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 mars 2023
- A +

Dans le récent article du journal Le Monde intitulé « Une relance nucléaire décidée dans le plus grand mépris démocratique », la secrétaire nationale d’un parti ayant eu la peau de Fessenheim et celle de Superphénix, avec seulement 6 à 7 % du corps électoral, déplore implicitement le bafouage de sa militante chasse gardée : la CNDP.

Madame Tondelier surestime manifestement le nombre des nostalgiques de cette mystification consultative et n’a pas encore perçu que ses compatriotes en ont majoritairement soupé de la fallacieuse démocratie dont ils n’ont pas fini d’endurer les effets délétères. Désormais, ces Français veulent être directement pris à témoins de l’appréhension par des experts reconnus de problèmes fondamentaux comme celui soulevé ci-après par Jean-Jacques Biteau1, sans travestissement médiatique, ni intermédiaire.


La liberté relative de chaque être humain de choisir son alimentation et son énergie

Elle est toute relative, car très différente suivant les pays et les niveaux sociaux des individus.

Le problème majeur est que la planète Terre a des limites que nous, humains, cernons d’évidence de plus en plus, explorons et exploitons. Cette exploitation ne se construit d’ailleurs pas toujours dans des conditions de préservation naturelle optimales alors que celles-ci deviennent de plus en plus essentielles à nos projets pour les rendre acceptables.

Il est possible que pour peu que nous découvrions un jour sur Mars ou sur la Lune des éléments utiles à produire notre énergie, nous puissions les extraire et les importer. Ceci n’est certainement pas pour le court et le moyen terme. La fusion nucléaire viendra aussi probablement à moyen terme fournir de l’électricité et, comme la fission nucléaire, sera contrôlée et mise en œuvre par des États, à cause des forts CAPEX, sans parler de sécurité des installations.

Les limites planétaires sont des limites volumiques. Je ne parle pas de l’uranium mais d’abord des produits carbonés fossiles qui sont pour 80 % ceux de notre énergie. Ils proviennent de stocks animaux et de végétaux déposés, enfouis et fabriqués pendant des millions d’années avec des pertes considérables du début à la fin. La géologie et la durée des processus regorgent de facteurs contraires à leur préservation, ce qui rend ces hydrocarbures et à moindre titre les charbons très précieux et épuisables. Contrairement aux idées répandues, les liquides et les gaz naturels vont se raréfier à moyen terme et décliner en quantités et en volumes d’extraction. Le charbon c’est un empire de mille ans.

Des consultants comme Rystad ou WoodMackenzie commencent à en parler en citant certains types de pétroles et même tous les hydrocarbures, comme c’est le cas de l’ASPO depuis 30 ans. Les compagnies pétrolières le savent mais ne vont pas se tirer une balle dans le pied, si j’ose dire ! Vous remarquerez que certaines empruntent les chemins d’autres sources d’énergie, ce qui n’est pas du pipeau – du greenwashing comme disent les journalistes – mais leur survie à terme et leur préparation du futur.

La démographie humaine fait que nos besoins énergétiques, certes très inégaux entre les continents et les pays, augmentent sans cesse et la transition voulue se révèle être une addition de sources dont certaines que l’on pensait déclinantes comme le charbon ou la biomasse.

Tout cela mis bout à bout fait qu’une régulation est indispensable (chauffage, transports en commun…). J’y ajouterai bien volontiers l’utilisation de l’eau, un bien commun essentiel à notre alimentation…

Ces règles que vous trouvez contraignantes seront capables de préserver notre niveau de vie et d’aider ceux qui ont un niveau de survie à élever. Bien sûr, et c’est le point de vigilance, ceci est concevable en évitant de se laisser aller aux endoctrinements et puis aux dictatures que des idéologues dogmatiques et radicaux – « pastèques » ou « khmers verts » – très minoritaires, comme les bolcheviks ou les nazis au début de leurs ascensions, sauraient nous imposer, pour peu qu’on n’anticipe pas cette régulation énergétique et minière.

Minière, oui nécessairement et ce sera en rouvrant activement des mines notamment en Europe occidentale, à même de nous pourvoir en minéraux critiques que l’électrification de la locomotion nécessitera.

Pierre-René Bauquis2 renchérit sur le caractère prégnant de la finitude des ressources énergétiques naturelles.

La planète devrait pouvoir tolérer sur son sol la présence de 3 à 4 milliards d’êtres humains sans trop de préjudices pour leur biosphère mais pas celle de dix ni même de cinq milliards. Et si une vraie lueur d’espoir assez inattendue et discutable semble se dessiner pour l’aventure humaine, quant à son avenir démographique, la lecture d’une étude de l’ASPO – le président en est Jean Laherrere – me conduit à penser qu’il n’est toujours pas exclu que le vaste rééquilibrage démographique se fasse de façon catastrophique. Certes, il y a une trentaine d’années j’étais convaincu que ce rééquilibrage ne pourrait se faire qu’à coup de famines, de guerres et d’épidémies.

C’est sous l’angle de ce constat qu’il convient de placer aujourd’hui le débat car le vieux dilemme étatisme versus libéralisme présente, certes, un intérêt pour la gestion court/moyen terme mais pas pour la gestion de long terme.

 

Réfléchir dès maintenant à une évolution de la notion d’État vers toujours plus de dirigisme ?

Sans doute pas, car le devoir premier et permanent d’un État est de promouvoir les conditions permettant au peuple de s’approvisionner suffisamment en eau et en énergie.

En 2023, ceci signifie adopter l’attitude résolument déterministe consistant à trouver le moyen de garantir à l’économie du pays l’approvisionnement énergétique le plus abondant, le plus sûr et le moins cher possible, laissant à d’autres dont c’est le rôle, la fonction ou le métier de donner une matérialité à des états d’âme prospectifs ou probabilistes.

Une telle responsabilité interdit en tout cas à l’État de se muer en organisation confessionnelle ou en agence doctrinaire s’autorisant la police morale et/ou la police des mœurs chargées de contingenter les consommations d’énergie. Cette responsabilité consiste au contraire à laisser le soin à des systèmes production-consommation commerciaux loyaux et surtout disciplinés de procéder le plus naturellement du monde à tout contingentement, lorsque nécessaire. Depuis la nuit des temps, le gradient des contingentements le plus lent qui se puisse imaginer résulte en effet de la rencontre permanente des limites physiques de notre univers par les systèmes en question. Hélas, pour le plus grand malheur de la France, l’idéologie depuis trop longtemps au pouvoir nie contre toute évidence que ce gradient a jusqu’ici ménagé à un génie humain toujours plus inventif les temps de réponse suffisant à permettre à la civilisation de s’adapter au fur et à mesure.

Or, c’est précisément dans cette inventivité que tout État soucieux de l’optimisation du progrès économique et social de ceux qui l’ont constitué est tenu de puiser constamment pour favoriser l’accroissement des rendements et de l’efficacité énergétique de tous les process techniques, organisationnels, sociaux et même intellectuels réclamant de l’énergie, des matières premières et de la main d’œuvre. N’est énoncée là que la banalité de l’optimisation socioéconomique dans laquelle le niveau de vie des citoyens a toujours puisé sa croissance, érigée en précepte depuis un siècle et demi par les économies les plus saines.

Mais la sobriété, voire l’ascèse énergétique que s’imposerait une société entière ou que lui imposeraient ses gouvernants, portant le nom de récession programmée, n’a rien à voir avec tout ceci. On attend de ceux qui pense le contraire la démonstration selon laquelle la prospérité économique – la croissance pour faire simple – ne serait pas proportionnelle à la consommation de matières premières, à la consommation d’énergie tout particulièrement.

Si donc on admet que les économies d’énergie ne peuvent être attendues que de l’amélioration de tous les rendements industriels et sociaux, la seule chose à faire est de rendre notre économie la plus performante possible, ce que font très mal, depuis des années, les acteurs qui chez nous en ont la charge et prétendent pourtant faire de leur mieux.

En tout cas, le gosplan étatique consistant à imposer la rénovation et l’isolation des bâtiments à marche forcée et à un prix d’or3qui serait plus utile à financer les moyens de production énergétiques dont on prétend ainsi se passer, ce gosplan donc est bien le contraire d’une optimisation économique. Car, outre qu’on décide d’une baisse de régime de la machine économique, au sens premier du terme, le rendement de la dépense ainsi arrachée aux Français, sans qu’ils aient eu à en choisir l’usage, promet d’être catastrophique, comme tout ce que touche leur État.

 

En résumé, la société moderne – la française en particulier – semble plus que jamais confrontée au dilemme suivant : choisir ou non de provoquer la récession économique par une décroissance énergétique volontaire que, même modérée, aucune mesure d’abstinence ne sera capable de compenser, en termes de PIB. Or, en l’état actuel des choses, choisir de ne pas provoquer une telle récession ne peut consister qu’à tout miser sur l’énergie nucléaire de quatrième génération et à laisser à un marché non dévoyé le soin de rendre l’abstinence attractive, à un rythme permettant au consommateur et au contribuable d’en mesurer régulièrement les bienfaits sur leurs factures.

  1. Jean-Jacques Biteau, Ingénieur géologue ENSG Nancy 1977, retraité Elf Aquitaine et Total (1979-2019) ; dernier poste actif : Directeur E&P de la Coordination/Arbitrage Exploration
  2. Pierre-René Bauquis, Géologue ENSG et économiste ayant travaillé à l’Institut Français du Pétrole et au groupe Total, enseignant en économie énergétique en France et à l’étranger.
  3. Se figure-t-on bien les sommes colossales représentées par « la mise à niveau thermique » de l’ensemble du parc immobilier français, dans les courts délais requis par la disparition programmée de nos moyens de production ? Des sommes colossales que l’État se dispose à extorquer quasiment au comptant et non à tempérament au contribuable et au consommateur.
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  •  » le devoir premier et permanent d’un État est de promouvoir les conditions permettant au peuple de s’approvisionner suffisamment en eau et en énergie. »
    Le devoir permanent de l’état est de respecter les libertés individuelles. Et non pas de politiques énergetiques. Les politiques énergétiques violent les libertés individuelles.
    Laissons le signal prix agir, quand le barril de pétrole sera à 500$, les utilisateurs s’en détourneront d’eux-mêmes.

    • Dans un conte pour enfant oui ! Dans la réalité les choses ne sont pas aussi binaire. Dirigisme et libéralisme se côtoient depuis toujours puisque ce n’est rien d’autre que politique et économie. La seule variable est le dosage. C’est un constat et non un parti pris. Je vois mal comment des entreprises privés financeraient des grands travaux, barrages, nucléaire ou réseaux d’acheminement sans un soutien politique donc social fiable (c’est un des problème de l’Afrique). Et que dire des délais de mise à disposition qui nécessitent des anticipations.
      Il se pourrait que dans votre exemple, le choix, plus vraiment libre de l’utilisateur, soit, moins d’énergie ou une énergie carbonée de plus en plus de mauvaise qualité. Mais à ce stade il ne doit déjà plus rester grand chose des libertés.

      -1
      • « Je vois mal comment.. »
        En effet en France c’est difficile à imaginer puisque l’état depuis l’apres-guerre dirige tout. Le raffinage et la distribution de carburant demande aussi des investissements conséquents, et pourtant le privé le fait.
        Sortez de votre zone de confort, une autre vie est possible, sans l’état obèse.

        • Touché ! oui j’ai terriblement peur de sortir de ma zone de confort. L’Etat obèse me protège si bien. S’il vous plaît, racontez-moi encore un de ces merveilleux conte pour éclairer mon pauvre esprit si peu familier avec la liberté.

          -1
      • Le premier rôle de l’état est de faire ce que souhaitent la majorité des citoyens (informés si possible), il n’est que leur mandataire.

      • Dosage ? Si vous pensez que des compromissions sont nécessaires, vous êtes mal barré ! Il n’y a besoin que d’un Etat remplissant correctement ses missions régaliennes et ne se mêlant surtout pas du reste.

        • Si vous savez ce qu’il faut, bravo vous êtes fantastique. La seule chose que je sais, c’est ce qu’il me faut. De là a en faire un monde.. Perso je mène une vie très libérale, ce qui gonfle par moment mon entourage, je n’engage que moi, au delà c’est contre-productif ! En somme, soit je me considère comme la réalité (ce qui doit être) et les autres sont l’illusion et dans ce cas pour vivre en société je fais des compromissions, soit je suis une variété dans une infinité de variétés et pour vivre en société je fais des compromis.

          • je m’adresse à MicheO

            • Je sais avec certitude un certain nombre de choses qu’il ne faut pas. Non pas en décidant à la place des autres, mais en considérant les contradictions et aberrations intolérables qui en résultent. Je sais aussi que laisser l’Etat glisser le pied dans la porte quand il se présente comme une évidence incontournable amène nombre de ces choses. Pour moi, un compromis est quelque chose de bien différent d’une compromission. Pour l’Etat, c’est beaucoup moins clair. L’Etat n’a pas à intervenir pour l’énergie, ou pour l’internet, ou pour plein d’autres domaines, autrement qu’en garantissant le « laissez passer, laissez faire » aux initiatives privées du moment qu’elles ne contreviennent pas aux principes constitutionnels.

              • C’est également ma préférence. Pourtant ce que j’observe, ce que je peux comprendre du monde, qui sont l’expression du fonctionnement de notre cerveau, me ramène à la conclusion que ce n’est pas possible. Ou alors il faut supprimer l’Etat et ainsi de suite jusqu’à supprimer l’humain tout court puisque à la base de tout il y a l’humain.
                Je pense même, comme le ferait l’analyste, que nous vivons à instant chaque le meilleur des mondes possibles.
                Je sens que je vais me faire fliguer comme un pigeon.

      • En France, les premiers barrages ont été construits par « L’Union d’électricité », et « L’Énergie industrielle », 2 entreprises alors indépendantes et privées qui ont été nationalisées en 1945 et fusionnées pour donner le cœur de la nouvelle EDF.
        Il n’est pas nécessaire d’avoir l’État derrière soi pour pouvoir construire un barrage – même si ça peut aider quand on veut noyer une vallée entière et qu’on a quelques soucis avec des locaux qui ne veulent pas bouger !
        Aujourd’hui et depuis le début des années 2000, Enel, en Italie, est privée, l’État Italien étant sous la minorité de blocage (au contraire de la fausse privatisation d’EDF où l’État français gardait 85% des actions).
        En bref, il est tout à fait possible d’avoir des fournisseurs d’électricité privés. Même des opérateurs nucléaires le sont, notamment aux États-Unis. Tepco (le plus gros fournisseur japonais) était privé jusqu’au tsunami de Fukushima – on a là un exemple de mutualisation des pertes, par contre… Ce qui est nécessaire à mon avis dans ce contexte, c’est d’avoir une réglementation précise et un régulateur au dessus de tout soupçon.

    • S’en détourner ? Certes.
      Encore faut-il que d’autres qu’eux aient vu le mur arriver. Ne serait-ce que pour leur proposer, en temps utile, les produits qui vont bien.

  • Que l’énergie soit vendue à son prix, et que les gouvernants cessent d’avancer des arguments selon lesquels ce prix allant devenir insupportable, il conviendrait de les laisser en organiser la pénurie.
    « Le charbon de bois étant nécessaire à la survie du peuple et demandant d’abattre de plus en plus de bois et taillis qui ne manqueront pas de manquer sous peu, il faut accorder au Roi la propriété exclusive des forêts où il est produit afin qu’il les gère pour le bien du Royaume ».

  • L’Europe, en particulier la France ne prépare-t-elle pas un nouvel « eldorado amish » ?

  • cela fait quelques siècles que le malthusianisme a démontré ses erreurs : merci de changer de disque !

    • et quelques décennies que l’autoritarisme étatique (dictature) que monsieur Pellen appelle de ses vœux a prouvé son inefficacité.

  • On ne manque pas d’énergie mais la France manque de fric pour la payer, donc un pull et un col roulé plus une trottinette électrique pour les gueux.. Rien à voir avec la sauvegarde de la planète !

  • « Le problème majeur est que la planète Terre a des limites que nous, humains, cernons d’évidence de plus en plus, explorons et exploitons ».
    Voilà l’Erreur.
    Nous ne savons les cerner, et d’une.
    Les vraies limites, énergétiques, sont inaccessibles. Et de deux. Imaginez la quantité d’énergie contenue dans un kg de cailloux…

    • Avatar
      jacques lemiere
      11 mars 2023 at 6 h 29 min

      oui il faut parler de limites technologiques et physiques .. , l’énergie y en a… sans doute toujours autant qu’a début de l’univers..ça na jamais été le problème.. mais bon..ça reste un abus de language tolérable..

  • Avatar
    jacques lemiere
    10 mars 2023 at 8 h 04 min

    « doit on »…

    oui si on est décroissant..
    et abstinence individuelle..rien à dire ça vous regarde..liberté toussa..

  • Mais, si on diminue la conso en isolant, et en étant plus frugale, on a moins besoin d’energie, non?
    C’est pas claire votre article cette fois-ci!
    Votre discours est parfois ecolo fondamentaliste, parfois, enfin libertaire. On veut pouvoir continuer avec notre confort. On bosse pas des heures depuis des siècles pour allumer des bougies.
    J’espère qu’on pourra bientot remplacer nos polluantes cheminées par de beau SMR ou de mini réacteurs à fusion pour se réchauffer les pieds, durant les longues soirées d’hiver. Le nucléaire, c’est autre chose que le charbon ou le pétrole, ça a de la gueule au moins!
    On pourai même réutiliser les éoliennes pour faire de l’air en été caniculaire, branché sur nos centrales nucléaires. Ca limiterai l’usage des clim, non? #ProNuc!

  • Les commentaires sont fermés.

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